Afin d'assurer l'accumulation des expériences pionnières, et non
leur liquidation ou leur rabaissement,
et afin de ne pas perdre de vue ce qui
s'est réellement passé , voici un
témoignage sur l'histoire de l'élaboration
du programme de philosophie
actuel qui est entré en vigueur depuis
2006:
-
Les inspecteurs
de philosophie (et j'en faisais partie)
avaient organisé des réunions
dans les régions auxquelles avalent participé tous les professeurs (ou disons la plupart d'entre eux) pour réfléchir sur le
programme officiel en cours et présenter
des propositions quant à son
amélioration.
-
Ensuite, les
observations et les suggestions des
régions ont été soumises à une commission nationale regroupant tous les
inspecteurs de philosophie, quelques professeurs du secondaire en exercice,
quelques professeurs de l'enseignement
supérieur... Après avoir débattu des propositions des régions, la
commission nationale s'était attelée à la rédaction de projets de programmes incluant les grands choix, les orientations générales et les objectifs spécifiques, les différents
chapitres pour les différentes sections et les différents niveaux.
- Ces projets ont été discutés dans les
régions par les enseignants de
philosophie dans des ateliers, ils ont fait part de leurs observations et ont
suggéré des amendements concernant aussi
bien les chapitres que certains points de
détails.
- Les suggestions des régions ont été à nouveau soumises à la
commission nationale , qui a retenu ce qu'elle
avait jugé valable , après cela
elle a élaboré une version presque finale des nouveaux programmes .
- Les nouvelles
versions , soumises à nouveau aux professeurs dans les régions, ont obtenu l'approbation de la majorité des
enseignants, et nous n'avons pas enregistré des
objections de principe.
- La version définitive des nouveaux
programmes ont été présentés à une
commission composée d inspecteurs de philosophie et de
représentants du Syndicat des
enseignants lors d'une réunion commune tenue au lycée Sadiki. Je faisais partie
des inspecteurs présents à cette réunion avec
le regretté et collègue Mohamed Najib Abdelmoula, et M° Khemais Bou Ali
( j'ai peut être oublié certains, je leurs présente mes excuses). Lors de cette réunion, la décision finale a
été prise concernant les programmes des différentes sections et des différents niveaux.
- Les programmes ont été officiellement publiés
selon la version qui a été remise à la direction générale des programmes et de
la formation continue sans aucune modification.
Remarques complémentaires :
- La révision des programmes de philosophie a eu lieu dans le cadre du projet du
ministère relatif à la révision de tous les programmes d'enseignement.
- Les démarches adoptées dans la révision des
programmes de philosophie sont les mêmes ou presque que celles adoptées par
toutes les autres disciplines à l'exception
de certains détails liés à la spécificité de chaque discipline.
Tous ces travaux ont été accomplis par des
compétences tunisiennes qui ont suivi l'application de ces
nouveaux programmes et ont eu le courage
de les amender après leur expérimentation (cela a concerné certaines
disciplines au cours des années
2009-2010...).
- Ce chantier de
révision s'est étalé sur plusieurs mois avec une forte participation de toutes
les parties qui s'intéressent à l'enseignement de la philosophie en particulier
les inspecteurs et les enseignants.
- Les programmes ont été construits en alternant
le régional et le national dans des ateliers où les discussions ont été
sérieuses, vives, laborieuses, profondes et houleuses, qui ont abouti à un
consensus accepté par tous.
- Nous notons la neutralité et la non-ingérence
totales de l'administration dans les programmes de philosophie, bien que le
directeur général des programmes et de la formation de l'époque, M. Omrane
Boukhari, inspecteur de philosophe, était le responsable du projet
général de la révision des programmes
scolaires.
- Les nouveaux programmes sont venus dans une
image dont nous sommes fiers à l'époque, et sous une forme sans précédent dans
le monde, et je défie quiconque de nous apporter un modèle de l'étranger et
d'outre-mer qui avait dicté nos choix ou nous avait imposé les détails de nos programmes.
Nous avons été maîtres de notre domaine.
Ces programmes sont remplis d'idées
de "l'humain" où l'universel et le spécifique se croisent dans une harmonie qui réalise le
commun et l'unique conformément aux enjeux et aux objectifs de l'enseignement
de la philosophie dans notre pays.
Je dis cela pour que personne ne surenchérisse
sur notre génération et que personne ne remette en question notre patriotisme
ou n'égratigne notre respect de soi, qui est enraciné dans le respect de notre
patrie et la recherche de sa gloire et de sa suprématie.
Je dis cela et je suis sûr que nous avons
choisi un chemin difficile mais
agréable, et nos honorables collègues, inspecteurs et enseignants, continueront
sur le même chemin avec une confiance plus grande dans ce qu'ils peuvent
entreprendre pour le bien de ce cher pays et pour l'École publique
républicaine, et avec une compétence
plus apte à surmonter les erreurs que nous avons commises en vertu des
circonstances et des conditions.
Je dis à ceux qui veulent réinventer la roue ou
redécouvrir le feu : "Ce n'est pas une nouveauté que les Tunisiens aient
la compétence suffisante pour cultiver leur terre avec leurs pioches et
s'appuyer sur la pensée humaine universelle, éclairée et progressiste" pour la Tunisie, que
nous aimons et vénérons, et dont nous exigeons le progrès et le développement.
Les programmes de l'école tunisienne sont le
produit de l'intelligence tunisienne,
qui est composée de ses divers éléments, avec sa force et sa faiblesse, avec
ses qualités et ses défauts, avec son caractère pionnier et son mérite, pour continuer
à produire plus de qualité et
réaliser plus de succès.
Adel Hadded ,
inspecteur général de l'éducation
Avril 2023
Traduction Mongi Akrout
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