« Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi »
Gandhi
Introduction
Le débat qui prévaut depuis des
années sur l'enseignement pilote et les concours de sixième et de neuvième
s'inscrit dans le débat général sur de nombreuses questions liées à l'éducation
en Tunisie. Ce débat concerne l'évaluation des différentes réformes qu'avait
connues le système éducatif, la place de l'éducation en Tunisie hier et
aujourd'hui, la question de l'arabisation, le statut de la langue française, le
financement de l'éducation entre le secteur public et le secteur privé, le rôle
des syndicats et d'autres questions importantes qui interpellent l'opinion
publique tunisienne.
Ce débat est présent partout, dans les
médias, dans les débats et dans les forums organisés par le ministère de
l'éducation, les associations et les organisations autour de la réforme du
système de l’éducation.
Dans la plupart du temps, ce débat reste superficiel et
stérile et ne va pas au-delà du niveau de l'échange d'idées connues qui ne font
que ressasser des formules toutes faites sur le sujet. On ne trouve pas de
fonctions réelles à ce type de débats autres que donner à son initiateur
l’illusion d'un sentiment de puissance et le plaisir de domination tout en perdant du temps et en faisant de
l'obstruction, souvent involontairement, aux solutions des problèmes en
question.
Face à de telles situations, il
convient d'agir selon le principe qui dit que "le meilleur moyen de l'emporter dans une
controverse, c'est de l'éviter"[2],
car elle conduira inévitablement à des désaccords et à des discordes entre les
membres de la société. Mais à d'autres moments, le débat peut aider à approfondir
la discussion, à affiner la compréhension du sujet et à affronter les obstacles
qui entravent les solutions, en échangeant des points de vue, en révisant le
discours et en confrontant les arguments des uns et des autres…
Cette étude vise à contribuer à approfondir la discussion sur
l'enseignement pilote en Tunisie en traitant
les deux aspects suivants :
- Premièrement
: Présenter quelques remarques et quelques interrogations en marge du débat
annuel sur les concours de «sixième» et de « neuvième ».
- Deuxièmement
: Présenter des exemples d'opinions et d'évaluations à propos de
l'enseignement pilote, que nous jugeons importants et dignes de publication,
mais qui sont absents dans le débat qui
a lieu chaque année sur les deux concours
et sur les écoles pilotes en Tunisie.
Nous
partirons de la polémique suscitée autour des concours de Sixième et de
Neuvième de la session de 2018, compte tenu de la virulence des discussions qui
ont eu lieu sur Facebook, à l'Assemblée des représentants du peuple avec le
ministre de l'Éducation, sur les pages des journaux électroniques et papiers.
L'affaire fut même portée devant les tribunaux, puisque certains parents ont eu recours aux tribunaux administratifs pour défendre le droit de leurs enfants.
Nous
avons choisi la session 2018 à cause des
réactions provoquées par la décision surprenante du ministre de l'Éducation
de ne pas descendre en dessous de la moyenne de 15 sur 20 pour l'accès aux
collèges et aux lycées pilotes.
Notre choix est aussi justifié pour éviter qu'une part des effets pervers"
des deux concours et de la décision du ministre
ne se reproduisent comme nous le
verrons plus loin.
Premièrement – Le débat controversé autour des concours de «sixième
et de Neuvième » : la session 2018 comme
modèle
Pour tenter
de concilier entre assurer l'équité pour les candidats aux deux concours, et
respecter la décision du Ministre, certaines associations
de parents avaient appelé dans un communiqué publié le 16 juillet 2018, à
l'organisation d'une session de «rattrapage» exceptionnelle7. Ce
communiqué a suscité une vaste polémique, notamment parmi les enseignants et
les parents. Certains l’avaient commenté en choisissant le titre suivant : « Qui cherche à consacrer
la médiocrité ?». Le long paragraphe rédigé
peut être résumé comme suit : "Celui qui n'a pas le niveau
requis pour faire partie de l'élite appelle le ministère à consacrer la
médiocrité". [3]
Les avis étaient partagés sur la
proposition et sur les commentaires qu'elle avait suscités. Nous avons constaté
un vif désaccord et des commentaires tendus entre ceux qui réclamaient une
session de rattrapage exceptionnelle et ceux qui étaient contre d’un
côté ; et entre ceux qui voulaient supprimer tout simplement les collèges
et les lycées pilotes et énumèrent leurs inconvénients et les ardents
défenseurs de ce type d'institutions faisant fi de leurs inconvénients de
l’autre.
