dimanche 14 décembre 2014

La première école de formation des instituteurs de langue arabe : " El Mederça At-ta'dïbiyya »


Dix ans après la fondation de l’école Alaoui pour la formation d’instituteurs de langue française, pour répondre aux besoins des écoles primaires franco- arabe, une nouvelle  institution fut  créée pour former des instituteurs de langue arabe  en 1894,[1] appelée " el Mederça at-ta'dïbiyya », plus connu sous le nom d’ «El Madrasa Alasfourya[2] .   Quels étaient les facteurs qui étaient à l’origine de sa fondation ?


1° Partie : réforme de l’enseignement et besoins d’instituteurs qualifiés

1°   les écoles coraniques (kouttab) avaient besoin d’instituteurs formés et qualifiés

a-   L’état des lieux dans les écoles coraniques révèle un déficit de formation des instituteurs.
En 1875, (30 Moharram 1292), le gouvernement du bey a demandé aux  Caïds[3] (gouverneurs) des régions un rapport sur l'état de l'éducation dans leur région respective, prélude à la mise en place d’une réforme de l’enseignement dans la grande mosquée Zaytûna,  Il s'est avéré  alors que :
-         Le taux de scolarisation était faible, puisque on ne recensait que 14 000 élèves qui fréquentaient les Kouttabs (écoles coraniques), soit une moyenne de 20 (24) élèves par école coranique.
-          La présence de ces écoles était très faible dans les régions nord et ouest du pays.
-          les instituteurs (mu'addibîn) n’avaient pas les qualifications requises pour exercer la profession.
 Pour remédier à cette situation, le gouvernement a décidé, dès Janvier 1876 , que,  désormais, seuls les mu'addibîn « patentés »  , ou  ceux qui présentent une  attestation fournie  par  la population  ou par   le syndicat   des mouaddebs seront autorisés à enseigner ;  mais cette  mesure n’était pas suffisante pour assurer la bonne qualité des enseignants des kouttabs..
b.       La réorganisation l’enseignement dans la grande mosquée et l’introduction de nouvelles matières.
Le 19 Juillet 1875, la Commission Kheireddine (Khair Eddin) chargée d'organiser les études dans la grande mosquée a achevé son travail ; ses recommandations sont entrées en vigueur depuis le 26 Décembre de la même année. Cette réforme a :
-         engendré une nouvelle organisation   de l’enseignement Zaytûnien qui est désormais constitué de trois cycles : un cycle primaire assuré par les kouttabs, un cycle secondaire assuré par la grande mosquée Zaytûna et par quelques mosquées dans les autres villes du pays et un cycle supérieur assuré par la grande mosquée Zaytûna uniquement.
-           La mise en place d’un contrôle administratif et pédagogique des étudiants et des enseignants,
-         Un classement des sciences en trois types : les sciences religieuses, les sciences exactes et les arts,
-          L’introduction de nouvelles matières obligatoires comme la littérature, l’histoire, la logique, l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie…

Depuis lors," l’agencement entre l'enseignement primaire assuré par les kouttabs de l’intérieur du pays  avec  les études à la grande mosquée commence à poser problème [4] qui " se traduit par la différence  du niveau des étudiants  qui rejoignaient  la Grande Mosquée, et par la difficulté que certains avaient  à suivre les cours", à ce propos Cheikh Ben Achour disait que  " la direction  de l’enseignement public  a  pris conscience de  ce problème  et  elle s’était attelée à l’organisation  de l’enseignement   dans les  kouttabs" [5].  En outre, " le Directeur de l’enseignement public  a exhorté les mu'addibîn (instituteurs)  d'envoyer leurs élèves aux écoles franco- arabes,  à raison de deux heures par jour, pour qu’ils puissent suivre l’apprentissage des matières qui ne sont pas enseignées dans les kouttabs moyennant une indemnité mensuelle qui leur sera allouée.[6] 

