Avant
propos
Dans le cadre de notre dossier sur le concours d’entrée en
première année de l’enseignement secondaire (CEPES), nous poursuivons
cette semaine l’histoire de ce concours, entamée la semaine passée ;
ce concours a accompagné les écoliers
tunisiens durant un quart de siècle ; nous avons pensé qu’il serait utile
d’écrire l’histoire de cet examen qui fait partie de la mémoire de l’école
tunisienne ; ce travail est
certainement imparfait ; il a peut- être omis d’évoquer certains aspects ;
c’est pour cette raison que nous demandons à nos collègues qui ont
supervisé ce concours au cours de leurs carrières de l’enrichir ,
de le rectifier ou de le compléter par leurs témoignages et leurs remarques.
Rappel
Le
concours d'entrée en première année de l’enseignement post primaire[1],
c'est à dire l'enseignement moyen et l'enseignement secondaire, plus connu sous
le nom de Sixième, était un examen situé à la fin de la sixième année de
l'école primaire.
A quand remonte cet examen ? Quand et comment
est-il arrivé dans notre pays ? Comment a-t-évolué ? Pourquoi a-t-il disparu ?
L’examen de la sixième depuis
l’indépendance
1.
Une
nouvelle appellation et un concours unique pour tous les élèves
Si
la loi de 58 sur l'éducation omit d’évoquer l’examen d’entrée en première année de l'enseignement
secondaire et l'enseignement moyen[2] , cet oubli a été corrigé
trois ans plus tard (1961) par trois décrets qui sont le décret relatif à
l'enseignement primaire[3] (Art. 24) celui relatif à
l’enseignement moyen (art. 7) et le décret relatif à l'organisation
des lycées de l'enseignement secondaire (art 10).
Le
premier décret a précisé que l’enseignement primaire « préparait
…au concours d’admission en première année de l’enseignement secondaire et de
l’enseignement moyen » ;
Le deuxième décret, quant à lui, avait mentionné
que « l’accès des élèves au trois sections des collèges moyens est
subordonné à l’admission à un concours d’entrée en première année commun avec
le concours d’entrée dans l’enseignement secondaire »[4] ;
Enfin
le troisième décret stipule que « l’accès
des élèves aux diverses sections de l’enseignement secondaire est subordonné à
l’admission à un concours d’entrée en première année commun avec le concours
d’entrée dans l’enseignement moyen »[5].
Et
en 1963 , un arrêté[6]
du secrétaire d’état à l’éducation ,qui avait précisé l’organisation du
certificat de fin d’études primaires , avait prévu des épreuves communes pour le concours d’entrée
en première année secondaire et moyen, et pour le certificat ; le concours
a continué à fonctionner selon cet arrêté même après la disparition du
certificat de fin d’études primaires, avec quelques modifications mineures.
Notons
le changement d’appellation, les nouveaux textes ne parlent plus d’examen
d’entrée en sixième, mais d’un concours d’entrée en première année.
2.
Un
concours unique pour deux parcours différents
Le
nouveau concours est un concours national unique que doivent passer tous les
élèves de la sixième année primaire[7] ;
les candidats doivent avoir terminé tout le programme de l’école primaire.
Au
début de l’indépendance, il semble que le secrétariat d’état à l’éducation avait
entériné les conditions d’âge qui existaient depuis l’époque du protectorat ;
ce n’est que quelques années plus tard qu’on décida d’exiger une limite d’âge (
14 ans au 15 septembre de l’année du concours) mais plusieurs exceptions ou des
cas de dispenses étaient prévus( comme la dispense accordée aux élèves qui sont
passés de la 5ème à la 6ème année au début de l’année du concours et qui ont
dépassé l’âge limite, ou les dispenses accordées aux enfants des familles
émigrées , rentrées aux pays avec un retard scolaire …)
Le
concours continue à remplir la même mission, celle de
recruter des élèves des collèges moyens et des lycées secondaires, l’affectation
des admis dans l’un ou l’autre parcours se fera en fonction de leur âge :
-
Les élèves âgés
de moins de 14 ans sont dirigés vers l’enseignement secondaire qui dure 6 ans
et amène jusqu’au baccalauréat ; les résultats de plusieurs sessions
montrent que l’enseignement secondaire accueille en moyenne les deux tiers des
admis. (voir le tableau ci-dessous)
-
Les élèves de
plus de 14 ans sont orientés vers l’enseignement court (moyen puis
professionnel) qui aboutissait au brevet d’enseignement moyen,[8]
puis au Brevet de l’enseignement professionnel[9].
