dimanche 4 mai 2014

1957: Le premier baccalauréat tunisien après l'indépendance

Introduction
Les premières années de l’indépendance étaient une période de transition  dans tous les domaines ; le secteur de l’éducation est lui aussi passé par cette transition marquée par la coexistence au moins  de trois régimes  scolaires différents : le régime zitounien, le régime hérité de l’époque du protectorat et le nouveau régime en cours de mise en place par le premier  gouvernement de la nouvelle Tunisie indépendante ; cet état de fait explique l’existence, à cette époque, de plusieurs types de baccalauréats, l’un était déjà très ancien, l’autre faisait encore ses premiers pas.


Nous allons présenter succinctement les baccalauréats qui existaient depuis la période du protectorat pour se concentrer ensuite sur le premier baccalauréat de la Tunisie indépendante.
I.      Les baccalauréats sous le protectorat
1.     Le baccalauréat organisé par la Direction de l’instruction publique
Les sources s’accordent pour dire que le premier baccalauréat en Tunisie remonte à l’année 1891[1] , c'est-à-dire 10 ans après l’instauration du protectorat français sur la régence de Tunis[2] ; l’examen du baccalauréat de cette époque était aligné sur le baccalauréat de la métropole quant à son organisation, son programme, ses sujets et son déroulement.
Le nombre des premiers bacheliers tunisiens ne dépassait pas la dizaine (6 exactement), et il est resté longtemps très limité ; 18 en 1912 et 140 en 1950.  (Voir le tableau suivant)
Tableau de l’évolution du nombre de candidats et des admis au baccalauréat de 1912 à 1953


Présentés
admis
total
tunisiens
% tunisiens
total
tunisiens
% tunisiens
1912
149
40
26,85%
80
18
22,50%
1923
1027
452
44,01%
405
140
34,57%
1946
416
125
30,05%
302
83
27,48%
1950
1024
334
32,62%
360
110
30,56%
1951
1091
424
38,86%
544
277
50,92%
1952
1089
398
36,55%
457
154
33,70%
1953
1207
452
37,45%
405
140
34,57%
Sources ; statistique générale de la Tunisie, année 1923. Annuaire statistique de la Tunisie 1940-46,1957-58 et 1956, Bulletin officielle de la direction de l’instruction publique, n°13 octobre - novembre – décembre, 1953.
En 1950 , un arrêté[3] instituait un baccalauréat franco-tunisien, en application du décret n" 48-1267 du 13 août 1948, relatif aux épreuves du baccalauréat dans les territoires de la France d'Outre-mer et à l'étranger, qui  stipulait que : «Les candidats à la première partie du baccalauréat qui résident dans les territoires de la France d'Outre-mer ou à l'étranger peuvent demander à subir à l'écrit une composition dans la langue du pays où se passe l'examen ; depuis, la direction de l’instruction publique  organisait deux baccalauréats ; une version normale et une deuxième franco arabe ( voir le tableau suivant)[4]



Baccalauréat normal
Baccalauréat franco- arabe
Moderne
écrit
Langue vivante et sciences physiques
Composition arabe et Version arabe ou sciences physiques
oral
Langue vivante 
Arabe
Classique
A
écrit
Langue vivante   ou mathématiques
Composition arabe   
oral
mathématiques
Arabe ou mathématiques
Classique B
écrit
Langue vivante 1 Langue vivante 2 ; mathématiques
Composition arabe
Arabe dialectal ou mathématiques ou autre langue  
oral
Langue vivante  1, mathématiques ou Langue vivante 2 
Arabe, Arabe dialectal ou mathématiques ou autre langue  
Classique C
écrit
Sciences physiques  et Langue vivante 1
Composition arabe

