Au cours de l'année scolaire 1975 - 1976, par une
circulaire[1], le
ministère de l’éducation a décidé de réorganiser l’examen du baccalauréat; ceci
s’est traduit entre autre par la suppression de la session de Septembre et son
remplacement par une session de contrôle
qui aura lieu au mois de Juin [2] .
Le but annoncé était de démarrer l'année scolaire dans les délais prévus; mais selon nos informations, la session de contrôle n’était qu’un pas vers la disparition définitive de la deuxième session; il était prévu de se limiter à une session unique qui aurait lieu au mois de Juin de chaque année .
Mais la session de contrôle a survécu et a connu,
depuis sa création, plusieurs révisions, aussi bien au niveau des matières concernées,
qu’au niveau de la méthode de calcul des
notes obtenues, ou au niveau des conditions de participation.
I. De deux épreuves à six épreuves
Lors de sa création, la session de contrôle était une simple session de rattrapage, puisque seules des deux matières spécifiques
de chaque section étaient susceptibles d’être repassées ; comme les
épreuves de mathématiques et des sciences physiques pour la section
mathématiques, ou les épreuves de littérature et de civilisation arabe et de philosophie pour la section lettres.Les seuls
changements enregistrés portaient sur l’obligation ou non de les passer, pour
les candidats ajournés.
1.
Au tout début les candidats ajournés devraient passer obligatoirement les deux matières
spécifiques (les textes ne précisent guère les sanctions qu’encouraient ceux
qui manquent l’une des deux épreuves), le calcul de la moyenne de la session de
contrôle tient compte de la meilleure note.
Le manque de sérieux
d’un grand nombre de candidats au cours de la session de contrôle (certains insistent pour quitter la salle d’examen
juste après avoir pris connaissance du sujet; d’autres rédigent n’importe quoi
sur leurs copies…), le ministère introduit des aménagements dès 1988.
2. Avec la session de
1989 [3], un
amendement permet désormais aux candidats ajournés de passer l’une ou les deux épreuves selon son choix;
en contre partie, toute absence sera sanctionnée par la note zéro et entraîne automatiquement le refus à l’examen. Cet amendement ne restera en vigueur que
durant deux sessions, puis il a été abandonné.
3.
Dès la session de 1991[4], c’est de nouveau le retour à l’obligation de passer les deux épreuves; il a également été
décidé de maintenir la sanction de zéro, sans faire référence au refus du candidat dans ce cas. Ce chapitre a été
révisé l'année suivante en supprimant la référence au cas d'absence, d’ailleurs
l’année d’après, on ne trouve plus l’allusion à l’absence dans l’article
réservé à la session de contrôle; la question de l’absence a eu droit à un
article spécifique (article 12)[5] qui
stipule que toute absence dans les deux sessions, se traduit par le note zéro.
Puis
la liste les épreuves commence à s’allonger … et la session de contrôle se
transforme en une pseudo deuxième session
L’intégration de nouvelles matières avait
débuté au cours de la session de 1995 (15 années après le démarrage de la session
de contrôle), et s’est prolongée jusques en 2008.
1. Dans la première étape
(depuis 1995)[6] , la liste s'est allongée, et elle comprend 4 matières ; ainsi la session
de contrôle touche presque toutes les matières obligatoires , à l'exception de la philosophie
pour les sections scientifiques et techniques , et les candidats peuvent choisir ou le
français ou l'anglais, . Cet allongement de la liste était accompagné par deux de deux mesures :
- La première accorde aux candidats la possibilité de passer
une ou plusieurs matières selon son choix.
- La deuxième concerne le mode de calcul de la note
finale pour les deux nouvelles matières ; car pour les deux matières spécifiques on a conserve' l’ancien mode ce calcul (
tenir compte de la meilleur note) ; le même principe est appliqué pour deux autres matières; si la note de la
session principale est supérieure à la note obtenue à la session de contrôle , dans
le cas contraire la note finale sera la moyenne de la note de la première
session multiplié par 3 et la note de la session de contrôle multipliée par 1.