Tableau :
répartition des admis au concours selon le parcours
année scolaire
|
inscrits en 6ème année
|
orientés vers l’enseignement secondaire long
|
orientés vers l’enseignement moyen * puis professionnel
|
||
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
||
1957 -58
|
017869
|
4850
|
76 %
|
1526
|
24 %
|
1971-72
|
140067
|
19033
|
61,44%
|
11944
|
38,56%
|
1974-75
|
160320
|
24480
|
72,17%
|
9438
|
27,83%
|
1981-82
|
170648
|
43116
|
68,05%
|
20246
|
31,95%
|
* à partir de 1968 l’enseignement
moyen est remplacé par l’enseignement professionnel, qui a disparu à son tour
en 1987 et depuis la discrimination par l’âge pris fin.
Avec l’indépendance, l’examen
d’entrée en sixième a changé de nom, et s’est ouvert à tous les élèves de la
sixième ; et il a gardé son caractère sélectif ; le résultat dépend
de deux facteurs :
- les notes
obtenues à l’examen, le candidat devrait avoir la moyenne pour être déclaré
admis.
- et l’âge qui est un deuxième facteur de sélection (très
arbitraire et injuste) parce qu’un bon élève pourrait être lésé par son âge et
non pour ses résultats.
Cette
distinction va disparaître dès 1988, après la décision du ministère de mettre
fin à l’enseignement professionnel[10] ;
désormais le concours conduit à une seule voie, et de fixer l’âge à 14 ans (au
15 septembre de l’année du concours) pour la candidature au concours[11]
.
Depuis
la session 1982, le concours d’entrée en 1ère avait une nouvelle fonction,
celle de sélectionner les lauréats qui seront orientés vers les deux nouveaux
lycées pilotes (le lycée pilote Bourguiba qui occupa les locaux de l’ancien
Lycée Carnot, et le lycée pilote des sciences et de la technologie ), qui ont
accueilli leurs premiers élèves en septembre 1983 ; celui de l’Ariana
utilisa au début la langue anglaise comme langue d’enseignement à la place du
français .
3.
Les
épreuves du concours : consistances, durées et coefficients
a.
Les
épreuves du concours
Le
concours est resté bilingue ; les candidats sont tenus à passer 7 épreuves ;
deux épreuves de langue arabe, trois épreuves de langue française et deux
épreuves scientifiques.( voir tableau suivant)
Tableau : Les épreuves du concours dans les
années quatre-vingt et quatre-vingt dix
Total des coefficients par groupe d’épreuves
|
coefficient
|
durée
|
Epreuves
|
4
|
2
2
|
1H
50 mn
|
Arabe
Etude de texte
rédaction
|
2.5
|
2.5
|
1H
|
Calcul
|
0.5
|
0.5
|
30 mn
|
Eveil scientifique
|
3
|
1.5
0 .5
1
|
1H
25mn
50mn
|
Français
Etude de texte
Dictée
Expression écrite
|
10
|
10
|
5h 15 mn
|
Total
|
Source : le système éducatif de la
République de Tunisie - un document délivré par le département des examens
(1984) et les système des examens en Tunisie (1956-1990), étude réalisée par Abdelmadjid
Gharbi et Habib Abdennadher.
la
composition du concours n’a pas beaucoup changé par rapport à la période du
protectorat ; on retrouve les trois
composantes : langue arabe, langue française et calcul ; la nouveauté
réside dans la disparition de l’épreuve de compte rendu de
lecture et l’introduction d’une épreuve de sciences ( éveil scientifique) ; on remarque aussi une
sorte d'équilibre au niveau des coefficients entre les trois composantes du concours ,
avec un léger avantage pour la langue arabe et
la supériorité des épreuves de langues
française, en termes de durée.
b.
