lundi 13 avril 2020

Les travaux du conseil supérieur de l’éducation nationale (La première session- 9 juillet 1971) - Partie3



Hédi bouhouch
Le blog pédagogique poursuit  la reproduction des documents relatifs au conseil supérieur de l'éducation nationale , l'héritier de l'ancien du conseil de l'instruction publique,  cette semaine nous entamons la publication du procès verbal de la première réunion de ce conseil tenue au mois de juillet 1971, dans un contexte politique particulier, après le limogeage de l'ancien ministre de l'éducation Ahmed Ben Salah.

En lisant le procès verbal de cette  première réunion , on constate une grande différence avec les réunions du CIP de la période colonial comme la session de 1905 que le blog a présenté au cours des semaines passées.
Pour présenter ce PV , le blog pédagogique a sollicité la contribution de M° Mokhtar Ayachi qui a bien voulu répondre à notre requête comme à son habitude , qu'il en soit remercié.
Le blog pédagogique

Le Conseil Supérieur de l'Education, créée en 1888 au sein de la Direction Générale de l'Enseignement Public en Tunisie (5 ans après la fondation de cette dernière), a connu  plusieurs changements au niveau de son appellation, de sa composition et dans ses prérogatives, du début de la période coloniale jusqu'à l'an 2000.
Il convient de rappeler ici que ce Conseil a été créé dans le cadre des nouvelles lois sur l'éducation, édictées par le Président du Conseil des Ministres français, et (en même temps) ministre de l'Éducation, Jules Ferry, lors de la décision de mainmise de la IIIème République sur ce service public. Les dispositions juridiques, ou législatives, prises en France, dans le cadre des mesures démocratiques, trouvaient automatiquement leur projection ou échos dans les colonies, au profit des communautés françaises et européennes qui y vivaient à l'époque.
Cette institution, qui représente un "Comité de Pilotage" ou  une sorte de "parlement de l'éducation" pour le système éducatif public français en Tunisie, si elle a été initialement créée en faveur de la communauté étrangère, les Tunisiens en ont également bénéficié en tant que nouvelles traditions démocratiques introduites dans le pays, tout comme d’autres codes démocratiques et valeurs humaines universelles aussi importantes. Cette structure éducative a été, heureusement, adoptée après l’indépendance, par la loi du 4 novembre 1958, qui a fondé le système éducatif national, dont l'article 38 stipule la création d'un «Conseil Supérieur de l’Education Nationale».
Cependant, cette mesure est restée lettre morte, compte tenu des « crispations » politiques qui seraient liées aux circonstances des lendemains de l’indépendance : opposition youssefiste puis tentative de coup d'État, fomenté  par le groupe Lazhar Chraïti, etc…
 Malheureusement, ce Conseil Supérieur de l’Education  n'a pas connu de continuité dans son activité, voire même dans sa mise en place réelle, car son histoire, après l'Indépendance du pays, n'a été qu'une série d'interruptions, dont la dernière en date a été exprimée par le décret de juin 1971. Ce dernier, lui accordant un caractère consultatif, annonçait, tout de même, pour la première fois, après 13 ans, son activation. La première réunion de ce Conseil a eu lieu, sous la supervision du Premier ministre  Hédi Nouira.
Le P.V. de cette réunion (que le blog se propose de publier), est d'une grande importance,  vu qu’il annonce  les orientations  politiques pour la période  de la décennie post Mahmoud Messaâdi (1958-1968/69) d'une part, et l'orientation socialiste (ou travailliste) du projet d’Ahmed Ben Salah et de l'UGTT, d'autre part.
L’on peut nous demander, enfin, si le type de discours officiel, et  particulièrement les (sept) points mentionnés dans l’intervention de Hédi Nouira, annoncent vraiment une nouvelle orientation de la politique éducative nationale au cours de cette deuxième décennie de l'indépendance
Ou  encore, est-ce que le plan décennal (1959-1969) de développement économique et social, intégrant le projet du système éducatif dans le cadre des investissements dans les ressources humaines (notamment pour la fonction économique de l'éducation),  a déjà traité ces points  importants mentionnés dans le discours de Nouira ? Par ailleurs, ce discours, lui-même, n'a-t-il pas été une reprise, en effet, de ce qui était dit précédemment, dans les nombreux discours d'Ahmed Ben Salah ?
Mokhtar Ayachi

