dimanche 9 novembre 2014

Rapport sur le concours d’entrée en première année d’enseignement secondaire ( session 1987)


Dans le cadre de notre dossier sur le concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire (CEPES), nous réservons la note de cette semaine pour présenter un rapport vieux de presque un quart de siècle sur ce concours. Il s’agit d’une étude, élaborée par l’administration (la sous direction de l’informatique) sur la demande du Ministre d’état, Ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mohamed Sayeh).


L’objectif de ce rapport, comme l’indique l’avant propos, était de « mettre à la disposition des pédagogues et des décideurs des informations synthétisées faciles à exploiter et à interpréter », tout en reconnaissant les limites du rapport en signalant que « certains aspects n’ont pu être analysés avec précision voir même délaissés ».
Le rapport est constitué de :
§     D’une note de synthèse de 7 pages que nous reproduisons presque fidèlement ci-dessous, avec quelques ajouts (sous titres et notes de bas de page).

§     18 graphiques (histogrammes) représentant la distribution des moyennes générales et des notes obtenues par tous les candidats et d’autres spécifiques aux candidats admis.  
§     23 tables statistiques (une par gouvernorat) contenant les candidats et les admis par type d’enseignement et par genre.
§     14 histogrammes représentant la distribution des notes par matières de la session 1987 et la session 1986.
Toutes ces données brutes constituent une  mine d’informations sur le CEPES dans sa version ancienne ; il nous permet d’avoir une autre image du concours après celle présentée la semaine passée à propos de l’Examen régional qui a pris la place du concours en 1996.
Nous espérons que nos fidèles lecteurs trouvent du plaisir dans la lecture de ce rapport, surtout que certains d’entre eux avaient peut-être été candidats, à cette date, à ce concours.
Hédi Bouhouch & Mongi Akrout
Tunis, novembre 2014


Rapport préparé par la sous-direction de l’informatique en juillet 1987 sur les résultats de la session de juin  1987.
I.      Analyse des candidats
1          1.    Présentation des candidats
Les candidats inscrits au concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire en Juin 1987 sont au nombre de 211638 répartis comme suit :

Type
Masculin
Féminin
Total
Etatique
Long[1]
75971
60949
196920
Professionnel
45582
27833
73415
Total
121553
88782
210335
Privé
544
582
1131
Libre
111
61
172
Total
122208
89430
211638
Les écoles publiques avec (99.4%) concentrent la majorité des candidats ; la part des candidats provenant des écoles privées (0.5%) et les candidats libres sont très peu nombreux .
2.    Répartition des candidats :
a.    La répartition par type d’enseignement :
La répartition dans les deux types d’enseignement est :
   Pour les étatiques : 60% des candidats dans l’enseignement long et 35% dans l’enseignement professionnel.
   Pour les écoles privées : 76.6 % dans l’enseignement long et 23.4% dans l’enseignement professionnel.
On remarque que, parmi les candidats étatiques, 828 proviennent de la 7ème année[2], c'est-à-dire qu’ils participent pour la troisième fois au concours ; parmi eux sont dans l’enseignement long, ceci parait étrange, mais il peut être la conséquence des inscriptions à l’enseignement primaire à l’âge de 4 ans.
b.    La répartition par genre
Pour la répartition des candidats par sexe, on note que 55.5% masculin et 44.5% féminin en enseignement long contre 62%masculin et 38% féminin au professionnel. Cette différence est due, d’une part, au fait que le taux de réussite des filles est plus élevé que celui des garçons au professionnel, et d’autre part, au facteur d’abandon qui est plus important chez les filles.
3.    L’âge moyen des candidats
- 78 % des candidats ont l’âge entre 13 et 15 ans
- 24% ont l’âge normal de 12 ans
- 16 % ont l’âge de 16 ans et plus.
On remarque que :
- 286 candidats ont l’âge entre 10 et 11 ans
- 14 candidats ont l’âge de 9 à 10 ans c'est-à-dire qu’ils étaient inscrit à un âge entre 3 et 4 ans.
II.   Analyse des résultats
Admis
Type
Masculin
Féminin
Total
%
Etatique
enseignement long
30928
25988
56916
41.56
Professionnel
14266
9632
23898
32.55
Total
45194
35618
80812
38.42
Ecoles privées
337
452
789
69.76
Candidats libres
23
15
38
22.09
Total
45554
36085
81639
38.57
a.    Taux de réussite par type d’enseignement
- Pour les candidats des écoles étatiques, le pourcentage de réussite à l’enseignement long (41.56 %) est plus élevé qu’à l’enseignement professionnel (32.55 %).
- Pour les candidats des écoles privées, le pourcentage de réussite est beaucoup plus élevée (69.76 %).
b.    Réussite selon l’âge des candidats
Il y a lieu de remarquer que le pourcentage de réussite s’améliore au fur et à mesure que l’âge diminue (voir tableau qui suit).
Tableau de répartition des taux de réussite sur les années de naissance
Année naissance
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
taux de réussite
17%
23%
32%
35%
39%
44%
59%
64%