Les
consistances des épreuves en 1984
Nous
n’avons pas trouvé de textes officiels ( arrêté , circulaire ou notes de
service) qui précisent les consistances des différentes épreuves du
concours ; seuls deux documents nous ont permis d’avoir une idée sur ces consistances ;
le premier peut- être pris comme un
document officiel ,c’est une sorte de guide des examens intitulé :
le système éducatif de la République Tunisienne - un document conçu par le département des examens (1984) ; le
deuxième est une étude synthétiques très bien documentée intitulée : les
système des examens en Tunisie ( 1956-1990), étude réalisée par Abdelmadjid Gharbi , ancien directeur des examens et Habib
Abdennadher sous directeur des examens ; grâce à ces deux documents nous
avons pu suivre l’évolution des consistances des épreuves entre le milieu des
années quatre vingt (en bleu ans le texte) et les années quatre vingt dix ( en
vert dans le texte).
§ L’étude de texte arabe
Le texte doit être :
-
Tiré de la vie quotidienne tunisienne, portant un
contenu civilisationnel
-
de 10 lignes
au maximum
-
Facile mais loin de la futilité
-
A la portée des capacités des enfants quelque soit
leurs milieux
-
Peut être exploité pour des questions de langue
(grammaire)
Les questions : entre 5 et
7 questions qui doivent permettre d’évaluer :
-
La bonne intelligence du texte par le candidat, ses
réactions et sa capacité à utiliser des mots du texte pour construire des
phrases saines.
-
Les règles de la grammaire et la conjugaison :
fonction des mots, voyelletion de mots, conjugaison.
|
Au début des années 90, cette consistance a été revue et améliorée tant
au niveau de la présentation qu’au niveau de la précision :
les
nouvelles consistances des épreuves de la langue arabe au début des années 90
1° : L’étude de texte
-
Compréhension, d’analyse et de synthèse
-
à reconnaitre les structures linguistiques et à les utiliser.
-
Constituer une unité de sens achevée
-
Etre Original
(ne figure pas dans les manuels officiels et les parascolaires)
-
Etre Facile au niveau du langage
-
Etre Loin de la futilité
-
Etre Adapté au niveau de l’élève quelque soit son
milieu
-
Peut être exploité pour les questions de langue : structures conformes
au programme officiel
-
Contenir au plus 200 mots
1. Quatre (4)
questions de compréhension précises et univoques qui visent à évaluer :
- La
perception des idées du texte ( 2 questions)
- L’interaction
de l’élève avec ces idées ( 1 question)
- Trouver le
sens de 4 mots et expressions ou leurs utilisations dans des phrases qui
explicitent leurs significations.
2.
Evaluation de l’élève sur les fonctions linguistiques (; syntaxe)
et la conjugaison : fonction de 4 mots ; voyellation de 5 mots ;
transformation de 5 mots, l’étymologie de 5 mots
|
§ La rédaction arabe
Le sujet de la rédaction doit
être :
-
En relation avec les thèmes des programmes officiels
et proche de la réalité.
-
Ouvert et visant à évaluer les capacités du candidat
du point de vue de la fertilité de son esprit, de sa capacité d’observation,
de description, d’imagination et de penser.
-
Traduisant
l’intérêt des élèves des deux sexes et des différents milieux.
-
Clair au niveau de la forme et du contenu.
-
Loin de l’étrangeté, de l’abstraction, de la
futilité et
des attitudes morales et sociales négatives.
|
Consistance
des années 90
Objectifs : l’épreuve de la
rédaction d’arabe vise à évaluer la capacité de l’élève à :
- comprendre le sujet
- sélectionner les idées
conformes au sujet et les présenter dans un exposé organisé ;
- analyser, imaginer et
décrire ;
- rédiger correctement dans le
cadre du sujet.
