Dix mesures pour traiter en urgence les maux du système éducatif tunisien, par le professeur Moncef Kemiri
À un mois exactement du démarrage
d’une nouvelle année scolaire, j’aurais personnellement préféré – au lieu de
rénover un bâtiment délabré qui pourrait nécessiter des mois ou des années pour
accueillir le Conseil supérieur de l’éducation – engager immédiatement la
réhabilitation du système éducatif et colmater les brèches qui ne cessent de
s’élargir d’année en année.
1.
Rendre
l’enseignement préscolaire accessible à tous.
2.
Offrir
davantage de conditions de réussite aux régions défavorisées.
3.
Programmer des
modules supplémentaires dans la formation des enseignants.
4.
Lancer un
programme national pour la réhabilitation des blocs sanitaires qui ne sont plus
dignes de nos enfants habitués désormais à un minimum de confort chez eux.
5.
Réfléchir au sort
des 50 % d’élèves en difficulté au seuil du baccalauréat, au lieu de se
glorifier faussement au niveau ministériel de la réussite de la seconde moitié.
6.
Restaurer la
crédibilité du baccalauréat tunisien et des examens nationaux plus généralement,
durement ébranlés ces dernières années, notamment en luttant contre la fraude
et la dévalorisation des principes de l’effort et de persévérance.
7.
Réviser la
carte des filières et des sections scolaires dans l’enseignement secondaire,
dont le maintien en l’état actuel constitue, selon moi, porte un véritable préjudice
contre des générations entières.
8.
Considérer
l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle comme un
seul corps homogène, intégré et interactif. Il est (plus que) temps de réunifier
ses organes et d’assouplir les articulations de la cohérence entre ses
composantes, en créant les passerelles intelligentes nécessaires et les
formules appropriées permettant un fonctionnement fluide et mécanique de
l’ensemble du système.
9.
Revoir le règlement
disciplinaire et le réécrire dans une langue, une philosophie et des garde-fous
en phase avec les exigences de l’époque moderne, sachant que le système en
vigueur aujourd’hui date de plus de trente ans.
10.
Créer une
commission nationale composée de nos meilleurs experts, à laquelle on accorderait
un mois pour rédiger un rapport (diagnostic et proposition de solutions), à
partir d’une analyse scientifique des résultats du baccalauréat. Ce rapport
devrait constituer le point de départ de toutes les réformes à venir.
Alors, qu’est-ce qui nous
empêcherait d’engager ce travail, totalement ou partiellement, afin que les
ministres en poste laissent un nom et un bilan, et que l’État retrouve sa place
et sa grâce ?
Moncef Khemiri, conseiller général en information et orientation,
Tunis, Aout 2025

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