dimanche 23 novembre 2014

Brève histoire du concours d'entrée en première année de l’enseignement secondaire : deuxième partie


Avant propos
Dans le cadre de notre dossier sur le concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire (CEPES), nous poursuivons  cette semaine l’histoire de ce concours, entamée la semaine passée ; ce concours  a accompagné les écoliers tunisiens durant un quart de siècle ; nous avons pensé qu’il serait utile d’écrire l’histoire de cet examen qui fait partie de la mémoire de l’école tunisienne ;  ce travail est certainement imparfait ; il a peut- être omis d’évoquer certains aspects ; c’est pour cette raison que nous demandons à nos collègues qui ont supervisé  ce concours au cours de leurs carrières de l’enrichir  , de le rectifier ou de le compléter par leurs témoignages et leurs remarques.



Rappel
Le concours d'entrée en première année de l’enseignement post primaire[1], c'est à dire l'enseignement moyen et l'enseignement secondaire, plus connu sous le nom de Sixième, était un examen situé à la fin de la sixième année de l'école primaire.
 A quand remonte cet examen ? Quand et comment est-il arrivé dans notre pays ? Comment a-t-évolué ? Pourquoi a-t-il disparu ?

L’examen de la sixième depuis l’indépendance

1.    Une nouvelle appellation et un concours unique pour tous les élèves
Si la loi de 58 sur l'éducation omit d’évoquer l’examen d’entrée en première année de l'enseignement secondaire et l'enseignement moyen[2] , cet oubli a été corrigé trois ans plus tard (1961) par trois décrets qui sont le décret relatif à l'enseignement primaire[3] (Art. 24) celui relatif à l’enseignement moyen (art. 7) et le décret relatif à l'organisation des lycées de l'enseignement secondaire (art 10).
Le premier décret a précisé que l’enseignement primaire « préparait …au concours d’admission en première année de l’enseignement secondaire et de l’enseignement moyen » ;
 Le deuxième décret, quant à lui, avait mentionné que «  l’accès des élèves au trois sections des collèges moyens est subordonné à l’admission à un concours d’entrée en première année commun avec le concours d’entrée dans l’enseignement secondaire »[4] ;
Enfin le troisième décret stipule que « l’accès des élèves aux diverses sections de l’enseignement secondaire est subordonné à l’admission à un concours d’entrée en première année commun avec le concours d’entrée dans l’enseignement moyen »[5].
Et en 1963 , un arrêté[6] du secrétaire d’état à l’éducation ,qui avait précisé l’organisation du certificat de fin d’études primaires , avait  prévu des épreuves communes pour le concours d’entrée en première année secondaire et moyen, et pour le certificat ; le concours a continué à fonctionner selon cet arrêté même après la disparition du certificat de fin d’études primaires, avec quelques modifications mineures.
 
Notons le changement d’appellation, les nouveaux textes ne parlent plus d’examen d’entrée en sixième, mais d’un concours d’entrée en première année.
2.    Un concours unique pour deux parcours différents

Le nouveau concours est un concours national unique que doivent passer tous les élèves de la sixième année primaire[7] ; les candidats doivent avoir terminé tout le programme de l’école primaire.
Au début de l’indépendance, il semble que le secrétariat d’état à l’éducation avait entériné les conditions d’âge qui existaient depuis l’époque du protectorat ; ce n’est que quelques années plus tard qu’on décida d’exiger une limite d’âge ( 14 ans au 15 septembre de l’année du concours) mais plusieurs exceptions ou des cas de dispenses étaient prévus( comme la dispense accordée aux élèves qui sont passés de la 5ème à la 6ème année  au début de l’année du concours et qui ont dépassé l’âge limite, ou les dispenses accordées aux enfants des familles émigrées , rentrées aux pays avec un retard scolaire …)

