Dans le cadre de notre dossier sur le concours
d’entrée en première année de l’enseignement secondaire (CEPES), nous réservons
la note de cette semaine pour présenter un rapport vieux de presque un quart de
siècle sur ce concours. Il s’agit d’une étude, élaborée par l’administration (la
sous direction de l’informatique) sur la demande du Ministre d’état, Ministre
de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mohamed
Sayeh).
L’objectif de ce rapport, comme l’indique
l’avant propos, était de « mettre à la disposition des pédagogues et
des décideurs des informations synthétisées faciles à exploiter et à
interpréter », tout en reconnaissant les limites du rapport en
signalant que « certains aspects n’ont pu être analysés avec précision
voir même délaissés ».
Le rapport est
constitué de :
§ D’une note de synthèse de 7 pages que nous
reproduisons presque fidèlement ci-dessous, avec quelques ajouts (sous titres et
notes de bas de page).
§ 18 graphiques (histogrammes) représentant la
distribution des moyennes générales et des notes obtenues par tous les candidats
et d’autres spécifiques aux candidats admis.
§ 23 tables statistiques (une par gouvernorat)
contenant les candidats et les admis par type d’enseignement et par genre.
§ 14 histogrammes représentant la distribution
des notes par matières de la session 1987 et la session 1986.
Toutes
ces données brutes constituent une mine
d’informations sur le CEPES dans sa version ancienne ; il nous permet
d’avoir une autre image du concours après celle présentée la semaine passée à
propos de l’Examen régional qui a pris la place du concours en 1996.
Nous
espérons que nos fidèles lecteurs trouvent du plaisir dans la lecture de ce rapport,
surtout que certains d’entre eux avaient peut-être été candidats, à cette date,
à ce concours.
Hédi
Bouhouch & Mongi Akrout
Tunis,
novembre 2014
Rapport préparé par la sous-direction de l’informatique
en juillet 1987 sur les résultats de la session de juin 1987.
I.
Analyse
des candidats
1 1.
Présentation
des candidats
Les candidats
inscrits au concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire en
Juin 1987 sont au nombre de 211638 répartis comme suit :
Type
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
|
Etatique
|
Long[1]
|
75971
|
60949
|
196920
|
Professionnel
|
45582
|
27833
|
73415
|
|
Total
|
121553
|
88782
|
210335
|
|
Privé
|
544
|
582
|
1131
|
|
Libre
|
111
|
61
|
172
|
|
Total
|
122208
|
89430
|
211638
|
Les écoles publiques
avec (99.4%) concentrent la majorité des candidats ; la part des candidats provenant
des écoles privées (0.5%) et les candidats libres sont très peu nombreux .
2.
Répartition
des candidats :
a.
La
répartition par type d’enseignement :
La répartition dans
les deux types d’enseignement est :
Pour les
étatiques : 60% des candidats dans l’enseignement long et 35% dans
l’enseignement professionnel.
Pour les
écoles privées : 76.6 % dans l’enseignement long et 23.4% dans
l’enseignement professionnel.
On remarque que,
parmi les candidats étatiques, 828 proviennent de la 7ème année[2],
c'est-à-dire qu’ils participent pour la troisième fois au concours ; parmi
eux sont dans l’enseignement long, ceci parait étrange, mais il peut être la
conséquence des inscriptions à l’enseignement primaire à l’âge de 4 ans.
b.
La
répartition par genre
Pour la répartition
des candidats par sexe, on note que 55.5% masculin et 44.5% féminin en
enseignement long contre 62%masculin et 38% féminin au professionnel. Cette
différence est due, d’une part, au fait que le taux de réussite des filles est
plus élevé que celui des garçons au professionnel, et d’autre part, au facteur
d’abandon qui est plus important chez les filles.
3.
L’âge
moyen des candidats
- 78 % des candidats
ont l’âge entre 13 et 15 ans
- 24% ont l’âge
normal de 12 ans
- 16 % ont l’âge de
16 ans et plus.
On remarque
que :
- 286 candidats ont
l’âge entre 10 et 11 ans
- 14 candidats ont
l’âge de 9 à 10 ans c'est-à-dire qu’ils étaient inscrit à un âge entre 3 et 4
ans.
II. Analyse des résultats
Admis
|
Type
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
%
|
Etatique
|
enseignement long
|
30928
|
25988
|
56916
|
41.56
|
Professionnel
|
14266
|
9632
|
23898
|
32.55
|
|
Total
|
45194
|
35618
|
80812
|
38.42
|
|
Ecoles privées
|
337
|
452
|
789
|
69.76
|
|
Candidats libres
|
23
|
15
|
38
|
22.09
|
|
Total
|
45554
|
36085
|
81639
|
38.57
|
a.
Taux
de réussite par type d’enseignement
-
Pour les candidats des écoles étatiques, le pourcentage de réussite à
l’enseignement long (41.56 %) est plus élevé qu’à l’enseignement professionnel
(32.55 %).
-
Pour les candidats des écoles privées, le pourcentage de réussite est beaucoup
plus élevée (69.76 %).
b.
Réussite
selon l’âge des candidats
Il
y a lieu de remarquer que le pourcentage de réussite s’améliore au fur et à
mesure que l’âge diminue (voir tableau qui suit).
Tableau
de répartition des taux de réussite sur les années de naissance
Année naissance
|
1970
|
1971
|
1972
|
1973
|
1974
|
1975
|
1976
|
1977
|
taux de réussite
|
17%
|
23%
|
32%
|
35%
|
39%
|
44%
|
59%
|
64%
|
c.
Les
écarts selon les écoles
50% des écoles primaires ont eu des taux de
réussite compris entre 25 et 50 % ; cependant certaines écoles ont obtenu
un taux faible ( 350 écoles ont eu un taux inférieur à 15% , d’autres ont eu un taux assez élevé ( 278
écoles ont eu un taux supérieur à 60%).
d.
La
moyenne du concours
D’après les la courbe de répartitions des
tranches de moyennes pour l’ensemble des candidats, il ya une forte
concentration entre 7 et 12 soit environ 60 %.
Pour les
admis, 50 % ont une moyenne inférieure à 11, pour les refusés, 60% ont une
moyenne supérieure à 7.
e.
Les
notes du concours
§
La rédaction
arabe : la courbe de répartition montre que la
plupart des notes sont concentrées autour de 11 puisque 60% sont comprises
entre 9 et 13, et seulement 10 % des notes sont inférieures à 7.Il faut noter
que 80% des admis ont eu la moyenne.
La
superposition des courbes relatives à l’année 86 et l’année 87 montre que le niveau
des élèves s’est amélioré puisqu’en 86 , 23% avaient des notes inférieures à 7.5,
contre 15% seulement en 87, et 51%ont eu la moyenne en 86 contre 63% en 87.
§
L’étude de
texte arabe : la courbe de répartition des
notes est moins aigue que pour la rédaction arabe, puisque 60% des candidats
sont répartis entre les notes 6 et 14 ; il faut noter que 80% des admis ont eu
la moyenne.
La
superposition des courbes relatives à l’année 86 et l’année 87 montre que c’est
le phénomène inverse qui se produit, c'est-à-dire que le niveau des élèves a
baissé de l’année 86 à 87.
§
La rédaction
française : la répartition des candidats est assez
significative sur toutes les notes, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de notes à forte
densité en candidats. Le niveau des notes est faible puisque 49% des notes sont
inférieures à 8.
Après
comparaison avec l’année 1986, on remarque que les notes se sont améliorées de 86
à 87 .Il ya moins de candidats à faibles notes, et plus de candidats à fortes
notes.
§
L’étude de
texte français : comme pour la rédaction française, la
répartition des candidats est assez significative sur toutes les notes.
Cependant le niveau des notes est élevé puisque 62% des notes sont supérieures
à 10.
Après comparaison avec l’année 86, les notes se
sont améliorées en 87.
§
La dictée
française : Elle présente les mêmes
caractéristiques que l’étude de texte français, avec un niveau plus élevé des
notes (75% des notes sont supérieures à 10.)
§
Le calcul :
la courbe de répartition montre qu’il y a deux concentrations de notes, une
première plage de 63% entre 0 et 3, et une deuxième plage de 10% entre 9 et 12.
Après
comparaison avec l’année 86, le nombre de candidats ayant obtenu la moyenne est
plus important soit 11% en 87 contre 6% en 86.
§
L’éveil
scientifique : la courbe de répartition montre qu’il y
a une concentration autour de 8.5 ; environ 50% des notes sont réparties
entre 6 et 11. Le niveau est assez faible, puisque 27% ont eu la moyenne.
Après
comparaison avec l’année 86, le niveau de l’éveil scientifique a beaucoup baissé
puisque 70% ont eu la moyenne en 86.
f.
Facteurs
de réussite
Après
examen des courbes de répartition des notes des admis, seulement on
constate que :
-
84% des admis ont la moyenne en rédaction arabe.
-
75 % des admis ont la moyenne en étude de texte arabe.
-
50 % des admis ont la moyenne en rédaction française.
-
94 % des admis ont la moyenne en étude de texte français
-
25 % seulement des admis ont la moyenne en calcul.
-
45 % des admis ont la moyenne en éveil scientifique.
Table :Taux des candidats ayant obtenu la moyenne
Table :Taux des candidats ayant obtenu la moyenne
calcul
|
éveil scientifique
|
rédaction FR
|
étude de texte AR
|
rédaction arabe
|
étude de texte FR
|
25%
|
45%
|
50%
|
75%
|
84%
|
94%
|
La
rédaction arabe, l’étude de texte arabe, l’étude de texte français et la dictée
constituent les facteurs les plus explicatifs de l’échec
Est-il utile de ressusciter le concours de la sixième?
[1] L’article
4 de la loi sur l’éducation de 1958 a crée deux voies dans le cycle
secondaire : l’enseignent secondaire moyen ( il deviendra en 1968 l’enseignement
professionnel) dont la durée est de 3 ans avec 3 sections ( générale,
commerciale et industrielle) sanctionné par de l’enseignement moyen et
l’enseignement secondaire long qui dure 6 ans avec trois options aussi( générale, économique et technique),
sanctionné par le baccalauréat pour la filière générale et par le brevet de
l’enseignement technique à la fin de la cinquième année et le brevet de
technicien à la fin de la sixième ou par le diplôme d’études commerciales 1° et
2ème degré.
[2] Une réforme du système éducatif des années 70 a créé des classes de 7 et de 8°
dans les écoles primaires le but de trouver une solution au problème des
défaillants et de réduire le redoublement massif au niveau de la 6° et de donner
à ces élèves une formation manuelle qui facilitera son intégration dans le
système économique. Les élèves inscrits en 7° année de l’école primaire
conservent le droit de passer le concours d’entrée en première année de
l’enseignement secondaire.
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