En
suivant les publications des
parents sur facebook, notamment le groupe appelé "les parents en colère"[4] nous avons enregistré les souffrances et les
tensions vécues par les parents suite à la décision du ministre, à la polémique
et au conflit en cours avec le ministre de l'Éducation durant de longs mois.
Les parents et les enseignants ont continué à écrire et à commenter tout ce qui
était en rapport avec ce qu'on a appelé la question des « opprimés de la
session 2018 » et la réalité de l'éducation et de l'enseignement en Tunisie. Le
groupe a été particulièrement actif sur Facebook en juillet 2021 à l'occasion
de la publication des résultats du concours de Neuvième de 2021, en
publiant des dizaines de commentaires
qui témoignent avec amertume de ce qui
s'était passé lors de la session 2018. [5]
Mais en plus des réactions
intempestives des "parents en colère" face aux accusations de
"médiocrité" et de mesquinerie" lancées par les défenseurs de la
décision du ministre, nous avons enregistré chez eux une capacité à faire face
au discours officiel et à ceux qui le défendent, en formulant des critiques
constructives et en avançant des
preuves, des arguments et des témoignages directs de gens qui ont une
expérience dans le domaine des deux concours en question, objet de la
controverse, y compris des enseignants, des inspecteurs, des universitaires et
des élèves. Nous avons trouvé chez les parents de riches échanges qui
traduisent une bonne connaissance du système éducatif et une richesse des
formes d'expression et de présence dans l'espace public afin d'obtenir le
soutien à leur cause et d'en faire une question d'opinion publique.
Tout cela nous a poussé à adopter une lecture compréhensive
de leur discours et à chercher à dégager les différents aspects de la polémique
permanente autour des concours de
sixième et de neuvième. Nous allons nous inspirer des arguments qui ont été présentés, des
données véhiculées sur les deux concours
et de la réalité de l'enseignement public et privé en Tunisie, pour formuler un
ensemble d'observations générales et de questions pour déclencher une réflexion
et une discussion sur la réalité des deux concours, leurs épreuves, leur
utilité et sur certaines origines du dysfonctionnement du système éducatif en Tunisie.
A- Remarques générales sur la décision du ministre et la
controverse des deux concours.
1. En
principe, il n'est pas permis d'imposer de nouvelles règles qui n'étaient pas
en vigueur auparavant sans en informer les parties concernées dans un délai
suffisant, par respect pour celles-ci et afin d'assurer le bon fonctionnement
du système éducatif. Nous rappelons
que la décision controversée a été
rendue le 10 juillet 2018, c'est-à-dire après l'annonce des résultats des deux
concours. Nous rappelons aussi que le nombre de candidats admis n'a pas dépassé 50% des places prévues
dans ces établissements. En effet, 1662 élèves ont été orientés vers les
collèges pilotes alors que leur capacité était autour de 3725 places, soit un
taux de remplissage de 41,61 seulement.
Il s'agit là du taux le plus bas enregistré par les deux concours. [6]
Cette
situation a généré un déséquilibre dans les pyramides des classes dans les
établissements pilotes, entrainant ainsi un surplus d'enseignants
par rapport aux besoins qui nécessitent
leur mutation vers d'autres établissements, ou dans le cas d'un refus de ces mutations, on a été amené à
dédoubler les classes pour leur donner un service même réduit, tandis que leurs
collègues, dans les autres établissements, continuent à travailler avec des
emplois de temps et des classes surchargés.
