Le blog pédagogique publie cette
semaine un extrait du P.V de la 1er et dernière réunion du conseil
supérieur de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique (C.S.E.E.S.R.S) qui s’était tenu au début du mois de juin 1989 à
Tunis du temps du ministre de l’éducation M.M.H.Khelil pour étudier le projet
de loi de l’éducation qui devrait
remplacer la loi de 1958. M.Khelil a évoqué dans ses mémoires[1]la
tentative d’annulation de la réunion, nous reproduisons l’extrait qui évoque
cette tentative. « La tentative est survenue le
soir du 5 janvier, c’est-à-dire la veille de la tenue de la réunion, la veille de la réunion, Ben Ali m'a appelé au téléphone pour
m'informer qu'il m'avait envoyé un rapport confidentiel se rapportant à la situation de l'enseignement à Sidi Bouzid, notamment au lycée
secondaire, où les élèves ont organisé un sit-in dans la cour de
l’établissement et m’a demander de m’y rendre demain, tôt le matin, pour
étudier la question sur place. Je lui ai répondu que la question était très anodine,
puisque les élèves étaient habitués à manifester et à se rassembler pacifiquement
dans la cour du lycée pour exprimer leur colère, et que l'administration du
lycée cherchait à remédier à la
situation par le dialogue avec les représentants des élèves, et je lui ai
suggéré de reporter mon déplacement au
surlendemain pour que je puisse assister aux travaux du Conseil supérieur de
l'éducation puisque j’étais le
rapporteur. Il a été surpris et m’a dit que cette
séance doit être reportée à une autre
date. Je lui ai répondu que ce n'était pas possible car il est difficile de
contacter tous les invités, en particulier ceux résidant à l’intérieur de la
République. Il a répondu par un grognement, en disant qu’il y a urgence et
cela risque de dégénérer. Alors, j’ai contacté le Premier
ministre, il s’avère qu’i n'était pas au courant de l'affaire de Sidi Bouzid,
ni de la décision de reporter la date du Conseil supérieur de l'éducation, alors
que c'est lui qui devrait le présider. Il
s'est montré convaincu de mon point de vue pour traiter la situation avec
Sidi Bouzid, sans exagération, en demandant aux forces de l’ordre de ne pas
s'approcher du lycée et de ne pas
intervenir pour ne pas aggraver les choses. Le
conseil s'est réuni à la date prévue pour examiner le projet qui lui est
soumis, contrairement à ce que
cherchait le Président de la République ». p.119 120 |
M. Hédi Baccouche, le Premier
ministre, a présidé le vendredi 6 janvier 1989 la réunion du conseil supérieur
de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la première session du C.S.E.E.S.R.S
dans sa nouvelle organisation et sa nouvelle composition selon le décret 1819
daté du 25 octobre 1988.
Ont assisté à cette session des
membres du gouvernement, des représentants des syndicats professionnels et des
organisations nationales.
La session a été consacrée
l'étude du projet de réforme du système éducatif et de son cadre juridique à
partir d'un document préparé par le ministère de l'Éducation nationale.
Le premier ministre a ouvert les
travaux de la session par un discours dans lequel il a indiqué que le président
Zine Al Abidine Ben Ali a donné au conseil supérieur de l'éducation , de
l'enseignement et de la recherche de larges prérogatives pour en faire un outil
fondamental de planification, de conception dans le domaine de l'éducation et
de l'enseignement , rappelant que ce conseil est appelé maintenant à définir
les grandes lignes de la réforme en fonction des exigences économiques et
sociales.
Il a précisé que la composition du
conseil montre l'importance parmi les priorités et donne la preuve de
l’importance de la mission dont il est chargé par la communauté nationale dans
son ensemble.
Il a indiqué que le président de la
république tient à ce que le conseil reste ouvert à toutes les compétences qui
désirent contribuer à ses travaux et à les enrichir sans exclusion de quiconque
est concerné par les affaires de l'éducation et de l'enseignement.
Il a précisé aussi que lors de cette
première séance, le conseil se réunit pour étudier un document préparé par le
ministère de l'éducation nationale qui porte sur l'un de ses centres d'intérêt.
Ce document est intitulé : « La réforme éducative : les grandes
orientations et le cadre législatif ». Le Premier ministre a indiqué
que le conseil sera appelé à étudier dans des sessions prochaines des questions
qui se rapportent à l'enseignement supérieur et la recherche scientifique et à
d'autres questions en relation avec le centre d'intérêt principal.
Traduction Mongi Akrout, inspecteur général de l’éducation
Tunis, septembre 2024
Pour accéder à la version AR, cliquer ICI
[1] إسهامات ومواقف في المسار التربوي والمجالين السياسي والبرلماني (1961-
2003)- دار النشر كلمة -2017.
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