L’examen du baccalauréat comporte deux
types d’épreuves : des épreuves écrites et des épreuves pratiques ;
les épreuves écrites concernent deux types de matières : les premières
sont obligatoires, elles sont fixées par l’arrêté relatif à l’organisation de l’examen
selon les sections, et les secondes sont optionnelles, c'est-à-dire selon le
choix du candidat parmi une liste qui lui est proposée, selon ses préférences,
ses capacités et ses objectifs .
Qu'est-ce qu’on entend par les matières
optionnelles ? À quand remontent elles ? Comment ont-elles évolué ?
Présentation
des matières optionnelles
Les matières optionnelles sont apparues au milieu des années soixante-dix (année
scolaire 1975-1976 ), dans le cadre de
la réorganisation de l'examen du baccalauréat, qui s’est traduite par l’abandon
de la session d’octobre et des épreuves orales , et l’institution de
deux sessions au mois de juin ; une session principale et une session de
contrôle ; la circulaire[1] qui a amené ces importants changements a précisé que
" la session principale comporte
des matières obligatoires et des matières optionnelles ; la session de
contrôle se limite au deux matières spécifiques à chaque section ."
Les matières optionnelles sont un
nouveau concept à l'école tunisienne ; il s’agit de donner à l’élève la
possibilité de choisir une ou plusieurs disciplines parmi un ensemble de matières
prédéfinies ; l'objectif de cette innovation était de permettre aux élèves
de :
- " Compléter leur formation dans les
différentes sections
- d'enrichir leur formation et de consolider
leurs compétences et de se préparer à poursuivre leurs études supérieures avec
plus de chance de succès. "
Il fut proposer aux élèves des classes
terminales deux listes : la première regroupe des matières de la famille
des sciences humaines et la seconde des matières scientifiques ; tous les
candidats devaient choisir deux matières au moins ; mais ils avaient la
possibilité de choisir trois matières au maximum, sauf les candidats de la section
mathématique et technique qui étaient obligés de choisir au moins une matière.
1981 : l’arrêté
organisant l'examen du baccalauréat inclut les matières optionnelles.
On a continué à fonctionner selon la
circulaire citée précédemment, jusqu’à la publication du nouvel arrêté relatif
à l'examen du baccalauréat, en 1981, qui a entériné l'inclusion des matières optionnelles dans les
épreuves de l'examen du baccalauréat ;
l’article 12 stipule ce qui suit :" les candidats à l’examen du baccalauréat ... doivent subir
des épreuves écrites dans les matières obligatoires et des matières à option", sans aucune autre information quant au nombre
de matières permises, ni à propos du
mode de calcul de la note dans la
moyenne finale de l’examen. L’arrêté
s’est limité à donner en annexe la liste des matières optionnelles, par section ; on note que la liste
comprenait 5 matières pour la section mathématique sciences, 4 pour la section
mathématiques techniques et 7 pour la
section lettres (voir tableau suivant)
Section
Mathématiques- Sciences
|
Section
Mathématiques- Techniques
|
Section
Lettres
|
Complément
math
Complément
sc. Physiques
Dessin
technique
géographie
2° langue vivante
|
Complément
math
Complément sc. Physiques
Philosophie
2° langue vivante
|
Mathématiques
Sciences
naturelles
Chimie
Français
Sciences
Islamiques
Etudes
théologiques
Initiation
sc. Économiques
|
Notons que la liste ci-dessus comporte
des matières à option qui permettent aux élèves de parachever leur formation
dans une discipline donnée, ou de découvrir un nouveau champ de savoir, ou de
continuer l’apprentissage d’une langue étrangère non incluse parmi les matières
obligatoires de sa section.
1988 :un nouvel
arrêté précise les options
En 1988, est paru un arrêté[2] qui abroge l’arrêté de 1981 ;
certaines modifications ont concerné les options ; elles ont défini les listes
des matières à option et ont fixé le nombre de matières admises pour chacune
des trois sections qui existaient à l'époque.
Math - sciences
|
Math - techniques
|
Section – lettres -
|
1° groupe
Complément de Mathématiques
Complément
de sc. Physiques
Dessin
technique
Informatique
Technologie
|
1° groupe
Complément
de Mathématiques
Complément
de sc. Physiques
Informatique
|
1° groupe
Mathématiques
Sciences
naturelles
Chimie
|
Groupe 2
Français
Géographie
2° langue vivante
sport
|
Groupe 2
Français
Philosophie
2° langue vivante
Sport
|
Groupe 2
Français
Sciences islamiques
Initiation aux sciences économiques
2° langue vivante
Sport
|
Par rapport à la liste des matières à option défini en
1981, le nouvel arrêté a classé les matières optionnelles en deux groupes :
§ Le premier comprenait les matières
scientifiques et technologiques.
§ Le deuxième comprenait les humanités et
les langues.