2. Nous considérons le changement brusque des règles d'admission
pour les deux concours, le discours ironique des partisans de la décision du
ministre de l'éducation, le manque de reconnaissance des points de vue de ceux
qui étaient contre, la justification de ce discours par le souci de « protéger l'intérêt public », de
« défendre la qualité » et de «combattre
la médiocrité et l'absurdité »,
que tout cela exprime un élitisme transcendantal et la consécration du
phénomène de la condescendance de l'école sur la famille qui fait partie de la
condescendance de l'État sur la société et la persistance de la logique de
tutelle sur ceux qui sont considérés comme des mineurs et c'est le ministre qui
est responsable de leur "bonheur malgré eux"[7].
3. Dans le discours justifiant la décision du ministre, on a
évoqué « la baisse du niveau au sein des établissements d'enseignement pilote
et le recul des résultats dans les examens nationaux». Nous considérons cela
comme un moyen pour éviter de faire face au mal le plus grave du système
éducatif, qui est l'accumulation des problèmes de l'éducation qui sont restés
en général sans de réelles solutions et en particulier la baisse continue du
niveau général des élèves depuis des années. Et s'il fallait prendre des
"décisions urgentes pour remédier à la médiocrité", l'une des premières
priorités serait de faire pression sur les taux de réussite au baccalauréat,
qui n'ont cessé de grimper régulièrement
depuis plus de 20 ans, en contradiction avec la réalité de la baisse
continue du niveau général des élèves. N'est-il pas légitime de se demander :
pourquoi le ministère n'a-t-il rien entrepris
afin de réduire le très grand nombre d'admis grâce au rachat? Leur pourcentage a atteint 42 % en
2019, voire même 75 % et 80 % en Lettres et en sciences de gestion dans
certaines régions.
L'enseignement
supérieur, pour s'adapter à cette baisse du niveau des nouveaux arrivants, a
mis en place, lui aussi, un dispositif de rachat qui était à l'origine une
mesure exceptionnelle, mais il est devenu outil essentiel qui a contribué à la
dégradation du niveau des diplômés universitaires.
Quant à l'enseignement primaire, l'un des plus
grands paradoxes auquel il faudrait
faire face d'après nous, c'est l'augmentation des taux de passage de la sixième primaire à la septième selon
le « mérite » et au « rachat », et en même temps le nombre des
faibles moyennes annuelles chez les élèves de septième année, et les
taux de redoublement très élevés à ce
niveau qui détient le record des abandons scolaires chaque année.
4. Ceux qui ont réussi brillamment leur cursus scolaire et
universitaire, et en particulier un grand nombre de candidats aux concours de
Neuvième et de Sixième[8]
ne
sont pas, selon nous, concernés par ce qui vient d'être mentionné dans le
paragraphe précédent en rapport avec la dégradation du niveau général des élèves,
ni par le discours répété sur « la baisse du niveau des études dans les
établissements pilotes et le recul
des performances aux examens
nationaux ». Dans ce contexte, nous comprenons les attitudes des « parents en colère » vis-à-vis de la décision
du ministre de l'éducation et vis-à-vis des discours de ses partisans les
accusant de « consacrer la
médiocrité ».
5. En dépit de
tout ce qui est diffusé officiellement et socialement pour célébrer les
lauréats des examens nationaux provenant du système d'enseignement public, tous
ceux qui s'intéressent aux questions éducatives en Tunisie constatent que les lauréats ne comptent plus sur le secteur public pour assurer leur distinction dans les
examens. En fait, l'excellence scolaire est le produit d'un projet
familial auquel participent les élèves et leurs parents qui s'attellent à
la construction d'une stratégie de travail et à la mobilisation de diverses
ressources pour assurer la réussite et l'excellence à l'intérieur et à
l'extérieur de l'établissement d'enseignement.