2°- Les besoins en instituteurs de langue Arabe pour les écoles franco -arabe

Depuis 1883, c'est-à-dire deux ans après l’occupation française, les autorités coloniales avaient mis en place le réseau des écoles franco- arabe pour accueillir les jeunes tunisiens et européens ; ces écoles assuraient un enseignement bilingue qui nécessitait des instituteurs qualifiés. Or, si l'enseignement de la langue française était  assuré au début  par des instituteurs normaliens,  recrutés de France , puis parmi les  diplômés de l’école normale el Alaoui , l’enseignement de la langue arabe était assuré par des  mu'addibîn formés dans les kouttab  et  des diplômés  de la mosquée Zaytûna. La situation est restée inchangée jusqu'en 1894, date à laquelle fut fondée, al- mederça al-'asfùriyya, devenue plus tard al-mederça at-ta'dïbiyya, pour la formation des maîtres d'arabe.

2° partie : al-mederça at-ta'dïbiyya
1.    Fonction de l’école
Al- mederça at-ta'dïbiyya a été fondée en 1894 ( 1312  hégire), l’article deux  du décret qui l’a instituée  a défini la mission de cette nouvelle institution dans les termes suivants :  « cette Mederça sera destinée à former des moueddebs qui  n’obtiendront ce titre qu’à la suite d’un examen conformément aux articles 4,5et 9 ci – après. » , Ben Achour[7] nous donna plus de précisions en disant que la finalité de cette école était «  la formation de mu'addibîn qualifiés pour  enseigner l’arabe  aussi bien dans les école coraniques ( al kouttab)  que  dans les nouvelles  écoles Franco -  arabes . "
Donc Al- mederça at-ta'dïbiyya pourrait être assimilée à une école normale des instituteurs de langue arabe ; seulement sa création, à coté de l’école normale déjà existante (l’école Alaoui) pose plusieurs questions dont la principale  est la suivante : Pourquoi ne pas avoir intégré la formation des  Moueddebs dans  cette dernière ?
L’historien Ch.A .Julien avança, dans son ouvrage Colons français et Jeunes-Tunisiens [8] , l’idée de la création d’une école pour former les moueddebs indépendante s’inscrit dans le cadre d’une grande campagne orchestrée par le parti des colons contre la scolarisation des enfants tunisiens dans les écoles françaises et contre le projet de L. Machuel - directeur de l’instruction publique et contre  l’école franco-arabe qu’il a développée.
Par contre, le parti des colons était devenu un grand défenseur le l’enseignement traditionnel assuré par les Kouttabs, prétendant   qu’il était « parfaitement adapté aux indigènes[9] », en réalité leur objectif était de fermer les portes de l’éducation française moderne devant les enfants tunisiens pour ne pas en faire de futurs concurrents dans la fonction publique.
L’historien affirmait que le « point de vue de la direction de l’enseignement rejoignait celui des colons » et la création de la al-Mederça at-ta'dïbiyya  est venue «  pour justifier l’utilité du Kouttab et c’était aussi une tentative de maintenir un système scolaire de second ordre qui consacre la ségrégation entre les enfants des colons et les enfants tunisiens
2.    Le régime des études
Les études durent cinq ans (art 8). L’Etat prend en charge tous les frais de scolarité et de l’hébergement des étudiants, en cas d’abandon avant l’obtention du diplôme l’étudiant doit rembourser tous ces frais.   Les cours étaient assurés par des professeurs de la grande mosquée Zaytûna ; leur nombre est arrêté selon les besoins de l’école ; ils sont nommés par le premier ministre sur proposition du Directeur de l’enseignement.
Quant aux professeurs de français et les chargés de faire répéter le Coran, ils  étaient nommés par le Directeur de l’enseignement ; ces derniers doivent être titulaires du diplôme Ettatwi [10] en science de la lecture du coran (attajwid) ( art 3).
Ainsi la Direction de l’instruction publique a réussi  à avoir la mainmise sur les deux institutions de formation des instituteurs sans pour autant réussir à imposer  - au début - un programme de formation identique , l’opposition des milieux conservateurs était trop forte.
Les programmes comprennent la révision du Coran (attedjouid et l’orthographe du Coran), la théologie, la grammaire, le calcul, la calligraphie, la langue arabe (lecture et écriture et la littérature), l'histoire et la géographie de la Tunisie, une initiation au droit, des éléments de calcul et de système métrique et la langue française [11] (art5).
La durée de la formation et le programme des études laissent penser que la formation donnée aux  futurs instituteurs leur permettra d’être de bons enseignants d’arabe aussi bien dans les Kouttabs que dans les écoles franco- arabes ; mais les résultats furent très en de ça des espoirs, et la mederça faillit à sa mission.
3.    L’échec de l’expérience
La nouvelle institution n’a pas réussi, car elle n’a pas été fondée sur des bases saines ; elle était créé sous la pression des colons et pour satisfaire les milieux conservateurs tunisiens, et non pas dans le but de transformer et de moderniser l’enseignement traditionnel, son parcours fut marqué par plusieurs handicaps ; on en cite deux principales tares ; qui étaient :
a.    La mauvaise sélection et la faiblesse de l’effectif.
L’article 7 du décret a défini les conditions que doivent être remplies pour l’admission à l’école, dont :
§  La réussite au concours d’accès qui porte sur le texte du Coran et sur des notions de Tejouid et d’orthographe,
§   Avoir 18 ans
§  présenter un certificat de bonne vie et mœurs délivré par les notaires, soit par le moueddeb, le cheikh ou le gouverneur de la localité d’origine.
Mais le jury du concours de sélection, très critiqué, mettait en avant la mémorisation et négligeait les autres aptitudes : «  entre deux candidats, dont l’un n’est pas très bien doué mais capable de réciter sans broncher le Coran, et l’autre intelligent et instruit mais ne sachant pas par cœur le livre de Dieu dans son intégralité, le jury du concours ne se reconnait pas le droit d’hésiter ; il admet le premier et refuse le second ».[12]  
D’autre part, l’effectif des étudiants retenus à chaque session est resté très faible ; il était autour de cinq ; on dépassait parfois ce chiffre pour pallier les éventuelles défections au cours de l’année scolaire. Mustapha
 Khairallah ben Mustapha parlait, dans un rapport qu’il avait présenté en 1908, de 73 Moueddebs formés par al-mederça at-ta'dïbiyya depuis sa création ; il précise que seulement 25 parmi ceux ci avaient opté pour une carrière d’enseignant, 17 dans le secteur public et 8 dans le secteur privé.

