Dans le cadre de l’intérêt que nous portons au cours des mois de mai et juin de chaque année aux examens, nous publions cette semaine une vieille circulaire,
parue au milieu du siècle passé, qui traite de la question de la surveillance des
épreuves écrites des examens de l’enseignement secondaire ; c’est un
document très riche en information sur l’organisation des examens à l’époque du
protectorat français ; nous l’avons
accompagné, comme d’habitude, par nos propres commentaires .
La surveillance des examens nationaux en Tunisie mobilise à chaque session des dizaines de
milliers d’enseignants ( environ 79000 pour le session 2015/2016) qui ont la lourde responsabilité de veiller au
bon déroulement des épreuves et assurer l’égalité des chances entre tous les
candidats , mais cette noble tâche n’est plus -depuis quelques années - sans
risque , certains enseignants surveillants appréhendent ce rendez-vous annuels et
cherchent à l’éviter à cause des agressions verbales et physiques qui sont
enregistrés chaque année .
Le
document : Surveillance des épreuves écrites des examens de l’enseignement
secondaire.
Instruction
du 15 MAI 1953.
« Avant que ne
commencent les épreuves écrites des différents examens de l’enseignement
secondaire, il convient de rappeler un certain nombre d’instructions concernant,
notamment, l’organisation matérielle de la surveillance des examens.
commentaire 1
La circulaire du 15 mai est un simple rappel d’instructions et
de dispositions déjà en vigueur ; l’utilisation du terme
« il convient de rappeler » prouve cela.
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1. SURVEILLANCE DES ÉPREUVES
Les candidats placés dans des classes de dimensions normales ne
doivent pas dépasser le nombre de 25 par salle, afin que toute communication
soit impossible.
Un surveillant pour 25 suffit ; néanmoins, vous voudrez
bien veiller à ce que quelques surveillants « volants » puissent
supplier, au moins pendant quelques instants, ceux d’entre eux qui auraient à
s’absenter d’une des salles où composent les candidats. Sans aucun prétexte, en
effet, il ne faut que les candidats soient laissés seuls, ne serait-ce que
quelques minutes.
Lorsque seront subies les épreuves écrites comportant notamment
des questions de cours qui prêtent plus facilement à des tentatives de fraudes
(composition en sciences d’observation, sciences physiques et éventuellement histoire
et géographie), il
convient de doubler le nombre de surveillants.
Tout élève qui serait pris en flagrant délit de fraude serait
immédiatement expulsé de la salle, après avoir remis sa copie ; il serait
l’objet d’un rapport particulier à soumettre à la commission d’examen qui a
qualité pour proposer une sanction au Directeur
de l’Instruction Publique.
Je demande aux instituteurs et aux professeurs chargés de la
surveillance de ne jamais se départir de la plus grande vigilance : les
chefs de centre d’écrit voudront bien, par un contrôle constant, s’assurer personnellement
que la surveillance est aussi stricte que possible.
commentaire 2
La partie 1 de la circulaire nous donne beaucoup d’informations
intéressantes sur l’organisation de la surveillance des examens écrits, à
cette époque, qui diffère un peu de l’organisation actuelle comme par
exemple :
§ La surveillance des examens de
l’enseignement secondaires étaient confiée aux instituteurs et aux
professeurs, en même temps.
§ Le nombre de candidat par salle est
limité à 25 au maximum ; actuellement le nombre est réduit à 20
candidats ; il était dans las année quatre- vingt de 15 candidats
seulement ; depuis quelques sessions, et devant l’explosion des
tentatives de fraude, plusieurs voix proposent de réduire le nombre de
candidats par salle, et revenir à 15.
§ La règle est de charger un seul
surveillant par salle, avec la recommandation d’utiliser deux surveillants
pour certaines matières, avec la nécessité de prévoir des surveillants remplaçants
pour faire face aux urgences ; actuellement, le principe est deux
surveillants par salle d’examen, plus un certain nombre de remplaçants ;
certains souhaitent ajouter un troisième.