Le concours continue à remplir la même mission, celle   de recruter des élèves des collèges moyens et des lycées secondaires, l’affectation des admis dans l’un ou l’autre parcours se fera en fonction de leur âge :
-             Les élèves âgés de moins de 14 ans sont dirigés vers l’enseignement secondaire qui dure 6 ans et amène jusqu’au baccalauréat ; les résultats de plusieurs sessions montrent que l’enseignement secondaire accueille en moyenne les deux tiers des admis. (voir le tableau ci-dessous)
-             Les élèves de plus de 14 ans sont orientés vers l’enseignement court (moyen puis professionnel) qui aboutissait au brevet d’enseignement moyen,[8] puis au Brevet de l’enseignement professionnel[9].
Tableau : répartition des admis au concours selon le parcours
année scolaire
inscrits en 6ème année
orientés vers l’enseignement secondaire long
orientés vers l’enseignement moyen  * puis professionnel


effectif
%
effectif
%
1957 -58
017869
4850
76 %
1526
24 %
1971-72
140067
19033
61,44%
11944
38,56%
1974-75
160320
24480
72,17%
9438
27,83%
1981-82
170648
43116
68,05%
20246
31,95%
* à partir de 1968 l’enseignement moyen est remplacé par l’enseignement professionnel, qui a disparu à son tour en 1987 et depuis la discrimination par l’âge pris fin.

Avec l’indépendance, l’examen d’entrée en sixième a changé de nom, et s’est ouvert à tous les élèves de la sixième ; et il a gardé son caractère sélectif ; le résultat dépend de deux facteurs :
-  les notes obtenues à l’examen, le candidat devrait avoir la moyenne pour être déclaré admis.
- et l’âge qui est un deuxième facteur de sélection (très arbitraire et injuste) parce qu’un bon élève pourrait être lésé par son âge et non pour ses résultats.  
Cette distinction va disparaître dès 1988, après la décision du ministère de mettre fin à l’enseignement professionnel[10] ; désormais le concours conduit à une seule voie, et de fixer l’âge à 14 ans (au 15 septembre de l’année du concours) pour la candidature au concours[11] .
Depuis la session 1982, le concours d’entrée en 1ère avait une nouvelle fonction, celle de sélectionner les lauréats qui seront orientés vers les deux nouveaux lycées pilotes (le lycée pilote Bourguiba qui occupa les locaux de l’ancien Lycée Carnot, et le lycée pilote des sciences et de la technologie ),  qui ont  accueilli leurs premiers élèves en septembre 1983 ; celui de l’Ariana utilisa au début la langue anglaise comme langue d’enseignement à la place du français .

3.    Les épreuves du concours : consistances, durées et coefficients

a.    Les épreuves du concours
Le concours est resté bilingue ; les candidats sont tenus à passer 7 épreuves ; deux épreuves de langue arabe, trois épreuves de langue française et deux épreuves scientifiques.( voir tableau suivant)

Tableau : Les épreuves du concours dans les années quatre-vingt et quatre-vingt dix

Total des coefficients par groupe d’épreuves
coefficient
durée
Epreuves

4

2
2

1H
50 mn
Arabe
Etude de texte
rédaction

2.5
2.5
1H

Calcul
0.5
0.5
30 mn
Eveil scientifique

3

1.5
0 .5
1

1H
25mn
50mn
Français
Etude de texte
Dictée
Expression écrite
10
10
5h 15 mn
Total

Source : le système éducatif de la République de Tunisie - un document délivré par le département des examens (1984) et les système des examens en Tunisie (1956-1990), étude réalisée par Abdelmadjid Gharbi et Habib Abdennadher.