consistances
a. Au point
de vue du fond, le sujet doit :
- être en relation avec les problèmes et les centres
d’intérêt des élèves quelque soit leur milieu
- pousser l’élève à
- viser à développer les comportements positifs et éviter les sujets qui traitent
les …. morales ou sociales qui ont des retombés négatives sur les
élèves ;
- être ouvert
et permettre d’exploiter l’expérience personnelle et encourager l’imagination ;
b. Sur le
plan de la formulation ; le sujet doit être :
- clair dans ses termes et son message
- constitué de deux parties : le sujet et le
demandé.
|
§ L’épreuve de calcul
Consistance de l’épreuve de
1983
L’épreuve comporte :
-des questions (trois à quatre) permettant d’évaluer
le degré d’acquisition par l’élève de certains concepts mathématiques,
de sa maîtrise des techniques de calcul et de constructions géométriques.
-Un problème permettant d’évaluer la faculté de
l’élève à l’argumentation.
|
Consistance des années 90
L’épreuve comporte :
1) des
questions
Trois à quatre
questions conformes au programme de la sixième année et à ses objectifs
permettant d’évaluer le degré de maîtrise par l’élève de concepts (de notions) mathématiques en
particulier :
-
la maitrise des techniques de constructions géométriques
-
la maitrise des techniques de calcul
Ces questions, dont l’une
d’elles doit porter sur le programme de géométrie de la sixième année,
doivent être variées et doivent être des applications directes d’une notion, utilisant une
formule ou exploitant une propriété.
La réponse à chacune de ces
questions ne doit pas demander plus de cinq minutes.
2) Un problème
permettant d’évaluer les compétences de l’élève en compréhension, en analyse
et en synthèse
- la formulation du problème
doit se faire
en un langage clair et simple.
- les symboles utilisés doivent
être conformes à ceux mentionnés dans le programme et ceux figurant dans les manuels scolaires officiels.
- Les questions composant le
problème doivent satisfaire à un enchainement logique et doivent être
ordonnées selon un degré de difficulté croissante (du plus simple au
difficile)
- Les calculs ne doivent pas
être compliqués.
|
Les consistances de 1990 ont nettement gagné en précision, bien que
certains termes n’étaient pas utilisés à leur place, comme l’utilisation du
terme de concept en parlant « des techniques de constructions
géométriques », qui sont des mécanismes »
§ L’épreuve de l’éveil scientifique
L’épreuve de l’éveil
scientifique
doit comporter 4 questions, deux pour
les SVT et deux pour les sciences
physiques ; les questions doivent être rédigées sous la forme de
situations concrètes et vivantes qui permettent au candidat d’user des
concepts qu’il a assimilé avec précision.les questions doivent être du type
des questions à choix multiples ( vrai/faux ; relier par une flèche…)
|
§ L’épreuve d’étude de texte français de
1983
Directives pour le choix des
textes
Le texte peut être un texte
d’auteur ou adapté (article de journal, lettre…) il doit :
- Adapté au
niveau linguistique des élèves de 6ème et à leur niveau mental.
-Motivant
dans son contenu et bien structuré dans sa forme.
-Faisant
intervenir éventuellement différents personnages en action
-De 15 à 20
lignes dactylographiées
Elaboration des questions
Les question seront choisies en
fonction de l’objectif de l’épreuve et devront permettre une évaluation
objective.
Le nombre de questions est 5,
allant du simple au complexe de l’explicite à l’implicite, chaque question
est notée sur 2 points (total 10 points sur 10) ; ces 5 questions
relèvent des trois catégories suivantes :
A- Questions visant
l’évaluation de la compréhension globale du texte :
ces questions seront présentées
sous forme de questions à choix multiples (vrai/faux ; oui/non ;
encadrer, barrer, souligner ; relever des indices de compréhension dans
le texte ; mots expression).on constatera que cette catégorie de
questions ne met pas l’enfant en situation de production personnelle
B- Questions permettant
d’évaluer le pouvoir d’analyse du texte :
Ces questions portent sur les
idées essentielles du texte et éventuellement sur quelques aspects ponctuels
importants. Elles peuvent être présentées sous forme de relevés
d’informations explicites dans le texte, mise en valeur d’idées à partir
d’indices explicites , mise en évidence de l’ordre chronologique logique des
évènements , des actions, etc… mise en évidence des relations entre les
personnages ou entre les faits ou entre les personnages et les faits ;
recherche du sens d’un mot ou d’une expression en utilisant différentes
techniques)
C- Questions visant
l’évaluation du pouvoir de synthèse et d’interprétation et de dépasser
les informations apportées par le texte, ces questions peuvent se présenter
sous forme de recherche d’un titre au texte (ou attribution d’un nouveau
titre) ; élaboration d’un résumé personnel ; une production
personnelle à partir de questions de type : es-tu d’accord avec l’auteur ?
