L'or... ne meurt pas
J'ai choisi de
donner à mon témoignage un titre que
j'ai repris de feu Hashem Mansour, chef de cabinet du Ministre de l'Éducation
Hatem Ben Othman dans les années 90 du siècle dernier, lorsqu'il est venu
présenter, en septembre 1994, à tous les responsables et fonctionnaires de la
Direction Générale des Examens, le nouveau Directeur Général, le défunt Hédi
Bouhouch, pour succéder à M. Abdelmajid Al-Gharbi, qui a été nommé à la tête de
l'Inspection Générale de l'Education.
Hashem Mansour a
commencé sa présentation en nous disant : « Nous vous offrons une pièce d'or. »
M. Mansour savait très bien le grand amour que tous les membres de la famille
élargie des examens, au niveau central et régional, avait pour M. Abdelmajid Al
Gharbi. Il savait aussi que la vacance que ce dernier allait laisser par son
départ ne pourrait être comblée que par une personnalité qui
possède les mêmes qualités que
celles du directeur général sortant, tant au niveau du savoir qu'au
niveau du travail et du comportement.
Le message de feu Hashem Mansour a fait une impression
positive dans l'esprit des tous les présents
au profit de feu Hédi Bouhouch,
impression qui s'est rapidement renforcée au fil des jours, où il a
obtenu le respect de tous et où son
autorité et son charisme ont été ancrés à la tête de la direction générale.
Au début de la
semaine, Si Al-Hédi invitait les responsables de la DGE à une séance de travail
pour discuter avec eux de ce que chacun d'eux avait accompli dans son
domaine au cours de la semaine écoulée
et du programme de la semaine en cours,
leur donnant quelques conseils et suggestions dans un style particulier qui est le fruit de sa longue expérience pédagogique et de sa
haute compétence, ce qui a rendu cette réunion périodique agréable et utile.
Le défunt
arrivait tous les jours tôt à son bureau
pour signer des dizaines de notes de
services et pour lire les rapports et les correspondances reçus et émis par la
direction, puis il accompagnait
quelques cadres au café, parmi
ceux qui rejoignent leur bureau très tôt, pour déguster un express qui ne prend pas plus d'un quart
d'heure aller-retour.
Il avait
l'habitude de laisser la porte de son bureau ouverte parce qu'il n'aimait pas
les portes closes sauf lorsque cela était nécessaire ou quand la nature du
travail l'exigeait, et lorsque certaines erreurs étaient commises par ses
subordonnés (cadres, fonctionnaires ou ouvriers), il en supportait lui-même les
conséquences et prenait leur défense sans hésiter … car pour lui le travail est
complémentarité et participation dans les succès et dans les difficultés. De
plus, il savait, en tant qu'inspecteur pédagogique, que les erreurs sont
parfois nécessaires et l'expérience ne s'acquiert qu'en les évitant.
Outre la
supervision des examens scolaires, dits nationaux, dont le plus important est
l'examen du baccalauréat, il consacrait son attention et son travail aux
examens et aux concours professionnels, qui comptaient plus de cinquante
concours et examens par an dont le plus importants était le concours du CAPES.
Il présidait lui
même la plupart des jurys avec beaucoup de compétence et d'efficacité, suivait
de près le travail des commissions et m'interrogeait parfois sur les membres
qui tardaient à mener à bien les tâches qui leur étaient confiées (évaluation
des dossiers ou correction des épreuves écrites).
Malgré la
maladie qui l'affligeait, il montrait une patience admirable et ne se plaignait
jamais, faisant preuve de persévérance, car il considérait que cela faisait
partie des aléas de la vie, ne donnant jamais l'image d'impuissance et défaitisme.
C'est ce qui m'a
rappelé les paroles de l'Imam et juriste Hasan Al-Basri, qui a vécu à l'époque
omeyyade dans la seconde moitié du premier siècle de l’Héjir et la première
décennie du deuxième siècle : « La vie est constituée de trois journées : hier
qui est parti avec tout ce qu'il avait, demain
que tu ne connaitrais peut être pas et aujourd'hui dont tu dois profiter
et travailler. Si Hédi avait l'habitude de travailler, défiant sa maladie,
inspiré par la volonté de vivre du poète Abu al-Qasim al-Shabbi, qui lui aussi,
luttait contre la maladie. Je rappelle ici
ces vers :
« Lorsque
je tends vers un but,…….. je me fais porter par l’espoir et oublie toute
prudence ;
******
Qui n’aime pas escalader les montagnes, …….vivra
éternellement parmi les trous » .[1]
Avec cette
volonté et cette détermination, il a pu réussir une trilogie rarement réalisée
par une personne en peu de temps :
1. - Obtenir le doctorat en langue et littérature arabes
avec mention très honorable.
2. - Etre classé premier au concours
d’accès au grade d'inspecteur général de l'éducation, où nombre des
admis n'a pas dépassé les doigts de la
main.
.3-
Etre décoré par la Médaille Nationale du Mérite Éducatif de première catégorie,
dans le secteur de l'Éducation et des Sciences, des mains du Président de la
République.
Et ainsi,
portant le poids de sa maladie, il avait réussi a réunir le doctorat,
l'inspection générale de l'éducation et la plus haute décoration.
Il n'est pas
exagéré de dire que le défunt est une pièce d'or selon les expressions de feu
Hachem Mansour, et lorsqu'il a rejoint le compagnon suprême, son corps est
parti, mais il est resté dans l'amour des gens et dans leurs souvenirs. En effet, l'or ne meurt pas, et c'est
peut-être ce que voulait exprimer le poète égyptien Ahmed Shawqi en disant :« Les gens sont de deux types : les morts de leur vivant ---- et d'autres vivants dans le
ventre de la terre."
J'ai connu le
défunt de près, car j'ai travaillé avec lui pendant 6 ans, et j'ai de lui les
meilleurs souvenirs.
Nous demandons à
Dieu Tout-Puissant de le couvrir de sa miséricorde et de son pardon et de
l'accueillir dans son paradis.
En conclusion, je peux seulement dire que j'ai
exprimé mon opinion sur le défunt, et j'ai exprimé le fond de mes pensées, et
Dieu en est témoin.
Jilani Dridi, inspecteur de
l'enseignement secondaire, ancien directeur des examens et concours
professionnels
Texte traduit par Mongi Akrout &
Abdessalam Bouzid, inspecteurs généraux retraités
[1]
https://poussiere-virtuelle.com/volonte-vivre-poeme-abou-el-kacem-chebbi/
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