lundi 6 novembre 2017

Circulaire au sujet du rôle des directeurs et directrices déchargés de classe



Le blog pédagogique présente cette semaine une vielle circulaire du Directeur général de l’instruction publique qui remonte à 1922 dans laquelle il évoque les fonctions des directeurs des écoles primaires  en rappelant la complexité  et la délicatesse de leurs tâches : 

rapports avec les familles, organisation matérielle et pédagogique de l'école , assistance et conseils aux adjoints… le directeur général rappelle     que depuis 1911 les directeurs ont une décharge horaire pour bien remplir ces différentes tâches et qu’en 1921 « les indemnités de direction ont été fortement relevées » en reconnaissance  de « la haute importance de ces fonctions »

Depuis 1911 les directeurs et les directrices des écoles ayant plus de quatre classes ont été déchargés d'un certain nombre de séances d'enseignement, afin qu'ils puissent remplir plus efficacement leurs fonctions de direction.
Personne n'a jamais considéré le déchargement comme un loisir accordé aux directeurs. La direction d'une école nombreuse est en fait une tâche complexe et délicate; elle impose à ceux qui l'ont assumée des devoirs précis.
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Les directeurs et directrices doivent être présents à l'école pendant leurs heures de déchargement, comme pendant leurs heures d'enseignement. Si des raisons de service les obligent exceptionnellement à quitter leur école, ils devront laisser sur leur bureau une note indiquant la cause et la durée probable de leur absence, afin que l'Inspecteur, de passage, puisse au besoin les attendre ou  les faire prévenir de sa visite.
Les heures de déchargement doivent être employées aux fonctions de direction proprement dites : rapports avec les familles, organisation matérielle et pédagogique de l'école.
Il est d'une bonne méthode de fixer d'une façon précise et d'afficher les jours et heures où le directeur reçoit les parents. Ceux-ci savent qu'ils sont sûrs de le rencontrer et ils viennent plus facilement s'entretenir avec lui. De son côté, le directeur dispose entièrement du temps qu'il s'est réservé, en dehors des heures de réception, pour ses autres tâches.
Tout ce qui intéresse l'organisation matérielle et intellectuelle de l'école doit retenir son attention: surveillance et entretien des bâtiments, attribution des salles; hygiène scolaire; inscription et répartition des élèves dans les divers cours; établissement, adaptation et coordination des programmes aux divers degrés, emplois du temps, liaison entre les classes, révisions et compositions; discipline générale, règlement intérieur de l'école; fournitures scolaires, création et développement du musée scolaire et de la bibliothèque.
Le directeur est pour une partie de ses fonctions le représentant de l'Administration; il veille à l'observation par tous des prescriptions réglementaires et il donne l'exemple. Mais surtout il est pour, tous ses collaborateurs le guide expérimenté qui donne au bon moment le bon conseil; il a le devoir de diriger les maîtres et de coordonner leurs efforts: le souvenir de ses années d’instituteur adjoint ,son expérience des hommes lui donnent le tact et la modération, qualités indispensables pour une tâche délicate mais nécessaire. Il étudie et il prépare les questions que le Conseil des maîtres discutera sous sa présidence. Avec l'autorité de ses fonctions et de ses services, il se fait auprès de l'Inspecteur primaire, l'interprète des désirs et des besoins généraux.
Le directeur est le collaborateur de l'Inspecteur primaire; il assiste aux inspections ainsi qu'aux entretiens qui les suivent; prend note des remarques figurant sur les bulletins d'inspection et il veille à l'exécution des prescriptions et à l'application des conseils qui y sont consignés.
C'est le directeur qui, par l'exemple et par la parole entretient l'activité et la cordiale émulation entre tous pour le plus grand bien des élèves.
L'action du directeur sur les élèves n'est pas moins nécessaire. Il suit les enfants depuis leur entrée à son école jusqu'à leur sortie; il les regarde grandir et se développer; il connaît peu à peu leur caractère, leurs aptitudes; il renseigne les maîtres et souvent aussi les parents sur leur santé physique et morale; il observe quels sentiments agissent le plus facilement sur leurs âmes, il aide les maîtres à les stimuler ou à les modérer. Il est pour ces jeunes esprits le directeur, le maître de la maison d'où l'on sort avec les connaissances théoriques et les habitudes morales qui seront pour la plupart des enfants, celles de toute leur vie d'hommes.
C’est  pour reconnaître la haute importance de ces fonctions que les indemnités de direction ont été fortement relevées par la loi du 30 avril 1921. Directeurs et directrices d'école font tous de leur mieux. Je les remercie au nom des enfants. Ceux-ci s'apercevront plus tard de la dette qu'ils ont contractée envers tous leurs maîtres. Ils n'auront peut être pas l'occasion de leur exprimer leur reconnaissance. Mais je sais par expérience que les hommes conservent une gratitude fidèle à tous ceux qui leur ont appris à lire et qui leur ont donné, en même temps que les premiers enseignements, l'exemple et l'habitude du devoir consciencieusement rempli.

Tunis, le 15 février 1922.
 Rosset Théodore directeur général de l'instruction publique et des beaux arts[1]
Source : Bulletin officiel de la Direction générale de l'instruction publique et des beaux-arts
Mars avril  1922  N°  7.  36ème  Année

Présentation et traduction Hédi bouhouch , Mongi Akrout Inspecteurs généraux de l’éducation, et Brahim Ben Atig, Professeur Principal émérite.









[1] Rosset Théodore directeur général de l'instruction publique et des beaux arts est nommé directeur général honorifique  ( 10/1/1923) - le 5 Octobre 1922  il est nommé recteur de l'académie de DIJON

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