Brève histoire des Kouttebs – partie 4 – les kouttebs au
temps de l'indépendance
Hédi Bouhouch |
L'article de cette semaine est consacré à l'évolution de cette institution depuis l'indépendance du pays
Le Koutteb a bien survécu à l'indépendance en s'adaptant au nouveau contexte. Après la décision de la généralisation et de la gratuité de l'enseignement primaire et de son unification depuis la loi de 1958, les Kouttebs se sont tournés vers le préscolaire et ils sont passés sous le contrôles des affaires religieuses pour accueillir les enfants des deux sexes de 4 et 5 ans. Le premier groupe reste au koutteb deux années et le deuxième une année avant de rejoindre l'école primaire publique ou privée selon le désir des parents.
En essayant de suivre l'évolution des Kouttebs depuis
1956, nous pouvons distinguer trois périodes : la période bourguibienne
(1956/1987), la période de Ben Ali (1987/2010) et la période actuelle depuis
2011.
Période
1955/1987 : le repli des Kouttebs
Cette
période a vu la mise en place du nouveau système éducatif avec la
généralisation, la gratuité et l'unification. Les écoles primaires se sont
répandues dans la plupart des régions du pays et les familles ont commencé à
envoyer leurs enfants dans des écoles publiques gratuites après la
nationalisation des écoles coraniques, qui ont permis d'accueillir une grande
partie des enfants.
Ainsi les kouttebs ont perdu leurs «clients»
habituels et beaucoup d'entre eux ont fermé leurs portes et d'autres se sont
reconvertis dans le préscolaire, où l'enfant passe un an ou deux avant de
rejoindre l'école publique dans laquelle il peut apprendre le Coran.
Le résultat
a été une baisse du nombre des kouttebs. En 1987, le nombre n'a pas dépassé
378, après avoir atteint, selon les estimations, entre 1500 et 2000 en 1953.
Période
1987/2011 : la reprise.
Après le
changement du 7 novembre 1987, et dans le cadre de la politique qui vise à
contrecarrer les mouvements islamiques, le nouveau pouvoir s'est occupé des
Kouttebs, il a encouragé l'ouverture de nouveaux Kouttebs et les a intégrés
dans le système de l'éducation préscolaire.
Ainsi
depuis la création du Secrétariat d'État aux affaires religieuses en 1991, qui
sera promu en ministère en 1994[1], il a été chargé de superviser les Kouttebs et d’en
assurer l'efficacité pédagogique. Il a été chargé aussi de veiller à la
formation des Moueddebs et au contrôle de leurs activités. Un service des
Kouttebs et de l'enseignement du Coran et des enseignants, a été créé au sein
du Ministère depuis 2002[2].
Les
autorités compétentes ont pris plusieurs mesures afin d'améliorer
l'enseignement des Kouttebs. Parmi ces mesures, nous pouvons citer :
- La révision des programmes qui associent désormais les matières traditionnelles
(apprentissage du Coran, des hadiths du Prophète, des rituels et des mœurs
islamiques) et de nouvelles matières comme l'écriture, le dessin, l'expression
orale et le chant. La plupart des matières enseignées aux enfants sont axées
sur des valeurs telles que la citoyenneté, la modération, la tolérance, la
moralité publique et la protection des animaux et de l'environnement.
- la fixation de l’âge d’admission des enfants au Koutteb à quatre et cinq ans qui correspondent
à l’âge d’admission aux cours
préscolaires qui préparent les enfants à
entrer à l’école primaire.
- L'adoption de la mixité : désormais les classes des Kouttebs sont mixtes tout comme dans les écoles primaires,
les collèges, les lycées et les universités. Au cours de l'année scolaire
2007/2008, le nombre de filles qui fréquentaient les Kouttebs a atteint le chiffre de 11138 sur un total de 25 194, soit près de la
moitié (47%) .
- L’équipement
des Kouttebs avec des équipements modernes, identiques à ce qu'on trouve
dans les écoles primaires, (tableaux noirs, chaises et tables …).
- La
fin du monopole masculin de la fonction de Moueddeb depuis 2002. Ainsi en 2009 les moueddibetes étaient
environ 400, soit plus du tiers (33,7%) des enseignants.
- Le relèvement du niveau des Moueddebs. Ils seront désormais détenteurs d'une maitrise en
sciences islamiques de l'Université de la Zaytouna. En plus, les nouveaux
Moueddebs ont reçu une formation spéciale en pédagogie, psychopédagogie,
psychologie de l'enfant, droits de l'enfance, santé de l'enfant.
