Nous poursuivons cette semaine la présentation et le commentaire des décrets relatifs au statut du corps des inspecteurs pédagogiques , pour revenir à la première partie , cliquer ici .
A la fin du mois de février 2017, deux décrets gouvernementaux ont été publiés dans le journal officiel de la république tunisienne n°15 en date du 15 février 2017, il s’agit :
A la fin du mois de février 2017, deux décrets gouvernementaux ont été publiés dans le journal officiel de la république tunisienne n°15 en date du 15 février 2017, il s’agit :
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Du décret
gouvernemental n° 2017-296 du 13 février 2017, portant statut particulier du
corps de l’inspection pédagogique de l’enseignement préparatoire et secondaire
du ministère de l’éducation.
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Décret gouvernemental
n°2017-297 du 13 février 2017, portant statut particulier du corps de
l’inspection pédagogique des écoles primaires du ministère de l’éducation.
Les deux décrets remplacent le décret 2001-2348 daté du 2 octobre 2001 fixant
le statut particulier du corps des personnels de l'inspection pédagogique du
ministère de l'éducation, et à cette occasion le Blog pédagogique consacre le
billet de cette semaine pour présenter les deux nouveaux décrets en insistant
surtout sur les nouveautés accompagnées de quelques commentaires.
La sixième nouveauté : les deux nouveaux
grades
L’inspecteur général émérite
Le décret relatif aux inspecteurs des écoles primaires a crée
comme on l’a déjà vu précédemment un nouveau grade, il s’agit de l’inspecteur
général émérite, et lui a fixé 20 attributions ou tâches (soit 5 de plus que
les tâches de l’inspecteur général selon le texte de 2001,) réparties dans
trois domaines :
§ le domaine de l’audit
scolaire : il a remplacé
le domaine de l’évaluation dans le statut de 2001 , les concepteurs du
nouveau texte ont peut être considéré ce champ comme le plus important des
trois , par le nombre de tâches qu’il compte( 9 sur 20 ) mais aussi par sa
position en tête des attributions.
le domaine de l’audit scolaire
|
1- évaluer l’ingénierie et les ressources des programmes,
2- évaluer l’ingénierie et les contenus des manuels scolaires, 3- évaluer les outils et les supports didactiques, 4- évaluer le rendement interne des établissements éducatifs, 5- évaluer le fonctionnement des structures des écoles primaires ainsi que les activités de la vie scolaire,
6- participer aux travaux des commissions d’évaluation des dossiers de la
promotion,
7- participer aux travaux des commissions des examens scolaires nationaux, 8- participer aux travaux des commissions des concours professionnels des inspecteurs, 9- établir les rapports de synthèse généraux et analyser les rapports de synthèse régionaux. |
En étudiant la liste des attributions ci-dessus , on se demande s’il était
pertinent d’y introduire les tâches 6,7et 8
dans le domaine de l’audit, car il nous semble que celles-ci sont loin
de faire partie du domaine de l’audit, d’autre part il était plus pratique de
grouper ces trois tâches en une seule et même
tâche comme par exemple «
la participation aux travaux des
commissions des examens scolaires et concours professionnel»
§ le domaine
d’ingénierie de la formation pédagogique
1- observer les
besoins à la formation des enseignants, des directeurs, des directeurs
adjoints et des assistants pédagogiques,
2- la coordination des travaux des commissions d’élaboration des plans de formation des enseignants, des directeurs, des directeurs adjoints et des assistants pédagogiques, 3- participer aux travaux des commissions de suivi et d’évaluation des plans de formation des enseignants, des directeurs, des directeurs adjoints et des assistants pédagogiques, 4- participer à l’audit des plans de formation des enseignants, des directeurs, des directeurs adjoints et des assistants pédagogiques, 5- participer à l’élaboration des plans de formation des inspecteurs, 6- participer à l’exécution des plans de formations des inspecteurs, 7- participer à l’évaluation et au suivi des plans de formation des inspecteurs. |
§ le domaine de la recherche éducative
le domaine de la recherche éducative
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1- participer à l’analyse des rapports
d’audit et définir les axes de recherche sur terrain,
2- coordonner les opérations de la préparation des projets de recherche sur terrain, 3- accompagner la mise en œuvre des projets de recherche, 4- contribuer à l’évaluation et au suivi de la mise en œuvre des projets de recherche. |
En regardant de près les attributions 3 ,4et
7 (en rouge) du deuxième domaine 1et 4(en rouge) du troisième domaine il nous semblent
qu’elles s’entrecroisent avec le domaine de l’audit.