Discours du ministre de l'Education nationale
Monsieur le secrétaire d'État, mes collègues, Mesdames et Messieurs.
Cette journée a une place importante dans l’histoire de l’éducation nationale en général et  spécialement dans la préparation de la  nouvelle  approche de l’enseignement, cela se traduit par la convocation du Conseil supérieur  de l’éducation pour la première fois. Nous avons ainsi réalisé un vœux urgent exprimé par les parents, les enseignants et les syndicalistes. Notre Conseil va examiner les choix fondamentaux de l'éducation nationale, sur la base  des quatre principes énoncés par le Premier ministre, afin de définir la philosophie qui sous-tend l'éducation dans notre pays.
Lors de cette première réunion, je voudrais me limiter à présenter un bref aperçu  chiffré sur la l'état  actuel de l’éducation. Ce ne sera pas un  exposé statistique statique, mais je vais vous exposer un quelques  problèmes  soulevés par ces statistiques. M. Hassan Al Masri, Directeur de la pédagogie et de l’inspection, présentera à son tour un résumé des travaux des commissions techniques permanentes.
 La présentation de ces statistiques est essentielle,  chaque membre du Conseil se doit de s'y référer  quand il donne  son avis sur les questions d'éducation, ainsi  son approche  de ces questions sera  une approche réaliste. Nous savons tous que les questions d’éducation préoccupent tous les citoyens, en effet tout congrès de cellules du parti  et toute réunion de nature économique ou sociale ne manquent jamais  de poser les problèmes de l’éducation.


Tout d'abord, l'aspect quantitatif de l'éducation
1 . Première observation
L'aspect quantitatif  représente la manifestation externe et concrète de la croissance de l'éducation dans notre pays, caractérisée par son explosion , comme en témoignent les chiffres suivants:
Nombre total d'élèves 1956/1957
260.214
Le nombre total d'élèves 1970/1971
1.122.000
Augmentation générale
861 786
Taux  de l'augmentation
27%


2.  - Deuxième observation
Aucun secteur économique et social n'a enregistré un taux de croissance  comparable au taux réalisé par le secteur de l'éducation , ce qui a amené ce dernier  à dépasser toutes les prévisions des plans.
3. - Troisième observation
À la suite de cette explosion , les crédits et les fonds investis dans le domaine de l’éducation sont très importants.
Il est maintenant utile de voir cet aspect quantitatif selon les différents  cycles.
a)   l'enseignement primaire
Nombre total d'élèves 1956/1957
226.919
Nombre total d'élèves 1970/1971
922 861
L'augmentation annuelle
75 000
Taux de croissance annuel
20%

Il est à remarquer que cette croissance passée par trois périodes:
   *La première période: de 1956/1957 à 1961/1962, l’augmentation a été estimée à 60 000 élèves chaque année, c'est la période décisive.
  * Deuxième période: de 1962/1963 à 1966/67,  le taux a quelque peu diminué.
   *Troisième période: de 1966/1967 jusqu'à maintenant, poursuite de la baisse  .
En raison de cette croissance, nous disons que 80% des tunisiens et des tunisiennes âgées de 6 à 14 ans sont scolarisés. Si nous ne sommes  parvenus pas à scolariser tous les enfants d'âge scolaire, on doit reconnaitre  que ce que nous avons réalisé depuis est un exploit.
b.    L'enseignement secondaire
Nombre total d'élèves 1956/1957
32.924
Le nombre total d'élèves 1970/1971
181.909
L'augmentation annuelle
10 000
Taux d'accroissement annuel
30%


