Les Sfaxiens et l'enseignement

 

Hédi Bouhouch Les résultats de la session principale viennent de tomber, et comme d'habitude les média se sont intéressés aux lauréats dans les différentes sections et au classement des régions qui n'a pas beaucoup changé puisque nous retrouvons comme d'habitude la région de Sfax à la première place avec63.39   % pour SFAX 2  et 62.63  % pour SFAX1.  Ce résultat m'a rappelé un témoignage d'un ancien gouverneur de Sfax à la fin des années soixante ou au début des année soixante dix,  où il évoquait la question des Sfaxiens et l'enseignement,  c'est un témoignage qui mérite d'être médité.

 

Les sfaxiens ont une relation particulière avec l'enseignement, une voie royale pour la réussite dans la vie, ils manifestent un grand respect pour l'enseignant qu'il le leur rend bien. J'allais souvent chez un ami, Mohamed Baccour,  un grand militant, directeur d'école.  Il y avait beaucoup de classes dans son école, ce qui le dispensait d'enseigner. Malgré cela, dès le début de l'année, il prenait les candidats au concours d'entrée en 6e et, chaque jour, en fin de journée, il leur donner à titre gratuit des leçons les préparant au concours. Il n'était pas le seul dans son cas.

 Dans une classe terminale, dans un lycée, un professeur est tombé malade la veille des vacances d'hiver.  Avant le départ en vacances, il informe ses élèves qu'il allait profiter des vacances pour remplacer les heures qu'il avait sautées. Les parents? engagés pour des vacances en dehors du pays, ont dû, en dernière minute malgré les réservations, renoncer à leurs programmes.  L'école, pour les sfaxiens, passe en premier, avant toute autre  sollicitation.

 J'étais à Monastir au bureau du gouverneur, en présence de quelques cadres de la région.  Les résultats du concours d'entrée en 6e et du baccalauréat venaient d'être connus et les sfaxiens, par le nombre et par le classement étaient, à ce moment, les premiers. Le gouverneur, ingénieur de formation, sahélien régionaliste, critique ses résultats et prétend qu'ils sont falsifiés. J'ai dû lui expliquer, qu'ancien gouverneur à Sfax et connaissant bien ses habitants, je témoigne que les résultats des examens étaient justes et que les sfaxiens, par leur ardeur au travail et par leur discipline, méritent la première place dans les classements scolaires et que nous avions intérêt, nous les Sahéliens, à faire comme eux dans toute la région. Nous sommes un même peuple, quand certains d'entre nous d'où qu'ils soient, sont plus avancés, et ont mieux réussi, il faut plutôt s'en enorgueillir et les imiter.

Hédi  Baccouche

 En toute franchise.

 Sud édition-  avril 2018 page 239

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