§ le flagrant délit de fraude entraine
l’expulsion du candidat de la salle,
après avoir remis sa copie ; actuellement les directives permettent aux
fraudeurs la poursuite de l’examen sur une nouvelle copie (la copie
originelle est confisquée) ; c’est à une commission spéciale qui siège,
avant la proclamation des résultats, de statuer sur les différents cas de
fraude.
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2. VERIFICATION DES TEXTES REMIS AUX CANDIDATS
Malgré les précautions prises et le soin apporté au tirage des
épreuves d’examen, il est possible que quelque erreur se soit glissée dans les
textes remis aux candidats ; ou, simplement, que l’impression de
quelques-uns de ces textes soit défectueuse. Ces imperfections ne doivent pas être
dommageables aux candidats.
En conséquence, tous les responsables des centres d’écrit (chefs
de centre ou vice-président des commissions) voudront veiller à ce que des
professeurs spécialistes se trouvent présent le jour où les candidats subiront
des épreuves portant sur chacune des différentes disciplines. Ces professeurs
doivent être en nombre suffisant pour que, après en avoir discuté entre eux, et
en avoir référer au chef d’établissement responsable du centre d’écrit, les
rectifications éventuelles puissent être faites le plus rapidement possible. De
la sorte, seront réglées au mieux toutes les difficultés imprévues, qui se
présenteraient. Les décisions prises à ce sujet seront inscrites au
procès-verbal, et consignées dans un rapport spécial dont il sera donné
connaissance à la commission de correction, avant l’ouverture de ses travaux.
Commentaire 3
Ce deuxième point évoque les précautions et les mesures à
prendre pour éviter les insuffisances éventuelles qui pourraient entacher les
sujets d’examen ; on y trouve tout un protocole que les chefs de
centre d’écrit devraient respecter ; il comporte :
§ La convocation d’un certain nombre
de « professeurs spécialistes » le jour de l’examen, pour étudier
et statuer sur les erreurs éventuelles, ou sur les imperfections dues à une
impression défectueuse.
§ En cas de confirmation de l’erreur,
les rectifications éventuelles seront faites le plus rapidement possible,
après l’accord du chef du centre.
§ Toute intervention devrait figurée dans
le procès-verbal, et consignée dans un rapport spécial qui sera remis aux
commissions de correction.
Cette pratique a continué à exister avec quelques modifications ; les
professeurs spécialistes ne siègent plus dans les centre d’écrit, mais plutôt
dans les locaux du commissariat régional ; c’est le commissaire régional
qui transmet les remarques à une commission nationale qui siège au Ministère,
qui est la seule habilitée à trancher ; cela est devenu possible grâce
aux nouvelles technologies ; le réseau intranet sécurisé relie les
différents commissariats à la cellule nationale de suivi que siège à la Direction générale des
examens.
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3.
DEROULEMENT
DE CERTAINES EPREUVES
a)
Dans
tout examen comportant une épreuve d’orthographe, il conviendra de choisir,
pour la dictée du texte, un maître à la voix forte et à l’élocution très
claire. Je rappelle que le texte proposé pour cette épreuve doit être d’abord
entièrement lu, puis dicté lentement (points et points virgules à dicter). Deux
lectures complètes suivront la fin de la dictée ; l’une lente, l’autre à
l’allure normale avec diction soignée.
b)
Il
est formellement interdit de donner quelque indication que ce soit aux
candidats, sans l’accord formel du chef du centre d’écrit : mention en
sera faite au procès-verbal.
Commentaire 4
la circulaire se termine par une dernière recommandation qui interdit
aux surveillants toute forme d’intervention auprès des candidats, au cours de l’examen, sans l’aval du chef
du centre, et que toute indication donnée aux candidats devrait être
mentionnée au procès-verbal.
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Tunis, le 15 mai 1953
P.le Directeur de l’Instruction Publique
et p .l’inspecteur d’Académie, chef du service de l’enseignement
secondaire, de la jeunesse et des sports,
M.CALVET
Source :
Bulletin officiel de la direction de l’instruction publique ; n°12 - avril
septembre 1953 ,67°année.
Hédi Bouhouch &Mongi Akrout
Inspecteurs généraux de l'éducation
Tunis , Mai 2016
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