lundi 30 mai 2016

Le livre blanc[1] : projet de réforme du système éducatif




Avant propos :
Depuis la révolution de 2011, l’opinion publique et l’élite  se sont posé la question suivante : qu’attend la révolution de l’école ? Et qu’attend cette dernière de la révolution ? 
Ce  double questionnement est resté  au cœur des débats et des  réflexions  de 2011 jusqu’en 2015 , les déclarations fusaient de toute part , et les visions  commençaient à prendre forme petit à petit grâce à la contribution des associations de la société civile et aux spécialistes de l’éducation à cette gestation.
Dans ce contexte de bouillonnement d’idées , nous nous attendions à ce que le gouvernement nous présente  un document fondateur qui fixe les grands traits et les grandes orientations de la nouvelle politique en matière d’éducation et de formation pour les années à venir sur la base des principes arrêtés par la nouvelle constitution et de la deuxième république et se référant aux choix philosophiques  relatifs à la vision nationale pour l’éducation, l’enseignement et la formation et au type de l’homme tunisien qu’on souhaite former et préparer et en tenant compte des orientations internationales dans le domaine de l’éducation et de la formation.
La  mise en place d’une nouvelle politique éducative, comme ce fut le cas au début des années soixante dix avec le premier Ministre Hédi Nouira[2] et à la fin des années 80 avec les Ministres Tijani Chelly , Mohamed Hédi Khélil et Mohamed Charfi  au début des années 90 , dépend des résultats  d’une évaluation globale du système en place  et tire sa légitimité de trois sources complémentaires au moins , qui sont :
§  L’opinion publique au sens large du terme qui exprime des jugements d’ordre général sur le degré sa satisfaction et la confiance qu’elle a dans le système et sur la qualité  de son produit .
§  Les différentes composantes de la famille éducative (enseignants  de tous les degrés, formateurs, agents de direction et d’encadrement) qui sont habilitées à donner leurs avis sur les programmes, les moyens pédagogiques, le temps  et les rythmes scolaires, les projets éducatifs et autres questions…
§  Les évaluations internes et externes qui se font sur des bases scientifiques et qui se présentent sous la forme  de recherches , d’études, de rapports ou encore sous la forme de colloques et de conférences , ces évaluations portent des jugements généraux sur le système[3] en fonction de ses objectifs , ses programmes et ses moyens , et aussi en fonction des orientations internationales dans le domaine de l’éducation dans un monde globalisé et dominé par les nouvelles technologies de l’information.
Le Ministère de l’éducation a réalisé depuis 2011 un travail de ce genre[4], et il estime «  que la phase de l’analyse de l’état des lieux a eu temps et les efforts qu’elle mérite et qu’il est temps d’agir pour le changer »[5], c’est dans ce cadre qu’il vient de publier « le livre blanc pour la réforme du système éducatif ».
Vu l’importance de ce document, ( Pour consulter le livre , cliquer ICI )    le blog pédagogique a voulu lui consacrer la note de cette semaine pour le présenter et le commenter à ses lecteurs, cela va   peut-être   les encourager à le consulter.  