Toutes ces
mesures ont changé l'image du Koutteb et ont augmenté leur attractivité. Le
rapport national sur l'évolution éducative pour la période 2004-2008 parle de
961 kouttebs qui accueillent 25194 filles
et garçons qui sont encadrés par 971 moueddebs et moueddibas dont 121 étaient
titulaires d'une maitrise en sciences islamiques. [3]
Tableau 1 – statisques
Nbre de Moueddebs |
Effectif |
Nbre de Kouttebs |
Année scolaire |
* |
* |
378 |
1986/1987 |
* |
20036 |
* |
2004/2005 |
971 |
25194 |
961 |
2006/2007 |
* |
31869 |
* |
2007/2008 |
1186 |
Plus de30000 |
1186 |
2008/2009 |
* données indisponibles.
Extrait du rapport national sur l'évolution
éducative 2004/2008 Ministère de
l'éducation "Les Kouttebs avaient un rôle non négligeable
dans le développement l'éducation préscolaire. En effet la réforme qui a
touché ce secteur a permis au réseau des Kouttebs de passer de 378 unités en
1987 à 961 unités actuellement, ce qui nous donne un taux de couverture de
63.5%, gérés par 971 Moueddebs dont 121 sont détenteurs d'une maitrise en
sciences islamiques et 60 ont un niveau universitaire. Ces institutions
accueillent 25194 enfants dont 11138 filles. Et dans le cadre de la concrétisation du programme
présidentiel qui vise la généralisation totale de l'année préparatoire à la fin de 2009, un programme est prévu
pour continuer à soutenir les Kouttebs
et contribuer à leur évolution afin de leur permettre de remplir leur mission
éducative et asseoir les valeurs de la religion chez la jeunesse. Ce
programme prévoit d'atteindre le nombre de 1000 Kouttebs à la fin de 2009 ce
qui devrait améliorer le taux de couverture des enfants par les Kouttebs en
passant de 7.5% en 2006 à 9.5% en 2011. Dans le cadre d'une attention accrue à ce secteur,
on veille à préparer une carte nationale des Kouttebs en coopération avec les
gouverneurs, afin de fixer les besoins dans ce secteur et de continuer à
former les Moueddebs parmi les détenteurs de la maitrise en sciences et en
pensée islamique. Dans le cadre
de la généralisation de l'année préparatoire, on va appliquer dans les
kouttebs les programmes préparés par le ministère de l'Éducation et de la
Formation pour les enfants de cinq ans, tout en préservant la spécificité des
Kouttebs dans l'apprentissage du Coran. |
Depuis 2011
: Prolifération anarchique des Kouttebs et tentatives de contrôler le phénomène.
Après la
révolution et le retour des mouvements islamiques et la victoire du mouvement
Ennahda aux
élections de l'assemblée constituante et la formation du gouvernement dirigé
par Hammadi Jbali puis Ali Laraiedh,
tout cela a pavé la voie pour la prolifération des associations à orientation islamique qui ont ouvert des
Kouttebs et des écoles coraniques pour attirer le plus grand nombre d'enfants.
De son
côté, le ministère des affaires religieuses a continué à encadrer les Kouttebs
qui relèvent de ses compétences. En 2017 le ministère a organisé un colloque
ayant pour Thème «L'éducation préscolaire est une forteresse pour les jeunes
contre l'extrémisme» pour réfléchir au moyen de faire évoluer l'enseignement
dans le koutteb.
En 2018 (
22 juin) le ministre des affaires religieuses est intervenu devant la
commission des affaires de la femme, de la famille, de l'enfance, de la
jeunesse et des personnes âgées pour clarifier certains aspects liés à la
réalité et à l'avenir de l'éducation dans le koutteb, parmi les questions qu'il
a soulevées, le ministre avait tenu à préciser :
- que les
jardins d'enfants coraniques et les écoles coraniques apparus depuis 2011 ne
sont pas sous la tutelle de son ministère, mais ils relèvent d'associations qui
sont soumises à une autorisation de la présidence du gouvernement et sont
soumises au contrôle du ministère de
l'intérieur.
- qu'il n'y
a pas d'institutions appelées écoles coraniques sous la tutelle de son
ministère. L'appellation officielle est le koutteb. Le ministre a estimé que
les kouttebs visent à «immuniser les jeunes contre l'extrémisme et le
terrorisme». Pour ce faire, son ministère a arrêté un programme pour les
promouvoir qui comprend :
* la
préparation d'une loi pour réglementer le secteur qui garantirait les
conditions d'hygiène et de sécurité pour les enfants et le niveau académique
des moueddebs, et faire du koutteb un établissement public sous la tutelle de
l'état dont la responsabilité est de garantir une éducation pour tous les
enfants.
