dimanche 4 février 2018

Les réformes du temps de l’indépendance - Partie 6 : la Loi relative au système éducatif de 1991 chapitre 3


Je n’avais aucune raison de refuser la responsabilité de participer au gouvernement, pour appliquer Mon projet de réforme du système éducatif, réforme que j’estime fondamentale pour la modernisation de nos écoles, et pour éloigner notre jeunesse de l’esprit fanatique dans lequel elle était formée jusque-là.

  Mohamed Charfi 




Chapitre 3  (pour revenir au chapitre 2  CLIQUER ICI)




c. Le régime d’évaluation et de passage 

  • Au premier 1er cycle de l’enseignement de base

Le système d’évaluation des élèves au premier cycle de l’enseignement de base s’effectue sous la forme d’examen trimestriel comportant des tests écrits et des tests oraux ; cette évaluation   de fin de trimestre est renforcée par une évaluation formative continue ; au troisième trimestre, «  les tests sont unifiés pour les classes de 5ème ,4ème  et  5ème  au niveau de la circonscription.
La moyenne annuelle générale est calculée en accordant le coefficient 1 au 1er trimestre et le coefficient 2 au deux autres trimestres.


L’élève accède au niveau supérieur  s’il obtient une moyenne égale au moins à 5 sur 10 ;le conseil des instituteurs peut faire racheter tout élève ayant obtenu une moyenne ;  le conseil des instituteurs peut racheter tout élève n’ayant pas obtenu une moyenne inférieure à 5,  mais supérieure ou égale à 4.5 sur 10 ;( cette condition n’est pas exigée pour le passage de la 1ère à la 2ème et de la 3ème à la 4ème  où la décision du rachat dépend du jugement  du conseil sur la capacité de l’élève de poursuivre ses études en classe supérieure ; par contre, cette même condition devient insuffisante pour le passage entre 5ème à la 6ème , une deuxième condition est exigée , l’élève devrait obtenir « une moyenne arithmétique annuelle en arabe, en français et en calcul  au moins égale à 4 sur 10 .

Les élèves de la sixième  année sont testés dans toutes les matières ( oralement et écrit ), lors des deux premiers trimestres ;   ils auront à passer un  examen d’essai  unifié au niveau de la circonscription au mois de mai, et le concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire,    au mois de juin ; ces deux derniers examens se limitent à des tests écrits en 10 matières ( expression écrite et étude de texte en arabe- expression écrite , étude de texte et dictée en français - éducation islamique- mathématique- éveil scientifique - histoire - géographie- éducation civique ).
La moyenne finale tiendra compte, à partir de l’année scolaire 1992/93 des résultats de l’année : ( la moyenne annuelle avec le coefficient 1) et les résultats du concours d’entrée en 1er année de l’enseignement secondaire  avec le coefficient 4 ;  dès l’année 1993/94,  les coefficient deviendront respectivement 2 et 3 pour augmenter le poids du contrôle au cours de l’année et réduire le poids du concours ; c’était une transition vers sa suppression.

Tout élève qui obtient une moyenne au moins égale à 5 sur 10 passes en 7 éme année.
L’élève peut redoubler deux fois durant ses études au premier cycle de l’enseignement de base, mais le conseil des instituteurs est en droit d’examiner le cas des élèves qui ont épuisé leur droit au redoublement, pour leur permettre le passage, même s’ils ne remplissent pas les conditions requises par le règlement.


  • Au deuxième cycle de l’enseignement de base

Au 2ème de l’enseignement de base, l’évaluation de l’élève se fait selon le système du contrôle continu  qui tient compte de toutes les évaluations orales, pratiques et écrites qu’il subit dans chacune des matières, durant chaque trimestre ; la moyenne annuelle générale est calculée sur la base des moyennes des trois trimestres en accordant un coefficient 1 pour le premier et le coefficient 2 pour les deux derniers trimestres.
Le passage au niveau supérieur   est  assuré pour tout élève qui obtient une moyenne annuelle générale au moins égale à 10 sur vingt, un système de rachat permet le passage de tout  élève qui a une moyenne inférieure à dix et au moins égale à 9 sur vingt ; Si le conseil de classe estime que l’intéressé est capable d’assimiler les programmes du niveau supérieur,  et s’il  remplit les deux conditions suivantes :

  • Avoir une moyenne arithmétique au moins égale à 8 sur 20 pour le passage en 8ème et au moins égale à 9 sur 20 pour le passage en 9ème
  • et avoir une conduite et une assiduité satisfaisantes