En résumé , on constate une tendance à trop détailler les attributions de ce nouveau
grade comme si les architectes du texte voulaient
allonger la liste des attributions pour justifier sa création , mais ils sont
tombés dans les redondances et les répétitions , d’autre part les auteurs ( dans cette partie
du texte et dans les autres parties aussi ) avaient incorporé des concepts
pompeux (pour impressionner peut être) du genre audit, ingénierie très à la
mode ces derniers temps, or il nous semble
qu’il aurait été plus heureux d’utiliser les concepts utilisés par le texte de
2001 , au moins pour harmoniser les deux
nouveaux décrets.
L’inspecteur général expert en éducation
L’inspection du secondaire et de l’enseignement préparatoire a opté pour
une autre appellation , elle a remplacé le terme d’émérite , par le terme
expert, , bon , pourquoi pas ?
émérite, expert , hors classe , beaucoup d’appellations possibles , mais n’y-avait-il
pas moyen de faire une coordination au moins à ce niveau, puisqu’il parait
qu’on ne pouvait faire une coordination au niveau des attributions ( la fameuse
question de spécificité de l’enseignement primaire)
les attributions de
l’inspecteur général expert en éducation
|
Art. 8 - Les inspecteurs généraux-experts en
éducation sont appelés notamment à :
1- participer à la définition des options et des grandes orientations du système éducatif et à assurer le suivi de leur mise en œuvre, 2- participer à l’élaboration des plans d’action, 3- assurer le suivi des expériences innovantes, 4- participer à l'évaluation des méthodes et des programmes didactiques, 5- évaluer les résultats des examens et concours nationaux, 6- établir les rapports de synthèse généraux, 7- évaluer les résultats des évaluations nationale et internationale, 8- former, accompagner et encadrer les inspecteurs stagiaires, 9- participer à l'évaluation d’impact de la formation, 10- participer au suivi et à l'évaluation de rendement des établissements éducatifs et de l’enseignement scolaire, 11- participer à l’élaboration des référentiels des compétences des métiers des travailleurs au secteur de l’éducation, 12- participer aux choix et à l’évaluation des méthodes pédagogiques et d'assurer le suivi de leur expérimentation et leur mise en œuvre, 13- participer à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation des projets éducatifs nationaux et régionaux, 14- participer au développement du système éducatif dans toutes ses composantes, 15- coordonner les divers programmes de l'enseignement afin de garantir ses cohérences et ses complémentarités. Les inspecteurs généraux-experts en éducation sont appelés à relever au ministre de l'éducation au moins deux rapports chaque année concernant ces tâches. Et ils sont chargés : a- dans le domaine de l'évaluation : 1- d'évaluer les projets, les recherches éducatives et les études sur le terrain, 2- de participer à tous les étapes des examens et des concours scolaires et professionnels et assurer leur suivi, 3- de participer à l'évaluation des programmes des perfectionnements des compétences des cadres éducatifs et administratifs dans leur domaine de compétence, 4- de participer aux travaux des commissions d’évaluations des dossiers de la promotion, 5- de participer aux travaux des commissions nationales des examens et des concours scolaires nationaux, 6- de participer aux travaux des commissions de correction et aux centres des examens et des concours scolaires nationaux, 7- de participer aux travaux des commissions des évaluations nationale et internationale, 8- de participer à l'élaboration des manuels scolaires et des outils didactiques, ainsi qu’à leurs choix et leurs évaluations b- dans le domaine de la formation et de l'encadrement : 1- d'arrêter les besoins en formation des inspecteurs, de définir les programmes de formation et d'assurer le suivi de leur mise en œuvre, 2- de participer à l'encadrement des inspecteurs et des élèves inspecteurs, 3- de la formation des superviseurs des centres des examens et des concours scolaires, 4- de superviser les travaux des commissions spécialisées et d'en exploiter les résultats, 5- de la formation des inspecteurs en activité selon le programme de formation arrêté par le ministère. c- dans le domaine de l'innovation : 1- d'effectuer des recherches éducatives et des études, 2- d'identifier les innovations éducatives afin de les utiliser pour améliorer les pratiques de l’enseignement et assurer le suivi de leur application, 3- de participer à la conception des projets éducatifs innovants, 4- de participer aux travaux des commissions des compétitions innovantes. |
Le nouveau texte a conservé la structure adoptée par le texte de 2001 et il a
reproduit les tâches de
l’inspecteur général incluses dans le texte de 2001 aussi mais en y ajoutant de
nouvelles tâches, d’ailleurs les concepteurs de ce texte se sont montrés plus
prolifiques que les concepteurs du texte du primaire en réussissant à produire
33 tâches pour notre inspecteur général expert , peut être pour bâillonner les
mauvaises langues qui n’ont cessé de dénigrer les inspecteurs généraux qui
vivaient en état de « chômage technique » depuis des années.