- Un
programme de généralisation de la couverture de toutes les régions du pays, et
dans ce contexte, le ministère a élaboré un plan de création de kouttebs.
Ainsi, l'obligation de prévoir un koutteb dans chaque nouveau projet de
construction d'une mosquée, et de recenser des anciens kouttebs délabrés pour
les restaurer et les réhabiliter afin qu'ils soient prêts à accueillir les enfants.
En marge
d'un colloque sur : «L'éducation préscolaire est une forteresse pour les
jeunes contre l'extrémisme», organisé par le ministère en septembre 2017,
le chef de service des kouttebs au ministère des affaires religieuses a annoncé:
- que le
ministère compte ouvrir 1500 nouveaux Kouttebs en 2019.
- Un
programme visant la modernisation du koutteb et l'amélioration des performances
des moueddebs et des moueddebets.
Il a rappelé qu'une commission, créée en 2012
composée de cadres du Ministère des affaires religieuses, d'inspecteurs de
l'enseignement primaire, de prédicateurs, de Moueddebs et d'imams, avait pour mission de faire un état des lieux et de proposer
des orientations pour développer le secteur, et cela en :
- établissant
une carte des kouttebs et en fournissant des données statistiques.
- revoyant
les programmes des kouttebs pour rester au diapason avec les approches les plus
récentes.
- proposant un projet
complet pour l'inspection des
Kouttebs.
- révisant
les critères pour accéder à la fonction de moueddeb afin relever le niveau
scientifique de ce corps.
Quelle est la situation des
kouttebs aujourd'hui ?
1- La coexistence d'un secteur organisé et d'un secteur
anarchique
* Le
secteur organisé : C'est le secteur supervisé par le Ministère des Affaires
Religieuses.
Selon le
site officiel du ministère, que nous avons visité le 1/2/2021, le pays compte
l1612 kouttebs sous la tutelle du M.A.R
fréquentés par 33 838 filles et garçons, employant 1532 moueddebs et
moueddebets. En comparant ces données avec les statistiques des années
précédentes dont nous disposons (voir le tableau ci-dessous), nous pouvons
tirer les conclusions suivantes :
- Le réseau
des kouttebs s'est renforcé de 342 nouveaux kouttebs depuis 2011, soit une
augmentation de 26,9%, et le nombre de moueddebs a augmenté de 363 nouveaux
cadres, soit une augmentation de 32%.
Mais les dernières données montrent une tendance vers la baisse estimée
à moins 342 Kouttebs et moins 186
enseignants entre l'année scolaire
2017/2018 et le dernier recensement fourni par les services du M.A.R. La baisse
a touché aussi la fréquentation qui est passée de plus de 47 000[4] en 2017 à 33 838 élèves selon le dernier recensement,
(moins 13162 élèves). Voir tableau ci-dessous.
augmentation |
Nb de
mouddebs (4) |
augmentation |
Nb de
Kouttebs |
Année |
|
1134 |
|
1270 |
2011 (1) |
101+ |
1235 |
101 |
1371 |
2012 (1) |
448+ |
1718 |
349 |
1720 |
2017/2018 (2) |
186- |
1532 |
-108 |
1612 |
2020 (3) |
363+ |
+342 |
Augmentation
2011- 2020 |
(1) Rapport national
sur l'éducation pour tous dans les horizons de 2015.
(2) Déclaration du Ministre ses affaires
religieuses devant la commission de la jeunesse…. le 22 juin 2018.
(3) Le site officiel du MAR - visité le 1/02/2021
(4) Remarque : Que le nombre de
Moueddebs soit inférieur au nombre de
Kouttebs cela nous a paru assez étrange.
Les données
statistiques fournies par le ministère des affaires religieuses montrent que le
réseau des kouttebs couvre tous les gouvernorats du pays, mais avec des écarts
manifestes. Cinq gouvernorats sur 24 (voir le tableau ci-dessous) regroupent
environ 40% des kouttebs. Il s'agit des gouvernorats de Tunis, Mednine et
Nabeul, et 5 gouvernorats monopolisent
près de la moitié des élèves (45%), ce sont les gouvernorats de Tunis,
de Sfax et de Monastir, tandis que dans les gouvernorats qui occupent les cinq
derniers rangs, on ne trouve que 8,3% des établissements et 6,1% des élèves,
soit moins que le seul gouvernorat de
Tunis. Il faut noter que tous les
gouvernorats qui occupent les premiers rangs sont situés sur les côtes
et les gouvernorats qui occupent
les derniers rangs sont situés dans la partie
intérieure du pays, comme Le Kef, Sidi Bouzid et Tozeur.