Ce résultat a été réalisé au cours des six dernières années, ainsi  l’enseignement secondaire connait une période de véritable épanouissement , et son impact sera plus grand entre 1970 et 1980.
En raison de cette croissance, nous disons que 30% des tunisiens et des tunisiennes âgées de 14 à 19 ans sont dans des lycées. Si nous n'avons pas atteint pas à cet égard  le niveau que certains pays ont réalisé, nous avons néanmoins réalisé une croissance que nombreux pays du tiers monde n'ont pas réalisé. enseignement supérieur
Nombre d'étudiants:  En 1956/1957 quelques centaines ou plus  qui poursuivaient leurs études en dehors de la Tunisie
Nombre d'étudiants: En 1970/1971 = 9500étudient  à l'Université de Tunis et 3000 en dehors de la Tunisie, ce qui donne un taux de croissance annuel de 36% ou 700 étudiants par an.
En résumé, le développement de l’éducation est énorme, même s’il est limité dans le temps, puisque son il  a pris de l’ampleur depuis 1964/1965, ainsi on s'attend à voir apparaitre les   problèmes de croissance  au niveau du secondaire et du supérieur  au cours des décennies entre 1970 et 1980.
Si le vous ai présenté ces chiffres sont détaillés, c'est pour montrer  que le principal problème, pour nous, est de savoir comment parvenir à assurer l'accès l'école à chaque tunisien et tunisienne en âge d'aller à l'école, tout en tenant compte des énormes efforts financiers nécessaires, c'est-à-dire, comment lier le développement de l'éducation au développement économique?
Deuxièmement: l'aspect du déséquilibre de l'éducation
.1.  Déséquilibre au niveau  de l'âge des élèves
D'après une étude réalisée par M. Mahmoud Seklani, nous notons:
a)    Que les élèves âgés de 6 à 9 ans représentent 59% de l'ensemble.
b)   Que les élèves âgés de 10 à 14 ans représentent 69,5%. de l'ensemble
Cela  nous amène à reconnaître qu'une grande partie des élèves du primaire  sont âgés, ce qui va entraîner  inévitablement des problèmes lorsque ces élèves atteindront l'enseignement secondaire. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène:
a)    Un certain nombre de ces élèves entrent à l'école pour la première fois alors qu'ils ont plus de six ans.
b)   Le taux de redoublement plus d'une fois se situe entre 25 et 40% et il atteint 40% notamment en cinquième et sixième années de l'enseignement primaire.
c)    L'âge moyen  des élèves de sixième année est de 14 ans, ce qui fait qu'un grand nombre d'entre eux seront orientés vers l'enseignement technique et professionnel  qui  seront fréquentés les  par les élèves plus âgés avec toutes les conséquences,
Ainsi, nous voyons que la première manifestation du déséquilibre est l’âge des élèves du primaire et les conséquences  que nous  connaissons  que nous analyserons  plus profondément .
.2.  déséquilibre entre le nombre d'élèves et d'élèves
Si nous avons vu que le nombre filles a atteint 40% dans l’enseignement primaire, 27% dans l’enseignement secondaire et 27% dans l’enseignement supérieur, ce qui prouve l'ouverture des filles à l’éducation, nous notons que ce pourcentage reste faible comparé celui des garçons
a)    A l'enseignement primaire: le taux de scolarisation des filles est de 59% et 85% pour les garçons.
b)    Dans l'enseignement secondaire , le taux des filles est faible , bien qu'on ait pas des chiffres précis.
Ainsi , nous remarquons que le deuxième aspect du déséquilibre est la faible scolarisation des filles comparée avec les garçons , c'est une question qui mérite notre attention.

.3.  Déséquilibre entre l'enseignement secondaire long et de l'enseignement professionnel et technique
Nous notons que 30% seulement des élèves du secondaire et des étudiants du supérieur suivent  une filière professionnelle ou technique. les choses deviennent plus claires en sachant que les effectifs de l'enseignement secondaire long[1] a été multiplié par 8 alors que le nombre des élèves du secondaire professionnel  et technique n’augmente que de 2,5%. Cela est dû en particulier à l'attitude des tunisiens et des tunisiennes  à l'égard de l'enseignement technique et professionnel, d'abord, et aux changements intervenus presque chaque année dans cet enseignement, ce qui ont incité les élèves et les étudiants à douter des perspectives offertes par l'enseignement technique et professionnel.
Ainsi, le troisième aspect du déséquilibre est le faible pourcentage des élèves et des étudiants qui fréquentent l’enseignement professionnel et technique, c'est une question à laquelle  nous devons nous attaquer.
.4.  Déséquilibre entre les états dans le taux de croissance de l'éducation
L’étude de la croissance de l’éducation dans chaque nous aide saisir le degré de réalisation  la justice sociale dans ce domaine d’un gouvernorat  à l’autre, même si nous reconnaissons tous les gouvernorats  ont  connu un  avancée très importante de la proportion de ses élèves scolarisés.
a.     Dans l'enseignement primaire: 6 gouvernorats sont relativement en retard: Beja, Jendouba, Le Kef, Kasserine, Kairouan et Gafsa. Le taux de scolarisation dans ces gouvernorats   sont  particulièrement faibles chez les filles, en raison de l'attitude de la famille rurale à l'égard de l'éducation de sa fille.
b.    Dans l'enseignement secondaire, il y a eu une  grande avancée dans les gouvernorats qui étaient en retard relatif, où on ouvert  des collèges de premier cycle, et il faudrait s'attendre  à une poussée  dans les années à venir au second cycle,  les régions insistent pour compléter la pyramide des classes dans ces établissements.
Et si  le but premier de  l'expansion géographique  de ces lycées  de première cycle était  de rapprocher l’élève de la résidence de sa famille afin de réduire l’impact de la construction d'internats, mais la réalité a révélé le contraire, puisque nous avons dû construire un internat  dans chaque lycée.
   c. Dans l'enseignement supérieur, le nord et  Tunis sont particulièrement sous-représentés puisque la grande majorité des étudiants proviennent du Sahel , de Sfax et des gouvernorats du Sud, ce qui nous a amené à réfléchir à créer un noyau universitaire à Sfax.

