« J’ai pris la décision de dévoiler ce que
j’ai dans ma mémoire comme informations et documents avec toute la fidélité pour les nouvelles
générations, puissent-elles en tirer
les leçons »
Mohamed Hédi Khlil. Tunis le 26 janvier 2014
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A la fin du mois de mars dernier, la maison Kalima a édité un livre
écrit par le professeur Mohamed El Hédi
Khelil qui est passé pratiquement par toutes les responsabilités
éducatives, en commençant par la fonction de surveillant au lycée de garçon de Sousse,
alors qu’il était encore élève en classe terminale pour accéder au poste de
Ministre de l’éducation ; le
livre est intitulé : Contributions et Prises de position : dans
les domaines éducatif, politique et parlementaire (1961-2003)
Vu l’importance des informations et les documents que révèle cet
ouvrage, le blog pédagogique a
voulu lui consacrer le
billet de cette semaine,
et nous comptons en présenter des
extraits dans de prochains numéros après l’obtention de l’accord de l’auteur.
Qui est Mohamed
El Hedi Khelil ?
Mohamed El Hédi Khelil est
né en 1936 dans le village côtier de
Korba au Cap-Bon , il descend d’une vieille
famille d’origine turque, qui est arrivée en Tunisie à la fin du XVIII °
siècle d’une ville appelée « Zoghl » située en Bosnie. En 1940 l’auteur
rejoint l’école coranique (Al
Kouttab) du village à l’âge de 4ans ,
quand il avait atteint 6 ans , il a tenu à rejoindre l’école franco- arabe où
il termina ses études primaires avec succès et accéder par la suite au cours complémentaire
de Nabeul , son désir de poursuivre les études secondaires va l’amener
à rejoindre le
lycée de Garçons
de Sousse où
il décrocha successivement le
brevet élémentaire, le brevet d’arabe , le baccalauréat tunisien et le baccalauréat
français en Juin 1958. Elève brillant en mathématiques, il
opte pour des études supérieures dans cette spécialité à
l’Ecole Normale Supérieure de Tunis ; en Juin 1961 , il en sort
lauréat de sa promotion et décrocha le
prix du Président de la République.
En octobre,
il entame sa carrière comme
professeur de mathématiques dans les plus prestigieux lycées , puis en juillet 1968 comme directeur
régional de l’enseignement à Nabeul . L’expérience de la décentralisation engagée par le
ministre Ahmed Ben Salah fut de courte durée puiqu’elle prendra fin avec le
départ du ministre .Le professeur
Hédi Khelil poursuivra sa
carrière comme inspecteur de math,
directeur de l’enseignement secondaire technique et professionnel et
responsable de la direction des examens
qu’il a mise en place . En décembre 1983 il a été nommé comme PDG de l’office
de la formation et
de la promotion professionnelle (1983-1987).
En 1987 Mohamed El Hédi Khelil
retrouve Bab Bnet en tant que secrétaire d’état chargé de l’enseignement primaire et
secondaire auprès du Ministre Mohamed Sayeh , puis en novembre 1987avec Tijani Chelly .En
1988 il est promu Ministre de l’éducation , on lui doit entre autre le démarrage de la réforme du système éducatif
et la mise en place de l’enseignement de base.
Présentation de l’ouvrage
Le titre : Contributions et prises de positions
Dans les domaines éducatif , politique
et parlementaire( 1961-2003 ).
Format : moyen , 257 pages.
Edité par la maison Kalima
d’édition et de diffusion –mars 2017.
Le livre est composé de 4 chapitres :
Le premier chapitre :
origine, naissance et
formation : l’auteur a réservé
le premier chapitre pour raconter l’histoire de sa famille (son origine)
mais surtout de son long parcours scolaire et universitaire du kouttab jusqu'à l’Ecole normale supérieure de Tunis, en décrivant par de menus détails le déroulement de cette période. Mohamed El
Hédi Khelil était le premier bachelier de sa ville Korba , ce fut un évènement pour le village et une
source de fierté pour sa famille .