 la composition du concours n’a pas beaucoup changé par rapport à la période du protectorat ;  on retrouve les trois composantes : langue arabe, langue française et calcul ; la nouveauté réside  dans  la disparition de l’épreuve de compte rendu de lecture et l’introduction d’une épreuve de sciences ( éveil scientifique) ;  on remarque aussi  une   sorte d'équilibre au niveau des coefficients  entre les trois composantes du concours ,  avec un léger avantage pour la langue arabe et  la supériorité des épreuves de langues  française, en termes de durée.
b.    Les consistances des épreuves en 1984
Nous n’avons pas trouvé de textes officiels ( arrêté , circulaire ou notes de service) qui précisent les consistances des différentes  épreuves   du concours ; seuls deux documents nous ont permis d’avoir une idée sur ces consistances ; le premier peut- être   pris comme un document officiel ,c’est une sorte de guide des examens intitulé : le système éducatif de la République Tunisienne - un document conçu  par le département des examens (1984) ; le deuxième est une étude synthétiques très bien documentée intitulée : les système des examens en Tunisie ( 1956-1990), étude réalisée par Abdelmadjid  Gharbi  , ancien directeur des examens et Habib Abdennadher sous directeur des examens ; grâce à ces deux documents nous avons pu suivre l’évolution des consistances des épreuves entre le milieu des années quatre vingt (en bleu ans le texte) et les années quatre vingt dix ( en vert dans le texte).

§  L’étude de texte arabe 
Le texte doit être :
-          Tiré de la vie quotidienne tunisienne, portant un contenu civilisationnel
-           de 10 lignes au maximum
-          Facile mais loin de la futilité 
-          A la portée des capacités des enfants quelque soit leurs milieux
-          Peut être exploité pour des questions de langue (grammaire)
Les questions : entre 5 et 7 questions qui doivent permettre d’évaluer : 
-          La bonne intelligence du texte par le candidat, ses réactions et sa capacité à utiliser des mots du texte pour construire des phrases saines.
-          Les règles de la grammaire et la conjugaison : fonction des mots, voyelletion de mots, conjugaison.


Au début des années 90, cette consistance a été revue et améliorée tant au niveau de la présentation qu’au niveau de la précision :
les nouvelles consistances des épreuves de la langue arabe au début des années 90
1° : L’étude de texte
  • Objectifs de l’épreuve : l’étude de texte vise à évaluer chez l’élève la capacité :
-          Compréhension, d’analyse et de synthèse
-          à reconnaitre les structures linguistiques et à les utiliser.
  • Le texte doit
-          Constituer une unité de sens achevée
-           Etre Original (ne figure pas dans les manuels officiels et les parascolaires)
-          Etre Facile au niveau du langage
-          Etre Loin de la futilité
-          Etre Adapté au niveau de l’élève quelque soit son milieu
-          Peut être exploité pour les questions de langue : structures conformes au programme officiel
-          Contenir au plus 200 mots
  • Les questions : elles sont au nombre de 8
1.      Quatre (4) questions de compréhension précises et univoques qui visent à évaluer :
-     La perception des idées du texte ( 2 questions)
-     L’interaction de l’élève avec ces idées ( 1 question)
-     Trouver le sens de 4 mots et expressions ou leurs utilisations dans des phrases qui explicitent leurs significations.
2.    Evaluation de l’élève   sur les fonctions linguistiques (; syntaxe) et la conjugaison : fonction de 4 mots ; voyellation de 5 mots ; transformation de 5 mots, l’étymologie de 5 mots

§  La rédaction arabe

Le sujet de la rédaction doit être :
-          En relation avec les thèmes des programmes officiels et proche de la réalité.
-          Ouvert et visant à évaluer les capacités du candidat du point de vue de la fertilité de son esprit, de sa capacité d’observation, de description, d’imagination et de penser.
-           Traduisant l’intérêt des élèves des deux sexes et des différents milieux.
-          Clair au niveau de la forme et du contenu.
-          Loin de l’étrangeté, de l’abstraction, de la futilité et des attitudes morales et sociales négatives.

Consistance des années 90

Objectifs : l’épreuve de la rédaction d’arabe vise à évaluer la capacité de l’élève à :
- comprendre le sujet
- sélectionner les idées conformes au sujet et les présenter dans un exposé organisé ;
- analyser, imaginer et décrire ;
- rédiger correctement dans le cadre du sujet.

consistances
a.      Au point de vue du fond, le sujet doit :
- être en relation avec les problèmes et les centres d’intérêt des élèves quelque soit leur milieu
- pousser l’élève à
- viser à développer les comportements positifs et éviter les sujets qui traitent les …. morales ou sociales qui ont des retombés négatives sur les élèves ;
-  être ouvert et permettre d’exploiter l’expérience personnelle et encourager l’imagination ;
b.      Sur le plan de la formulation ; le sujet doit être :
- clair dans ses termes et son message
- constitué de deux parties : le sujet et le demandé.


§  L’épreuve de calcul    

 Consistance de l’épreuve de 1983
L’épreuve comporte :
-des questions (trois à quatre) permettant d’évaluer le degré d’acquisition par l’élève de certains concepts mathématiques, de sa maîtrise des techniques de calcul et de constructions géométriques.
-Un problème permettant d’évaluer la faculté de l’élève à l’argumentation.


Consistance des années 90
L’épreuve comporte :
1)      des questions
 Trois à quatre questions conformes au programme de la sixième année et à ses objectifs permettant d’évaluer le degré de maîtrise par l’élève   de concepts (de notions) mathématiques en particulier :
-          la maitrise des techniques de constructions géométriques
-          la maitrise des techniques de calcul
Ces questions, dont l’une d’elles doit porter sur le programme de géométrie de la sixième année, doivent être variées et doivent être des applications directes d’une notion, utilisant une formule ou exploitant une propriété.
La réponse à chacune de ces questions ne doit pas demander plus de cinq minutes.

2) Un problème permettant d’évaluer les compétences de l’élève en compréhension, en analyse et en synthèse
- la formulation du problème doit se faire en un langage clair et simple.
- les symboles utilisés doivent être conformes à ceux mentionnés dans le programme et ceux figurant dans les manuels scolaires officiels.
- Les questions composant le problème doivent satisfaire à un enchainement logique et doivent être ordonnées selon un degré de difficulté croissante (du plus simple au difficile)
- Les calculs ne doivent pas être compliqués.

Les consistances de 1990 ont nettement gagné en précision, bien que certains termes n’étaient pas utilisés à leur place, comme l’utilisation du terme de concept en parlant « des techniques de constructions géométriques », qui sont des mécanismes »
§  L’épreuve de l’éveil scientifique

L’épreuve de l’éveil scientifique doit comporter 4 questions, deux  pour les SVT  et deux pour les sciences physiques ; les questions doivent être rédigées sous la forme de situations concrètes et vivantes qui permettent au candidat d’user des concepts qu’il a assimilé avec précision.les questions doivent être du type des questions à choix multiples ( vrai/faux ; relier par une flèche…)


§  L’épreuve d’étude de texte français de 1983
Directives pour le choix des textes
Le texte peut être un texte d’auteur ou adapté (article de journal, lettre…) il doit :
-     Adapté au niveau linguistique des élèves de 6ème et à leur niveau mental.
-Motivant dans son contenu et bien structuré dans sa forme.
-Faisant intervenir éventuellement différents personnages en action
-De 15 à 20 lignes dactylographiées
Elaboration des questions
Les question seront choisies en fonction de l’objectif de l’épreuve et devront permettre une évaluation objective.
Le nombre de questions est 5, allant du simple au complexe de l’explicite à l’implicite, chaque question est notée sur 2 points (total 10 points sur 10) ; ces 5 questions relèvent des trois catégories suivantes :
A- Questions visant l’évaluation de la compréhension globale du texte :
ces questions seront présentées sous forme de questions à choix multiples (vrai/faux ; oui/non ; encadrer, barrer, souligner ; relever des indices de compréhension dans le texte ; mots expression).on constatera que cette catégorie de questions ne met pas l’enfant en situation de production personnelle
B- Questions permettant d’évaluer le pouvoir d’analyse du texte :
Ces questions portent sur les idées essentielles du texte et éventuellement sur quelques aspects ponctuels importants. Elles peuvent être présentées sous forme de relevés d’informations explicites dans le texte, mise en valeur d’idées à partir d’indices explicites , mise en évidence de l’ordre chronologique logique des évènements , des actions, etc… mise en évidence des relations entre les personnages ou entre les faits ou entre les personnages et les faits ; recherche du sens d’un mot ou d’une expression en utilisant différentes techniques)
C- Questions visant l’évaluation du pouvoir de synthèse et d’interprétation et de dépasser les informations apportées par le texte, ces questions peuvent se présenter sous forme de recherche d’un titre au texte (ou attribution d’un nouveau titre) ; élaboration d’un résumé personnel ; une production personnelle à partir de questions de type : es-tu d’accord avec l’auteur ? avec tel personnage ? que peux tu dire de ?… que penses tu de … ?si tu étais à la place de…que ferais- tu ?que va-t-il se passer ?etc…