Troisièmement: l'aspect des coûts pour l'éducation

Nous nous référons à l’étude de MM. Bsaiess et Norison, dont le premier chapitre est paru, et il se trouve au centre d'autres  études. Nous mentionnons également une étude réalisée par l'UNESCO sur le financement de l'éducation en Tunisie en 1980, on vous fournira ces diverses études, bien qu'on n'a pas encore terminé les études techniques.
a.     La pression de l'éducation sur les ressources du pays
 La part du produit brut allouée à l’éducation est de 8,2% et la part du revenu national allouée à l’éducation est de 10%, il s'agit là  de records mondiaux, ce qui fait de nous, le premier pays, sinon  parmi les trois premiers pays dans ce domaine.
b.    les coûts de gestion de l'éducation
En 1956/1957, ce coût  représentait 18% du budget. En 1970/71 , ce pourcentage a atteint 30%, soit un taux d'augmentation annuel d'environ 33% alors que Le taux d'augmentation du budget est de 17% par an. ce ci s'explique par:
-   l'inflation au niveau du nombre des élèves
-    L’inflation au niveau de la coopération culturelle  qui s'est élevé à 8 millions de dinars.
Nous mentionnons dans ce domaine:
1) pour l'enseignement primaire
a.     50% des frais de gestion  ont été dépensés sur l'enseignement primaire, ce taux aurait été supérieur si le cadre de l'enseignement primaire n'avait pas été tunisifié.
b.    Nous n'avons pas encore calculé les coûts engendrés par les modifications pédagogiques.
c.      Le coût de l''aide sociale  est très importante: elle touche 500 000 élèves et atteint  un million de dinars.
d.    Nous estimons que le coût de gestion , par élève, est compris entre 16 et 17 dinars, ce qui est relativement faible par rapport aux autres pays. Je note qu'on n'a pas tenu compte de la dernière  augmentation  de 40% accordée aux instituteurs.   si l'on considère le redoublement et les exclusions, on aurait pu être  en mesure d'accueillir  le double du nombre d'élèves et de réduire de moitié le coût actuel tout en maintenant le nombre actuel d'élèves du primaire. Le déchet scolaire sous ses deux formes le redoublement et l'exclusion , est un problème important que le Conseil supérieur de l'éducation doit prendre en charge.
e.     Nous estimons le coût d'équipement à 25 dinars par élève.

2) Pour l'enseignement secondaire
Les frais de gestion pour le secondaire est de 37% du budget 1970/191 en 1961/62, ils étaient de 31%. cette augmentation est le résultat:
a.     de l'augmentation du nombre d'étudiants
b.    L'inflation due à la coopération culturelle qui représente 40% de nos besoins .
c.     Le montant des bourses accordées par le ministère est 525 mille dinars ( environ 7 000 bourses) .le fond de solidarité accorde 30000 bourses d'un montant de 2.200 dinars
d.    55% du budget  d'équipement est alloué à l'enseignement secondaire cela est du à la multiplication des lycées et aux coûts  très élevés de la construction  surtout en raison du luxe affiché dans certaines construction d'où la nécessité d'imposer une politique unie pour les  constructions.
Ainsi, nous estimons le coût de gestion à 120 dinars  par élève du secondaire, et l’augmentation annuelle de ce coût est 33%, ce qui fait que le coût de l’élève au secondaire est de 6 fois le coût de l’élève du primaire, ce coût augmente de 60% lorsque quand on prend en compte le facteur des déchets( redoublement et d’exclusion) .
Le coût de l'équipement est de 400 dinars par élève au secondaire , soit 16 fois le coût de l'élève au primaire.
.3.  pour l'enseignement supérieur
a.     10% des crédits de gestion alloués à l'éducation ont été consacrés à l'enseignement supérieur, un taux qui a été multiplié par cinq ces 10 dernières années, sans compter les bourses qui faisaient partie du budget du secrétariat d'État à la présidence,( 60% des étudiants étaient boursiers).
b.    on ne peut pas avancer le  coût de l'équipement  en raison de l'absence d'une étude qui tient compte de la croissance de l'université dans le temps.
Cependant, on peut dire que les coûts  de gestion, pour  un étudiant, est de 350 dinars, sans la bourse , et de 600 dinars avec la bourse , quant au  coût de l'équipement il est de 1000 dinars par étudiant.