Aujourd'hui, en
Tunisie, derrière l'excellence scolaire, il ya les efforts extraordinaires des familles,
et une mobilisation de plusieurs ressources pour assurer les cours particuliers
et une recherche des meilleurs enseignants particuliers du pays et de la région, du quartier et même via internet. Dans ce contexte, l’un des administrateurs
de la page Facebook «Parents en colère»
a écrit ceci : « 90 % des raisons du succès reviennent aux élèves et à leurs familles, donc il n'y
pas de quoi pour que les établissements d'enseignement se vantent de leur taux de réussite »
B -
Questionnement sur la nature des épreuves dans les deux concours et leurs
résultats dans l'enseignement public et privé
1. Les deux
concours mesurent-ils le niveau des élèves acquis durant l'année scolaire
auprès de leurs professeurs de l'enseignement public ou privé, ou mesurent-ils
le niveau de la préparation intensive qu'ils ont reçue pour réussir le
concours, préparation assurée par des « experts des concours » dans le cadre de cours
particuliers ?
2. Lorsqu'il y a
beaucoup de «zéros» dans les deux concours
obtenus par des candidats qui ont
déjà collectionné de nombreux «vingt» au cours de l'année scolaire, mais aussi
qui ont, pendant la période de révision, réussi à faire les épreuves des deux
concours des dix dernières sessions,
n'est-il pas plus approprié de chercher les sources du dysfonctionnement au
sein du système éducatif ?
3. Quels sont les effets psychologiques sur les milliers
d'élèves qui obtiennent de très faibles notes aux épreuves du concours, alors qu'ils ont été habitués, tout
au long de leur parcours scolaire, à des notes très élevées dans leur classe ?
Peut-être pour éviter de telles situations et d'autres problèmes liés aux
concours, qu'un pays comme la Finlande a décidé de programmer un seul examen annuel « standardisé » à la
fin du cycle secondaire[9], et c'est peut être pourquoi la Finlande garde-t-elle, depuis
des années, une position avancée parmi les cinq meilleurs pays en matière
d'éducation au niveau mondial.
4. Avec l'évolution constante du niveau d'excellence scolaire
d'un grand nombre de candidats aux deux concours, pour les raisons que nous
avons évoquées, sur quelle base les candidats seront-ils sélectionnés ?
Qu'est-ce qui fera, dans l'avenir, la différence entre eux ? D'après les
expériences des années précédentes, il nous semble que le chercheur Ahmed
Bouazi avait raison quand il avait avancé que dorénavant ce sera la capacité à
« résoudre les problèmes mathématiques» qui fera la différence.
5. Cependant,
avec le développement du niveau de formation et de préparation à la résolution
des problèmes mathématiques, sous l'égide « d'experts en examen »,
comment cela va-t-il être géré par les
commissions chargées de concevoir les épreuves ? Il semble inévitable de
recourir à certaines astuces et techniques qui étaient habituellement utilisées
par les "enseignants traditionnels" : c'est la méthode des
"pièges", et des épreuves inattendues et imprévisibles. De telles
pratiques reflètent, à notre avis, l'intériorisation d'une conception
traditionnelle de l'école, de la fonction des examens et du rôle de
l'enseignant, et elles sont aussi une consécration du modèle de l'école qui
transcende la société, et c'est dans le même ordre d'idées que nous citons la
justification, reprise plusieurs fois de cette pratique par un proverbe qu’on
disait autrefois : « Lors de l'examen, la personne sera soit honorée soit humiliée »[10]. Ce vieux proverbe
n'est pas compatible avec la logique "de la modernité recherchée" et
des textes garantissant les droits de l'enfant dans toutes les législations
nationales et internationales
6. Dans quelle
mesure est-il vrai de dire que les épreuves de mathématiques des deux concours ne peuvent pas être traitées par les
enseignants eux-mêmes dans le temps imparti à l'épreuve ?
7. Certaines
épreuves ont-elles respecté le principe des "situations significatives" du contexte dans lequel vit l'élève ? Quelle
est la représentation implicite du modèle d'élève auquel se destine l'épreuve ?