§  L’épreuve d’orthographe       
L’épreuve d’orthographe aura la forme d’un exercice à trous. Un texte polycopié dans lequel manquent dix mots sera remis aux élèves ; le texte proposé doit être court et simple ne présentant pas de difficultés de compréhension
Les mots seront obligatoirement pris dans le corpus des mots étudiés en orthographe en 5ème et 6ème années ; trois types de difficultés orthographiques seront contrôlés :
-          Difficultés relevant de la transcription de sons ayant plusieurs graphies (4 mots) exemples : mots contenant le son « O », mots contenant le son « f », mot contenant le son  « S » ; mots invariables, mots présentant une difficulté orthographique particulière, exemple : mots commençons par  « h », mots se terminant par « i », mots contenant une double consonne, mot terminés par « ar ».
L’orthographe sera placée au début de l’épreuve de langue. C’est la partie de l’épreuve où tous les élèves auront à travailler au même rythme sous la dictée du maître. Les élèves ont le texte à compléter sous les yeux .Ils le lisent silencieusement ; le maître lit le texte complet une fois, les élèves le complètent ensuite sous la dictée du maître qui lira tout le texte lentement
cette épreuve sera notée sur 10 (1 point par mot)
§  L’épreuve d’expression écrite
cette épreuve permet d’évaluer la production écrite qui se traduit par le type de phrases employées (simples - complexes), l’agencement de ces phrases (structure, coordination, subordination, ponctuation), la nature du lexique employé (précision, richesse). Il sera tenu compte de la compréhension du support proposé qui ne doit pas présenter aucune ambiguïté.
On pourra partir de supports tels que : le sujet de rédaction, la bande dessinée, la scène dessinée, le dessin humoristique, le télégramme, l’annonce de journal.
conception de l’épreuve
Toutes les fois que le choix se fera sur la bande dessinée, la scène dessinée, le dessin humoristique, on proposera un sujet de rédaction différent de la situation visualisée ; les candidats traiteront alors au choix l’un des deux sujets proposés.
Types de bandes dessinées :
A partir d’une bande dessinée avec bulles remplir les bulles vides, ou celles qui sont restées vides, raconter à partir de la bande dessinées dont les le contenu des bulles est donnée, ou raconter l’histoire et imaginer l’image qui pourrait compléter la bande dessinée.
A partir d’une bande dessinée muette : a) raconter l’histoire en quelques lignes, b) mettre en ordre logique les images et raconter l’histoire, c) raconter l’histoire et imaginer une fin possible, d) trouver la légende correspondant à chaque image, e) répondre à un questionnaire accompagnant la bande dessinée.
Scène dessinée : décrire et imaginer une suite possible, décrire la scène et imaginer ce qui a précédé et ce qui va suivre. ;
Dessin humoristique (suggestif) : a)Répondre aux questions et compléter les phrases pour raconter la scène, b) imaginer un dialogue possible entre les personnages, c) raconter l’histoire en quelques lignes, d) raconter l’histoire et faire parler les personnages.
Télégramme : à partir d’un texte d’un télégramme, rédiger une lettre réponse.
Annonce de journal : Répondre à une annonce.