oral
Langue vivante 
Arabe
2.     Le baccalauréat d’al Khaldounia
Al Khaldounia[5]  avait mis en place un enseignement secondaire moderne en 1945 ; au mois de Mai 1947, son conseil d’administration , sous la présidence de Mohamed el Fadhel Ben Achour  a décidé de «  créer un diplôme d’arabe libre , couronnant les études secondaires faites en langue arabe ; ce diplôme est décerné par l’association de la Khaldounia et porte le nom de  diplôme  du baccalauréat d’arabe»[6] ( art I de l’arrêté du 17 Mai 1947), ce diplôme permet à ses titulaires d’accéder à l’enseignement supérieur.
Le nouveau diplôme comporte deux parties :
-         Une première partie comportant des épreuves de littérature arabe (période préislamique et les périodes omeyade et abbaside) ; des épreuves d’histoire contemporaine du monde arabo- musulman, de géographie du monde arabo- musulman, de langues française, de mathématiques, de physique se de chimie.
-         Une deuxième partie à dominante scientifique, centrée sur les mathématiques, les sciences physiques, les sciences se la vie, en plus des langues, de la philosophie et de l’histoire et de la géographie.
La première session eut lieu en 1947, six (6) étudiants ont été déclarés admis à la première partie après avoir réussis les épreuves écrites et orales ; en Juin 1948 a vu l’organisation de la 1) session de la deuxième partie , quatre étudiants (4) ont décroché le premier baccalauréat d’arabe décerné par l’association de la Khaldounia.
3.     Le diplôme Le tahçil al ‘ulum de la Zaytûna
En 1933, un décret beylical institua un diplôme qui couronne les études secondaires de La Mosquée Zaytûna ; il s’agit du tahçil al ‘ulum[7] ; en 1953,   ce diplôme devient un examen en deux parties   qui clôt la section moderne créée à La Zaytûna en 1951, devenant ainsi un "baccalauréat zaytûnien".  
Ce diplôme, organisé chaque année en deux sessions, comporte deux sections, la section « sciences » et la section « philosophie » ; a continué à exister pendant les premières années de l’indépendance ; 22 étudiants  l’avaient décroché à la fin de l’année scolaire   1957 -1958 (voir le tableau suivant)
Candidats et admis par sections et par sessions
  (Année scolaire   1957 -1958)
Total
sciences
philosophie
séries
%
admis
candidats
admis
candidats
admis
candidats
session
 %57,59
15
26
9
14
6
12
juin
63,63%
7
11
3
6
4
5
octobre
84,61 %
22
26
12
14
10
12
total
 Source : Annuaire statistique de la Tunisie 1956 -1957
II.   Le baccalauréat tunisien de 1957
En 1957 , deux ans après l'indépendance, un diplôme  tunisien appelé " baccalauréat  de l'enseignement secondaire "  fut créé,  par un décret[8] du  premier ministre ; à la même date, parut l’arrêté ministériel[9]  qui précise  l’organisation  du nouvel examen  . Le ministre de l'Éducation de l'époque fut, feu Lamine Chebbi.
La première session a eu lieu à la fin de l'année scolaire 1956-1957. Quelles étaient les caractéristiques de ce premier baccalauréat tunisien après l'indépendance ? Combien de candidats s’étaient- ils présentés à cet examen ? Quelles étaient les différentes sections ? Quelles étaient les matières de l'examen ?
Le nouveau baccalauréat a gardé la même organisation de l'examen du baccalauréat, de l'ère du protectorat ; c’est ainsi que nous retrouvons les mêmes caractéristiques, le nouveau baccalauréat est comme son prédécesseur :     
1.     constitué de deux parties : l'examen du baccalauréat s’étale sur deux années scolaires consécutives :
a)                la première partie a lieu à la fin de la classe de Première (équivalent de la classe de troisième année secondaire actuelle) des lycées et des collèges et classes correspondantes de l’enseignement technique. "
b)                La deuxième partie a lieu  à la fin des classes terminales  de  «  philosophie ,de sciences naturelles et de mathématiques et  classes correspondantes de  l'enseignement technique[10] » ; nul ne passer la deuxième partie  sans avoir réussi  la première partie .
2.     Il est organisé en deux sessions :
 La première partie ainsi que la deuxième partie du baccalauréat   avaient chacune deux sessions : la première session à la fin de l'année scolaire ou  session de Juin  ,   la deuxième session se tient  au début de l'année scolaire qui suit  ( session d’ Octobre ) ; celle-ci  représente une nouvelle  occasion pour ceux qui n'ont  pas réussi la première session .
3.     Il comprend des épreuves écrites et orales :
Seuls les candidats qui réussissent les épreuves écrites sont autorisés à passer les épreuves orales qui se déroulaient à cette époque dans un seul centre
4.     Sections et épreuves du baccalauréat
Le baccalauréat 1957  est arrivé avant la réforme de l'enseignement tunisien , dans une période de transition  qui préparait la tunisification  du baccalauréat et sa séparation  du baccalauréat français ;  ceci a impliqué la coexistence, pendant quelques années,  de deux systèmes à la fois : un régime de transition  et le régime permanent  , afin de permettre aux élèves qui ont suivi l’enseignement de l’ancien régime de choisir entre le baccalauréat  dans les séries transitoires aussi bien la première partie que la deuxième.
a.  La 1° partie   comprenait trois séries [11](sections) normales et trois 3 séries (sections)   de transitoires à savoir : la section scientifique et la section littéraire et la section technique A. Les candidats passent les épreuves écrites et orales suivantes :
§  Les épreuves écrites des sections normales
épreuves
Section lettre
Section scientifique
Section technique

durée
Coef
durée
Coef
durée
Coef
Rédaction arabe
3
3
3
2.5
3
2
Rédaction française
3
2
3
1


1° Langue étrangère
3
1.5




Mathématiques
3
1
3
2
3
2
Sciences physiques


3
2
3
2
Technique graphique




4
2

§  Les épreuves écrites ne dépassent pas quatre pour les trois sections, ainsi l’examen durait deux journées
§  Tous les candidats passent l’épreuve de langue arabe ; seul le coefficient diffère.
§  Les épreuves écrites de la section technique ont le même coefficient, pour les sections lettre et scientifique l’écart entre les coefficients est modéré.
§  Les épreuves écrites des sections transitoires
épreuves
Section lettre
Section scientifique
Section technique

durée
coef
durée
coef
durée
coef
Rédaction française
3
3
3
2.5
3
2
1° langue étrangère
3
2
3
1


Mathématiques
3
2.5
3
2
3
2
2° langue étrangère
3
3




Sciences physiques


3
2
3
2
Technique graphique




4
2
 Le nombre des épreuves écrites ne dépasse pas quatre dans toutes les sections et l'examen écrit durait deux journées.
Tous les candidats passent l’épreuve de français quel que soit la section seul le coefficient change ; par contre l’épreuve d’arabe est absente ; elle est remplacée par une deuxième langue étrangère : (latin, grec, anglais, allemand, italien et espagnol). Le candidat peut choisir la langue arabe comme première ou deuxième langue étrangère.
Comme pour les sections normales, toutes les épreuves écrites de la section technique ont le même coefficient, pour les sections lettre et scientifique l’écart entre les coefficients est modéré.
§  Les épreuves orales des sections transitoires et des sections normales
Section techniques A
Section sciences
Section lettres
Les épreuves
1
1
2
Explication de texte arabe(1)
2
1
1 ,5
français
2
3
1
mathématiques
2
3
1,5
Sciences naturelles
1
1
1,5
1° langue étrangère

1
1,5
2°langue étrangère(2)
2
2
2
Histoire géographie
2


Technologie et dessin  industriel

0.5
1
Civilisation islamique(1)

(1) l’épreuve d’explication de texte arabe est supprimée dans les séries transitoires et remplacer par une 2° langue étrangère avec un coefficient de 1,5 pour la section lettre et 1 la section science.celle de la civilisation islamique est absente dans les séries transitoires.
b. La deuxième partie du Baccalauréat  comporte quatre séries  normales et quatre autres de transition , portant lui-même les appellations  , à savoir: la série philosophie , la série sciences , la série mathématiques élémentaires , la série technique A . Les candidats   de ces séries passent les épreuves écrites et orales suivantes.
§  Les épreuves écrites des séries normales et des séries transitoires
Technique A
Mathématiques élémentaires
sciences
Philosophie

coef
durée
coef
durée
coef
durée
coef
durée

1
3
2
3
3
4
3
4
Philo Générale






1
3
Philo Islamique
3
4
3
4




Mathématiques


3
3
2
2
1
1h30
Sciences physiques
2
3


2
2
1
1h30
Sciences naturelles
2
4






Technique graphique

Remarque :
   pour les séries transitoires : la seule différence concerne la série « philosophie » avec la Suppression de la philosophie islamique et l’augmentation du coefficient de la philosophie générale de 3 à 4
   tous les candidats passent 3 ou 4 épreuves écrites seulement, et passent tous, quelle que soit la série, les épreuves de philosophie et des sciences physiques.
§  Les épreuves orales des séries normales et des séries transitoires

Philosophie
sciences
Mathématiques élémentaires
Technique A
Philosophie Générale
2
2
1
1
Philosophie Islamique
1
1
0.5

Histoire géographie
3
3
3
2
Cosmographie - Mathématiques
0.5
2
3.5
3.5
Sciences physiques
0.5
2
2
2
Sciences naturelles
0.5
2
1
1
Texte philosophique en français
1



Technologie- travaux manuels



3.5
Langue étrangère

1
1
1
Civilisation musulmane
0.5



Remarques :

  •    Pour les candidats des séries transitoires sont dispensés des épreuves de philosophie et de civilisation islamique   .
  •     En revanche, ils sont appelés à subir une épreuve de langue étrangère (anglais, allemand, italien et espagnol)   avec un coefficient 1,5 pour la série philosophie, et 1 pour les séries science et mathématiques,
  •    Le coefficient de l’épreuve orale de la philosophie générale passe de 2 à 3.
  •    Les candidats qui réussissent les épreuves écrites passent entre 7 et 8 épreuves orales durant toute la journée, les écarts entre les coefficients des épreuves sont très importants.
5.     La correction des copies et les conditions d'admission et de rachat
En comparant les procédures prévues par l’arrêté de 1957 avec celles  qui sont encore appliquées aujourd’hui, nous constatons que,  si certaines procédures sont  semblables, la différence  reste une caractéristique marquante, tant au niveau de la correction qu’au niveau des conditions d’admission.
a)    La correction des copies
   Les copies sont confiées aux correcteurs en appliquant le principe de l’anonymat, " Les noms sont révélés par le jury au cours des délibérations pour arrêter la liste des candidats admis à l’écrit, et seulement après l’inscription des notes accordées par les professeurs correcteurs sur les procès-verbaux ; « cette opération se faisait manuellement et en présence de tous les membres du jury d’examen. " 
        La correction des copies n’était pas organisée comme aujourd’hui dans des centres de corrections où sont regroupés les professeurs correcteurs, le professeur correcteur ramène les copies pour les corriger chez soi ; et doit les remettre à une date convenue pour préparer les délibérations.
   La double correction était prévue par l’arrêté de 1957  pour un certains nombres d’épreuves ; il s’agissait  de la  composition arabe et la composition française (pour les séries  de transitoires), pour  la première partie du baccalauréat  , et la dissertation de philosophie  générale pour  la deuxième partie  du baccalauréat ) ; mais contrairement à ce qui se pratique actuellement, la deuxième correction ne s’applique qu’aux   copies ayant obtenu  une note  égale ou inférieure à 6 de 20 ; la note finale, qui sera comptée, est la moyenne des deux.
b)    Les conditions d'admission à l’écrit et l'admission finale
Les conditions de réussite étaient très différentes de celles appliquées par le système actuel du baccalauréat, et cette différence réside dans ce qui suit :
- Il y avait, tout d’abord, une note éliminatoire: en effet, le zéro dans une épreuve à l’écrit ou à l’oral était une note éliminatoire , s’il est  approuvé et confirmé par le jury de l'examen , après une délibération spéciale  , et après l’étude du livret scolaire  du candidat concerné.
- Pour l’admissibilité aux épreuves écrites , le candidat doit obtenir , au moins, la moyenne   (  au moins la moitié des points maximum pour l’ensemble des épreuves à l’écrit) ; et  pour l’admission finale , le candidat doit obtenir au moins la moyenne dans les épreuves écrites et orales  .
-Le candidat qui ne réussit pas les épreuves orales à la session de juin garde ses notes obtenues à l’écrit pour la session d’octobre ;  ainsi il ne repassera que les épreuves orales   .
c)        Le rachat.
Le rachat était prévu à l'examen du baccalauréat en 1957 ; et il était laissé à l'appréciation du jury. L’arrêté d’organisation de 1957 n’a pas prévu des conditions spécifiques et précises pour accorder le rachat, comme c'est le cas actuellement, il s’est limité à préciser que : « Si le candidat n’a pas obtenu la moyenne, il peut être déclaré admis à l’écrit ou à l’oral après avoir examen de son livret scolaire, et par décision spéciale du jury mentionnée procès verbal »[12]. 
6.     les fraudes et les diplômes
a)  Les fraudes : l’arrêté d’organisation a consacré deux articles (23 et 24) aux fraudes et aux tentatives de fraude à l’examen du baccalauréat. Ces articles ont accordé, dans le cas de flagrant délit de fraude ou de tentatives de fraudes, au jury de l’examen le pouvoir d’exclure le fraudeur et l’empêcher de poursuivre l’examen, et de prononcer l’annulation de l’examen ; dans les autres cas constatés la décision d’annuler l’examen revient au Ministre de l’Éducation.
   Les articles cités énumèrent les différentes sanctions prévues en cas de fraudes ou de tentatives de fraudes, qui sont identiques à celles encore en cours ; nous y reviendrons dans une prochaine note consacrée aux fraudes à l’examen.
b)   Le diplôme du baccalauréat
L’arrêté de 1957 parle de «certificat d’aptitude», en évoquant le document officiel délivré aux bacheliers. Il y avait un certificat spécifique à la première partie du baccalauréat, et un autre à la seconde partie. Ce qui était assez particulier, c'est que tous les diplômes étaient transmis au ministre pour être visés, lequel pouvait refuser son visa pour les certificats en cas de vice de forme dans l'examen.
III. Statistiques de la session 1957
Nous n'avons pas trouvé de données statistiques complètes et précises pour l’année scolaire 1956 -1957 ; Certains documents du Ministère de l'Education parlent 289 bacheliers pour cette année, sans plus de détails, d’autres sources avancent d’autres chiffres[13].
L’annuaire statistique de la Tunisie pour l’année 1956, publié en 1957, ne contient pas de données statistiques relatives à l'année scolaire 1956/1957, mais des données relatives à l'année scolaire 1957-1958 ; nous en avons extrait les données suivantes qui concernent l'examen du baccalauréat.
1.     Baccalauréat   organisé par le ministère de l’Education tunisien
§  les élèves inscrits dans l’enseignement secondaire  public par niveau et par nationalité
total
Autres nationalités
Tunisiens
Niveau scolaire
2244
29
2215
Classe de 6°
1887
75
1812
Classe de 5°
1329
132
1197
Classe de 4°
1089
109
980
Classe de 3°
1023
102
921
Classe de seconde
653
44
609
Classe de première
127
11
116
Terminale philo          
106
103
3
Terminale mathématiques
94
10
84
Terminale sciences

