dimanche 3 novembre 2024

Procès verbal de la réunion du conseil supérieur de l’éducation, de l'enseignement supérieur, et de la recherche scientifique (Session du 6 janvier 1989)


M.H.Khlil

Le blog pédagogique publie cette semaine un extrait du P.V de la 1er et dernière réunion du conseil supérieur de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (C.S.E.E.S.R.S) qui s’était tenu au début du mois de juin 1989 à Tunis du temps du ministre de l’éducation M.M.H.Khelil pour étudier le projet de loi  de l’éducation qui devrait remplacer la loi de 1958.


M.Khelil a évoqué dans ses mémoires[1]la tentative d’annulation de la réunion, nous reproduisons l’extrait qui évoque cette tentative.

« La tentative est survenue le soir du 5 janvier, c’est-à-dire la veille de la tenue de la réunion,  la veille de la réunion,  Ben Ali m'a appelé au téléphone pour m'informer qu'il m'avait envoyé un rapport confidentiel se rapportant  à la situation de l'enseignement  à Sidi Bouzid, notamment au lycée secondaire, où les élèves ont organisé un sit-in dans la cour de l’établissement et m’a demander de m’y rendre demain, tôt le matin, pour étudier la question sur place. Je lui ai répondu que la question était très anodine, puisque les élèves étaient habitués à manifester et à se rassembler pacifiquement dans la cour du lycée pour exprimer leur colère, et que l'administration du lycée  cherchait à remédier à la situation par le dialogue avec les représentants des élèves, et je lui ai suggéré de reporter mon déplacement  au surlendemain pour que je puisse assister aux travaux du Conseil supérieur de l'éducation puisque j’étais le  rapporteur.

Il a été surpris et m’a dit que cette séance doit  être reportée à une autre date. Je lui ai répondu que ce n'était pas possible car il est difficile de contacter tous les invités, en particulier ceux résidant à l’intérieur de la République. Il a répondu par un grognement, en disant qu’il y a urgence et cela risque de dégénérer.

Alors, j’ai contacté le Premier ministre, il s’avère qu’i n'était pas au courant de l'affaire de Sidi Bouzid, ni de la décision de reporter la date du Conseil supérieur de l'éducation, alors que c'est lui qui devrait le présider.

Il s'est montré convaincu de mon point de vue pour traiter la situation avec Sidi Bouzid, sans exagération, en demandant aux forces de l’ordre de ne pas s'approcher  du lycée et de ne pas intervenir pour ne pas aggraver les choses.

Le conseil s'est réuni à la date prévue pour examiner le projet qui lui est soumis, contrairement  à ce que cherchait le Président de la République ». p.119 120

 

M. Hédi Baccouche, le Premier ministre, a présidé le vendredi 6 janvier 1989 la réunion du conseil supérieur de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la première session du C.S.E.E.S.R.S dans sa nouvelle organisation et sa nouvelle composition selon le décret 1819 daté du 25 octobre 1988.

Ont assisté à cette session des membres du gouvernement, des représentants des syndicats professionnels et des organisations nationales.

La session a été consacrée  l'étude du projet de réforme du système éducatif et de son cadre juridique à partir d'un document préparé par le ministère de l'Éducation nationale.

Le premier ministre a ouvert les travaux de la session par un discours dans lequel il a indiqué que le président Zine Al Abidine Ben Ali a donné au conseil supérieur de l'éducation , de l'enseignement et de la recherche de larges prérogatives pour en faire un outil fondamental de planification, de conception dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement , rappelant que ce conseil est appelé maintenant à définir les grandes lignes de la réforme en fonction des exigences économiques et sociales.

Il a précisé que la composition du conseil montre l'importance parmi les priorités et donne la preuve de l’importance de la mission dont il est chargé par la communauté nationale dans son ensemble.

Il a indiqué que le président de la république tient à ce que le conseil reste ouvert à toutes les compétences qui désirent contribuer à ses travaux et à les enrichir sans exclusion de quiconque est concerné par les affaires de l'éducation et de l'enseignement.

Il a précisé aussi que lors de cette première séance, le conseil se réunit pour étudier un document préparé par le ministère de l'éducation nationale qui porte sur l'un de ses centres d'intérêt. Ce document est intitulé : « La réforme éducative : les grandes orientations et le cadre législatif ». Le Premier ministre a indiqué que le conseil sera appelé à étudier dans des sessions prochaines des questions qui se rapportent à l'enseignement supérieur et la recherche scientifique et à d'autres questions en relation avec le centre d'intérêt principal.

 

Traduction Mongi Akrout, inspecteur général de l’éducation

Tunis, septembre 2024

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[1] إسهامات ومواقف في المسار التربوي والمجالين السياسي والبرلماني (1961- 2003)- دار النشر كلمة -2017.

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