avec tel personnage ? que peux tu dire de ?… que penses tu de
… ?si tu étais à la place de…que ferais- tu ?que va-t-il se
passer ?etc…
|
§ L’épreuve d’orthographe
L’épreuve d’orthographe aura la
forme d’un exercice à trous. Un texte polycopié dans lequel manquent dix mots
sera remis aux élèves ; le texte proposé doit être court et simple ne
présentant pas de difficultés de compréhension
Les mots seront obligatoirement
pris dans le corpus des mots étudiés en orthographe en 5ème et 6ème
années ; trois types de difficultés orthographiques seront
contrôlés :
-
Difficultés relevant de la transcription de sons
ayant plusieurs graphies (4 mots) exemples : mots contenant le son
« O », mots contenant le son « f », mot contenant le
son « S » ; mots invariables, mots présentant une
difficulté orthographique particulière, exemple : mots commençons
par « h », mots se terminant par « i », mots
contenant une double consonne, mot terminés par « ar ».
L’orthographe sera placée au
début de l’épreuve de langue. C’est la partie de l’épreuve où tous les élèves
auront à travailler au même rythme sous la dictée du maître. Les élèves ont
le texte à compléter sous les yeux .Ils le lisent silencieusement ; le
maître lit le texte complet une fois, les élèves le complètent ensuite sous
la dictée du maître qui lira tout le texte lentement
cette épreuve sera notée sur 10
(1 point par mot)
|
§ L’épreuve d’expression écrite
cette épreuve permet d’évaluer
la production écrite qui se traduit par le type de phrases employées (simples
- complexes), l’agencement de ces phrases (structure, coordination, subordination,
ponctuation), la nature du lexique employé (précision, richesse). Il sera
tenu compte de la compréhension du support proposé qui ne doit pas présenter aucune
ambiguïté.
On pourra partir de supports
tels que : le sujet de rédaction, la bande dessinée, la scène dessinée, le
dessin humoristique, le télégramme, l’annonce de journal.
conception de l’épreuve
Toutes les fois que le choix se
fera sur la bande dessinée, la scène dessinée, le dessin humoristique, on
proposera un sujet de rédaction différent de la situation visualisée ; les
candidats traiteront alors au choix l’un des deux sujets proposés.
Types de bandes
dessinées :
A partir d’une bande dessinée
avec bulles remplir les bulles vides, ou celles qui sont restées vides, raconter
à partir de la bande dessinées dont les le contenu des bulles est donnée, ou
raconter l’histoire et imaginer l’image qui pourrait compléter la bande
dessinée.
A partir d’une bande
dessinée muette : a) raconter l’histoire en quelques lignes, b)
mettre en ordre logique les images et raconter l’histoire, c) raconter
l’histoire et imaginer une fin possible, d) trouver la légende correspondant
à chaque image, e) répondre à un questionnaire accompagnant la bande
dessinée.
Scène dessinée : décrire et imaginer une
suite possible, décrire la scène et imaginer ce qui a précédé et ce qui va
suivre. ;
Dessin humoristique (suggestif) : a)Répondre
aux questions et compléter les phrases pour raconter la scène, b) imaginer un
dialogue possible entre les personnages, c) raconter l’histoire en quelques
lignes, d) raconter l’histoire et faire parler les personnages.
Télégramme : à partir d’un
texte d’un télégramme, rédiger une lettre réponse.