Première partie : présentation du livre blanc
A la mi-mai 2016, le ministère de   l’éducation a publié « le  livre blanc : Projet de réforme du système éducatif en Tunisie » ,  avec le slogan suivant : « Pour une école tunisienne équitable, hautement performante qui forme le citoyen et relève la  patrie ».
Le projet se base sur 4 piliers pour l’école des prochaines décennies, ces piliers sont l’équité, la qualité , la formation du citoyen, et la promotion de la patrie, c’est une vision qui répond aux attentes et aux conditions de l’étape historique et aide à surmonter les difficultés de l’état actuel de l’institution scolaire nationale..
§  La structure du document
La copie électronique que nous avons consultée  est d’une bonne qualité graphique, elle comporte 168 pages, un avant-propos de la plume du Ministre de l’éducation, une table des matières , mais sans liste des tableaux et des graphiques.
Le livre est composé  d’un avant propos  et d’une conclusion sous la forme d’un résumé et de cinq grandes parties :
      I.            Les contextes de la réforme  et ses références : 40 pages de la page 14 à la page 54
   II.            Les défis et les enjeux: 32 pages de la page 55 à la page 87
III.            Les orientations stratégiques de la réforme: 33 pages de la page 88 à la page 111
IV.            Les programmes de la réforme et ses projets: 52 pages de la page 112 à la page 164
  V.            L’estimation  du coût de la réforme du système éducatif : 2 pages de la page 164 à la page 166.
Mais en réalité le livre est bâti en deux grandes parties[6] :
Une première partie consacrée au contexte de la réforme et à ses références ainsi qu’aux défis et aux enjeux et aux orientations stratégiques.
Et une deuxième partie  pour présenter le programme de réformes et son coût estimé.
§  Le livre blanc tel qu’il parait à travers l’avant propos du Ministre
Pour le ministre, le livre blanc est :
-         Le couronnement d’une démarche qui a rompu avec l’improvisation, la précipitation, le hasard. (P 7)
-         Le fruit d’un dialogue, d’une large participation, d’une consultation ciblée et d’une volonté d’associer toutes les parties qui ont un rapport avec l’éducation (enseignants, élèves et parents et personnel d’encadrement) (p.7)
-         Représentation des caractéristiques d’une école qui a fait l’objet d’un consensus au cours du dialogue national[7]. (P 7)
-         Un projet éducatif pour la Tunisie nouvelle. ( p 8)
-         Un inventaire des informations et de données objectives et actualisées destinées pour un public précis, pour l’aider à prendre une décision ou opter pour une hypothèse ou une possibilité à propos d’une question précise.( p 10)
-         Des propositions et des orientations appuyées par des documents et des justificatifs (p 10).
En résumé le livre blanc est un document de travail dans lequel le ministère de l’éducation expose le projet éducatif de la Tunisie après la révolution, un projet qui est le fruit d’un consensus entre les parties qui avaient participé au dialogue national sur la réforme du système éducatif selon une démarche dite d’association et de consultation  sur la base du dialogue. 
Donc , ce que présente le livre n’est pas - d’après ses concepteurs - un projet fini, mais il est plutôt une vision d’un projet de société et de civilisation , qui voit dans l’école «  une locomotive des transformations scientifiques, technologiques, et économiques actuelles et futures » (p 7) , ce projet est mis à la disposition de l’opinion publique pour le discuter , l’amender  et l’enrichir «  nous aspirons à une large interaction de la part de ceux qui s’intéressent  à la question de l’école , hommes politiques, membres de la société civile, membres de la communauté scientifique et l’opinion publique, pour baliser la voie de l’avenir » écrit le ministre[8]  ( p.8)  et tout cela dans un cadre d’un courant de pensée qui conçoit toute réforme  comme «  une action cumulative , une construction et une évolution qui part des acquis de la pensée réformiste et de ses expériences, et qui tire profit des difficultés et des échecs des réformes précédentes[9] » (p9) , et le ministre de conclure que son but ultime est de «  réhabiliter l’enseignement et l’éducation et leur redonner  de reprendre leur place dans la société » (p 10).
Commentaire
le livre blanc cible deux publics différents et deux objectifs distincts :
- un public bien défini (parle-t-on ici des politiques ou des experts techniciens)  qui seront appelés à prendre les décisions et à faire les choix parmi un certain nombre d’options proposées)
- l’ensemble des tunisiens et des tunisiennes pour chercher à  fédérer le plus grand nombre d’entre eux  autour du projet
si le premier objectif  s’inscrit pleinement dans la philosophie des livres blancs, le deuxième nous semble peu réaliste, l’ensemble des tunisiens va trouver beaucoup de difficultés à lire les 169 pages  du document , il   serait plus pratique de concevoir un document plus concis de vulgarisation qui soit à la portée de monsieur tout le monde.

1ère partie : Les contextes de la réforme  et ses références
C’est une partie cadre très importante, structurée en 4 sous parties qui s’enchainent et qui se rapportent à l’état actuel de l’école tunisienne, aux impératifs de sa réforme, aux contextes  de la réforme,  aux choix méthodologiques qui ont facilité le diagnostic.
a)   L’état de l’école tunisienne actuelle et les motifs de la réforme
C’est la partie  qui fait un diagnostic   sur l’état de l’école tunisienne , et  énumère des différents disfonctionnements du système actuel, ( chute du niveau des acquis des élèves, aggravation de l’échec scolaire, disparités entre les régions et entre les établissements, difficulté d’insertion des diplômés de l’école, délinquance et violence , détérioration du cadre de travail …)

Commentaire
l’historien de l’école tunisienne est frappé par la similitude de ce diagnostic  avec ceux réalisés depuis à peu près 40 ans  ( même si la terminologie a un peu changé), depuis l’évaluation du système faite en 1967 par la commission nationale de l’enseignement  le diagnostic.nt aint : société"time est de "y com.la communauté scientifique et émarche dite  , en passant  par les rapports des commissions permanentes instituées par le ministre Chedly Ayari au début des années 70 et les résultats de la consultation nationale sur l’état de l’enseignement et l’éducation en 1988  jusqu’au dernier diagnostic fait par les commissions de réflexion mise en place par le Ministre Hatem Ben Salem.  Toutes ces évaluations avaient diagnostiqué ces mêmes défaillances avec quelques nuances  , mais elles n’ont pas réussi à les éradiquer,  C’est pour dire qu’on en présence de défaillances structurelles faciles à diagnostiquer mais difficile à traiter[10]. Est le défaut réside dans les mesures elles mêmes ou dans le mode d’application ou dans le suivi ?
b)   Les contextes de la réforme
Le rapport insiste sur la nécessité d’inscrire le projet de la future réforme dans le contexte mondial  marqué par la mondialisation, la révolution technologique, la compétitivité, la capacité d’adaptation rapide, les standards internationaux et les différents programmes mondiaux (Programme arabe pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement, l’éducation pour tous, le mouvement mondial de l’enseignement pour tous, l’enseignement en premier …)
Simultanément  au contexte  mondial, le rapport accorde au contexte local toute  l’importance qu’il mérite (l’héritage cumulé de plusieurs années de réformes, la place de l’école et des études dans la société tunisienne depuis longtemps,  …)  cet héritage peut constituer une base pour la nouvelle réforme.
Commentaire
Ancré le système éducatif tunisien au contexte international et aux systèmes éducatifs reconnus pour leurs performances reste un objectif à long terme , on pourrait commencer par se familiariser avec les normes internationaux pour l’élaboration des programmes et pour l’évaluation  avant de s’aligner progressivement sur les standards du contexte mondial, le plus important pour le moment est d’éviter d’isoler notre système et le laisser en marge des progrès de l’éducation dans le monde, et ce en poursuivant  la participation aux évaluations internationales  et en encourageant la recherche pédagogique et les échanges avec les systèmes les plus performants.
  Le mérite de cette partie, c’est qu’elle valorise le grand héritage de l’école tunisienne, prenant le contre pied des prises de positions populistes qui ont foisonné depuis quelques années qui ne parlent que de désert scolaire  et de  succession d’échec des politiques scolaires ; il ya un retour à la raison et une reconnaissance de l’œuvre des «  militants de l’éducation et e l’enseignement depuis la dix neuvième siècle » et parle de «  d’une vision qui reconnait les nombreux  acquis du système éducatif actuel qu’on pourrait capitaliser … » pour profiter des expériences et des réformes successives sans dénigrement ni sacralisation ; nous estimons que cette une bonne approche et une gage de réussite.

