Hédi BOUHOUCH ( 1950-2017) |
Lorsque on regarde l'histoire
de l'organisation des examens nationaux en Tunisie depuis l'indépendance nous
devons distinguer entre deux périodes:
la première de 1958 à 1980 et la deuxième période de 1981 jusqu’à
nos jours
I. La première période 1958
-1980: l’organisation des examens est répartie sur un certain nombre de
services centraux
Entre la promulgation de la
loi de 1958 et 1972, nous n’avons pas de données précises sur l'organisation
des examens scolaires, en l'absence de documents et de textes sur l’organisation des services de l'administration centrale ; il semble que chaque service doit superviser ses propres examens nationaux:
- le service de l’enseignement primaire s’occupait du certificat de fin d’études primaires et du
concours d’entrée en première année de
l'enseignement secondaire et de l'enseignement moyen.
- et le service de l’enseignement
secondaire des examens de l'enseignement
moyen de l'enseignement secondaire et de
l'enseignement secondaire comme le
brevet de l’enseignement moyen ,le diplôme technicien et le baccalauréat.
Il semblerait que la modestie
des effectifs des candidats aux différents examens est à l’origine de ce choix
qui consistait à considérer la mission d’organiser les examens nationaux comme une mission parmi les autres missions
qui étaient confiées à chaque service , il semblerait aussi qu’il y avait un
simple bureau des examens dans chaque service, ainsi au début des années soixante
c’était le chef de service qui parafait les certificats de fin d’étude primaire
, à la fin des années soixante ( 1967) ,
c’est le chef du bureau des examens qui signait les différents documents
relatifs aux examens( attestation de réussite ou d’ajournement, puis en 1968 c’est le chef de service qui se
chargeait de cela , enfin ce fut le chef de division des examens qui signait à
la place du secrétaire d’état de
l’éducation nationale
Depuis 1972 , les
premiers textes organisant les examens avaient commencé à paraitre , il s’agit des
décrets organisant l’administration centrale du M.E.N[1]
et qui précisent le mode d’organisation des examens nationaux , mais si le décret de 1972 avait prévu au
sein de la direction de l’enseignement secondaire , technique et
professionnelle un service dédié aux examens (
service des examens et de l’orientation) , il n’avait rien prévu de tel pour
la direction de l’enseignement primaire , la mission fut semble -t-il confiée à la sous direction de la pédagogie ,
car le décret 340-1972 du 29 septembre 1972 portant définition des emplois fonctionnels de l’administration
centrale du M.E.N avait exigé pour le titulaire au poste de sous directeur
de la pédagogie entre autre « une
grande pratique dans l’organisation des examens » [2]
, le même décret avait par ailleurs défini le profil du candidat à la fonction
de chef de service des examens de l’enseignement secondaire dans les mêmes
termes à peu près , celui-ci doit avoir
« une large expérience dans la préparation technique des examens »[3]
§ En 1980 , un nouveau
décret daté du 19 juillet 1980 , attribue cette fois d’une manière claire aux deux directions (
primaire et secondaire) la mission « d’organiser les examens et les
concours relatifs aux élèves [4]»
en outre il a dédié cette mission à un service dans chaque direction :
-
Pour la direction de l’enseignement
primaire, le service des affaires administratives des écoles normales et des
examens dépendant de la sous direction des écoles normales .
-
Pour la direction de l’enseignement
secondaire ; la sous direction des examens et du perfectionnement des
cadres avec deux services : le service des examens scolaire[5].
et le service des examens professionnels du perfectionnement des cadres ,
c'est-à-dire que l’unité qui est chargée des examens au secondaire est promu au
rang d’une sous direction, cela traduit la place de plus en plus importante des
examens dans le système éducatif.
I I.
La deuxième période depuis
1981 : la création d’une direction centrale spécifique
Depuis 1981, une direction spécifique a vu le jour,
probablement pour faire face à l’augmentation
de la charge des examens consécutive à l’accroissement continu des effectifs , il s’agit de la direction des examens qui
fut confié à M° Mohamed Al Hédi KHLIL qui fut le bâtisseur de cette illustre
direction qui deviendra en 1992 une direction générale avec
M° Abdelmagid Al Gharbi .
Depuis , la direction des examens a connu plusieurs modifications tant au niveau
de sa mission qu’au niveau de sa structure.
1. Evolution
de la mission
a. Au
début la DE supervise tous les types d’examens
L’article 8 bis du décret de 1981 avait fixé les
attributions de la direction des examens , dont :
-
L’organisation des différents examens et
concours scolaires,
-
L’organisation des différents examens et concours relatifs
aux instituteurs,
-
L’organisation des examens et des
concours professionnels pour les enseignants du secondaire, les surveillants,
les agents de laboratoire, les corps administratifs et les ouvriers.
-
L’organisation des concours de
recrutement des inspecteurs du primaire et du secondaire.