Annonce de journal :
Répondre à une annonce.
|
NB : nous n’avons pas
trouvé dans les documents dont nous disposons les consistances des épreuves de
langue française dans les années 90.
|
La
préparation des sujets du concours se fait selon une organisation pyramidale et
suit les étapes suivantes :
-
A la base
, se trouvent les propositions des instituteurs qui exercent au niveau de la
classe de sixième dans tout le territoire du pays ; ils sont choisis sur
la base de la compétence et l’expérience ; tout instituteur qui est chargé
de faire une proposition s’engage à ne pas poser le sujet qu’il a proposé à ses
élèves durant les trois années scolaires à venir.
Depuis 1989 , il a été décidé de demander
les propositions des instituteurs entre les mois de mars et avril , à un moment
où ils auraient déjà fait la plus grande partie du programme scolaire , afin
que les sujets qu’ils proposeront puissent couvrir toutes les parties des
programmes et non pas la première partie du programme.
-
Dans un deuxième
temps, une commission constituée d’inspecteurs de l’enseignement primaire , au
niveau centrale, est chargée de sélectionner parmi les propositions des
instituteurs un nombre déterminé de sujets , après avoir vérifié leur
conformité avec les programmes et les consistances des épreuves ; ces
commissions sont habilitées à introduire des modifications nécessaires pour
affiner la qualité des sujets sur la plan du fond et de la forme.
-
Enfin, une
deuxième commission sera chargée de valider les sujets
retenus par la commission précédente ;les sujets sont ensuite soumis au Ministre
de l’éducation à qui revient le soin de décider des sujets de la session ;
auparavant cette tâche revenait au sous directeur de l’enseignement primaire et
au chef de service de l’enseignement secondaire ( art 10 de l’arrêté de 1963)
.
c.
Le
calendrier de l’examen
L’examen se tient
généralement à la fin du mois de juin en une seule session et s’étalait sur
deux journées :
-
La première journée
est consacrée aux épreuves suivantes : la rédaction arabe, l’étude de
texte en arabe et la dictée française et l’éveil scientifique.
-
La deuxième
journée est réservée aux épreuves de calcul, d’étude de texte français et d'expression
écrite française.
Horaire
|
Durée
|
|
1ère journée
rédaction arabe
Etude de texte arabe
Dictée française
Eveil scientifique
|
de 8h à 8 h 50mn
de 9h5 à 10h5mn
10h20mn à 10h45mn
11h à 11h 30 mn
|
50 mn
60mn
25mn
30mn
|
2éme journée
calcul
étude de texte français
expression écrite française
|
8h à 9h
9h15mn à 10h15mn
10h30mn à 11h20mn
|
60mn
60mn
50mn
|
d.
La
correction des copies
La
correction des copies est effectuée dans des centres de correction, répartis
sur toutes les régions du pays, par les instituteurs des sixièmes années sous la supervision des chefs de jurys de
corrections, choisis parmi le corps des inspecteurs des écoles primaires ;
tous les centres de correction sont appelés à appliquer les mêmes corrigés et
le même barème qui sont élaborés par les commissions nationales au niveau central. De même que le principe de
la double correction est appliqué pour la correction de deux épreuves qui sont
la rédaction arabe et l’expression écrite française.
Le
principe de l’anonymat des copies est toujours en vigueur au cours de la
correction mais aussi au cours de la saisie des notes sur les procès verbaux de
l’examen.
3.
Le
bilan de cette période
indices quantitatifs
|
1958
|
1974
|
1990
|
les élèves inscrits au primaire
|
267808
|
878317
|
1369476
|
les élèves inscrits en sixième année
|
17869
|
132539
|
224921
|
part des élèves de la sixième sur le total de la
population scolaire primaire
|
6.7 %
|
15.09 %
|
16.42 %
|
élèves admis au concours
|
6376
|
33918
|
90524
|
taux de réussite au concours
|
35.68 %
|
25.59 %
|
40 .25 %
|
part des élèves admis au concours sur le total de la population scolaire
primaire
|
2.4 %
|
3.86 %
|
6.61 %
|
A partir des indices quantitatifs ci-dessus, il
est incontestable que la Tunisie a réussi pleinement à relever le défi de la
scolarisation de sa jeunesse ; en effet le nombre des candidats au
concours d’entrée en première année secondaire et moyen a été multiplié par 12
en quatre décennies ( 1958 -1990) , passant de quelques milliers à plus de deux
cents mille ; quant au nombre
de reçus au concours , il a été multiplié par 14, et leur proportion par
rapport au nombre d’élèves qui fréquentent l’école primaire a été multiplié par 3, au cours de cette
période.