§  Remarques
- l’ enseignement secondaire durait sept années، de la classe de sixième à la terminale.
-Les élèves de première passent la première partie du baccalauréat.

§  Les résultats de la première partie (élèves tunisiens uniquement)
total
Série sciences
Série lettres
session
%
Admis
candidats
admis
Candidats
admis
candidats

30,36
222
731
186
601
36
130
juin
25,55
115
450
94
370
21
80
octobre
46,1
337
731
280
601
57
130
total

§         Les résultats de la deuxième partie (élèves tunisiens uniquement)

total
Série sciences
Série lettres
session
%
Admis
candidats
admis
Candidats
admis
candidats

32 ,04
124
387
73
223
51
164
juin
22 ,68
49
216
30
123
19
93
octobre
44,7
173
387
103
223
70
164
total

2.                     Baccalauréat accordée par l'université et de la mission de la culture française (année 1957)
§  Première partie

session
 Elèves Tunisiens
Ensembles des élèves
% (1)

candidats
admis
%
candidats
admis
%

juin
1075
293
27,25%
1672
490
29,30%
59,79%
octobre
468
168
35,89%
627
238
37,97%
70,58%
total
1075
461
42,88%
1672
728
43,54%
63,32%
% (1) des tunisiens parmi les admis
Remarques :
- 227 tunisiennes s’étaient présentées à l’examen (21,11 % du total des candidats tunisiens) ;122 d'entre elles ont été déclarées admises، soit un taux de réussite de 53,74 % (39,97 % pour les garçons).
- le nombre de candidats tunisiens au baccalauréat Français avait dépassé le nombre de candidats au baccalauréat tunisien, bien qu'il existait des dispositions spéciales pour les élèves qui ont suivi leurs études en français .
§  Deuxième partie
candidats
 Elèves Tunisiens
Ensembles des élèves
% (1)
Session
candidats
admis
%
candidats
admis
%

juin
621
270
43,47 %
988
448
45,34%
60 ,26%
octobre
258
66
25 ,58%
375
115
30 ,66%
57,39%
total
621
336
54,1%
988
563
56,98%
62,68%
% (1) Part des tunisiens parmi les admis