NB : nous n’avons pas trouvé dans les documents dont nous disposons les consistances des épreuves de langue française dans les années 90.

La préparation des sujets du concours se fait selon une organisation pyramidale et suit les étapes suivantes :
-         A la base , se trouvent les propositions des instituteurs qui exercent au niveau de la classe de sixième dans tout le territoire du pays ; ils sont choisis sur la base de la compétence et l’expérience ; tout instituteur qui est chargé de faire une proposition s’engage à ne pas poser le sujet qu’il a proposé à ses élèves durant les trois années scolaires à venir.
Depuis 1989 , il a été décidé de demander les propositions des instituteurs entre les mois de mars et avril , à un moment où ils auraient déjà fait la plus grande partie du programme scolaire , afin que les sujets qu’ils proposeront puissent couvrir toutes les parties des programmes et non pas la première partie du programme.
-         Dans un deuxième temps, une commission constituée  d’inspecteurs de l’enseignement primaire , au niveau centrale, est chargée de sélectionner parmi les propositions des instituteurs un nombre déterminé de sujets , après avoir vérifié leur conformité avec les programmes et les consistances des épreuves ; ces commissions sont habilitées à introduire des modifications nécessaires pour affiner la qualité des sujets sur la plan du fond et de la forme.
-         Enfin, une deuxième commission sera chargée de valider les sujets retenus par la commission précédente ;les sujets sont ensuite soumis au Ministre de l’éducation à qui revient le soin de décider des sujets de la session ; auparavant cette tâche revenait au sous directeur de l’enseignement primaire et au chef de service de l’enseignement secondaire ( art 10 de l’arrêté de 1963) .
c.     Le calendrier de l’examen
L’examen se tient généralement à la fin du mois de juin en une seule session et s’étalait sur deux journées :
-         La première journée est consacrée aux épreuves suivantes : la rédaction arabe, l’étude de texte en arabe et la dictée française et l’éveil scientifique.
-         La deuxième journée est réservée aux épreuves de calcul, d’étude de texte français et d'expression écrite française.

Horaire
Durée
1ère journée
rédaction arabe
Etude de texte arabe
Dictée française
Eveil scientifique

de 8h à 8 h 50mn
de 9h5  à 10h5mn
10h20mn à 10h45mn
11h à 11h 30 mn

 50 mn
60mn
25mn
30mn
2éme  journée
calcul
étude de texte français
expression écrite française

8h à 9h
9h15mn à 10h15mn
10h30mn à 11h20mn

60mn
60mn
50mn

d.    La correction des copies
La correction des copies est effectuée dans des centres de correction, répartis sur toutes les régions du pays, par les instituteurs des sixièmes années  sous la supervision des chefs de jurys de corrections, choisis parmi le corps des inspecteurs des écoles primaires ; tous les centres de correction sont appelés à appliquer les mêmes corrigés et le même barème qui sont élaborés par les commissions nationales  au niveau central. De même que le principe de la double correction est appliqué pour la correction de deux épreuves qui sont la rédaction arabe et l’expression écrite française.
Le principe de l’anonymat des copies est toujours en vigueur au cours de la correction mais aussi au cours de la saisie des notes sur les procès verbaux de l’examen.
3.    Le bilan de cette période
indices quantitatifs
1958
1974
1990
les élèves inscrits au primaire
267808
878317
1369476
les élèves inscrits en sixième année
17869
132539
224921
part des élèves de la sixième sur le total de la population scolaire primaire
6.7 %
15.09 %
16.42 %
élèves admis au concours
6376
33918
90524
taux de réussite au concours
35.68 %
25.59 %
40 .25 %
part des élèves admis au concours   sur le total de la population scolaire primaire
2.4 %
3.86 %
6.61 %