L’enseignement de base est sanctionné par un examen national   qui permet d’obtenir le diplôme de fin d’études de l’enseignement de base ; cet examen évalue les élèves dans les matières principales (arabe/français anglais /mathématiques) et dans trois autres matières désignées par le Ministre un mois avant la date de l’examen parmi celles-ci : l’éducation islamique, civique, musicale, artistique, technique, l’histoire, la géographie et les sciences naturelles.
L’examen se déroule en une session unique à la fin de chaque année ; l’admission est déclarée pour tout candidat qui obtient une moyenne égale au moins à10 sur  20 ; le décret ne prévoit pas de mesures de rachat, c’est là une nouveauté dans le système des examens. 
Le redoublement est permis une seule fois, au cours du second cycle de l’enseignement de base, si l’intéressé remplit des conditions relatives à l’âge ( ne pas dépassé 16 ans pour la 7ème année de base au 15 septembre de l’année qui suit) , à la moyenne annuelle générale ( égale ou supérieure à 6 sur 20) et à la conduite et l’assiduité ; mais le conseil des classes pourrait permettre un second redoublement, dans des cas bien particuliers, comme il peut l’accorder  aussi aux élèves de neuvième, s’ils remplissent les conditions déjà citées . 

  • Au secondaire

L’évaluation du travail des élèves dans l’enseignement  secondaire  s’effectue selon l’ancien  système de contrôle continu en vigueur depuis les année soixante- dix ; néanmoins, on y introduisit depuis 1990/1991, un changement au niveau de l’organisation, en instituant la célèbre «  semaine bloquée », au cours de laquelle les cours s’arrêtent pour céder la place aux devoirs de synthèse de la fin du trimestre, pour certaines disciplines, selon un calendrier unifié décidé par l’administration centrale, pour tous les établissement du pays.   (Les autres devoirs de synthèse se passent un semaine plutôt, sans arrêt des cours) ; cette nouvelle organisation matérielle fut décidée suite aux mouvements et aux troubles au sein des établissements scolaires, au cours de l’année scolaire 1990/91 ; à l’époque, tout le monde pensait qu’il s’agissait d’une mesure provisoire, mais elle s’est imposée, malgré tous  ses inconvénients ; depuis ,l’institution scolaire en souffre, et toutes les voix qui appellent à l’abandon de la semaine bloquée sont restées sans effets ; pire encore,  les syndicats de l’enseignement primaire se sont mis, depuis quelques années, à revendiquer son adoption à l’école primaire.
Le contrôle continu tient compte des toutes les notes obtenues par l’élève aux différentes épreuves orales, pratiques et écrites dans les différentes disciplines, tout le long des trois trimestres ; la moyenne annuelle générale de l’élève est calculée sur la base des moyennes trimestrielles, en accordant le coefficient 1 au premier trimestre, et le coefficient 2 pour chacune des deux autres trimestres.

L’accès au niveau supérieur est tributaire de l’obtention d’une moyenne annuelle générale égale au moins à 10 sur 20 ; néanmoins, l’élève qui aurait obtenu une MAG au moins égale à 9 sur 20 et inférieure à 10 sur 20, pourrait être racheté et admis à passer au niveau suivant, si le conseil des classes « le juge capable d’assimiler le programme du niveau supérieur, et s’il remplit toutes les conditions suivantes :avoir obtenu une moyenne arithmétique dans les matières principales (arabe, français et mathématiques) égale au moins 9 sur vingt pour le passage en 3ème et une moyenne arithmétique dans les deux matières spécifiques de chaque sections  égale au moins 9 sur vingt pour le passage en 4ème année, et avoir une bonne conduite et une bonne assiduité.
Le droit de redoublement est limité à une seule fois, durant le cycle de l’enseignement secondaire, à certaines conditions relatives à l’âge ( ne pas dépassé l’âge maximal (19 ans révolus  pour la 1er année au 15 septembre de l’année qui suit), et à la moyenne annuelle générale, ( égale ou supérieure à 6 sur 20), et à la conduite et l’assiduité ; mais le conseil des classes pourrait permettre un second redoublement dans des cas bien particuliers, comme il peut l’accorder  aussi aux élèves de terminales, s’ils remplissent les conditions déjà citées . 