                     Le rappel des chiffres du coût de  gestion  montre que celui-ci  augmente d'un  cycle à l'autre , passant de 16 dinars dans l’enseignement primaire à 120 dinars dans l’enseignement secondaire et 350D au supérieur .
Et si je me suis limité à citer ces statistiques , il n'était dans mon intention de les juger , mais parce qu'il faut les connaitre, car elles sont la preuve incontestable que nous avons créé par l'éducation une révolution sociale profonde. D'autre part ces statistiques nous aident à savoir ce qu'il nous  faut, en termes de financement, pour poursuivre cette révolution, sachant que nous n'avons pas encore terminé toutes les études qui vont nous permettre d'avoir un état des lieux sur le passé, mais nous avons réalisé déjà un grand pas dans la connaissance de l'état quantitatif de l'éducation.
Mais je pense que nous devons achever de faire un diagnostic complet  des divers aspects de l’éducation avant de commencer à apporter les changements de fonds  à notre système éducatif. le Bureau de la planification et des études , qui comprend des experts tunisiens et étrangers, va nous aider  à faire tout ce que requiert  ce diagnostic en termes quantitatifs et qualitatifs. Nous savons que les facteurs qui influence le qualitatif sont nombreux et complexes ; il y a certes un rapport entre l'exclusion et l'alimentation des élèves et que l'absentéisme dans certaines régions augmente pendant la saison agricole  car certains élèves accompagnent leurs parents dans leurs déplacement pour la moisson   , l'exode modifie souvent les prévisions du plan. Le Conseil supérieur de l'éducation ne peut donc ignorer ces questions.
Je mentionne également que nous avons créé 12 commissions  techniques permanentes , je salue les efforts de ces commissions, qui ont élaboré déjà  des rapports très utiles, qui renferment notamment un état des lieux des diverses questions relatives à l’éducation, y compris les questions  pédagogique. Après  l'examen de  ces rapports, nous déterminerons la prochaine étape des travaux des commissions, de ce Conseil.
Dans le domaine de l’aspect qualitatif, le bureau de la planification et des études veillera  en particulier à préparer le prochain plan d’éducation, et on  a demandé à la Banque mondiale de nous fournir des experts pour  travailler dans ce bureau pour, ce prochain plan comportera deux éléments importants:
a.     La philosophie de l'éducation et nos choix fondamentaux s'y rapportant: et c'est le Conseil supérieur  de l'éducation qui doit les fixer.
b.    les questions  techniques pour l’application de cette philosophie et de ces choix, , cette tâche incombera  aux techniciens.
Ce que je peux dire pour résumer  cette présentation, c'est que  l'éducation est une question  fondamentale , et que  toutes les questions , aussi élémentaires qu'ils semble être , doivent contribuer à faire de l'éducation une éducation pour le développement, ce qui nous oblige à créer un état d'esprit qui soit lui même un esprit de développement  . Pour réaliser cela , nous devons:
a.     Ne pas  fragmenter  l'éducation en plusieurs fragments  et  chacun limite  son attention à une seule partie, or  l'éducation est un tout et ce tout mérite notre attention .

b.     Connaître les perspectives de l'éducation en rapport  avec le plan et l'économie nationale, et peut-être que les ministres de l'Economie nationale et du  Plan, fournissent  au Conseil une information sur les perspectives  qu'ouvrent l'éducation.
c.    Il ne faudrait pas que notre vision de la réforme soit une vision de raccommodage entre les disciplines , elle doit étudier l'essence de l'éducation , et  s'il y a des questions  qui nécessitent une solution rapide, nous prendrons les mesures nécessaires sans nous distraire de l'essentiel qui sont  : la formation et les perspectives d'emploi.
En conclusion, je voudrait vous assurer  que le ministère de l’Éducation, avec ses divers services , est ouvert à tous ceux qui souhaitent avoir  une information ou des statistiques qui l’aideront à mieux comprendre les questions de l’éducation.et j'espère que le débat au sein du conseil soit  profond et utile.

Fin de la troisième partie, A suivre

Présentation Mongi Akrout, Traduction Abdessalam Bouzid , Inspecteurs Généraux  de l'enseignement retraité
Tunis , mars 2020.



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