c)    Les choix méthodologiques 
Cette sous partie explique et justifie la méthodologie suivie par les promoteurs de la réforme , il s’agit - d’après eux - d’une approche participative et partenariale  qui cherche à impliquer le plus grand nombre de parties et de personnes en lançant un dialogue national  parrainer par le ministère de l’éducation , l’Union générale des travailleurs tunisiens et l’institut arabe des droit de l’homme et l’organisation de centaines de réunions avec les élèves et d’autres avec le corps enseignant , le corps administratif  et le corps de l’inspection pédagogique
commentaire
C’est une méthode qui a théoriquement  beaucoup de mérite mais elle a soulevé beaucoup de critiques et de réserves de la part des parties qui se sont senties exclues ou pas suffisamment impliqués
D’autre part il nous semble qu’il y a un excès d’autosatisfaction quant à la méthodologie appliquée, on lit à la page 36 ce ci «  c’est pour la première fois ( !!) dans l’histoire des réformes éducatives qu’a connue l’école tunisienne, une méthodologie qui part de la base  grâce à laquelle on a écouté avec  attention ( !!) tous les avis, toutes les propositions et toutes les évaluations dans leurs différences, leurs diversités et leurs oppositions parfois »[11]
Enfin, les témoignages que nous avons recueillis, chez certains participants et chez certains animateurs de ces rencontres laissent planer des doutes quant à la qualité des débats,   «  les participants se sont trompés de lieu et de sujet » ironisait l’un des animateurs en résumant son expérience.

d)   Les références de la réforme
Le rapport cite les références de la future réforme dans l’ordre d’importance :la principale  est la constitution tunisienne qui a réservé  5 articles à la question de l’enseignement et de l’éducation,  viennent ensuite les nombreuses conventions et rapports internationaux et régionaux relatifs à l’éducation, du plus ancien qui remonte à 1948 (déclaration universelle des droits de l’homme) au plus récent qui date de 2015 (déclaration du Forum mondial sur l’éducation 2015 19-22 mai 2015, Incheon, République de Corée : Assurer une éducation équitable, inclusive et de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous, d’ici à 2030. Transformer les vies grâce à l'éducation : l’éducation à l’horizon 2030).
La troisième référence est constituée par les divers écrits sur l’école et l’éducation en Tunisie (rapports officiels, études, recherches académiques et rapports pédagogiques)

2ème partie : Les défis et les enjeux
Le livre blanc a choisi  de résumer les différents problèmes de l’éducation  dans les 4  grands défis suivants :
1.    Le premier défi c’est d’assurer l’équité et l’égalité des chances
Le premier défi  de la nouvelle réforme est celui des  écarts  entre les régions, entre les établissements et entre les individus (enfants porteurs d’handicaps), écarts nourris par  des défaillances au niveau:
§  de l’apprentissage et de l’encadrement préscolaire dans plusieurs régions (le taux d’enfants inscrits en 1ère année  ayant suivi une préparation  préscolaire varie du simple au double entre les régions (de 44 à 98 %).
§  au niveau de la politique de formation initiale des enseignants, de leur recrutement, de leur formation continue et de la gestion de leur carrière.
§  de  la politique envers les enfants aux besoins spécifiques (au niveau de l’infrastructure, du personnel spécialisé…)
§  de l’environnement matériel du travail de l’enseignant dans un grand nombre d’établissements qui se dégrade de jour en jour.
§  du rendement dans plusieurs écoles qui chute  dangereusement  surtout dans les écoles isolées situées en  milieu rural.
§  L’exclusion d’une frange de la société  causée par l’élévation du coût des études  (bien que l’enseignement soit gratuit) , par le jeu  des cours particuliers et de l’étude qui sont  devenus quasi obligatoires.