2. En 2002[7] la liste
des épreuves de la session de contrôle passe à 5 , suite à la décision de
permettre aux candidats de passer l’épreuve de français et l’épreuve d’anglais;
cette décision fut accompagnée d’une autre plus importante; il s’agit de
généraliser le principe de la meilleur des deux notes à toutes les matières que
le candidat repassait. (Cette mesure fait partie d’un ensemble de mesure pour
booster les taux de réussite, dont la plus connue est les 25%).
3. L’opération de l’allongement s’acheva en 2008[8], par
l’intégration de l’épreuve d’arabe pour le reste des sections. -Annexe-1
C’est ainsi que la session de contrôle a perdu son
caractère d’origine, et a changé de but; et au lieu de préparer le passage à la session unique, elle est devenue
une véritable deuxième session.
II. Les conditions de participation à la session
de contrôle
La session de contrôle
n'est pas ouverte à tous les candidats qui ont échoué à la session principale;
il est nécessaire d’obtenir une moyenne minimale fixée par l’arrêté
d’organisation (le même principe existait au temps du baccalauréat en deux sessions); cette moyenne minimale a
connu elle aussi un assouplissement, c’est ainsi on peut distinguer deux
périodes:
a. De (1976), jusqu’à la session de 2001, l’ajournement
concernait les candidats ayant obtenus à
la session principale :
- Une moyenne égale ou supérieur à 9 sur 20 et moins de 10 des 20 ,et qui n'ont pas profité
du rachat à la session principale.
- Une moyenne égale à 8 et inférieure 9 à 20 sur 20 .
- Une moyenne égale ou supérieure à 7 sur 20 et inférieure 8 sur 20 , et ayant une moyenne annuelle en septième année d'au moins 10 sur 20.
b. Depuis la session de
2002 , un
assouplissement a supprime' l'obligation la condition de la moyenne annuelle pour
la troisième catégorie; l’ajournement
est permis pour tous les candidats ayant obtenu, à la session principale, une
moyenne égale ou supérieure à 7 sur 20.
III- La session de contrôle a-t-elle rempli sa fonction ?
L’institution de la session de contrôle visait à l'origine à gagner du temps, pour que la
nouvelle année scolaire débute
normalement sans perturbation ni retard ; de ce point de vue, on peut dire
,à coup sûr , que la session de contrôle a permis d’avancer le date de la
rentrée scolaire au 15 septembre et gagnant ainsi deux semaines complètes de scolarité.
D'autre part, la session de contrôle a offert une nouvelle chance à un nombre important de candidats et leur éviter de
refaire l’année; ce qui aurait représente' un coût supplémentaire pour la famille
et l’état; sur ce plan, la session a aussi rempli pleinement sa fonction ; quelques
indicateurs suffisent a nous permettre de l’illustrer, tels que le taux des ajournés,
le taux de réussite à la session de contrôle, et enfin la part de la session de
contrôle dans les admis - voir Annexe 2-
Le taux des ajournés : la proportion des candidats qui se sont ajournés est variable d’une session à une autre;
néanmoins elle a dépassé le tiers au cours des dernières sessions, dépassant
les 40% certaines années ( 42,65% en 2009).
Le taux de réussite à la session de contrôle : ce taux n’est pas constant; il enregistre des variations importantes ,
atteignant un record au cours de la session
de contrôle de 2000 avec un taux de réussite de 41,67 % et
descendant à 27.10% en 2012
( généralement ces taux dépendent du taux de réussite de la première session,
chaque fois que le taux de la première session est élevé celui de la session de
contrôle tend vers la baisse) .
Ainsi on peut
affirmer que la session de contrôle joue bien son rôle de repêchage, pour un
nombre important de candidats, à chaque session.
La part de la session de contrôle dans les admis : Les taux de réussite enregistrés par les ajournés à la session contrôle, qui comme on vient de le
voir, sont très importants, expliquent l’importante contribution de cette session aux taux de réussite à chaque année, laquelle représente en moyenne le quart des admis.
- voir Annexe 3-
conclusion
Petit à petit , la session de contrôle s’est
transformée en une deuxième session qui comprend pratiquement toutes les épreuves obligatoires
de la session principale , et adoptant un mode de calcul unique ( la meilleure des deux notes ) , et accordant aussi les
mêmes mentions que celles de la session principale , qui étaient jusques en 2002 le monopole de la session principale) . Tout ceci justifie pleinement l’existence de cette
session et son maintien.
Hédi bouhouch & Mongi Akrout , Inspecteurs Généraux
de l’éducation
Tunis , Aout 2013
Annexe 1: les matières de la session de contrôle
Lettres
|
Maths
|
Sciences
expérimentales
|
Economie et
gestion
|
Sciences
techniques
|
Sciences de
l’informatique
|
Arabe*
|
Maths*
|
Sciences
physiques*
|
Economie*
|
Technologie*
|
Algorithmes et
programmation*
|
Philosophie*
|
Sciences
physiques*
|
Sciences de la vie
et de la terre*
|
Gestion*
|
Maths*
|
Maths*
|
Histoire et
géographie
|
Sciences de la vie
et de la terre
|
Maths
|
Maths ou histoire
et géographie**
|
Sciences
physiques
|
Sciences physiques
ou bases de
données**
|
Français
|
Français
|
Français
|
Français
|
Français
|
Français
|
Anglais
|
Anglais
|
Anglais
|
Anglais
|
Anglais
|
Anglais
|
Arabe
|
Arabe
|
Arabe
|
Arabe
|
Arabe
|
Arabe
|
* matière spécifique
* * le candidat, peut, selon son choix, passer l’une des 2 matières
Annexe 2- : quelques indicateurs sur l’importance de la session de
contrôle
2013
|
2009
|
2004
|
2001
|
Session
|
143320
|
134928
|
113422
|
111118
|
Total des candidats
|
55511
|
57549
|
45094
|
38618
|
Candidats d’ajournés
|
38,73%
|
42,65%
|
39,76%
|
34,75%
|
% des ajournés
|
17405
|
17699
|
16938
|
15205
|
Nombre d’admis à la session de contrôle
|
31.35%
|
30.75%
|
37.56%
|
39.37%
|
Taux de réussite à la session de contrôle
|
71457
|
74866
|
68967
|
53217
|
Total des admis ( les 2 sessions)
|
24,36%
|
23,64%
|
24,56%
|
28,57%
|
Part de la session de contrôle dans les admis
|
Annexe 3 - Les chiffres de la session de contrôle
entre 1997 et 2013
Taux de réussite
|
Nb des admis
|
Nb ajournés
|
session
|
31,10
|
9492
|
30599
|
1997
|
40,07
|
13779
|
33837
|
1998
|
33,92
|
11280
|
32250
|
1999
|
41,67
|
14570
|
34957
|
2000
|
39,37
|
15202
|
32265
|
2001
|
31.50
|
12264
|
38924
|
2002(1)
|
48.64
|
20297
|
41728
|
2003
|
37.56
|
16936
|
45094
|
2004
|
35.90
|
18121
|
50453
|
2005
|
34.39
|
18696
|
54386
|
2006
|
32.17
|
15102
|
56665
|
2007
|
28.02
|
16094
|
57474
|
2008
|
30.75
|
17699
|
57549
|
2009
|
31.76
|
15692
|
49411
|
2010
|
27.10
|
18140
|
43719
|
2011
|
30.75
|
13805
|
50950
|
2012
|
31.35
|
17405
|
55511
|
2013
|
(1)
Entrée en vigueur des 25% et des nouvelles conditions de rachats
Articles précédents
Baccalauréat 1957
Baccalauréat 2014
Les matières optionnelles
La correction des épreuves
[1] Circulaire
n° 239 en date du 3 décembre 1975
de la direction de l’enseignement secondaire relative à l’organisation de
l’examen du baccalauréat.
[2] Si le démarrage de la session de contrôle a
démarré au cours de l’année scolaire 1975-1976 , l’arrêté ne fut publié qu’en 1981 ( arrêté du 16 avril
1981 relatif à l’organisation du baccalauréat , Jort n° 28 du 24 avril 1981
[8] Arrêté relatif à l’organisation de l’examen du
baccalauréat du 24 avril 2008
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