-
Préparer et délivrer les diplômes qui sanctionnent l’enseignement
secondaire général, technique, professionnel et des écoles normales.
Ainsi, la
nouvelle direction se voit être chargée de l’organisation des examens scolaires
et des concours et des examens
professionnels, elle a la délicate mission de veiller sur la bonne préparation
et le bon déroulement de tous ces examens.
La
D.E a conservé ces missions définies
depuis 1981 sans changements, malgré la publication de plusieurs décrets tels que le décret de 1983 [6] ou le décret de 1992[7] et de 1995[8],
ce n’est qu’en 1998 que le nouveau décret ajouta une nouvelle mission qui
consiste à « assurer le suivi des examens et à proclamer ses résultats à
l’échelle nationale » ( en réalité
ce n’était pas une nouvelle mission , il
s’agit de régulariser une situation de fait).
b.
La deuxième phase : la spécialisation dans les examens
scolaires
En 2009[9] ,
le décret réorganisant le ministère de l’éducation et de la formation a enlevé un pan entier du champ d’action de
la DGE en lui enlevant tous les examens et concours professionnels , ne lui
laissant que les examens scolaires à savoir le concours d’entrée aux collèges
pilotes, le diplôme de fin d’études de l’enseignement de base et le
baccalauréat.,en contrepartie la DGE est chargée officiellement de deux
nouvelles missions qui sont :
-
La participation à la préparation
d’un système d’évaluation continue des acquis des élèves
-
L’analyse des résultats des
examens
c.
Evolution de la structure de la
direction
En
suivant l’évolution de la structure de la direction des examens, on peut
distinguer trois étapes :
-
de 1981 à 1992 :
Au cours
de cette période , la nouvelle direction avait une structure très simple , elle
comprenait une seule sous direction et trois services : le service des examens
du primaire, le service des examens du secondaire et le service des examens
professionnels , en 1983 , un quatrième service est créé suite à la subdivision
du service des examens secondaires en deux services , le premier doit se
charger des examens du secondaire général et le deuxième s’occupe des examens
du secondaire technique et professionnel.
Figure 1 : organigramme de la
direction des examens lors de se création en 1981
Source : art 8 nouveau du décret 1460 -1981 du 16
novembre 1981 modifiant le décret 955-1980 portant réorganisation de l’administration
centrale du M.E.N ( jort N°73 du 20 novembre 1981
§ De 1992 à 2002
La structure a connu en 1992 un changement profond par le passage de la direction des examens à
une direction générale, la nouvelle DG est désormais composée de deux directions :
-
La direction des examens scolaires qui
comprend deux sous directions, une sous direction des examens de l’enseignement
préparatoire [10] et une sous direction pour les examens de
l’enseignement secondaire , chaque sous direction comprend deux services ,
l’une pour la préparation des épreuves et l’autre pour la préparation
matérielle de l’examen , en 1995 le terme préparatoire fut remplacé par
l’examen du diplôme de fin d’études de l’enseignement de base ( voir le graphique ci-dessous).
La direction des examens professionnels
et des olympiades qui est constituée
de deux sous directions, chaque sous
direction comprend deux services
En 1998 , une nouvelle sous direction fut crée , c’est
la sous direction des équipements , de la maintenance et de l’informatique avec
deux services , le service de l’informatique et le service de l’équipement et
de la maintenance , cette nouvelle sous direction répond aux nouvelles orientations
de la DGE qui a commencé à utiliser les nouvelles
technologies pour gérer les inscriptions , et pour le traitement des notes et la proclamations des résultats et la délivrance des diplômes.
Figure 2 : Organigramme de la direction générale
en 1992
Source :
article
64 du décret 1929-1992 relatif à l’organisation
du Ministère de l’éducation et des sciences, jort n°95 du 10 novembre 1992.
· La troisième phase depuis 2009
A partir
de 2009 , parallèlement à la modification de la mission de la DGE qui a
transféré les concours et les examens
professionnels à la direction générale des ressources humaines, la DGE est
désormais constituée de deux directions :
§ La
direction des examens et des évaluations qui
comprend 3 sous directions : la S/D des examens de l’enseignement de base,
la S/D des examens de l’enseignement secondaire, la S/D des évaluations
nationales dans le secteur de la formation professionnelle. ( voir
l’organigramme ci-dessous)
§
La
direction des diplômes et de la logistique qui comprend
deux sous directions : la S/D de l’impression et la S/D de l’analyse qui a
deux services ( le service des moyens d’impression et le service de
l’impression et de l’archive) et la S/D de l’analyse et de l’information , qui comprend deux
services aussi ( le service de
l’analyse des données et le service de
l’information et des diplômes).