% |
Moueddebs |
Gouvernorat |
Rang |
% |
Nb Kouttebs |
Gouvernorat |
Rang |
10,9% |
3675 |
Tunis |
1 |
11,5% |
186 |
Tunis |
1 |
10,3% |
3488 |
Sfax |
2 |
7,4% |
119 |
Mednine |
2 |
7,8% |
2625 |
Monastir |
3 |
7,3% |
118 |
Nabeul |
3 |
8,3% |
2803 |
Sousse |
4 |
7,0% |
113 |
B.Arous |
4 |
8,1% |
2752 |
B.Arous |
5 |
6,6% |
106 |
Monastir |
5 |
45.4% |
15343 |
sous total |
39.8% |
639 |
Sous total |
||
% |
Moueddebs |
Gouvernorat |
Rang |
% |
Nb Kouttebs |
Gouvernorat |
Rang |
1,5% |
517 |
Sidi Bouzid |
20 |
2,1% |
34 |
Le Kef |
20 |
1,4% |
463 |
Zaghouan |
21 |
1,9% |
30 |
Béja |
21 |
1,3% |
446 |
Le Kef |
22 |
1,6% |
25 |
Kebelli |
22 |
1,1% |
387 |
Tozeur |
23 |
1,5% |
24 |
Tozeur |
23 |
0,8% |
281 |
Gabès |
24 |
1,2% |
20 |
Jendouba |
24 |
6.1% |
2094 |
Sous total |
8.3 % |
133 |
Sous total |
||
|
33838 |
Total général |
|
1612 |
Total général |
Le ministère a essayé d'organiser le secteur en :
- cherchant
à relever le niveau du cadre des Moueddebs en fixant des critères pour le
recrutement qui favorisent les diplômés de l'université zitounienne. Il semble
que le ministère a accompli des avancées notables dans cette voie, puisque
d'après le Ministre plus de la moitié des moueddebs en 2018 ont un niveau
universitaire (987 sur 1718, soit 57.5%).
- veillant
à ce que les locaux remplissent toutes les conditions d'hygiène et de sécurité
en exigeant des promoteurs de nouveaux kouttebs d'accompagner leur demande
d'ouverture des documents suivants : le plan du local, un certificat délivré
par les services de la sécurité civile, un certificat des services d'hygiène.
- obligeant les kouttebs à appliquer les programmes
officiels arrêtés par le ministère des affaires religieuses pour les enfants de
4 ans et les programmes des classes préparatoires du ministère de l'éducation
pour les élèves de cinq ans, tout en gardant leur spécificité c'est-à-dire l'enseignement du coran.
En plus de tout cela, le ministère a imposé le nombre
de groupe pour chaque moueddeb, le nombre d'enfants par groupe, les frais de
scolarité, l'obligation de disposer des moyens didactiques adéquats …
* Le secteur informel
Le secteur informel est
devenu florissant après 2011 profitant des conditions post révolutionnaires et
de la quasi absence de l'autorité et parfois de sa connivence. Si nous ne
disposons pas de statistiques officielles, les écoles coraniques et les
kouttebs lancés par les associations d'obédience islamique s'élèvent à
plusieurs centaines d'après la chambre nationales des jardins d'enfants.
Certains de ces
kouttebs et écoles coraniques refusent la mixité et imposent aux fillettes de
porter le voile et refusent d'appliquer les programmes officiels. Devant le
danger que ces pratiques pourraient représenter, plusieurs associations de la
société civile ont alerté les autorités publiques et l'opinion publique pour
les sensibiliser au danger. Elles affirment que ces établissements représentent
une grave atteinte à la sécurité de l'enfance et constituent un danger pour
l'état et ont demandé leur fermeture. En 1913, sous la pression de la société
civile, la ministre des femmes de l'époque avait pris des arrêtés de fermeture
d'un certain nombre de ces établissements qui n'ont pas été appliqués et les
établissements concernés ont poursuivi leurs activités en toute impunité. [5]
Tunisie : multiplication des écoles coraniques illégales
Les
écoles coraniques illégales se multiplient en Tunisie. Elles seraient
plusieurs centaines à proliférer, selon la chambre nationale des jardins
d’enfants relevant de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de
l’Artisanat (UTICA). Un constat alarmant pour l’Observatoire
« Ilaf » pour la protection des consommateurs et des contribuables
qui accuse le gouvernement de manquer à son devoir de protection à l’enfance.