Le triplement est interdit ; néanmoins, il pourrait être accordé au niveau de la classe terminale sous certaines conditions d’âge, de moyennes et de conduite. (Art 8 de l’arrêté cité) 
L’enseignement secondaire est sanctionné pour tous les élèves par le diplôme du baccalauréat dans cinq sections (à la place de trois sections seulement avant la réforme) ; depuis la session de juin 1993, certaines modalités sont entrées en application comme :
- la généralisation de l’épreuve de français en tant que matière obligatoire dans toutes les sections, alors que le français n’avait que le statut de matière optionnelle pour les littéraires ;
- l’adoption d’une nouvelle mesure concernant les options , pour encourager les élèves à choisir une deuxième ou une troisième option, (et même une quatrième pour la section lettres), en accordant des avantages substantiels, au niveau du calcul de la moyenne du baccalauréat ( pour la 2ème , la 3ème et la 4ème  option , tout point supérieur à 10 est ajouté au total général, si l’option choisi est parmi les matières étudiées à partir de la deuxième année : ( les langues et les matières artistiques) ; pour les autres matières, la note obtenue n’entrerait en compte que si elle permet d’améliorer la moyenne générale).
- La généralisation de la philosophie dans toutes les sections en tant qu’épreuve obligatoire, et sa distinction dans la section lettres en lui attribuant le coefficient le plus élevé (Coef 4) ;
- La généralisation de l’informatique dans toutes les sections en tant qu’épreuve optionnelle ; 
- La réduction des coefficients des épreuves scientifiques (mathématiques - 4, sciences physiques - 3- alors qu’elles avaient le coefficient 5 ;
- L’augmentation du nombre des épreuves obligatoires dans toutes les sections qui passe de 5 épreuves écrites obligatoires (Six pour la section lettres) à 7 épreuves (huit pour la section lettres). 


FIN DU CHAPITRE 3  - A suivre - Pour aller au chapitre 2 CLIQUER ICI

Hédi Bouhouch et Mongi Akrout
Tunis le 30 octobre 2014


Annexe 1: Les secrétaires d’état qui ont accompagé Mohamed Charfi
période secrétaire d’état

du 11/4/89 au 3/3/90 Ahmed Khhaled
du 3/3/90 au11/10/91 Mongi Bousnina
du11/10/91 au 16/11/94 Hatem ben Othmane

Annexe 2 - Articles et ouvrages sur la question utilisés pour rédiger ce papier


Catherine Simon  - Mohamed Charfi, ministre de l'éducation tunisien de 1989 à 1994  - LE MONDE | 12.06.2008 à 14h51 • Mis à jour le 13.06.2008 à 16h32 | Par 
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2008/06/12/mohamed-charfi-ministre-de-l-education-tunisien-de-1989-a-1994_1057212_3382.html
Tunisie : Expériences et réflexions sur la modernisation
http://www.mediterraneas.org/article.php3?id_article=444
Propos recueillis par Héloïse Kolebka.
L’Histoire n° 289
Spécial laïcité Partie III  JANVIER 2006
Articles publiés par le blog pédagogique sur le même thème
Bouhouch et Akrout . Les axes de la future réforme de l’éducation aux yeux du nouveau ministre de l’éducation tunisien ; Blog pédagogique
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/03/les-axes-de-la-future-reforme-de.html
Bennour, A. A propos de la réforme du système éducatif  -
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/05/a-propos-de-la-reforme-du-systeme.html)
Bennour, A.  « A propos de le réforme éducative : les références juridiques : première partie ».; Blog pédagogique
Bennour, A :  « A propos de le réforme éducative :les références de la réforme scolaire : deuxième partie » ; Blog pédagogique 
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Bouhouch et Akrout. « Histoire des réformes éducatives en Tunisie depuis le XIXème siècle : introduction générale »;Blog pédagogique
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Bouhouch et Akrout . Rapport de la commission sur l’enseignement secondaire[1] L’Action 18-9-1967, ; Blog pédagogique
Jerbi,A.  La politique éducative ou quelle politique éducative pour quelle réforme de l'éducation?
Boukhari . O.  la gouvernance du système éducatif tunisien
Bennour, A :  Les références de la réforme scolaire : Deuxième partie
Bouhouch et Akrout.  Histoiredes réformes éducatives en Tunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours :les réformes de la période précoloniale (1° partie) . Blog pédagogique
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Bouhouch et Akrout.Histoire des réformes éducatives enTunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours : les réformes de la période précoloniale(2ème partie) ; Blog pédagogique
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Bouhouch et Akrout.Histoire des réformes éducatives en Tunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours : les réformes   de 1958 (2ème partie) ;  Blog pédagogique
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Bouhouch et Akrout.Histoire des réformes éducatives en Tunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours : les réformes   de 1958 (3ème partie) ;  Blog pédagogique
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Bouhouch et Akrout.Histoire des réformes éducatives en Tunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours 3ème partie : Evaluation de la réforme de 1958 et les tentatives d’adapter le système à l’évolution continue de la réalité : Les réformes de la période de 1967 à 1969( 1° partie)
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L’histoire des réformes scolaires en Tunisie depuis l’indépendance : CHAPITRE 4 : Les réformes des années soixante- dix et le début des années quatre-vingt ( partie 1)
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Les grandes orientations pour la réforme du système éducatif tunisien, janvier 1988
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L’enseignement tunisien entre le présent et l’avenir » par Abou al Kacem Mohamed Kerrou
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