b.    La médiocrité de la formation
En dépit de la durée de la formation et de sa consistance apparente et le caractère bilingue, la formation effective n’a pas atteint le niveau qui permet de former des instituteurs compétents ; nous reproduisons le témoignage d’un grand pédagogue de l’époque qui a étudié la question , Khairallah  Ben Mustapha [13]  , celui-ci était comme, tous les membres du mouvement jeunes Tunisiens ,  opposé à la création de  la Mederça at-ta'dïbiyya, il en fait un portrait très peu favorable « l’enseignement y était franco- arabe avec une nette primauté de l’arabe à qui étaient consacrées près des deux tiers des horaires ; il faisait appel presque exclusivement à la mémoire… si l’on considère que le programme de l’enseignement se réduit en somme à la grammaire et aux sciences relatives au Coran, on peut se demander quelle instruction a acquis un élève-maître qui a passé cinq ans à la médersa et quelle préparation il a reçu pour remplir son rôle de Moueddeb »[14] il déclarait en 1908, « que les élèves-maîtres, nuls ou presque nuls en arabe étaient assez bons en français » [15], et, qu'en comparant la méthode de leurs professeurs d'arabe et celle de leurs professeurs de français, « ils ont certainement tiré une conclusion qui ne devait être guère favorable à la première ». Au même Congrès, le nouveau Directeur de l’instruction publique, Charléty, qui  a succédé à L .Machuel ,parti à la retraite, constatait également en 1908, à propos du même sujet, que « l'échec (de cette école)... n'est contesté par personne »[16].
Cette évaluation, et le point de vue des jeunes tunisiens, avaient accéléré la décision  de fermer Al Mederça at-ta'dïbiyya ; en effet, suite aux travaux d'une commission spéciale et des délibérations du  conseil de l’instruction publique, il fut décidé de transférer la formation des instituteurs de langue arabe à l’école normale des instituteurs Alaouite où  une nouvelle section des futurs maîtres d'arabe ou mouderrès  est  constituée depuis  1910 ; depuis l’école Alaoui comprend deux sections :
-         une section française pour former les instituteurs de français
-         Et une section arabe   avec deux filières, la première forme des instituteurs unilingues d’arabe et une deuxième pour former des instituteurs bilingues
Les candidats  qui accèdent  à cette nouvelle section, après avoir réussi  un concours d'entrée  qui évalue  leur niveau  en arabe, reçoivent un enseignement  en arabe et en français ;  à leur sortie de l’école, ils   « seront ainsi en mesure de donner aux élèves tunisiens , dans les kouttabs, ou dans les écoles franco-arabes, un enseignement de la langue arabe plus méthodique, avec des clartés sur les découvertes de la science et sur les progrès de la civilisation moderne ; ils pourront même être utilisés, au besoin, comme auxiliaires pour l'enseignement des éléments du français (langage et lecture) dans les classes élémentaires d'enfants indigènes »[17]
Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique scolaire du protectorat, vis-à-vis des enfants Tunisiens, surtout depuis l’arrivée du nouveau résident général Stephen Pichon(1901-1906) et puis son successeur G .Alapetite(1907- 1918) ; cette nouvelle politique fut marquée par la reprise de la  construction de nouvelles écoles et la réouverture de celles qui avaient été fermées auparavant[18]    pour accueillir les enfants tunisiens, et le renforcement du recrutement d’élèves- instituteurs tunisiens pour les former à l’école normale des instituteurs .