En plus, la liste a été enrichie par l’ajout des
matières suivantes :
§ Le sport, réservé aux élèves du lycée sportif
el Menzah
§ L’informatique et la technologie pour
les candidats de la section " mathématiques - sciences "
§ L’informatique pour les candidats de la
section " mathématiques - technique "
§ Le français et la deuxième langue
vivante pour les candidats de la section – Lettres – qui prennent la place des
sciences théologiques.
L’arrêté précise aussi qu’il est impératif,
pour les candidats appartenant aux sections – Lettres – et mathématiques –
Sciences, de choisir - au moins - une matière de chaque groupe, et ils peuvent,
s’ils le souhaitent, choisir une troisième matière ou plus. Quant aux candidats
de la section Mathématiques- Technique, ils étaient astreints
à prendre au moins une matière dans les deux groupes, et ils peuvent choisir, s’ils
le souhaitent, une seconde matière ou plus.
1991 :
un changement radical dans les matières
à option
La réforme du système éducatif de 1991 a
amené de nouvelles orientations qui ont touché tous les aspects de l’école, y
compris « les matières à option » ; le nouvel arrêté relatif à
l’organisation de l'examen du baccalauréat de 1992[3] amena de nouvelles mesures à ce sujet qui sont
entrées en vigueur depuis l'année scolaire 1992/1993, après la publication du
décret[4] qui fixa l’horaire de l’enseignement secondaire.
La circulaire 79/93 en date du le 30
Septembre 1993 a fourni les modalités d’application de ces mesures concernant
les matières à option, telles que les conditions du choix et les modes de
calcul des notes obtenues au cours de l’examen du baccalauréat. Parmi les plus
importantes innovations amenées par les différents textes pré -cités :
§ adoption d'une
nouvelle classification des matières à option qui distingue trois groupes en fonction du démarrage
de leurs études, c’est ainsi qu’on trouve :
-
des matières à option dont l’étude démarre depuis la
deuxième année secondaire à raison de deux heures ou une heure et demie par semaine
et se poursuit jusqu’en 4° année ; il s’agit des langues étrangères (allemand,
italien et espagnol) et de l’éducation musicale et de l’éducation artistique.
-
d’autres
démarrent en troisième année ; il s’agit de l’informatique pour toutes les
sections, après avoir été réservée aux sections scientifiques.
-
Enfin, un troisième
groupe dont l’étude commence en quatrième année ; il s’agit des anciennes
matières optionnelles. (voir Tableau suivant)
Lettres
|
Mathématiques
|
Sc. Expérimentales
|
Eco- Gestion
|
Technique
|
Pensée islamique
|
histoire
|
histoire
|
Sc. naturelles
|
histoire
|
Mathématiques
|
géographie
|
géographie
|
SC .physiques
|
géographie
|
Sc. Naturelles
|
Sc. naturelles
|
|||
SC .physiques
|
§ continuer à permettre
aux candidats de la section – lettres de choisir 4 matières, et 3 dans le reste des sections, mais sans
restrictions.
§ L’adoption
d'un nouveau mode de calcul, qui vise à la valorisation de l'effort des candidats
qui ont suivi des options dès la deuxième année secondaire, et à encourager les
élèves à choisir le grand nombre d’options au même temps ; ce système de bonus
prévoit les situations suivantes :
- Si un candidat choisit le minimum
d’options (deux pour la
section lettres et une seule pour le reste des sections)، dans ce cas ce candidat n’aura aucun bonus puisque les notes
obtenues seront comptées comme pour le reste des matières obligatoires،
- Si candidat choisit une ou plusieurs options en sus du minimum exigée , dans ces
cas les points au dessus de 10 seront
ajoutés au total des points, s’il s’agit d’une option dont l’étude a démarré
depuis la 2° année ( langues et matières artistiques) ; et si l’option ou
les options supplémentaires font partie
du reste des options, dans ce cas la
note ne sera prise en compte que si elle améliore la moyenne générale .
Dix années après son démarrage , le
système des matières à option commence à s’essouffler, et à générer des problèmes liés surtout à l’absence d’équité entre les
candidats, puisqu’il s’est avéré que certaines options ( celles dont
l’enseignement démarre en 2° année) ne sont pas programmées dans tous les établissements
et dans toutes les régions ; plusieurs parents ont inscrit leurs enfants
dans des institutions spécialisées comme les conservatoires et les cours de
langues assurés par les missions culturelles des pays étrangers ; l’administration,
consciente de sa défaillance, s’est permise d’accorder des dérogations à tous les candidats de
choisir des matières qu’ils n’ont pas choisi depuis la 2° année, pour leur permettre de bénéficier des
privilèges ; devant cet état de fait , une réflexion sur l’avenir du système des matières optionnelles, lancée en 2002, a abouti finalement à sa modification en 2008 .