Commentaire :
Ce premier défi remonte à la fin des années 60,il a été signalé par la commission nationale de l’enseignement en 1967 et les mesures prises pour l’endiguer fut sans résultat, au contraire la situation a empiré si bien que   le professeur Mongi Bousnisna[12] lui a consacré sa thèse de géographie où il a décortiqué  la question et analyser ses causes, une autre étude plus récente ( 2004 ) réalisée par le ministère s’est penchée sur les disparités des résultats au baccalauréat au cours des années 2000 - 2005 , là aussi nous nous trouvons face à un problème aussi vieux que l’école moderne en Tunisie, puisque déjà à l’époque du protectorat les régions côtières enregistraient  les meilleurs résultats scolaires  que le reste  des régions.
Nous pensons que le système a échoué dans toutes ses tentatives pour réduire les écarts (comme le Programme des écoles prioritaires, le projet de l’école, le slogan «  une école où chacun à une chance », nous insistons sur ce point pour dire, pourquoi poursuit-on des programmes qui ont montré leurs limites, avant de détecter les raisons de ce état de fait ?  

2.    Le deuxième défi est d’améliorer la  qualité de l’enseignement et des acquis des élèves  
C’est un défi qui n’a cessé d’être un souci pour les responsables de l’école tunisienne depuis la fin des années soixante, or tous les indicateurs semblent indiquer une évolution dans le sens opposé
Commentaire :
ce paragraphe soulève quelques remarques, puisqu’il avance des affirmations qui nous semblent hâtives et non fondées et qui reproduisent des idées de M° tout le monde, comme par exemple :
-         L’explication de l’échec d’un grand nombre d’étudiants par la modestie de leurs acquis, et passer sous silence la question de l’orientation imposée et non désirée qui démotive l’étudiant, ou la question de la qualité de l’encadrement, les contenus de la formation et de sa durée…
-         L’explication du chômage des diplômés par la qualité des diplôme ne tient pas la route, l’explication est à chercher ailleurs, elle est peut être dans l’incapacité de l’économie national en récession  de créer des emplois en nombre suffisant.
-         Enfin, partir des résultats des bacheliers des dernières sessions pour en tirer une preuve de  la  baisse du niveau est un peu risqué, car on ne dispose pas de données relatives aux années soixante ou au années 70 pour pouvoir comparer et tirer des conclusions à propos de la baisse ou non du niveau des élèves..

3.    Le troisième défi et non le moindre c’est d’assurer l’intégration de l’école dans l’économie et la société ; laquelle intégration est actuellement - d’après le rapport - est absente, la preuve c’est le grand nombre de diplômés chômeurs (prédominance de l’enseignement centré sur les savoir au dépens des compétences et des habilités, dévalorisation de la formation professionnelle…)
 Commentaire
Ce défi est aussi vieux que l’école tunisienne dès les premières réformes , la création de l’école militaire au XIX siècle s’inscrivait dans l’ optique  de fournir au pays  les cadres il a besoin, à l’époque du protectorat , les responsables voulaient « un enseignement au service de l’économie coloniale, la première réforme a conçu  l’enseignement moyen et l’enseignement secondaire court dans la même optique ,enfin  le lancement de l’approche par compétence n’avait pour but que de faciliter l’intégration des diplômés dans le tissu économique ; allons vers la solution du problème avec la nouvelle réforme ?

4.    Le quatrième défi est en rapport avec la gouvernance    
Le livre blanc signale un déficit de gouvernance du système éducatif en insistant sur deux aspects :
Le premier est un paradoxe : c’est l’augmentation vertigineuse des dépenses  qui ne se traduit pas par une amélioration du rendement du système.
Le deuxième est  l’organisation macrocéphale du système qui se traduit par la centralisation excessive et une marginalisation de l’administration régionale .
La réforme se doit - d’après le livre blanc -  de s’attaquer à ces deux aspects en engageant d’une part une révision systématique du mode de gestion des moyens financiers en instituant la gestion « participative » , la transparence et en mettant en pratique les principes de l’accès aux documents et de l’accountability, et d’autre part en procédant à une réorganisation fonctionnelle  de l’administration centrale et régionale.

Commentaire :
cette partie part d’un diagnostic juste mais ne donne qu’une partie de l’explication qui s’inscrit dans la ligne générale du livre ,  nous pensons que  l’explosion des dépenses ne relève pas  uniquement d’une mauvaise gestion ( même si  elle peut exister) , elle est due aussi à des facteurs objectifs comme la flambée des prix , l’acquisition de nouveaux équipements et l’augmentation des salaires,( qui engloutissent 93% du budget du ministère en 2016 d’après le rapport lui-même , voir p . 90 ) et puis le rapport fait un raccourci entre les dépenses et le rendement de l’école , celle-ci n’obéit pas aux règles de gestion appliquées dans le domaine économique où une augmentation des dépenses peut se traduire par une amélioration du rendement à moyen et court terme , dans le secteur de l’éducation le résultat ne peut être qu’à long terme, et pour reprendre les termes du livre blanc lui même , comment peut-on parle de «  priorité nationale » et comment peut-on «  améliorer la situation  en consacrant moins de 3% au développement de l’école » voir la page 90.