Décret du 8 novembre 1894( 11 djoumadi el aouel 1312) sur l’organisation d’une Mederça de moueddebs
Louange à Dieu !

Nous, Ali Pacha Bey, Possesseur du royaume de Tunis, vu le règlement en date du 26 dou Elhedja 11292, indiquant les conditions que doivent remplir les personnes qui se désirent se consacrer à l’enseignement du Koran à Tunis et dans la Régence.
Vu le rapport du Directeur de l’Enseignement Public faisant ressortir les avantages qu’il y aurait à fonder une Mederça destinée à préparer des maîtres qui doivent donner cet enseignement :
Vu le rapport de notre premier Ministre signalant la nécessité d’établir un règlement de cette Mederça et de préciser les études qui doivent y être faites ;
Nous avons pris le décret suivant :
Art.1.- La Medraça d’Ibn Asfour, situé à Tunis, près du fondouk des Parfumeurs (Attarines) est affectée à une école normale de moueddebs qui prendra le nom de Mederça el Asfouria.
Art.2. cette Medraça sera destinée à former des moueddebs qui n’obtiendront ce titre qu’à la suite d’un examen conformément aux articles 4,5et 9 ci – après.
Art.3.Le personnel de cette Medraça comprendra un directeur et des professeurs qui seront choisis parmi les professeurs de la grande mosquée. Le nombre des professeurs variera selon les besoins.
Le directeur sera nommé par nous sur proposition du Directeur de l’enseignement.
Les professeurs seront nommés par notre premier ministre sur la proposition du Directeur de l’enseignement.
Les professeurs de français et les chargés de faire répéter le Koran seront nommés par le du Directeur de l’enseignement.
 Art.4.la commission des examens comprendra les membres suivants :
L’inspecteur général des études arabes ;
Le Directeur de la Medreça
Le Cheikh des lecteurs du Koran de la grande mosquée ;
L’Amin des moueddebs ;
Le Professeur de français (pour la partie relative aux études de Français)
Art.5.les études faites dans cette Medreça porteront sur les matières suivantes :
1.      Révision du Koran ;
2.      Tedjouid et orthographe du Koran ;
3.      Eléments du Touihid ;
4.      Eléments de droits ;
5.      Grammaire arabe et éléments de littérature ;
6.      Calligraphie arabe ;
7.      Langue française et éléments de calcul, de système métrique et de géographie.
Art.6.le nombre d’élèves à admettre à cette Medreça variera selon les crédits inscrits au budget de la direction de l’enseignement. L’admission et le renvoi des élèves répondront du Directeur de l’enseignement.
Art.7.ne pourront être reçus dans cette Medreça que les jeunes gens qui auront satisfait aux conditions spécifiées dans le règlement sur les Moueddebs,en date du 26 Dou Elhedja 1292,c'est-à-dire qui connaitront parfaitement le texte du Coran et qui auront des notions de Tejouid et d’orthographe, ce qui sera constaté par un certificat délivré par les membres de la commission désignées à l’article 4. Les candidats devront présenter en outre une pièce constatant leur âge et un certificat de bonne vie et mœurs délivré par les notaires, soit par le moueddeb, le cheikh ou le gouverneur de la localité.   
Art.8.la durée des études sera de cinq années. Tout élève qui interrompra ses études avant l’expiration des cinq années sans motif valable, sera tenu, lui ou ses parents de rembourser à l’état ses frais d’études et d’entretien pendant son séjour à l’école.
Art.9.les candidats qui auront subi avec succès l’examen portant sur les matières indiquées à l’article 5 devant la commission composée comme il est dit à l’article 4 recevront le diplôme de moueddeb.
Art.10.les maîtres pourvus de ce diplôme pourront exercer dans les écoles et les Medreça. Ils pourront être soumis à des examens ultérieurs destinés à constater qu’ils n’ont pas oublié les matières qu’ils ont apprises à l’école.
Quant aux écoles dans lesquelles on n’enseigne que l’arabe, elles ne seront l’objet d’aucunes modifications. Toutefois elles pourront être confiées aux moueddebs sortant de la Medreça el Asfouria si les habitants intéressés le demandent.
Art.11. Le Directeur de l’enseignement est chargé de l’exécution du présent décret ainsi que la rédaction d’un règlement concernant l’organisation des cours mentionnés à l’article 5, et le service intérieur de la medraça. Ce règlement sera soumis à l’approbation de notre premier ministre.
Bulletin officiel de l’enseignement public, février 1895 n° 59   9°année p 289 - 292