Vendredi, lors d’une conférence de presse à Tunis, le président de l’ONG
tunisienne a déclaré avoir porté plainte contre la ministre en charge des
affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi, pour son
« inaction à limiter l’émergence de ces écoles ». Ces
établissements scolaires « menacent l'enfance tunisienne et contreviennent
aux dispositions des conventions internationales sur les droits de
l'enfant », a-t-il ajouté. Membre
du Congrès pour la république et alliée de centre-gauche du parti islamiste
Ennahda au pouvoir, Sihem Badi, a pris position sur le sujet en septembre
dernier, exigeant la fermeture de dix-huit écoles coraniques pour les moins
de six ans. Mais pour la plupart, ses avis de fermeture ordonnés sont restés
lettre morte. Gérés par des associations religieuses, ces établissements
imposent le voile et la non mixité aux enfants, dès l’âge de 4 ans. Si pour
l’heure, leurs financements restent occultes, les ONG et les partis
d’opposition soupçonnent toutefois les monarchies d’Arabie Saoudite d’en être
à l’origine afin de propager un islam rigoriste. https://www.elle.fr/Societe/News/Tunisie-multiplication-des-ecoles-coraniques-illegales-2313850 |
Conclusion
Le koutteb
est la plus vieille institution d'enseignement en Tunisie qui a survécu à
l'usure du temps, résistant à la concurrence de plusieurs autres lieux
d'enseignement apparus à l'époque coloniale. Depuis l'indépendance, si le
koutteb a perdu l'une de ses fonctions qui est celle de préparer les élèves
pour poursuivre leurs études à la grande Mosquée zaitouna et ses annexes, il a
su d'adapter et se transformer en s'orientant vers l'enseignement préscolaire
en plus de l'apprentissage du Coran aux enfants.
Aujourd'hui le Koutteb participe à côté des
écoles primaires publiques et privées dans la préparation des enfants dans le
cadre le l'année préparatoire qui est devenue depuis la réforme de 2002 une
composante de l'école de base (art 17), et selon les estimations du rapport de
l'éducation pour tous à l'horizon de 2014, la part des kouttabs serait de 12%
contre 57.2% pour le secteur public et 30% pour l'enseignement privé.
Quelques références
utilisées pour écrire ce billet
Ayachi,
M.( 2003) . Ecoles et sociétés en Tunisie 1930-1958 - Cahiers du CERES, série
histoire, n°11, Tunis 2003.
Sraïeb,
Noureddine.( 1967). Mutations et réformes de structures de l'enseignement
en Tunisie.p.47. aan.mmsh.univ-aix.fr › ... › AAN | Volumes › 1967
منير السويسي .
( 2010)المدارس
القرآنية في تونس خصوصية تونسية. منابر تنويرية- تونس
. مراجعة: منصف السليمي حقوق النشر: دويتشه فيله .2010
https://ar.qantara.de/content/lmdrs-lqrany-fy-twns-khswsy-twnsymnbr-tnwyry
عمار
بن حمودة ( فيفري 2019) الكتاتيب والمدارس
القرآنيّة في تونس؛ بين أحلام المقدّس والخوف من المدنّس
https://www.mominoun.com/articles
Fin
de la 4ème partie. Pour revenir à la 1er partie, cliquer ici , et
pour la 2ème partie, cliquer ici. , et pour la 3ème
partie, cliquer ici.
Mongi
Akrout & Abdessalam Bouzid, Inspecteurs généraux de l'éducation.
Tunis,
février 2023.
Pour accéder à la version AR,cliquer ICI
[1] Décret 598 du 22 mars 1994 relatif à l'organisation du Ministère des affaires religieuses
[2] Décret 1618 du 9 juillet 2002 relatif à l'organisation du
M.A.Religieuses - Art. 24. - La direction du Coran et des fêtes
religieuses est chargée notamment :
….,
- de superviser les "Kouttabs" et de
garantir l'efficacité escomptée de leurs activités,
…
A cet effet, la direction du Coran et des fêtes
religieuses comprend :
a - La sous-direction du Coran avec trois
services :
- le service des "Kouttabs" et de
l'enseignement coranique,
[3] المصدر التطور التربوي 2004/2008 - التقرير الوطني -وزارة التربية و
التكوين
[4] Ce chiffre a été avancé par le chef de
service des Kouttebs au mois de septembre 2017 en marge du colloque organisé
par le ministère.
[5] https://www.elle.fr/Societe/News/Tunisie-multiplication-des-ecoles-coraniques-illegales-2313850
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