Dans l'épreuve d'éveil scientifique du concours de Sixième 2018, les concepteurs des sujets des
épreuves ont considéré que la bonne
réponse à la question sur "le
secret de la longévité du grand-père agriculteur à Sbiba (gouvernorat de
Kasserine) est le fait de manger du poisson et des
oranges" ?!! Ici, nous
évoquons un autre exemple plus
révélateur du phénomène de l'inadaptation de situation et la faible adéquation avec la réalité de la société, manifestation
de la transcendance de l'école sur la famille et la société, c'était lors de l'examen de sixième de 1968.
Le sujet de la rédaction arabe proposé
était le suivant: « A l'
occasion d'une promenade en famille, la voiture est tombée en panne.
Décrivez l'incident ». Le sujet
avait constitué une énigme pour la plupart des élèves de la campagne, car ni la
voiture ni les promenades ne faisaient partie de leur mode de vie. Un tel sujet
dépasse leurs capacités. Le côté positif de ce sujet c'est qu'il stimule
l'imagination », comme l'a mentionné le chercheur Sghaier Salhi (2017, p. 242). [11]
8. Comment expliquer la dissonance
observée entre la méthode qui doit être utilisée officiellement par les
enseignants, qui est l'approche par compétences, et la méthode utilisée par les
commissions chargées de l'élaboration des épreuves dans les deux concours, qui
est plutôt une approche disciplinaire ?
9. Alors que l'abolition de l'enseignement privé ou la
limitation de sa diffusion
constituent un objectif
stratégique souhaité que tout système éducatif cherche à atteindre[12], nous remarquons,
qu'en Tunisie, de nombreux indicateurs montrent exactement le contraire,
sinon quel est le principal bénéficiaire
des concours de Neuvième et Sixième sinon l'enseignement privé et les
"entrepreneurs de l'enseignement" ? Selon les témoignages d'élèves et
de toutes les parties prenantes de l'établissement scolaire, les séances de
cours dans les écoles publiques sont détournées vers les "entrepreneurs de
l'enseignement ". Elles sont devenues un outil pour faire pression sur les
élèves pour les amener vers les cours particuliers. "Les parents n'ont
d'autre choix que d'accepter le fait accompli », c'est ce nous entendons de
leur bouche chaque fois que nous leur demandons de prendre l'initiative de
résister à ce phénomène.
10.
Certaines
écoles primaires privées réalisent des taux de réussite de 100% au concours de
sixième, et des taux d'accès relativement élevés aux collèges pilotes, est-ce
que ces performances étaient dues à la
qualité de leurs services et à l'atteinte
des objectifs du système éducatif, ou bien à leurs "capacités"
et leurs "astuces" pour
s'adapter aux exigences des épreuves du concours de sixième ? La majorité
de ceux qui s'intéressent à la question éducative savent que ces écoles
adoptent diverses stratégies pour assurer des scores «brillants» au concours,
comme le recours à la sélection des candidats qu'elles présentent au concours,
elles ont pris l'habitude de ne pas
permettre à ceux qu'elles jugent «non
conformes aux critères » de se présenter à l'examen, ou encore l'organisation des campagnes médiatiques pour
attirer ou «recruter» les meilleurs élèves de cinquième année dans les écoles
publiques en les encourageant à les rejoindre en offrant des services
supplémentaires ou une inscription gratuite. Par ailleurs, ces écoles
réservent le dernier trimestre de l'année scolaire à la préparation intensive
des élèves dans les matières programmées
dans le concours, et elles décident de ne pas perdre du temps avec le reste des
matières, et enfin ces écoles font appel aux services "d'experts des examens" parmi des
enseignants et des inspecteurs retraités.
Dr. Mustapha
Chikh Zaouali, conseiller général en communication et expert de la vie scolaire
Traduction –
Mongi Akrout, & Abdessalam Bouzid inspecteurs généraux de l'éducation.