Troisième partie : les orientations stratégiques de la réforme

Cette troisième partie est subdivisée en trois sous-parties : la première présente la vision et les principes  généraux, la 2ème  décrit la mission de l’école  et la 3ème est consacrée au profil de l’élève à la sortie de l’école
1.    La vision et les principes 

Le livre blanc a fixé huit principes généraux, l’éducation : une priorité nationale  à la charge de l’état - l’enseignement public est gratuit y compris l’enseignement préscolaire - l’obligation de l’enseignement jusqu’à l’âge de 16 ans - un enseignement de grande  qualité unifié qui tient compte des différences individuelles  - l’éducation au service du développement durable - une école qui respecte la dignité de l’élève  - la neutralité de l’école.
2.    La mission de l’école

Le livre blanc a défini 12 fonctions d’ordre général  qu’on peut résumer ainsi : l’école doit respecter  les droits de l’enfant dans leur globalité, offrir les mêmes chances à tous les apprenants, elle se doit de les préparer à la vie et au travail et assurer leur développement global, elle  doit assurer l’éducation aux droits de l’homme et aux valeurs de la citoyenneté, individualiser l’apprentissage selon les besoins et les spécificités individuelles, développer le sentiment d’appartenance et le savoir vivre ensemble dans l’environnement scolaire, offrir les services de soutien ( transport, cantine,..), s’ouvrir sur son environnement et préparer les ressources humaines nécessaires qualifiées et compétents.

La nouvelle réforme conçoit une nouvelle école  avec «  un espace nouveau , de nouvelles ressources humaines, de nouveaux contenus et de nouvelles méthodes pédagogiques et de nouveaux moyens de gestion » pour assurer «  un enseignement de haute qualité qui tient compte des spécificités et des besoins individuels…. Et le livre blanc de conclure que   «  cela  est possible  et à la portée  » si  l’on remplit les 5 conditions suivantes : de grands professionnels de l’éducation, centrer les apprentissage sur le développement de la personnalité, faire de la culture des droits de l’homme une valeur commune et partagée, créer un climat scolaire sain, développer la vie scolaire.
3.    Le profil de l’élève à la sortie de l’école

Le livre blanc attend de la nouvelle école qu’il préconise qu’elle forme un élève :
-         Ancré dans ses racines arabo-musulmanes et ouvert aux valeurs universelles.
-         Citoyen libre imbu des valeurs et des principes de la constitution tunisienne.
-         Entreprenant, créateur .
-         Avec une personnalité équilibrée.
-         Maitrisant les compétences du XXIème siècle ( auto-apprentissage, communiquer , compétences professionnelles…).
-         Communique positivement avec son environnement.


commentaire
cette partie reprend en grande partie la littérature  de la réforme  de 2002  et la loi de 2002 au niveau de la mission de l’école et du profil de l’élève  en changeant les mots et l’ordre  si l’on excepte deux points la gratuité de l’enseignement préscolaire et la neutralité de l’école
d’autre part,  il nous semble que l’école voulue est une école  de « la cité idéale » de Platon qui va former l’homme parfait , mais pour cela , le livre blanc propose de remplacer les bâtiments actuels , de remplacer le personnel par un nouvelle équipe de professionnels , de changer de méthodes pédagogique et de moyens , est ce possible et à la portée comme l’affirme le livre blanc, il nous semble cela relève de l’utopie .

4ème partie : Les programmes de la réforme et ses projets
Cette avant dernière partie du livre présente les programmes et les projets de la réforme, il s’agit  d’une transcription des visions et des conceptions développées dans les parties précédentes du livre  en « actions réalisables et prêtes à être exécuter », conçues en symbiose avec les programmes déjà présentés dans  le plan stratégique pour l’éducation ( 2016-2020)[13].
Cette 4ème partie est présentée sous la forme de tables et de tableaux qui présentent des objectifs stratégiques ( 9 OS , voir tableau ci-dessous) qui sont  déclinés en objectifs généraux, lesquels sont subdivisés en objectifs spécifiques  ou opérationnels , les tableaux de spécifications des objectifs sont suivis par des tables qui énumèrent les mesures prévues pour réaliser chacun de ces objectifs avec les délais de réalisation (sans cependant spécification de la partie responsable de l’exécution et du suivi).
Pour simplifier la présentation, nous avons opté pour un tableau qui va nous aider à dégager l’importance de chacun des neufs objectifs stratégiques ( OS) de la prochaine réforme.
1.    Table des objectifs stratégiques
les objectifs stratégiques
Nombre d’objectifs généraux
Nombre d’objectifs spécifiques
Nombre
 de mesures
1-   Réaliser le principe de l’équité et de l’égalité des chances
3
14
38
2-   Révision de la carte scolaire
2
6
18
3-   Développer les compétences des ressources humaines
2
9
28
4-   Développer les acquis des élèves et la qualité de leurs apprentissages
3
17
54
5-   Développer la vie scolaire
4
12
34
6-   Restructurer le deuxième cycle de l’enseignement de base et l’enseignement secondaire
2
7
18
7-   Contrer l’échec et  l’abandon scolaire
3
6
29
8-   Développer les TIC dans l’enseignement et l’apprentissage
2
9
56
9-   La gouvernance
4
20
88
TOTAL
25
100
363

La lecture du tableau précédent nous aide à cerner à les caractéristiques de la  prochaine réforme, c’est ainsi que :
§  La listes des OS  nous dévoile  les questions qui vont constituées les principaux axes de la nouvelle réforme  ; certains d’entre eux  se rapportent aux principes  comme les objectifs relatifs à l’équité (l’égalité des chances, la lutte contre l’échec, la qualité  des apprentissages et la gouvernance) d’autres sont d’ordre technique et méthodologique  comme les objectifs relatifs à la carte scolaire et la mise à niveau des ressources humaines et les nouvelles technologies , un troisième groupe est d’ordre organisationnel comme la vie scolaire  et la structure de l’enseignement .
§  la vie scolaire et de l’équité viennent en tête des questions que la réforme tient à traiter par le nombre d’objectifs généraux qui leur sont réservés.
§  Que les axes de la gouvernance, du développement des acquis des élèves et  l’amélioration de la qualité de leurs apprentissages et la réalisation du principe de l’équité sont les questions qui polarisent le plus grand nombre d’objectifs spécifiques (respectivement 20, 17, 14  objectifs Spécifiques), ce qui traduit l’importance de leur place dans la prochaine réforme scolaire.
En croisant  les données précédentes , on peut conclure que les axes de la gouvernance, l’équité ,la vie scolaire, et les acquis des élèves sont les quatre principaux chantiers de la prochaine réforme du point de vue statistique, et il nous semble qu’il s’agit des grandes priorités de la réforme.

Commentaire
le livre blanc a cherché à tout couvrir par les objectifs stratégiques  qu’il s’est fixé  pour la réforme et à englober  tous  les domaines ( pédagogie, organisation, administration , finance ), ce qui est une bonne chose au moins sur le plan méthodologique et théorique mais   l’énormité de la tâche va laisser les responsables de la réforme devant un défi de planning  surtout que la première année du plan quinquennal touche à sa fin et  de financement.

2.    Les mesures qui vont permettre  de réaliser les objectifs de la réforme
Le livre blanc a arrêté 363 mesures ou procédures pour réaliser les objectifs de la réforme, les questions de la gouvernance , des TIC , des acquis des élèves et de la qualité des apprentissages polarisent le gros des mesures  (respectivement 88 , 56 et  54  mesures), en passant en revue la liste des mesures , nous pouvons tirer  les enseignements suivants :

a.On constate l’existence de nouvelles mesures très importantes qui concernent les apprenants comme :
§  La mesure qui concerne l’enseignement préscolaire qui sera obligatoire et gratuit, cette mesure sera accompagnée par  d’autres mesures  (préparation d’un programme unifié, et  la mise en place d’un système de suivi  et la confection de matériel didactique adapté…) , cette mesure entre dans le cadre de la lutte contre l’inégalité des chances et l’échec  scolaire précoce lit on dans le livre blanc.
§  L’amélioration de système d’évaluation des apprentissages par :
-         Le rétablissement de l’examen  national obligatoire pour tous les élèves à la fin de la neuvième année de base avec deux fonctions la certification et l’orientation.
-         L’institution d’évaluations nationales non certificatives ( à but diagnostic et formatif) à la fin de la 4ème année  et à la fin de la 8ème  année de l’enseignement de base et des évaluations nationales selon les normes internationales dans les apprentissages stratégiques ( entendre les matières de base) et en technologie.
-         L’institution d’un nouveau système d’évaluation ( p 133), avec une évaluation diagnostic au début de l’année et le  développement des pratiques des autres types d’évaluation en cours et enfin d’apprentissage (   évaluation formative et évaluation sommative et évaluation certificative)

Commentaire
§  le rétablissement de l’évaluation obligatoire  à la fin de l’enseignement de base  à but certificatif et d’orientation  est une bonne mesure, le système a beaucoup souffert  suite à sa suppression  en 2001.
§  Au  sujet des autres évaluations nationales non certificatives,  en 4ème   et en 8ème il s’agit en fait d’une reprise d’une décision qui remonte à l’année 2002 ( art 60 de la loi d’orientation de l’éducation et l’enseignement secondaire de 2002) , il est vrai qu’un grand nombre de pays programment ce type d’évaluation au niveau de la 4ème année de l’enseignement de base ( année qui se situe à mi-parcours ) , alors que d’autres  pays  place cette évaluation en 8ème , mais ces pays n’ont pas une évaluation certificative obligatoire  en 9ème , or comme la réforme a prévu cette évaluation, il serait   plus pertinent de déplacer l’évaluation non certificative en  7ème   ou même en 6ème dans  le cas où l’idée de rétablir l’examen de sixième n’est plus à l’ordre du jour.

b.    De nouvelles mesures très importantes qui intéressent l’institution, le cadre de direction et le cadre enseignant, comme
§  La préparation d’un référentiel national pour le statut des institutions scolaires.
§  La révision du régime disciplinaire scolaire.
§  La mise en place d’un plan pour le développement de l’école  numérique.
§  La conception d’un référentiel professionnel pour les directeurs des établissements qui doit prévoir  une formation avant l’entrée en exercice.
§  La mise  en place d’une formation professionnalisante pour tous les enseignants avant l’entrée en fonction  et lier  la promotion des enseignants à la formation continue  et celle  du cadre administratif à la production de recherche .

Commentaire :
Il semble que le livre blanc a opté  ici pour la même démarche de la globalité qui veut tout intégrer qu’il a suivie dans le choix des OS, il en résulta une reprise de mesures déjà programmées  - mais jamais  mises en application- dans les plans précédents  , comme celui de l’école de Demain de 2002, ou l’ ancienne loi  d’orientation de 2002, ou le décret relatif à la vie scolaire de 2004  et bien d’autres documents ( référentiel professionnel  des directeurs des établissements …), nous espérons que la prochaine réforme réussisse à faire ce que les réformes précédentes n’ont pu le faire, ce qui ne manquerait pas de changer dans le bon sens le climat scolaire et le rendement du système.

5ème partie : Le  coût estimatif  de la réforme
La dernière  partie du livre blanc a traité  du coût estimatif  de la réforme, la lecture des chiffres avancés nous amène à tirer deux conclusions :
La première indique que deux domaines  vont à eux seuls engloutir presque 40% du budget : les TIC  (23 .14 %) et la restructuration   du deuxième cycle de l’enseignement de base et  de l’enseignement secondaire (15.83 %).
La deuxième concerne le déficit attendu et l’incapacité des ressources de l’état à répondre aux besoins   de la future réforme , le livre blanc propose de s’associer avec le secteur privé et de s’ouvrir aux associations et aux organisations nationales pour mobiliser les fonds nécessaires.
En guise de conclusion : remarques , recommandations et questionnements
Tels sont les principaux chapitres du livre blanc, nous terminons cette présentation par quelques remarques  qui touchent essentiellement la forme et quelques recommandations.
Les remarques :
§ Le texte souffre d’une certaine longueur, peut être à cause de la complexité des questions et de ses nombreuses ramifications  qui ont entrainé une espèce de redondance et de reprises qu’on aurait pu éviter pour alléger le texte final et facilité sa lecture.  
§ Par contre le livre a  ignoré certaines questions   qui divisent,  c’est peut être parce qu’il  a cherché à ménager plusieurs parties à la fois et satisfaire tout le monde.
§  Quelques conclusions nous ont semblé  hâtives et parfois superficielles  ce qui  a nui à  la qualité de l’analyse parfois  , comme la tendance à reprendre  des idées véhiculées par les politiques et  par les médias.
On a relevé quelques imprécisions au niveau de certains graphiques : comme le graphique de la  page  16 :( distribution  des chômeurs selon le niveau d’étude) , les données devraient être exprimées en % , et quand on fait la somme nous constatons qu’il est supérieur à 100% ou le Graphique de la   page  60 : (taux des  nouveaux élèves inscrits  qui ont suivi le préscolaire ) : même remarque précédente , ou encore le graphique des pages 84 et 86,  l’axe devrait être  de gauche à droite et non le contraire

§  Enfin, on constate que les concepteurs du document ont oublié d’ajouter la table des tableaux statistiques et celle des graphiques.

Ces quelques remarques ne diminuent en rien de la valeur du document et de la richesse des informations qu’il  contient et de la pertinence de ses analyses.

Recommandations, suggestions
§ Penser à une version en français et en anglais et à un condensé pour le grand public.
§ Organiser des rencontres pour présenter le livre et débattre de son contenu
§ Inviter les dizaines d’associations qui s’intéressent à l’école à  donner leurs avis sur le contenu
§ Enfin, nous aurions souhaité - pour l’histoire et la mémoire de l’éducation - que le livre cite les noms des personnes qui l’ont rédigé (évitons les injustices du passé quand les noms des dizaines  compétences sont oubliés pour que l’histoire ne garde que celui du Ministre)

Questionnements
Nous terminons cette contribution  par quelques questionnements :
- le livre blanc n’a pas évoqué la possibilité de la promulgation d’une nouvelle loi de l’éducation, est-ce  l’idée s’oriente vers la conservation  de la loi d’orientation en vigueur.
- est-ce que l’élève va continuer à être au cœur de l’action éducative ? comme le veut l’article 2 de la dite loi ?
- Allons- nous  vers le  maintien  de la structure actuelle : enseignement de base et enseignement secondaire ?
- allons-nous conserver «  le programme des programmes de 2002 et les domaines des apprentissages définis dans le chapitre VI  de la loi d’orientation de 2002, comme base et référence pour  élaborer les programme et le système d’évaluation ou allons nous vers la conception de nouveaux référentiels ?
  
Hédi Bouhouch & Mongi Akrout, inspecteurs généraux retraités
Tunis , Mai 2016


Articles précédents sur le même  thème 

Les axes de la future réforme de l’éducation aux yeux du nouveau ministrede l’éducation tunisien

http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/03/les-axes-de-la-future-reforme-de.html

Le plan stratégique sectoriel de l’éducation 2016-2020

http://bouhouchakrout.blogspot.com/2016/03/le-plan-strategique-sectoriel-de.html



[1]  l'expression "livre blanc" remonte au début du XXe siècle en Grande Bretagne. A l'époque, toutes les lois et les grands rapports britanniques étaient brochés avec des reliures épaisses de couleur bleue. Mais le format n'était adapté qu'aux ouvrages très épais. Les rapports plus fins étaient donc reliés avec une autre reliure, plus fine, de couleur blanche »[1]  , Les premiers livres blancs officiels ont été publiés dans les années 1920 en Grande Bretagne à propos du mandat britannique en Palestine. …connu sous le nom de "livre blanc de Churchill" …Aujourd'hui, les gouvernements britanniques ont conservé les deux expressions "livre blanc" et "livre vert" pour désigner des rapports officiels contenant des mesures et des objectifs à long terme.
 Aujourd'hui, on appelle "livre vert" un document de réflexion commandé par le gouvernement et qui contient toute une série de propositions, d'idées sur un sujet donné. L'objectif est de lancer le débat d'idées. Le livre blanc, plus compact que le livre vert et plus concret : un tri a été effectué par rapport au document précédent et des propositions concrètes ont été formulées
[2]  Voir son discours à l’ouverture des travaux du conseil supérieur de l’éducation le 26 juillet 1970 et le discours du ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Tijani Chelly en 1988 à l’occasion du démarrage de la réflexion lancée pour la préparation d’une nouvelle loi d’orientation pour remplacer la loi de 1958 .


[3] Voir à titre d’exemple les rapports préparés en 2009 par  l’inspecteur général de l’éducation Hédi Bouhouch quand il était chargé de mission auprès du Ministre Hatem Ben Salem dans le cadre de l’évaluation de l’école primaire :
-         L’image de l’école primaire aux yeux des statistiques scolaires - décembre 2009
-         Le système d’évaluation au premier cycle de l’enseignement de base ( 2009)
-          Les ressources humaines  de l’école primaire (personnel enseignant, de direction et d’encadrement pédagogique)
-         La vie scolaire au premier cycle de l’enseignement de base ( 2010)
Voir aussi le rapport général sur l’amélioration de la qualité de  l’enseignement de base( 2010) et les PV des travaux des commissions.
[4] Le rapport de synthèse sur le dialogue national autour de la réforme du système éducatif ( dialogue des régions) sept 2015 , rapport de la 1ère réunion de la commission sectorielle pour la préparation du plan stratégique pour la période 2016-2020 , octobre 2015. L’état du système éducatif : 1ère partie du plan stratégique 2016-2020 , octobre 2015
[5] Le rapport de synthèse, opt cité
[6]  Voir l’avant propos p.12
[7] Nous sommes surpris par la déclaration du secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire dans une conférence de presse organisée le vendredi 17 mai 2007 dans laquelle il disait «  ce que renferme le livre blanc préparé par le Ministère de l’éducation est  venu en marge du contexte de la réforme qui a fait l’objet d’un consensus. »
[8] On lit dans l’avant propos page 10 «  le projet de réforme a été présenté aux tunisiens et aux tunisiennes … afin d’obtenir un large consensus autour des décisions importantes relatives à la politique éducatives de la prochaine étape.
[9] Nous avons constater une importante évolution dans les attitudes, chez les décideurs y compris les ministres vis-à-vis des réformes éducatives précédentes, les nouvelles réformes ne sont plus en rupture avec le passé , au contraire on parle d’effet cumulatif , de capitalisation … nous ne pouvons qu’appuyer cette nouvelle approche et saluer cette évolution.
.

[10] Prenons à titre d’exemple le problème de l’échec scolaire en général (redoublement, décrochage, exclusion)  qui a accompagné le système éducatif , l’évaluation de 1967 avait déjà alerté les responsables sur la question , mais toutes les solutions avaient échoué , ni la création de la 7ème et la  8ème  à l’école primaire en 1977 , ni le programme des travaux manuels  , ni l’instauration de l’enseignement de base , ni l’approche par compétence , ni les pratiques de remédiation et de soutien , ni enfin le programme PEP ne sont arrivés à bout de ce fléau.  
[11]  Ahmed Ben Salah , alors ministre de l’éducation nationale disait dans un discours le 22 juillet 1968 «  cette réforme nécessite un effort collectif , général et profond , nous allons veiller à ce que cette refondation se fasse dans le cadre consultatif national  et général qui plébiscite tous les cadres responsables du pays »  voir Chûoûn attarbiya  wa attâlim, juillet - août 1968 , Secrétariat d’état des affaires culturelles et de l’information, non daté.p 48.
[12] Bousnina, Mongi. 1991. Développement scolaire et disparités régionales en Tunisie. Tunis : Publication de l'Université de Tunis I, 1991.
[13] On constate une correspondance totale entre le programme du livre blanc et le programme du plan quinquennal  pour l’éducation, ce qui nous semble assez étrange car il nous semble que  la réforme dépasse le cadre temporel d’un plan quinquennal, qui peut être  seulement une étape de la réforme. 

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