Depuis 1911 les
directeurs et les directrices des écoles ayant plus de quatre classes ont été
déchargés d'un certain nombre de séances d'enseignement, afin qu'ils puissent remplir
plus efficacement leurs fonctions de direction.
Personne n'a jamais
considéré le déchargement comme un loisir accordé aux directeurs. La direction
d'une école nombreuse est en fait une tâche complexe et délicate; elle impose à
ceux qui l'ont assumée des devoirs précis.
.
Les directeurs et
directrices doivent être présents à l'école pendant leurs heures de
déchargement, comme pendant leurs heures d'enseignement. Si des raisons de
service les obligent exceptionnellement à quitter leur école, ils devront
laisser sur leur bureau une note indiquant la cause et la durée probable de
leur absence, afin que l'Inspecteur, de passage, puisse au besoin les attendre
ou les faire prévenir de sa visite.
Les heures de
déchargement doivent être employées aux fonctions de direction proprement dites
: rapports avec les familles, organisation matérielle et pédagogique de
l'école.
Il est d'une bonne
méthode de fixer d'une façon précise et d'afficher les jours et heures où le
directeur reçoit les parents. Ceux-ci savent qu'ils sont sûrs de le rencontrer
et ils viennent plus facilement s'entretenir avec lui. De son côté, le
directeur dispose entièrement du temps qu'il s'est réservé, en dehors des
heures de réception, pour ses autres tâches.
Tout ce qui intéresse
l'organisation matérielle et intellectuelle de l'école doit retenir son
attention: surveillance et entretien des bâtiments, attribution des salles;
hygiène scolaire; inscription et répartition des élèves dans les divers cours;
établissement, adaptation et coordination des programmes aux divers degrés,
emplois du temps, liaison entre les classes, révisions et compositions;
discipline générale, règlement intérieur de l'école; fournitures scolaires,
création et développement du musée scolaire et de la bibliothèque.
Le directeur est pour
une partie de ses fonctions le représentant de l'Administration; il veille à
l'observation par tous des prescriptions réglementaires et il donne l'exemple.
Mais surtout il est pour, tous ses collaborateurs le guide expérimenté qui
donne au bon moment le bon conseil; il a le devoir de diriger les maîtres et de
coordonner leurs efforts: le souvenir de ses années d’instituteur adjoint ,son
expérience des hommes lui donnent le tact et la modération, qualités
indispensables pour une tâche délicate mais nécessaire. Il étudie et il prépare
les questions que le Conseil des maîtres discutera sous sa présidence. Avec l'autorité
de ses fonctions et de ses services, il se fait auprès de l'Inspecteur
primaire, l'interprète des désirs et des besoins généraux.
Le directeur est le
collaborateur de l'Inspecteur primaire; il assiste aux inspections ainsi qu'aux
entretiens qui les suivent; prend note des remarques figurant sur les bulletins
d'inspection et il veille à l'exécution des prescriptions
et à l'application des conseils qui y sont consignés.
C'est le directeur
qui, par l'exemple et par la parole entretient l'activité et la cordiale
émulation entre tous pour le plus grand bien des élèves.
L'action du directeur
sur les élèves n'est pas moins nécessaire. Il suit les enfants depuis leur
entrée à son école jusqu'à leur sortie; il les regarde grandir et se
développer; il connaît peu à peu leur caractère, leurs aptitudes; il
renseigne les maîtres et souvent aussi les parents sur leur santé physique et
morale; il observe quels sentiments agissent le plus facilement sur leurs âmes,
il aide les maîtres à les stimuler ou à les modérer. Il est pour ces jeunes
esprits le directeur, le maître de la maison d'où l'on sort avec les
connaissances théoriques et les habitudes morales qui seront pour la plupart
des enfants, celles de toute leur vie d'hommes.
C’est pour reconnaître la haute importance de ces
fonctions que les indemnités de direction ont été fortement relevées par la loi
du 30 avril 1921. Directeurs et directrices d'école font tous de leur mieux. Je
les remercie au nom des enfants. Ceux-ci s'apercevront plus tard de la dette
qu'ils ont contractée envers tous leurs maîtres. Ils n'auront peut être pas
l'occasion de leur exprimer leur reconnaissance. Mais je sais par expérience
que les hommes conservent une gratitude fidèle à tous ceux qui leur ont
appris à lire et qui leur ont donné, en même temps que les premiers
enseignements, l'exemple et l'habitude du devoir consciencieusement rempli.
Tunis, le 15 février
1922.
Source
: Bulletin officiel de la Direction générale de l'instruction publique et
des beaux-arts
Mars
avril 1922 N° 7. 36ème Année
Présentation et traduction Hédi bouhouch
, Mongi Akrout Inspecteurs généraux de l’éducation, et Brahim Ben Atig,
Professeur Principal émérite.
[1]
Rosset Théodore directeur général de l'instruction publique
et des beaux arts est nommé directeur général honorifique ( 10/1/1923) - le 5 Octobre 1922 il est nommé recteur de l'académie de DIJON
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