Pour résumer , la DGE s’est agrandie , alors qu’au
départ ( en 1981) elle n’était qu’une petite direction avec 3 services , elle
est devenue trente ans plus tard une Direction Générale avec deux directions ,
4 S/Directions et 11 services ( voir
l’organigramme) , qui s’occupe de l’ organisation des examens scolaires
nationaux , alors que la mission de
l’évaluation de la vie scolaire, des programmes , des moyens didactiques et du
rendement des institutions scolaires ont
été confiées à la nouvelle direction générale de l’évaluation et de la
qualité ( créée en 2009 par le décret du
21 décembre 2009 - art 56) , et le CNIPRE[11] s’est vu chargé de superviser l’organisation
des évaluations nationales périodiques et la participation des élèves tunisiens
aux évaluations internationales ( Pisa et Tims)
En dépit de la révision de l’organisation de la DGE en
2009, et de l’attribution de nouvelles
missions comme la « participation
à l’élaboration du système d’évaluation continue des acquis des
apprenants, et l’analyse des résultats des examens. » à notre connaissance
la direction générale ne s’est jamais
occupé de ces nouvelles tâches d’une
façon systématique et intentionnelle , et elle a concentré ses efforts sur sa mission initiale , or nous pensons que si
ces nouvelles étaient accomplies , elles
auraient contribuées à remédier à plusieurs insuffisances , et l’absence
d’études scientifiques officielles relatives
aux examens est l’illustration de cette carence.
Figure 3 : Organigramme de la D.G.E
depuis 2009
Source : décret n°3779 -2009 du 21 décembre 2009 portant organisation
du M.E.N.
II.
Listes des premiers responsables qui se
sont succédé à la tête de la direction
des examens
En hommage aux hommes qui ont contribué à faire de
cette institution ce qu’elle est aujourd’hui, une direction qui fait
l’admiration de tous , nous avons voulu conclure cette note en rappelant à nos lecteurs les noms de ces
hommes qui ont été à la tête de cette
vénérable institution depuis sa création , chacun d’entre eux a ajouté sa pierre à l’édifice
avec l’aide de son équipe constituée de gens dévoués et bosseurs ,
certains ne sont plus de ce monde qu’ils reposent en paix , aux autres nous
leur souhaitons longue vie .
De 1981 à 1983
|
Mohamed El Hédi Khlil
|
De 1983 à 1987
|
Sadok Gouider
|
De 1987( nov) à 1995( août)
|
Abdelmajid Gharbi
|
De 1995( août) à 2001( Juillet)
|
Hédi Bouhouch
|
De 2001(Juillet) à 2011( avril)
|
Mongi Akrout
|
De 2011( mai) à 2013( septembre)
|
Abdelhafidh Abidi
|
Le responsable actuel en poste depuis 2013
|
Amor Ouilbani
|
Hédi
Bouhouch &Mongi Akrout Inspecteurs généraux à la retraite & Brahim Ben
Atig , professeur émérite .
Tunis , juin 2016
Pour accéder à la version Ar , cliquer ICI
[1] Décret n°72-302 du 29 septembre 1972 relatif à la définition
de la mission et des attributions du MEN , le décret du 29 septembre 1972
relatif à l’organisation de l’administration centrale du MEN , le décret 954
-1980 du 19 juillet 1980 relatif à la définition de la mission et des
attributions du MEN, le décret 955 -
1980 du 19 juillet 1980 relatif à la
réorganisation de l’administration centrale du MEN, le décret 1460-1981 modifiant
le décret 955 - 1980 du 19 juillet 1980.
[2]. Article 7 , aliéna 6 du décret 304 -1972 du 29 septembre 1972 portant
définition des emplois fonctionnels de l’administration centrale du MEN.
[3] Art 28, opt cité
[4] Les articles 7 et 8 du
décret 955-1980 du 19 juillet 1980 , JORT n°44 , du 1° et 5 août 1980
[5] Opt cité
[6] Décret 101- 1983 du 26 octobre 1983 modifiant le décret 955 du
19 juillet 1980 , JORT n° 70 du 1 er novembre 1983 ( art 8 bis nouveau)
[7] Article 64 du décret 1929 -1992 du 2 novembre 1992
relatif à l’organisation du ministère de l’éducation et des sciences , jort n°
75 du 10 novembre 1992 .
[8] Article
49 du décret 411 -1995 du 28 juin 1995 relatif à l’organisation du
ministère de l’éducation , jort n° 54 du 7
juillet 1995.
[9] Décret 3779 du 21 décembre 2009 relatif à
l’organisation du Ministère de l’éducation et de la formation , jort n°103 du
25 décembre 2009.
[10] Cette appellation ne couvrait pas l'examen de l’enseignement primaire qui existait à
l’époque , il s’agit du concours d’entrée en 1° année de l’enseignement
secondaire ; d’autre part le terme d’enseignement préparatoire n’existait
pas à l’époque.
[11] Cnipre : centre national d’innovation
pédagogique et de recherches en
éducation, est dissous depuis 2017 (décision du Ministre Néji Jalloul)
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