dimanche 26 octobre 2025

 Dix mesures  pour traiter en urgence les maux du système éducatif tunisien, par le professeur Moncef Kemiri

 

Moncef Khemiri

Le blog pédagogique reprend cette semaine un post   publié par le conseiller d’orientation scolaire et universitaire Moncef Khemiri à l’approche de la nouvelle année scolaire 2025-2026 dans lequel il   soumet une série de 10 mesures urgentes pour traiter les maux du système éducatif tunisien à savoir :

La généralisation de l’enseignement  préscolaire, le soutien les régions défavorisées, l’amélioration de la formation des enseignants, la réhabilitation des infrastructures surtout sanitaires, traiter le problème de l’échec  de 50 % des candidats  au baccalauréat tous les ans, restaurer la crédibilité des examens nationaux en luttant vigoureusement contre la fraude, la révision de la carte des filières et des sections ,  procéder à une approche intégrative de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle suivant  une démarche cohérente et complémentaire, la mise à jour du règlement disciplinaire scolaire, enfin charger une commission nationale de la préparation d’un rapport analytique et prospectif sur la base des résultats du bac qui sera le point de départ des réformes futures.

Le blog pédagogique remercie M° Moncef Khemiri pour sa confiance.

 

 

À un mois exactement du démarrage d’une nouvelle année scolaire, j’aurais personnellement préféré – au lieu de rénover un bâtiment délabré qui pourrait nécessiter des mois ou des années pour accueillir le Conseil supérieur de l’éducation – engager immédiatement la réhabilitation du système éducatif et colmater les brèches qui ne cessent de s’élargir d’année en année.

1.   Rendre l’enseignement préscolaire accessible à tous.

2.   Offrir davantage de conditions de réussite aux régions défavorisées.

3.   Programmer des modules supplémentaires dans la formation des enseignants.

4.   Lancer un programme national pour la réhabilitation des blocs sanitaires qui ne sont plus dignes de nos enfants habitués désormais à un minimum de confort chez eux.

5.   Réfléchir au sort des 50 % d’élèves en difficulté au seuil du baccalauréat, au lieu de se glorifier faussement au niveau ministériel de la réussite de la seconde moitié.

6.   Restaurer la crédibilité du baccalauréat tunisien et des examens nationaux plus généralement, durement ébranlés ces dernières années, notamment en luttant contre la fraude et la dévalorisation des principes de l’effort et de persévérance.

7.   Réviser la carte des filières et des sections scolaires dans l’enseignement secondaire, dont le maintien en l’état actuel constitue, selon moi, porte un véritable préjudice contre des générations entières.

8.   Considérer l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle comme un seul corps homogène, intégré et interactif. Il est (plus que) temps de réunifier ses organes et d’assouplir les articulations de la cohérence entre ses composantes, en créant les passerelles intelligentes nécessaires et les formules appropriées permettant un fonctionnement fluide et mécanique de l’ensemble du système.

9.   Revoir le règlement disciplinaire et le réécrire dans une langue, une philosophie et des garde-fous en phase avec les exigences de l’époque moderne, sachant que le système en vigueur aujourd’hui date de plus de trente ans.

10.                  Créer une commission nationale composée de nos meilleurs experts, à laquelle on accorderait un mois pour rédiger un rapport (diagnostic et proposition de solutions), à partir d’une analyse scientifique des résultats du baccalauréat. Ce rapport devrait constituer le point de départ de toutes les réformes à venir.

Alors, qu’est-ce qui nous empêcherait d’engager ce travail, totalement ou partiellement, afin que les ministres en poste laissent un nom et un bilan, et que l’État retrouve sa place et sa grâce ?

 

Moncef  Khemiri, conseiller général en information et orientation,

Tunis, Aout 2025

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