 A  partir des indices quantitatifs ci-dessus, il est incontestable que la Tunisie a réussi pleinement à relever le défi de la scolarisation de sa jeunesse ; en effet le nombre des candidats au concours d’entrée en première année secondaire et moyen a été multiplié par 12 en quatre décennies ( 1958 -1990) , passant de quelques milliers à plus de deux cents  mille ; quant au nombre de reçus au concours , il a été multiplié par 14, et leur proportion par rapport au nombre d’élèves qui fréquentent l’école primaire  a été multiplié par 3, au cours de cette période.
Mais il faut signaler que malgré ces réalisations, le taux de réussite est resté à des niveaux assez modestes ; celui-ci n’a guère dépassé 30 % au cours des années soixante-dix (27% au cours de la session de 1978), il a ensuite  dépassé légèrement 50%  au cours des années quatre vingt ( 32.25 % en 1986 et 52.39 % en 1988).
La session 1990 en chiffres

Nombre de candidats présentés
224990
Nombre de candidats admis
90364
Taux de réussite
40.24 % 
Moyenne minimale de réussite
9,75
Nombre d’élèves orientés aux lycées pilotes
900 dont les moyennes varient entre 19.4 et 15.5 
Frais de participation des élèves au concours
2 dinars 250 millimes
Nombre des centres d’écrit
1161
Nombre de centre de correction
55


 A suivre
Hédi Bouhouch &Mongi Akrout, Inspecteurs généraux de l’éducation Tunis, Novembre 2014



Est-il utile de ressusciter le concours de la sixième

l


     










[1] Nous utilisons le terme post primaire car , l’enseignement qui vient après l’école primaire a changé plusieurs fois de nom au cours de l’histoire de l’école tunisienne : à l’époque du protectorat il y avait l’enseignement secondaire, les cours complémentaires d’enseignement général,  les collèges techniques, la section  Sadikienne, la loi de 58 il y avait l’enseignement secondaire et l’enseignement moyen , remplacer depuis 1968 par l’enseignement professionnel, enfin avec la réforme de 91 on a le deuxième degré de l’enseignement de base
[2] La loi de 1958 a divisé l’enseignement post primaire en deux voies : un enseignement secondaire long de 6 ans et un enseignement moyen de 3 ans ( art 4)
[3] Décret 14- 1961 du 3 janvier 1961 relatif à l’enseignement primaire, jort n°1 du 3-6 janvier 1961
[4] Décret 119- 1959 du 27 avril1959 relatif au collège moyen, jort n°24 du 28 avril1959
[5] Décret 220- 1960 du 27 juin1960 relatif aux établissements d’enseignement secondaires, jort n°31 du 28 juin1960
[6] Arrêté du 31 mai 1963 relatif à l’organisation du certificat de fin d’études primaires.
[7]  Au milieu des années  70 , le concours a été ouvert aussi aux élèves de la 7ème année ,ce sont des classes ouvertes dans les écoles primaires pour lutter contre l’abandon des élèves au niveau de la sixième année  qui n’avaient plus le droit de redoubler en 6ème. le 29 décembre 1987 , au cours de la réunion du conseil du cabinet du ministère de l’éducation, le Secrétaire d’état Mohamed hédi Khlil annonça la fin des 7ème et 8ème année et leur remplacement par un cycle d’apprentissage professionnel  autonome ( le ministre Tijani Chelli )       

[8]   L’article 13 de la loi de 1958.

[9] Circulaire n°255 du 16 décembre 1975 relative à l’organisation du brevet de l’enseignement secondaire professionnel.

[10] La décision de mettre fin à l’enseignement professionnel  remonte à octobre 1987 ( Ministre Mohamed sayyeh) elle fut rendue publique  au cours de la réunion du  conseil du cabinet  tenue le 24 octobre 1987 .
[11] Au sujet de la limite d’âge , des dérogations étaient prévues surtout pour les élèves qui passent de la 5ème à la 6ème année au début de l’année et qui ont dépassé l’âge autorisé pour concourir, le conseil des instituteurs est habilité à étudié les cas qui  nécessiteraient des mesures exceptionnelles ( longues absences pour maladie , retour au pays d’enfants d’émigrés…)

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