Pour accéder à la version AR, Cliquer ICI
[1] Cette étude a été publiée
en langue arabe dans la revue «"Al Hayat Athaqafia" (la vie culturelle) n°323 – septembre 2021 Revue du ministère des affaires culturelles -Tunisie.
[2] Dale Carnégie
[3] Le commentaire que nous pris comme exemple a été publié sur facebook ,
en voici quelques extraits :
"Qui cherche à consacrer la médiocrité
? Ces derniers jours, certaines voix se sont élevées pour demander au Ministère
de l'Education Nationale de réorganiser une nouvelle session des Concours
nationaux afin de repêcher à peu près 2000 élèves dont la barque n'est pas
arrivée à bon port !
Nous suggérons par conséquent au Ministère de
l'Education Nationale d'être sage et de ne pas succomber à la démagogie des uns
et au manque de discernement des autres ! ....
Le nivellement par le bas ne sert pas la Tunisie",
K. H.
[4] Plusieurs groupes de mécontents
sont apparus, nous nous sommes intéressés à deux d'entre eux : "
parents en colère" et "parents
et enseignants unis", le premier comptait 53910 membres et le 2ème 9783 ( à la date du 23 septembre 2021.
[5] Nous
reproduisons des exemples de commentaires qui traduisent l'amertume suite à ce
s'était passé en 2018 :" Enfin, mon fils, l'un des victime de 2018, a
réussi. Nous, les victimes de 2018 nous avons gagné le pari"- " mille félicitations aux victimes de
2018, vous avez prouvé votre mérite et votre victoire" – les élèves ou
plutôt les héros de 2018 ont
réussi" - " Ma fille qui a
été qualifiée de médiocre a brillamment réussi avec 18.59" – oh! L'injuste, … mon fils a
réussi, l'histoire vous jugera pour l'injustice de 2018" – "
l'histoire de l'éducation et de l'enseignement se rappellera de l'odyssée des élèves et de leur parent qui
ont refusé l'injustice et ont fait face
avec beaucoup de courage, le tribunal administratif leur a rendu justice … au final, la réponse est là avec le brillant succès de nos enfants" – " nous avons
gagné la manche de la neuvième … reste la 2ème en 2022 avec le
bac.." ces commentaires ont été publiés par le groupe " parents et
enseignants unis" au mois de
juillet 2021.
[6] À titre d'exemple des autres
sessions de la sixième , le taux de couverture en 2017 a atteint 92% - en 2019 : 81.68% - en 2020: 68.65% - en 2021
: 97.81%
[7] Voir notre article dans le journal
électronique " Az-zourai-
("Les semeurs » ) du 13 novembre 2019 sous le titre :" jusqu'à
quand va se poursuivre la condescendance de l'élite tunisienne sur la
société et notre étude publiée dans la
revue «"Al Hayat Athaqafia" (la vie culturelle) n° 304 – OCTOBRE
2019 sous le titre : " les
intellectuels et le pouvoir en Tunisie
avant la révolution : une étude critique".
[8] Les deux concours ont une chute du
nombre de candidats entre 2018 et 2019 qui pourrait s'expliquer par la
controverse de 2018, à la session 2018, ils étaient 56.814 à se
présenter au concours d'accès aux collèges pilotes , à la session 2019 ils
n'étaient que 55.207; pour la neuvième ils sont passés de 31000 en 2018 à 26464
en 2019.
[9] En Finlande … ni devoirs ni examens … et elle est
meilleure que l'Amérique.
https://gate.ahram.org.eg/daily/News/652740.aspx
[10] Un vieux proverbe perse cité par Hariri et repris plusieurs fois par le ministre de l'éducation pour justifier
sa décision.
[11]
La colonisation interne et l'inégal développement :
le système de marginalisation en Tunisie comme modèle. Tunis 2017.
[12]
A l'exemple de la Finlande qui
l'a réussi en effet il n'y a pas d'enseignement privé dans ce pays.
[MCZ1]Débat controversé autour des deux concours "sixième" et "neuvième" et de l'enseignement pilote en Tunisie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire