Avant
propos :
Depuis la révolution de 2011, l’opinion publique et l’élite se sont posé la question suivante :
qu’attend la révolution de l’école ? Et qu’attend cette dernière de la
révolution ?
Dans ce contexte de bouillonnement d’idées , nous nous
attendions à ce que le gouvernement nous présente un document fondateur qui fixe les grands
traits et les grandes orientations de la nouvelle politique en matière
d’éducation et de formation pour les années à venir sur la base des principes
arrêtés par la nouvelle constitution et de la deuxième république et se
référant aux choix philosophiques
relatifs à la vision nationale pour l’éducation, l’enseignement et la
formation et au type de l’homme tunisien qu’on souhaite former et préparer et
en tenant compte des orientations internationales dans le domaine de
l’éducation et de la formation.
La mise en place d’une nouvelle
politique éducative, comme ce fut le cas au début des années soixante dix avec
le premier Ministre Hédi Nouira[2] et à la fin des années 80
avec les Ministres Tijani Chelly , Mohamed Hédi Khélil et Mohamed Charfi au début des années 90 , dépend des résultats d’une évaluation globale du système en
place et tire sa légitimité de trois
sources complémentaires au moins , qui sont :
§ L’opinion publique au sens large du terme qui exprime des
jugements d’ordre général sur le degré sa satisfaction et la confiance qu’elle
a dans le système et sur la qualité de
son produit .
§ Les différentes composantes de la famille éducative (enseignants de tous les degrés, formateurs, agents de
direction et d’encadrement) qui sont habilitées à donner leurs avis sur les
programmes, les moyens pédagogiques, le temps
et les rythmes scolaires, les projets éducatifs et autres questions…
§ Les évaluations internes et externes qui se font sur des bases
scientifiques et qui se présentent sous la forme de recherches , d’études, de rapports ou
encore sous la forme de colloques et de conférences , ces évaluations portent
des jugements généraux sur le système[3] en fonction de ses
objectifs , ses programmes et ses moyens , et aussi en fonction des
orientations internationales dans le domaine de l’éducation dans un monde
globalisé et dominé par les nouvelles technologies de l’information.
Le Ministère de l’éducation a réalisé depuis 2011 un travail de
ce genre[4], et il estime « que
la phase de l’analyse de l’état des lieux a eu temps et les efforts qu’elle
mérite et qu’il est temps d’agir pour le changer »[5], c’est dans ce cadre qu’il
vient de publier « le livre blanc pour la réforme du système
éducatif ».
Vu l’importance de ce document, ( Pour consulter le livre , cliquer ICI ) le blog pédagogique a
voulu lui consacrer la note de cette semaine pour le présenter et le commenter
à ses lecteurs, cela va peut-être les
encourager à le consulter.
Première partie :
présentation du livre blanc
A la mi-mai 2016, le ministère de l’éducation a publié « le livre blanc : Projet de réforme du système
éducatif en Tunisie » , avec le
slogan suivant : « Pour une école tunisienne équitable, hautement
performante qui forme le citoyen et relève la patrie ».
Le projet se base sur 4 piliers pour l’école des prochaines décennies,
ces piliers sont l’équité, la qualité , la formation du citoyen, et la
promotion de la patrie, c’est une vision qui répond aux attentes et aux
conditions de l’étape historique et aide à surmonter les difficultés de l’état
actuel de l’institution scolaire nationale..
§
La
structure du document
La copie électronique que nous avons consultée est d’une bonne qualité graphique, elle
comporte 168 pages, un avant-propos de la plume du Ministre de l’éducation, une
table des matières , mais sans liste des tableaux et des graphiques.
Le livre est composé d’un
avant propos et d’une conclusion sous la
forme d’un résumé et de cinq grandes parties :
I.
Les
contextes de la réforme et ses
références : 40 pages de la page 14 à la page 54
II.
Les
défis et les enjeux: 32 pages de la page 55 à la page 87
III.
Les
orientations stratégiques de la réforme: 33 pages de la page 88 à la page 111
IV.
Les
programmes de la réforme et ses projets: 52 pages de la page 112 à la page 164
V.
L’estimation
du coût de la réforme du système
éducatif : 2 pages de la page 164 à la page 166.
Mais en réalité le livre est bâti en deux grandes parties[6] :
Une première partie consacrée au
contexte de la réforme et à ses références ainsi qu’aux défis et aux enjeux et
aux orientations stratégiques.
Et une deuxième partie pour présenter le programme de réformes et son
coût estimé.
§
Le
livre blanc tel qu’il parait à travers l’avant propos du Ministre
Pour le ministre,
le livre blanc est :
-
Le
couronnement d’une démarche qui a rompu avec l’improvisation, la précipitation,
le hasard. (P 7)
-
Le
fruit d’un dialogue, d’une large participation, d’une consultation ciblée et
d’une volonté d’associer toutes les parties qui ont un rapport avec l’éducation
(enseignants, élèves et parents et personnel d’encadrement) (p.7)
-
Représentation
des caractéristiques d’une école qui a fait l’objet d’un consensus au cours du
dialogue national[7]. (P
7)
-
Un
projet éducatif pour la Tunisie nouvelle. ( p 8)
-
Un
inventaire des informations et de données objectives et actualisées destinées
pour un public précis, pour l’aider à prendre une décision ou opter pour une
hypothèse ou une possibilité à propos d’une question précise.( p 10)
-
Des
propositions et des orientations appuyées par des documents et des
justificatifs (p 10).
En résumé le livre blanc est un document de travail dans lequel
le ministère de l’éducation expose le projet éducatif de la Tunisie après la
révolution, un projet qui est le fruit d’un consensus entre les parties qui
avaient participé au dialogue national sur la réforme du système éducatif selon
une démarche dite d’association et de consultation sur la base du dialogue.
Donc , ce que présente le livre n’est pas - d’après ses
concepteurs - un projet fini, mais il est plutôt une vision d’un projet de société
et de civilisation , qui voit dans l’école « une locomotive des
transformations scientifiques, technologiques, et économiques actuelles et
futures » (p 7) , ce projet est mis à la disposition de l’opinion
publique pour le discuter , l’amender et
l’enrichir « nous aspirons à une large interaction de la part de ceux qui
s’intéressent à la question de l’école ,
hommes politiques, membres de la société civile, membres de la communauté
scientifique et l’opinion publique, pour baliser la voie de l’avenir »
écrit le ministre[8] ( p.8)
et tout cela dans un cadre d’un courant de pensée qui conçoit toute
réforme comme « une action
cumulative , une construction et une évolution qui part des acquis de la pensée
réformiste et de ses expériences, et qui tire profit des difficultés et des
échecs des réformes précédentes[9] » (p9) , et le
ministre de conclure que son but ultime est de « réhabiliter
l’enseignement et l’éducation et leur redonner
de reprendre leur place dans la société » (p 10).
Commentaire
le livre blanc cible deux publics
différents et deux objectifs distincts :
- un public bien défini (parle-t-on
ici des politiques ou des experts techniciens) qui seront appelés à prendre les décisions
et à faire les choix parmi un certain nombre d’options proposées)
- l’ensemble des tunisiens et des
tunisiennes pour chercher à fédérer le
plus grand nombre d’entre eux autour
du projet
si le premier objectif s’inscrit pleinement dans la philosophie des
livres blancs, le deuxième nous semble peu réaliste, l’ensemble des tunisiens
va trouver beaucoup de difficultés à lire les 169 pages du document , il serait plus pratique de concevoir un
document plus concis de vulgarisation qui soit à la portée de monsieur tout
le monde.
|
1ère partie : Les contextes de la réforme et ses références
C’est une partie cadre très importante, structurée en 4 sous
parties qui s’enchainent et qui se rapportent à l’état actuel de l’école tunisienne,
aux impératifs de sa réforme, aux contextes
de la réforme, aux choix méthodologiques
qui ont facilité le diagnostic.
a)
L’état de l’école tunisienne actuelle et les motifs de la
réforme
C’est la partie qui fait
un diagnostic sur l’état de l’école tunisienne , et énumère des différents disfonctionnements du
système actuel, ( chute du niveau des acquis des élèves, aggravation de l’échec
scolaire, disparités entre les régions et entre les établissements, difficulté
d’insertion des diplômés de l’école, délinquance et violence , détérioration du
cadre de travail …)
Commentaire
l’historien de l’école tunisienne est frappé par la similitude
de ce diagnostic avec ceux réalisés
depuis à peu près 40 ans ( même si la
terminologie a un peu changé), depuis l’évaluation du système faite en 1967
par la commission nationale de l’enseignement [10].
Est le défaut réside dans les mesures elles mêmes ou dans le mode
d’application ou dans le suivi ? , en
passant par les rapports des
commissions permanentes instituées par le ministre Chedly Ayari au début des
années 70 et les résultats de la consultation nationale sur l’état de
l’enseignement et l’éducation en 1988 jusqu’au dernier diagnostic fait par les
commissions de réflexion mise en place par le Ministre Hatem Ben Salem. Toutes ces évaluations avaient diagnostiqué ces
mêmes défaillances avec quelques nuances , mais elles n’ont pas réussi à les
éradiquer, C’est pour dire qu’on en
présence de défaillances structurelles faciles à diagnostiquer mais difficile
à traiter
|
b)
Les contextes de la réforme
Le rapport insiste sur la nécessité d’inscrire le projet de la
future réforme dans le contexte mondial
marqué par la mondialisation, la révolution technologique, la compétitivité,
la capacité d’adaptation rapide, les standards internationaux et les différents
programmes mondiaux (Programme arabe pour l'amélioration de la qualité de
l'enseignement, l’éducation pour tous, le mouvement mondial de l’enseignement
pour tous, l’enseignement en premier …)
Simultanément
au contexte mondial, le rapport
accorde au contexte local toute
l’importance qu’il mérite (l’héritage cumulé de plusieurs années de réformes,
la place de l’école et des études dans la société tunisienne depuis longtemps, …) cet
héritage peut constituer une base pour la nouvelle réforme.
Commentaire
Ancré le système éducatif tunisien au contexte
international et aux systèmes éducatifs reconnus pour leurs performances
reste un objectif à long terme , on pourrait commencer par se familiariser
avec les normes internationaux pour l’élaboration des programmes et pour
l’évaluation avant de s’aligner
progressivement sur les standards du contexte mondial, le plus important pour
le moment est d’éviter d’isoler notre système et le laisser en marge des
progrès de l’éducation dans le monde, et ce en poursuivant la participation aux évaluations
internationales et en encourageant la
recherche pédagogique et les échanges avec les systèmes les plus performants.
Le
mérite de cette partie, c’est qu’elle valorise le grand héritage de l’école
tunisienne, prenant le contre pied des prises de positions populistes qui ont
foisonné depuis quelques années qui ne parlent que de désert scolaire et de
succession d’échec des politiques scolaires ; il ya un retour à
la raison et une reconnaissance de l’œuvre des « militants de l’éducation
et e l’enseignement depuis la dix neuvième siècle » et parle de «
d’une vision qui reconnait les nombreux
acquis du système éducatif actuel qu’on pourrait capitaliser … »
pour profiter des expériences et des réformes successives sans dénigrement ni
sacralisation ; nous estimons que cette une bonne approche et une gage
de réussite.
|
c)
Les choix méthodologiques
Cette sous partie explique et justifie la méthodologie suivie
par les promoteurs de la réforme , il s’agit - d’après eux - d’une approche
participative et partenariale qui
cherche à impliquer le plus grand nombre de parties et de personnes en lançant
un dialogue national parrainer par le
ministère de l’éducation , l’Union générale des travailleurs tunisiens et l’institut
arabe des droit de l’homme et l’organisation de centaines de réunions avec les
élèves et d’autres avec le corps enseignant , le corps administratif et le corps de
l’inspection pédagogique
commentaire
C’est une méthode qui a théoriquement beaucoup de mérite mais elle a soulevé
beaucoup de critiques et de réserves de la part des parties qui se sont
senties exclues ou pas suffisamment impliqués
D’autre part il nous semble qu’il y a un excès
d’autosatisfaction quant à la méthodologie appliquée, on lit à la page 36 ce
ci « c’est pour la première fois ( !!) dans l’histoire des
réformes éducatives qu’a connue l’école tunisienne, une méthodologie qui part
de la base grâce à laquelle on a
écouté avec attention ( !!) tous
les avis, toutes les propositions et toutes les évaluations dans leurs différences,
leurs diversités et leurs oppositions parfois »[11]
Enfin, les témoignages que nous avons recueillis, chez
certains participants et chez certains animateurs de ces rencontres laissent
planer des doutes quant à la qualité des débats, « les participants se sont trompés de
lieu et de sujet » ironisait l’un des animateurs en résumant son
expérience.
|
d)
Les références de la réforme
Le rapport cite les références de la future réforme dans l’ordre
d’importance :la principale est la
constitution tunisienne qui a réservé 5
articles à la question de l’enseignement et de l’éducation, viennent ensuite les nombreuses conventions et
rapports internationaux et régionaux relatifs à l’éducation, du plus ancien qui
remonte à 1948 (déclaration universelle des droits de l’homme) au plus récent
qui date de 2015 (déclaration du Forum mondial sur l’éducation 2015 19-22
mai 2015, Incheon, République de Corée : Assurer une éducation équitable,
inclusive et de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous,
d’ici à 2030. Transformer les vies grâce à l'éducation : l’éducation à
l’horizon 2030).
La troisième référence
est constituée par les divers écrits sur l’école et l’éducation en Tunisie
(rapports officiels, études, recherches académiques et rapports pédagogiques)
2ème
partie : Les défis et les enjeux
Le livre blanc a choisi de résumer les différents problèmes de
l’éducation dans les 4 grands défis suivants :
1.
Le premier défi c’est d’assurer l’équité et l’égalité des
chances
Le premier défi de la nouvelle réforme est celui des écarts entre les régions, entre les établissements et
entre les individus (enfants porteurs d’handicaps), écarts nourris par
des défaillances au niveau:
§ de l’apprentissage et de l’encadrement préscolaire dans
plusieurs régions (le taux d’enfants inscrits en 1ère année ayant suivi une préparation préscolaire varie du simple au double entre
les régions (de 44 à 98 %).
§ au niveau de la politique de formation initiale des enseignants,
de leur recrutement, de leur formation continue et de la gestion de leur
carrière.
§ de la politique envers
les enfants aux besoins spécifiques (au niveau de l’infrastructure, du
personnel spécialisé…)
§ de l’environnement matériel du travail de l’enseignant dans un
grand nombre d’établissements qui se dégrade de jour en jour.
§ du rendement dans plusieurs écoles qui chute dangereusement
surtout dans les écoles isolées situées en milieu rural.
§ L’exclusion d’une frange de la société causée par l’élévation du coût des études (bien que l’enseignement soit gratuit) , par
le jeu des cours particuliers et de
l’étude qui sont devenus quasi
obligatoires.
Commentaire :
Ce premier défi remonte à la fin des années 60,il a été
signalé par la commission nationale de l’enseignement en 1967 et les mesures
prises pour l’endiguer fut sans résultat, au contraire la situation a empiré si
bien que le professeur Mongi Bousnisna[12] lui a consacré sa thèse
de géographie où il a décortiqué la
question et analyser ses causes, une autre étude plus récente ( 2004 )
réalisée par le ministère s’est penchée sur les disparités des résultats au
baccalauréat au cours des années 2000 - 2005 , là aussi nous nous
trouvons face à un problème aussi vieux que l’école moderne en Tunisie,
puisque déjà à l’époque du protectorat les régions côtières enregistraient les meilleurs résultats scolaires que le reste des régions.
Nous pensons que le système a échoué dans toutes ses
tentatives pour réduire les écarts (comme le Programme des écoles
prioritaires, le projet de l’école, le slogan « une école où chacun à une
chance », nous insistons sur ce point pour dire, pourquoi poursuit-on
des programmes qui ont montré leurs limites, avant de détecter les raisons de
ce état de fait ?
|
2.
Le deuxième défi est d’améliorer la qualité de l’enseignement et des acquis des
élèves
C’est un défi qui n’a cessé d’être un
souci pour les responsables de l’école tunisienne depuis la fin des années
soixante, or tous les indicateurs semblent indiquer une évolution dans le sens
opposé
Commentaire :
ce paragraphe soulève quelques remarques, puisqu’il avance des
affirmations qui nous semblent hâtives et non fondées et qui reproduisent des
idées de M° tout le monde, comme par exemple :
-
L’explication
de l’échec d’un grand nombre d’étudiants par la modestie de leurs acquis, et
passer sous silence la question de l’orientation imposée et non désirée qui
démotive l’étudiant, ou la question de la qualité de l’encadrement, les
contenus de la formation et de sa durée…
-
L’explication
du chômage des diplômés par la qualité des diplôme ne tient pas la route,
l’explication est à chercher ailleurs, elle est peut être dans l’incapacité
de l’économie national en récession de
créer des emplois en nombre suffisant.
-
Enfin,
partir des résultats des bacheliers des dernières sessions pour en tirer une
preuve de la baisse du niveau est un peu risqué, car on
ne dispose pas de données relatives aux années soixante ou au années 70 pour
pouvoir comparer et tirer des conclusions à propos de la baisse ou non du
niveau des élèves..
|
3.
Le troisième défi et non le moindre c’est d’assurer l’intégration de
l’école dans l’économie et la société ; laquelle intégration est actuellement - d’après le
rapport - est absente, la preuve c’est le grand nombre de diplômés chômeurs (prédominance
de l’enseignement centré sur les savoir au dépens des compétences et des
habilités, dévalorisation de la formation professionnelle…)
Commentaire
Ce défi est aussi vieux que l’école tunisienne dès les
premières réformes , la création de l’école militaire au XIX siècle
s’inscrivait dans l’ optique de
fournir au pays les cadres il a besoin,
à l’époque du protectorat , les responsables voulaient « un enseignement
au service de l’économie coloniale, la première réforme a conçu l’enseignement moyen et l’enseignement
secondaire court dans la même optique ,enfin
le lancement de l’approche par compétence n’avait pour but que de
faciliter l’intégration des diplômés dans le tissu économique ; allons
vers la solution du problème avec la nouvelle réforme ?
|
4.
Le quatrième défi est en rapport avec la
gouvernance
Le livre blanc signale un déficit de gouvernance du
système éducatif en insistant sur deux aspects :
Le premier est un paradoxe : c’est l’augmentation
vertigineuse des dépenses qui ne se
traduit pas par une amélioration du rendement du système.
Le deuxième est
l’organisation macrocéphale du système qui se traduit par la
centralisation excessive et une marginalisation de l’administration régionale .
La réforme se doit - d’après le livre blanc - de s’attaquer à ces deux aspects en engageant
d’une part une révision systématique du mode de gestion des moyens financiers en
instituant la gestion « participative » , la transparence et en
mettant en pratique les principes de l’accès aux documents et de
l’accountability, et d’autre part en procédant à une réorganisation
fonctionnelle de l’administration
centrale et régionale.
Commentaire :
cette partie part d’un diagnostic juste mais ne
donne qu’une partie de l’explication qui s’inscrit dans la ligne générale du
livre , nous pensons que l’explosion des dépenses ne relève pas uniquement d’une mauvaise gestion ( même
si elle peut exister) , elle est due
aussi à des facteurs objectifs comme la flambée des prix , l’acquisition de
nouveaux équipements et l’augmentation des salaires,( qui engloutissent 93%
du budget du ministère en 2016 d’après le rapport lui-même , voir p . 90 ) et
puis le rapport fait un raccourci entre les dépenses et le rendement de
l’école , celle-ci n’obéit pas aux règles de gestion appliquées dans le
domaine économique où une augmentation des dépenses peut se traduire par une
amélioration du rendement à moyen et court terme , dans le secteur de l’éducation
le résultat ne peut être qu’à long terme, et pour reprendre les termes du
livre blanc lui même , comment peut-on parle de « priorité
nationale » et comment peut-on « améliorer la situation en consacrant moins de 3% au développement
de l’école » voir la page 90.
|
Troisième partie : les orientations stratégiques
de la réforme
Cette troisième partie est subdivisée en trois
sous-parties : la première présente la vision et les principes généraux, la 2ème
décrit la mission de l’école et la 3ème est consacrée au profil
de l’élève à la sortie de l’école
1.
La vision et les principes
Le livre blanc a fixé huit principes généraux,
l’éducation : une priorité nationale
à la charge de l’état - l’enseignement public est gratuit y compris
l’enseignement préscolaire - l’obligation de l’enseignement jusqu’à l’âge de 16
ans - un enseignement de grande qualité
unifié qui tient compte des différences individuelles - l’éducation au service du développement
durable - une école qui respecte la dignité de l’élève - la neutralité de l’école.
2.
La mission de l’école
Le livre blanc a défini 12 fonctions d’ordre général qu’on peut résumer ainsi : l’école doit
respecter les droits de l’enfant dans
leur globalité, offrir les mêmes chances à tous les apprenants, elle se doit de
les préparer à la vie et au travail et assurer leur développement global, elle doit assurer l’éducation aux droits de l’homme
et aux valeurs de la citoyenneté, individualiser l’apprentissage selon les
besoins et les spécificités individuelles, développer le sentiment
d’appartenance et le savoir vivre ensemble dans l’environnement scolaire, offrir
les services de soutien ( transport, cantine,..), s’ouvrir sur son
environnement et préparer les ressources humaines nécessaires qualifiées et
compétents.
La nouvelle réforme conçoit une nouvelle école avec « un espace nouveau , de nouvelles
ressources humaines, de nouveaux contenus et de nouvelles méthodes pédagogiques
et de nouveaux moyens de gestion » pour assurer « un enseignement de
haute qualité qui tient compte des spécificités et des besoins individuels…. Et
le livre blanc de conclure que
« cela est possible et à la portée »
si l’on remplit les 5 conditions
suivantes : de grands professionnels de l’éducation, centrer les
apprentissage sur le développement de la personnalité, faire de la culture des
droits de l’homme une valeur commune et partagée, créer un climat scolaire sain,
développer la vie scolaire.
3.
Le profil de l’élève à la sortie de l’école
Le livre blanc attend de la nouvelle école qu’il
préconise qu’elle forme un élève :
-
Ancré dans ses racines arabo-musulmanes et ouvert aux
valeurs universelles.
-
Citoyen libre imbu des valeurs et des principes de la constitution
tunisienne.
-
Entreprenant, créateur .
-
Avec une personnalité équilibrée.
-
Maitrisant les compétences du XXIème siècle (
auto-apprentissage, communiquer , compétences professionnelles…).
-
Communique positivement avec son environnement.
commentaire
cette partie reprend en grande partie la littérature
de la réforme de 2002 et la loi de 2002 au niveau de la mission de
l’école et du profil de l’élève en
changeant les mots et l’ordre si l’on
excepte deux points la gratuité de l’enseignement préscolaire et la
neutralité de l’école
d’autre part,
il nous semble que l’école voulue est une école de « la cité idéale » de Platon qui
va former l’homme parfait , mais pour cela , le livre blanc propose de remplacer
les bâtiments actuels , de remplacer le personnel par un nouvelle équipe de
professionnels , de changer de méthodes pédagogique et de moyens , est ce
possible et à la portée comme l’affirme le livre blanc, il nous semble cela
relève de l’utopie .
|
4ème
partie : Les programmes de la
réforme et ses projets
Cette avant dernière partie du livre présente les programmes et
les projets de la réforme, il s’agit d’une
transcription des visions et des conceptions développées dans les parties
précédentes du livre en « actions
réalisables et prêtes à être exécuter », conçues en symbiose avec les
programmes déjà présentés dans le plan
stratégique pour l’éducation ( 2016-2020)[13].
Cette 4ème partie est présentée sous la forme de tables et de
tableaux qui présentent des objectifs stratégiques ( 9 OS , voir tableau
ci-dessous) qui sont déclinés en
objectifs généraux, lesquels sont subdivisés en objectifs spécifiques ou
opérationnels , les tableaux de spécifications des objectifs sont suivis par
des tables qui énumèrent les mesures prévues pour réaliser chacun de ces
objectifs avec les délais de réalisation (sans cependant spécification de la
partie responsable de l’exécution et du suivi).
Pour simplifier la présentation, nous avons opté pour un tableau
qui va nous aider à dégager l’importance de chacun des neufs objectifs
stratégiques ( OS) de la prochaine réforme.
1.
Table des objectifs stratégiques
les objectifs stratégiques
|
Nombre d’objectifs généraux
|
Nombre d’objectifs spécifiques
|
Nombre
de mesures
|
1-
Réaliser
le principe de l’équité et de l’égalité des chances
|
3
|
14
|
38
|
2-
Révision
de la carte scolaire
|
2
|
6
|
18
|
3-
Développer
les compétences des ressources humaines
|
2
|
9
|
28
|
4-
Développer
les acquis des élèves et la qualité de leurs apprentissages
|
3
|
17
|
54
|
5-
Développer
la vie scolaire
|
4
|
12
|
34
|
6-
Restructurer
le deuxième cycle de l’enseignement de base et l’enseignement secondaire
|
2
|
7
|
18
|
7-
Contrer
l’échec et l’abandon scolaire
|
3
|
6
|
29
|
8-
Développer
les TIC dans l’enseignement et l’apprentissage
|
2
|
9
|
56
|
9-
La
gouvernance
|
4
|
20
|
88
|
TOTAL
|
25
|
100
|
363
|
La
lecture du tableau précédent nous aide à cerner à les caractéristiques de la prochaine réforme, c’est ainsi que :
§ La listes des OS nous dévoile les questions qui vont constituées les
principaux axes de la nouvelle réforme ; certains d’entre eux se rapportent aux principes comme les objectifs relatifs à l’équité (l’égalité
des chances, la lutte contre l’échec, la qualité des apprentissages et la gouvernance) d’autres
sont d’ordre technique et méthodologique comme les objectifs relatifs à la carte
scolaire et la mise à niveau des ressources humaines et les nouvelles
technologies , un troisième groupe est d’ordre organisationnel comme la vie
scolaire et la structure de l’enseignement
.
§ la vie scolaire et de l’équité viennent
en tête des questions que la réforme tient à traiter par le nombre d’objectifs
généraux qui leur sont réservés.
§ Que les axes de la gouvernance, du
développement des acquis des élèves et
l’amélioration de la qualité de leurs apprentissages et la réalisation
du principe de l’équité sont les questions qui polarisent le plus grand nombre
d’objectifs spécifiques (respectivement 20, 17, 14 objectifs Spécifiques), ce qui traduit
l’importance de leur place dans la prochaine réforme scolaire.
En croisant les données précédentes , on peut conclure
que les axes de la gouvernance, l’équité ,la vie scolaire, et les acquis des
élèves sont les quatre principaux chantiers de la prochaine réforme du point de
vue statistique, et il nous semble qu’il s’agit des grandes priorités de la
réforme.
Commentaire
le livre blanc a cherché à tout
couvrir par les objectifs stratégiques qu’il s’est fixé pour la réforme et à englober tous les
domaines ( pédagogie, organisation, administration , finance ), ce qui est
une bonne chose au moins sur le plan méthodologique et théorique mais l’énormité de la tâche va laisser les
responsables de la réforme devant un défi de planning surtout que la première année du plan
quinquennal touche à sa fin et de
financement.
|
2.
Les mesures qui vont permettre de réaliser les objectifs de la réforme
Le livre blanc a arrêté 363 mesures ou
procédures pour réaliser les objectifs de la réforme, les questions de la
gouvernance , des TIC , des acquis des élèves et de la qualité des
apprentissages polarisent le gros des mesures (respectivement 88 , 56 et 54 mesures), en passant en revue la liste des
mesures , nous pouvons tirer les enseignements
suivants :
a.On constate l’existence de nouvelles
mesures très importantes qui concernent les apprenants comme :
§ La mesure qui concerne l’enseignement
préscolaire qui sera obligatoire et gratuit, cette mesure sera accompagnée
par d’autres mesures (préparation d’un programme unifié, et la mise en place d’un système de suivi et la confection de matériel didactique
adapté…) , cette mesure entre dans le cadre de la lutte contre l’inégalité des
chances et l’échec scolaire précoce lit
on dans le livre blanc.
§ L’amélioration de système d’évaluation
des apprentissages par :
-
Le rétablissement de l’examen national obligatoire pour tous les élèves à la
fin de la neuvième année de base avec deux fonctions la certification et
l’orientation.
-
L’institution d’évaluations nationales non
certificatives ( à but diagnostic et formatif) à la fin de la 4ème
année et à la fin de la 8ème année de l’enseignement de base et des
évaluations nationales selon les normes internationales dans les apprentissages
stratégiques ( entendre les matières de base) et en technologie.
-
L’institution d’un nouveau système d’évaluation ( p
133), avec une évaluation diagnostic au début de l’année et le développement des pratiques des autres types
d’évaluation en cours et enfin d’apprentissage ( évaluation formative et évaluation sommative et
évaluation certificative)
Commentaire
§ le rétablissement de l’évaluation obligatoire à la fin de l’enseignement de base à but certificatif et d’orientation est une bonne mesure, le système a beaucoup
souffert suite à sa suppression en 2001.
§ Au sujet des autres évaluations
nationales non certificatives, en 4ème et en 8ème il s’agit en fait
d’une reprise d’une décision qui remonte à l’année 2002 ( art 60 de la loi
d’orientation de l’éducation et l’enseignement secondaire de 2002) , il est
vrai qu’un grand nombre de pays programment ce type d’évaluation au niveau de
la 4ème année de l’enseignement de base ( année qui se situe à
mi-parcours ) , alors que d’autres
pays place cette évaluation en
8ème , mais ces pays n’ont pas une évaluation certificative
obligatoire en 9ème , or
comme la réforme a prévu cette évaluation, il serait plus
pertinent de déplacer l’évaluation non certificative en 7ème ou
même en 6ème dans le cas où
l’idée de rétablir l’examen de sixième n’est plus à l’ordre du jour.
|
b.
De nouvelles mesures très importantes qui intéressent l’institution,
le cadre de direction et le cadre enseignant, comme
§ La préparation d’un référentiel national
pour le statut des institutions scolaires.
§ La révision du régime disciplinaire
scolaire.
§ La mise en place d’un plan pour le
développement de l’école numérique.
§ La conception d’un référentiel
professionnel pour les directeurs des établissements qui doit prévoir une formation avant l’entrée en exercice.
§ La mise
en place d’une formation professionnalisante pour tous les enseignants
avant l’entrée en fonction et lier la promotion des enseignants à la formation
continue et celle du cadre administratif à la production de
recherche .
Commentaire :
Il semble que le livre
blanc a opté ici pour la même démarche
de la globalité qui veut tout intégrer qu’il a suivie dans le choix des OS,
il en résulta une reprise de mesures déjà programmées - mais jamais mises en application- dans les plans
précédents , comme celui de l’école de
Demain de 2002, ou l’ ancienne loi
d’orientation de 2002, ou le décret relatif à la vie scolaire de
2004 et bien d’autres documents (
référentiel professionnel des
directeurs des établissements …), nous espérons que la prochaine réforme réussisse
à faire ce que les réformes précédentes n’ont pu le faire, ce qui ne
manquerait pas de changer dans le bon sens le climat scolaire et le rendement
du système.
|
5ème partie : Le coût estimatif de la réforme
La dernière partie
du livre blanc a traité du coût estimatif de la réforme, la lecture des chiffres
avancés nous amène à tirer deux conclusions :
La première indique que deux domaines vont à eux seuls engloutir presque 40% du
budget : les TIC (23 .14 %) et
la restructuration du deuxième cycle de l’enseignement de base
et de l’enseignement secondaire (15.83
%).
La deuxième concerne le déficit attendu et l’incapacité des
ressources de l’état à répondre aux besoins de la future réforme , le
livre blanc propose de s’associer avec le secteur privé et de s’ouvrir aux
associations et aux organisations nationales pour mobiliser les fonds
nécessaires.
En guise de conclusion :
remarques , recommandations et questionnements
Tels sont les principaux
chapitres du livre blanc, nous terminons cette présentation par quelques remarques qui touchent essentiellement la forme et quelques
recommandations.
Les remarques :
§ Le texte souffre d’une
certaine longueur, peut être à cause de la complexité des questions et de ses
nombreuses ramifications qui ont
entrainé une espèce de redondance et de reprises qu’on aurait pu éviter pour
alléger le texte final et facilité sa lecture.
§ Par contre le livre a ignoré certaines questions qui
divisent, c’est peut être parce qu’il a cherché à ménager plusieurs parties à la
fois et satisfaire tout le monde.
§ Quelques conclusions nous ont
semblé hâtives et parfois superficielles
ce qui a nui à
la qualité de l’analyse parfois ,
comme la tendance à reprendre des idées véhiculées
par les politiques et par les médias.
On a relevé quelques imprécisions au
niveau de certains graphiques : comme le graphique de la page 16 :( distribution des chômeurs selon le niveau d’étude) , les
données devraient être exprimées en % , et quand on fait la somme nous
constatons qu’il est supérieur à 100% ou le Graphique de la page 60 : (taux des nouveaux élèves inscrits qui ont suivi le préscolaire ) : même
remarque précédente , ou encore le graphique des pages 84 et 86, l’axe devrait être de gauche à droite et non le contraire
§ Enfin, on constate que les
concepteurs du document ont oublié d’ajouter la table des tableaux statistiques
et celle des graphiques.
Ces quelques remarques ne
diminuent en rien de la valeur du document et de la richesse des informations
qu’il contient et de la pertinence de
ses analyses.
Recommandations, suggestions
§ Penser à une version en
français et en anglais et à un condensé pour le grand public.
§ Organiser des rencontres pour
présenter le livre et débattre de son contenu
§ Inviter les dizaines
d’associations qui s’intéressent à l’école à donner leurs avis sur le contenu
§ Enfin, nous aurions souhaité
- pour l’histoire et la mémoire de l’éducation - que le livre cite les noms des
personnes qui l’ont rédigé (évitons les injustices du passé quand les noms des
dizaines compétences sont oubliés pour
que l’histoire ne garde que celui du Ministre)
Questionnements
Nous terminons cette
contribution par quelques
questionnements :
- le livre blanc n’a pas évoqué
la possibilité de la promulgation d’une nouvelle loi de l’éducation,
est-ce l’idée s’oriente vers la
conservation de la loi d’orientation en vigueur.
- est-ce que l’élève va
continuer à être au cœur de l’action éducative ? comme le veut l’article 2
de la dite loi ?
- Allons- nous vers le
maintien de la structure
actuelle : enseignement de base et enseignement secondaire ?
- allons-nous conserver
« le programme des programmes de 2002 et les domaines des apprentissages
définis dans le chapitre VI de la loi
d’orientation de 2002, comme base et référence pour élaborer les programme et le système
d’évaluation ou allons nous vers la conception de nouveaux référentiels ?
Hédi Bouhouch & Mongi
Akrout, inspecteurs généraux retraités
Tunis , Mai 2016
Articles précédents sur le même thème
Les axes de la future réforme de l’éducation aux yeux du nouveau ministrede l’éducation tunisien
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/03/les-axes-de-la-future-reforme-de.html
Le plan stratégique sectoriel de l’éducation 2016-2020
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2016/03/le-plan-strategique-sectoriel-de.html
[1] l'expression "livre blanc"
remonte au début du XXe siècle en Grande Bretagne. A l'époque, toutes les lois
et les grands rapports britanniques étaient brochés avec des reliures épaisses
de couleur bleue. Mais le format n'était adapté qu'aux ouvrages très épais. Les
rapports plus fins étaient donc reliés avec une autre reliure, plus fine, de
couleur blanche »[1] , Les premiers livres blancs officiels ont été
publiés dans les années 1920 en Grande Bretagne à propos du mandat britannique
en Palestine. …connu sous le nom de "livre blanc de Churchill" …Aujourd'hui,
les gouvernements britanniques ont conservé les deux expressions "livre
blanc" et "livre vert" pour désigner des rapports officiels
contenant des mesures et des objectifs à long terme.
Aujourd'hui, on appelle "livre vert"
un document de réflexion commandé par le gouvernement et qui contient toute une
série de propositions, d'idées sur un sujet donné. L'objectif est de lancer le
débat d'idées. Le livre blanc, plus compact que le livre vert et plus
concret : un tri a été effectué par rapport au document précédent et des
propositions concrètes ont été formulées
[2] Voir son discours à l’ouverture des travaux
du conseil supérieur de l’éducation le 26 juillet 1970 et le discours du
ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche
scientifique Tijani Chelly en 1988 à l’occasion du démarrage de la réflexion
lancée pour la préparation d’une nouvelle loi d’orientation pour remplacer la
loi de 1958 .
[3] Voir à titre d’exemple
les rapports préparés en 2009 par
l’inspecteur général de l’éducation Hédi Bouhouch quand il était chargé
de mission auprès du Ministre Hatem Ben Salem dans le cadre de l’évaluation de
l’école primaire :
-
L’image de l’école primaire aux yeux des
statistiques scolaires - décembre 2009
-
Le système d’évaluation au premier cycle
de l’enseignement de base ( 2009)
-
Les ressources humaines de l’école primaire (personnel enseignant, de
direction et d’encadrement pédagogique)
-
La vie scolaire au premier cycle de
l’enseignement de base ( 2010)
Voir aussi le rapport
général sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement de base( 2010) et les PV des
travaux des commissions.
[4] Le rapport de synthèse
sur le dialogue national autour de la réforme du système éducatif ( dialogue
des régions) sept 2015 , rapport de la 1ère réunion de la
commission sectorielle pour la préparation du plan stratégique pour la période
2016-2020 , octobre 2015. L’état du système éducatif : 1ère
partie du plan stratégique 2016-2020 , octobre 2015
[5] Le rapport de
synthèse, opt cité
[7] Nous sommes surpris
par la déclaration du secrétaire général du syndicat de l’enseignement
secondaire dans une conférence de presse organisée le vendredi 17 mai 2007 dans
laquelle il disait « ce que renferme le livre blanc préparé par le
Ministère de l’éducation est venu en
marge du contexte de la réforme qui a fait l’objet d’un consensus. »
[8] On lit dans l’avant
propos page 10 « le projet de réforme a été présenté aux tunisiens et aux
tunisiennes … afin d’obtenir un large consensus autour des décisions
importantes relatives à la politique éducatives de la prochaine étape.
[9] Nous avons constater
une importante évolution dans les attitudes, chez les décideurs y compris les
ministres vis-à-vis des réformes éducatives précédentes, les nouvelles réformes
ne sont plus en rupture avec le passé , au contraire on parle d’effet cumulatif
, de capitalisation … nous ne pouvons qu’appuyer cette nouvelle approche et
saluer cette évolution.
.
[10] Prenons à titre
d’exemple le problème de l’échec scolaire en général (redoublement, décrochage,
exclusion) qui a accompagné le système
éducatif , l’évaluation de 1967 avait déjà alerté les responsables sur la
question , mais toutes les solutions avaient échoué , ni la création de la 7ème
et la 8ème à l’école primaire en 1977 , ni le
programme des travaux manuels , ni
l’instauration de l’enseignement de base , ni l’approche par compétence , ni
les pratiques de remédiation et de soutien , ni enfin le programme PEP ne sont
arrivés à bout de ce fléau.
[11] Ahmed Ben Salah , alors ministre de
l’éducation nationale disait dans un discours le 22 juillet 1968 « cette
réforme nécessite un effort collectif , général et profond , nous allons
veiller à ce que cette refondation se fasse dans le cadre consultatif
national et général qui plébiscite tous
les cadres responsables du pays »
voir Chûoûn attarbiya wa attâlim,
juillet - août 1968 , Secrétariat d’état des affaires culturelles et de
l’information, non daté.p 48.
[12] Bousnina, Mongi. 1991. Développement scolaire et disparités régionales en
Tunisie. Tunis : Publication de l'Université de Tunis I, 1991.
[13] On constate une
correspondance totale entre le programme du livre blanc et le programme du plan
quinquennal pour l’éducation, ce qui
nous semble assez étrange car il nous semble que la réforme dépasse le cadre temporel d’un
plan quinquennal, qui peut être
seulement une étape de la réforme.
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