Mais
il faut signaler que malgré ces réalisations, le taux de réussite est resté à
des niveaux assez modestes ; celui-ci n’a guère dépassé 30 % au cours des
années soixante-dix (27% au cours de la session de 1978), il a ensuite dépassé légèrement 50% au cours des années quatre vingt ( 32.25 % en
1986 et 52.39 % en 1988).
La
session 1990 en chiffres
Nombre de candidats présentés
|
224990
|
Nombre de candidats admis
|
90364
|
Taux de réussite
|
40.24 %
|
Moyenne minimale de réussite
|
9,75
|
Nombre d’élèves orientés aux lycées pilotes
|
900 dont les moyennes varient entre 19.4 et 15.5
|
Frais de participation des élèves au concours
|
2 dinars 250 millimes
|
Nombre des centres d’écrit
|
1161
|
Nombre de centre de correction
|
55
|
A suivre
Hédi Bouhouch
&Mongi Akrout, Inspecteurs généraux de l’éducation Tunis,
Novembre 2014
Est-il utile de ressusciter le concours de la sixième
Brève histoire du concours d'entrée en première année de l’enseignement secondaire : première partie
[1] Nous utilisons le terme post primaire
car , l’enseignement qui vient après l’école primaire a changé plusieurs fois
de nom au cours de l’histoire de l’école tunisienne : à l’époque du
protectorat il y avait l’enseignement secondaire, les cours complémentaires
d’enseignement général, les collèges
techniques, la section Sadikienne, la
loi de 58 il y avait l’enseignement secondaire et l’enseignement moyen ,
remplacer depuis 1968 par l’enseignement professionnel, enfin avec la réforme
de 91 on a le deuxième degré de l’enseignement de base
[2] La loi de 1958 a divisé l’enseignement
post primaire en deux voies : un enseignement secondaire long de 6 ans et
un enseignement moyen de 3 ans ( art 4)
[3] Décret 14- 1961 du 3 janvier 1961
relatif à l’enseignement primaire, jort n°1 du 3-6 janvier 1961
[4]
Décret 119- 1959 du 27 avril1959
relatif au collège moyen, jort n°24 du 28 avril1959
[5] Décret 220- 1960 du 27 juin1960 relatif
aux établissements d’enseignement secondaires, jort n°31 du 28 juin1960
[6] Arrêté du 31 mai 1963 relatif à
l’organisation du certificat de fin d’études primaires.
[7] Au milieu des années 70 , le concours a été ouvert aussi aux élèves
de la 7ème année ,ce sont des classes ouvertes dans les écoles
primaires pour lutter contre l’abandon des élèves au niveau de la sixième année
qui n’avaient plus le droit de redoubler
en 6ème. le 29 décembre 1987 , au cours de la réunion du conseil du
cabinet du ministère de l’éducation, le Secrétaire d’état Mohamed hédi Khlil
annonça la fin des 7ème et 8ème année et leur remplacement
par un cycle d’apprentissage professionnel autonome ( le ministre Tijani Chelli )
[9] Circulaire n°255 du 16 décembre 1975 relative à l’organisation du brevet
de l’enseignement secondaire professionnel.
[10] La décision de mettre fin à l’enseignement
professionnel remonte à octobre 1987 ( Ministre
Mohamed sayyeh) elle fut rendue publique
au cours de la réunion du conseil
du cabinet tenue le 24 octobre 1987 .
[11] Au sujet de la limite d’âge , des
dérogations étaient prévues surtout pour les élèves qui passent de la 5ème à la
6ème année au début de l’année et qui ont dépassé l’âge autorisé pour concourir,
le conseil des instituteurs est habilité à étudié les cas qui nécessiteraient des mesures exceptionnelles (
longues absences pour maladie , retour au pays d’enfants d’émigrés…)
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