c.     Les écarts selon les écoles
 50% des écoles primaires ont eu des taux de réussite compris entre 25 et 50 % ; cependant certaines écoles ont obtenu un taux faible ( 350 écoles ont eu un taux inférieur à 15%  , d’autres ont eu un taux assez élevé ( 278 écoles ont eu un taux supérieur à 60%).
d.    La moyenne du concours
D’après les la courbe de répartitions des tranches de moyennes pour l’ensemble des candidats, il ya une forte concentration entre 7 et 12 soit environ 60 %.
 Pour les admis, 50 % ont une moyenne inférieure à 11, pour les refusés, 60% ont une moyenne supérieure à 7.
e.     Les notes du concours
§  La rédaction arabe : la courbe de répartition montre que la plupart des notes sont concentrées autour de 11 puisque 60% sont comprises entre 9 et 13, et seulement 10 % des notes sont inférieures à 7.Il faut noter que 80% des admis ont eu la moyenne.
La superposition des courbes relatives à l’année 86 et l’année 87 montre que le niveau des élèves s’est amélioré puisqu’en 86 , 23% avaient des notes inférieures à 7.5, contre 15% seulement en 87, et 51%ont eu la moyenne en 86 contre 63% en 87.
§  L’étude de texte arabe : la courbe de répartition des notes est moins aigue que pour la rédaction arabe, puisque 60% des candidats sont répartis entre les notes 6 et 14 ; il faut noter que 80% des admis ont eu la moyenne.
La superposition des courbes relatives à l’année 86 et l’année 87 montre que c’est le phénomène inverse qui se produit, c'est-à-dire que le niveau des élèves a baissé de l’année 86 à 87.
§  La rédaction française : la répartition des candidats est assez significative sur toutes les notes, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de notes à forte densité en candidats. Le niveau des notes est faible puisque 49% des notes sont inférieures à 8.
Après comparaison avec l’année 1986, on remarque que les notes se sont améliorées de 86 à 87 .Il ya moins de candidats à faibles notes, et plus de candidats à fortes notes.
§ L’étude de texte français : comme pour la rédaction française, la répartition des candidats est assez significative sur toutes les notes. Cependant le niveau des notes est élevé puisque 62% des notes sont supérieures à 10.
Après comparaison avec l’année 86, les notes se sont améliorées en 87.
§  La dictée française : Elle présente les mêmes caractéristiques que l’étude de texte français, avec un niveau plus élevé des notes (75% des notes sont supérieures à 10.)
§  Le calcul : la courbe de répartition montre qu’il y a deux concentrations de notes, une première plage de 63% entre 0 et 3, et une deuxième plage de 10% entre 9 et 12.
Après comparaison avec l’année 86, le nombre de candidats ayant obtenu la moyenne est plus important soit 11% en 87 contre 6% en 86.
§  L’éveil scientifique : la courbe de répartition montre qu’il y a une concentration autour de 8.5 ; environ 50% des notes sont réparties entre 6 et 11. Le niveau est assez faible, puisque 27% ont eu la moyenne.
Après comparaison avec l’année 86, le niveau de l’éveil scientifique a beaucoup baissé puisque 70% ont eu la moyenne en 86.
f.      Facteurs de réussite
Après examen des courbes de répartition des notes des admis, seulement on constate que :
- 84% des admis ont la moyenne en rédaction arabe.
- 75 % des admis ont la moyenne en étude de texte arabe.
- 50 % des admis ont la moyenne en rédaction française.
- 94 % des admis ont la moyenne en étude de texte français
- 25 % seulement des admis ont la moyenne en calcul.
- 45 % des admis ont la moyenne en éveil scientifique.

Table :Taux des candidats ayant obtenu la moyenne

calcul
éveil scientifique
rédaction FR
étude de texte AR
rédaction arabe
étude de texte FR
25%
45%
50%
75%
84%
94%

La rédaction arabe, l’étude de texte arabe, l’étude de texte français et la dictée constituent les facteurs les plus explicatifs de l’échec



Est-il utile de ressusciter le concours de la sixième?






[1] L’article 4 de la loi sur l’éducation de 1958 a crée deux voies dans le cycle secondaire : l’enseignent secondaire moyen ( il deviendra en 1968 l’enseignement professionnel) dont la durée est de 3 ans avec 3 sections ( générale, commerciale et industrielle) sanctionné par de l’enseignement moyen et l’enseignement secondaire long qui dure 6 ans avec trois  options aussi( générale, économique et technique), sanctionné par le baccalauréat pour la filière générale et par le brevet de l’enseignement technique à la fin de la cinquième année et le brevet de technicien à la fin de la sixième ou par le diplôme d’études commerciales 1° et 2ème degré.

[2] Une réforme du système éducatif  des années 70 a créé des classes de 7 et de 8° dans les écoles primaires le but de trouver une solution au problème des défaillants et de réduire le redoublement massif au niveau de la 6° et de donner à ces élèves une formation manuelle qui facilitera son intégration dans le système économique. Les élèves inscrits en 7° année de l’école primaire conservent le droit de passer le concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire.

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