-  131 tunisiennes avaient passé l'examen, soit 21,09 % du total des candidats tunisiens, 91 ont obtenu le baccalauréat soit un taux de réussite de 69,46 % (le taux de réussite des garçons était de 39,45 %)
- le nombre de candidats tunisiens à la deuxième partie du baccalauréat français avait dépassé le nombre de ceux qui ont passer le baccalauréat tunisien، bien qu'il existait des dispositions spéciales pour ceux qui ont suivi l'étude en français.

Conclusion

La première session du baccalauréat tunisien fut le premier pas de la nationalisation de l’enseignement Tunisien ; elle a démarré timidement, les candidats ne dépassaient pas quelques centaines (623 candidats en 1956-1957 dont 443 tunisiens, 377 garçons et 66 filles).

Hédi bouhouch  & Mongi Akrout , Inspecteurs généraux de l’éducation
Tunis, Mai 2014.

Prochain article : le baccalauréat tunisien en 2014.


[1] Le bac tunisien fête son 120e anniversaire-  abdel-aziz-hali.blogspot.com/.../le-baccalaureat-tunisien-fete-son-120e.ht, publié lé 24 juin 2O11 - Le baccalauréat souffle ses 119 bougies - www.turess.com/fr/lapresse/6694, Abdelaziz Hali  Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 06 - 2010
[2] L.Machuel , 1° directeur le l’enseignement public en Tunisie , écrit dans un rapport sur l’enseignement public dans la régence de Tunis ,publié en 1889, que la direction de l’instruction publique a  accordé depuis sa création en 1884 , 8 diplômes de baccalauréat ( 3 bac es sciences et 5 es lettres ) .
[3] un arrêté[3] du 26 janvier 1950
[4] Ce tableau est reproduit à partir, Sraïeb, Noureddine, Mutations et réformes de structures de l'enseignement en Tunisie, aan.mmsh.univ-aix.fr/Pdf/AAN-1967-06_36.pdf
[5]   L’association ou Al madressa al Khaldounia est la première école tunisienne moderne innovante , fondée en 1896 par les jeunes tunisiens dirigés par Béchir Sfar , son objectif était de développer la culture scientifique des étudiants surtout  les zitouniens qui ne suivaient qu’une formation religieuse ; Al madressa al Khaldounia assurait des cours de sciences , de géographie, de mathématiques , de droit et le langues étrangères, le financement de l’association est assurée par des dons .
[6] L’arrêté a été publié par le quotidien de langue arabe « Ez-Zahra » du 27 mai 1947,il comprend 9 articles , le nouveau diplôme est du point de vue sa structure et son organistio rappelle le baccalauréat français .
[7] Kmar bendana-kchir., 1991 ; Diplôme et université en Tunisie dans les années 1950
[8] Décret du  Premier Ministre, président du conseil du 17 Ramadan 1376 / 17 avril 1957 instituant un nouvel examen dit «  Baccalauréat de l’enseignement secondaire »
[9] Arrêté du Ministre de l’éducation nationale du 17 Ramadan 1376 / 17 avril 1957 relatif à l’organisation du Baccalauréat de l’enseignement secondaire, JORT N° 32 – Année 100 ; du 19 avril 1957 et modifié  par l’arrêté publié au JORT N°41 du 21 mai 1957
[10] L’enseignement secondaire durait 7 années à cette date, la réforme de 1958 le réduisit provisoirement  à 6 années
[11] Le décret du 17 Ramadan 1376 / 17 avril 1957parle de 4 séries mais l’arrêté a fait tomber la série Technique B
[12] Voir l’article 27 de l’arrêté d’organisation du baccalauréat déjà cité
[13]  Le 31 mai 1957  eut lieu la première session du baccalauréat tunisien, 1900 candidats ont pris part à  l’examen,  la majorité sont des élèves des lycées de Tunis et de sa banlieue ; 600 ont été déclarés admis, soit un taux de réussite de 31.57%. fr.wikipedia.org/wiki/Baccalauréat_en_Tunisie

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