Le deuxième chapitre : domaine éducatif, administratif et
social :
L’auteur a passé en revue dans ce deuxième chapitre ses
différentes activités dans le domaine éducatif qu’il avait entamé avec
l’enseignement des Mathématiques au lycée Khaznadar , puis au Lycée de garçons
de Sfax et enfin au lycée de garçons de Sousse où il passa des moments
inoubliables, dit-il ,surtout qu’il a retrouvé le lycée où il a fait ses études
, après cette étape consacrée à l’enseignement, il poursuit son chemin, il
occupa, très jeune, des responsabilités au niveau régional et enfin national, parmi lesquelles on
pourrait citer la direction de l’enseignement secondaire , la direction des examens
et la fonction de PDG de l’OFPP ,
et parallèlement à
ces différentes charges
administratives il fut président de la municipalité de Korba .
Le troisième chapitre : au ministère
Le troisième chapitre
est consacré à
une étape importante
dans la vie politique de
l’auteur, pendant cette période (1987-1989) où il
réintègre le ministère de l’éducation en tant que secrétaire d’état puis en
tant que Ministre. Cette étape bien
qu’elle fut peu longue, le Ministre a pu déclencher une dynamique pour réformer le système éducatif (constitution de
groupes de réflexion ,commission nationale, commissions sectorielles, organisation d’une
consultation nationale …)
cette dynamique s’était traduite
par la préparation d’un projet de loi d’orientation qui devrait remplacer la
loi de 1958, et si le projet n’a pas pu aboutir, il a néanmoins mis les bases
de la réforme de 1991, auquel l’auteur avait contribué en tant que député
et président de la commission de
l’éducation au parlement, d’ailleurs il écrit à ce propos à la page 141 le jour de l’adoption de la nouvelle loi :
« quand j’ai quitté la salle des
séances pour regagner mon bureau
au parlement , je fus
submergé par un
sentiment intérieur d’apaisement et
je m’étais dit :
j’ai tenu la
promesse et j’ai
satisfait ma conscience et réalisé enfin le
rêve de mettre en
place un système
éducatif conforme aux principes fondamentaux pour
lesquels j’avais tout
donné pour leur concrétisation
»
Quatrième chapitre : l’expérience parlementaire
L’auteur passe en revue dans ce chapitre la dernière étape de sa
vie publique , c’est l’étape de la députation
car après avoir quitté le ministère il fut élu comme député
respectivement en 1989 et 1994 .Au cours du premier mandat il fut élu président de la commission de l’éducation , de la
culture, de l’information et de la
jeunesse puis Vice-Président de la chambre des députés au cours du 2eme
mandat ; l’auteur a consacré ce chapitre
à ses activités habituelles au parlement et notamment à sa contribution au
développement de la diplomatie parlementaire
qui a permis entre autre à faire connaitre la question palestinienne à
l’échelle parlementaire internationale.
.
Dans la conclusion de son
œuvre, l’auteur a formulé quelques
réflexions et a présenté quelques prospectives à
propos de l’avenir
du pays et
plus particulièrement ce qui
concerne l’éducation. A la fin du
livre on trouve un ensemble de documents
très intéressants en arabe et en français.)
Commentaire :
Le livre de SI Mohamed
El Hédi Khelil est très attachant ,
sitôt sa lecture entamée ,on a envie de le terminer , surtout qu’il est écrit dans
une belle langue et un style romancé,
bien qu’il soit un livre- document qui raconte
une période importante
de l’histoire de
la Tunisie et
plus particulièrement de l’école tunisienne, dans un récit
autobiographique riche qui nous décrit les conditions de vie dans le village
natal de l’auteur au cours de la première moitié du XX° siècle ; le livre
comporte aussi un témoignage d’une grande valeur d’un acteur principal dans le
domaine éducatif durant un quart de siècle et nous devons reconnaitre que c’est cette partie qui a accaparé notre attention en raison
de notre intérêt pour la question de la mémoire de l’école tunisienne
, mais cela ne diminue pas la valeur des
témoignages sur les autres questions qui sont publiés pour la première fois.
Le livre du
professeur Mohamed El Hédi Khelil
est à la fois un récit , un
témoignage et un document de première
main à travers lequel il a voulu ( peut être
) donner un éclairage sur certaines informations restées dans l’ombre. Merci
pour notre professeur et toutes nos
félicitations pour ce nouveau né , avec tous nos souhaits de bonne santé et de sérénité.
Présentation et
commentaire
Hédi Bouhouch
& Mongi
Akrout , Inspecteurs
généraux de l’éducation retraités et Brahim ben Atig , professeur principal
émérite
Tunis , avril 2017
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