Nous voulons terminer par une remarque de fond
sous la forme d’une question, n’y-avait-il pas une possibilité de répartir les
15 premières attributions (au domaine inconnu) sur les trois domaines connus. Le texte aurait
beaucoup gagné en clarté et en lisibilité.
Septième nouveauté : l’augmentation des
chances de promotion
Si les
deux nouveaux textes ont maintenu les mêmes conditions et les mêmes voies de
promotion que celles en cours depuis le texte de 2001 , ils ont néanmoins
augmenté les chances de promotion , comme l’indique le tableau suivant :
texte de 2017
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texte de 2001
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le grade
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le nombre des inspecteurs généraux émérites ou experts de l’éducation ne
doit pas dépasser 40% du nombre total des inspecteurs généraux
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promotion au grade d’inspecteur général émérite ou expert
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le nombre des postes mis en concours
ne doit pas être inférieur à 40% du nombre total des candidats justifiant des conditions requises pour la participation
au concours.
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le nombre des inspecteurs généraux émérites ou experts de l’éducation ne
doit pas dépasser 30% du nombre total des inspecteurs principaux des lycées ,
des écoles primaires et de la vie scolaire
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promotion au grade d’inspecteur général
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Les postes mis en concours sont
ouverts annuellement, le nombre des postes mis en concours ne doit pas être
inférieur à 40% du nombre total des candidats justifiant des conditions
requises pour la participation au concours
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le nombre des inspecteurs principaux
ne doit pas dépasser 40% du nombre total des inspecteurs
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promotion au grade d’inspecteur principal
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Huitième nouveauté : la contagion des
promotions exceptionnelles
Ce sont peut être les nouveaux grades et les dispositions
transitoires prévues par les deux textes
qui sont à l’origine de la promulgation des nouveaux statuts et ce sont ces
deux nouveautés qui intéressent le corps et que tous les inspecteurs
attendaient , en effet les dispositions
transitoires accordent à tous les membres du corps une promotion automatique au
grade supérieur , « à compter du premier juillet 2016, les inspecteurs
généraux, les inspecteurs principaux ,
pour les inspecteurs appartenant au corps au premier janvier 2017 , la
promotion exceptionnelle se fera par voie de concours en se basant sur
l’ancienneté dans le corps en deux tranches égales : la première à compter du premier janvier 2017,
et la deuxième à compter du premier
janvier 2018 sur deux tranches .
Ces mesures, applaudies par les inspecteurs, ce
qui est tout à fait naturel d’un point de vue personnel étroit, sont à notre
point de vue dangereuse car elles contribuent à dévaluer le sens des promotions
et faire perdre aux différents grades leur sens et beaucoup de leur valeur puisqu’elles
ne vont plus représenter le couronnement de l’effort des plus méritants.
Hédi Bouhouch & Mongi Akrout ;
Inspecteurs généraux de l’éducation, Brahim Ben Atig, Professeur principal
émérite
Tunis, AVRIL 2017
[1] Larbi Aït Hennani , ingénierie de la formation,http://iut.univ-lille2.fr/fileadmin/user_upload/documents/Emplois/IngenierieDeLaFormation_Mohamadia_06juin2008.pdf
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