1908 : Modification du
système des matières optionnelles
Depuis la session 2008,[5] le système des matières optionnelles
a connu un nouvel amendement qui représente un changement radical dans la
philosophie sur laquelle étaient bâties les modifications introduites par la
réforme de 1991 ; c’est ainsi qu’il a été décidé :
-
d’abandonner la distinction entre les matières à option,
-
d’entamer
l’enseignement de ces matières en 3 ° année de l'enseignement secondaire en centrant sur les
langues, l’éducation musicale, l’éducation artistique, et la réalisation d’un projet,
-
de limiter le choix à une seule matière,
-
d’adopter un nouveau mode de calcul à l'examen du baccalauréat,
qui ne prend compte que des points au-dessus de 10 sans le coefficient (art 12).
Et en 2014, la circulaire[6] relative aux
matières optionnelles confirme les amendements précédentes et rappelle
certaines recommandations comme :
-
la nécessité de choisir la matière optionnelle depuis
la troisième année en tenant compte de ce qui existe dans l’établissement,
-
L’interdiction de changer de choix en quatrième année, sauf dans des cas particuliers comme le
changement de résidence et l’indisponibilité de l’option déjà suivi
précédemment, dans le nouvel établissement.
Matières à options d’après la circulaire
du 1 février 2014
Mathématiques et Sciences de la vie et de la terre pour la
section lettres
3° langue étrangère (Allemand, Italien, Espagnol, Chinois,Russe, Turc)
Education artistique
Education musicale
Réalisation
d’un projet (pratique)
NB. La circulaire a enrichi la liste des
options en y ajoutant la langue turque dans quelques lycées.
Conclusion
Telle fut l’histoire des matières
optionnelles qui a commencé au milieu des années soixante - dix dans le but de
permettre aux élèves d’approfondir ou d’élargir leurs connaissances dans un
domaine donné, ou de découvrir des champs de savoir nouveau ( l’informatique à
l’époque de son introduction).
Le but était noble, mais l’absence de stratégie
et des études prospectives des besoins ont contribué à la fin de fait des
options.
Hédi Bouhouch & Mongi Akrout ,
Inspecteurs généraux de l’éducation
Tunis , Mai 2014
Prochaine note : la fraude au
baccalauréat
Voir aussi
Examens et Diplômes Nationaux
Histoire de l’épreuve d’éducation physique à l'examen du baccalauréat
le Baccalauréat tunisien 2014
Annexe 1 : les candidats et les
matières optionnelles en 2001
« L’examen du baccalauréat
comporte des matières optionnelles en
plus des matières obligatoires : les candidats de la section lettres sont
appelés à choisir au moins deux matières, les candidats des autres sections doivent choisir au moins une seule option, l’étude des choix des candidats de la
session 2001 montre ceci :
1.
Une grande différence dans l’importance des options selon les choix des candidats, en effet 4
matières parmi les 14 options polarisent le choix, comme le montre le tableau
suivant :
Matières
|
Taux des
candidats qui l’ont choisies
|
Pensée islamique
|
94.30 % des littéraires
|
informatique
|
38.74 % de toutes les sections
|
géographie
|
43.31 % des
sections scientifiques et techniques
|
Sciences physique
|
31.86 % des sections lettres et économie gestion.
|
2.
Les autres options connaissent
une affluence différente : en effet deux options se distinguent en
enregistrant une croissance continue il s’agit de l’informatique et de l’éducation
artistique , par contre l’augmentation des choix de l’option éducation musicale est faible quant aux
options des langues elles sont
constantes.
3.
La place des différentes options varie selon les sections
Section lettres
|
Autres sections
|
||
option
|
% de choix
|
option
|
% de choix
|
Pensée islamique
|
94.30
|
Informatique
|
55.00
|
Sc. physiques
|
42.52
|
Géographie
|
43.31
|
Sc. naturelles
|
23.63
|
3° Langue
|
10.2
|
Mathématiques
|
24.24
|
histoire
|
03.29
|
3° Langue
|
08.48
|
||
% de choix : % des candidats ayant choisi cette
option.
Remarques :
-
L’option « pensée islamique » est devenue
pratiquement une matière obligatoire.
-
L’option «3° langue étrangère » n’attirent pas beaucoup de candidats.
-
L’option « sciences physiques » attire environ
la moitié des candidats aux dépens des options « sciences naturelles et des mathématiques ».
-
Pour les sections scientifiques et techniques ,
l’option « géographie » et
« informatique » sont les
plus choisies , par contre les options « histoire et 3° langue
» attirent peu les candidats.
Source : Rapport sur les candidats
au baccalauréat de la session 2001- DGE
[1] Circulaire 239 de la direction de l’enseignement secondaire du
3 décembre 1973 relative à l’organisation de l’examen du baccalauréat.
[2] Arrêté du 27 août 1988 modifiant
l’arrêté du 16 avril 1981 – Jort N° 60 di 13 septembre 1988
[3] Arrêté du 24 juin 1992 relatif à
l’organisation de l’examen du baccalauréat qui annule et remplace l’arrêté de
1981 – Jort N°41 du 16 juin 1992.
[5] Arrêté du 24 avril 2008 relatif
à l’organisation de l’examen du baccalauréat ; Jort N°34 du 25 avril 2008.
http://www.viescolaire.education.gov.tn/2014-02-13/13062014.pdf
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