Hédi bouhouch &  Mongi Akrout ; Inspecteurs généraux de l'éducation
Tunis, Novembre 2014



Articles sur le même thème








[1] Décret du 8 novembre 1894( 11 djoumadi el aouel 1312) sur l’organisation d’une Medraça de moueddebs .

[2] Al Medraça Alasfoury, date de l époque des Hafsides  située dans la rue  Attarine en face de la grande mosquée Azzaitouna , entre Al Medraça al khaldounia  et Al Medraça al Hamzya , elle doit son nom à Abu al Hassan ibn Ali ibn Mussa al Hadurami  connu sous le nom d’Ibn Asfour  al Ishbili le grammairien  qui y professait peut être.

[3] Le Caïd : était le représentant du bey dans la région, c’est l’équivalent du gouverneur actuel
[4] Mohamed Taher Ben Achour :  محمد الطاهر ابن عاشور ، أليس الصبح بقريب ؟، طبعة ثانية 1988  ، ص 113.
[5] Op cité p 113
[6]  Sraieb, N. (s.d.). L'idéologie de l'école en Tunisie coloniale (1881-1945) . In: Revue du monde musulman et de la Méditerranée, N°68-69, 1993. pp. 239-254.
.

[7] ابن عاشور:  أليس الصبح بقريب؟ ص 114.
[8] Julien Charles-André. Colons français et Jeunes-Tunisiens (1882-1912). In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 54, n°194-197, Année 1967 1967. Hommage à Robert De lavignette. pp. 87-150
[9] Le journal la Tunisie Française, cité par Ch.A.Julien p.115
[10] Un diplôme créé en 1898,  qui couronne le cycle moyen  de l’enseignement Zaytûna (équivalant du baccalauréat)
[11]  N. Sraieb : op cité , p 244
[12]  Ch.A.Julien . op.cité
[13]  Khirallah ben Mustapha ( 1867-1965) , membre du mouvement des jeunes Tunisiens , ancien élève du collège Sadiki , a été interprète au tribunal foncier mixte , il est considéré comme l’un des meilleurs connaisseurs de l’état de l’enseignement en Tunisie , il a participé , avec la délégation des jeunes Tunisiens au congrès de l’Afrique du Nord à Paris ( 6-10 octobre 1908) où il a fait un exposé sur «  l’enseignement primaire  des indigènes en Tunisie, qui a eu un grand écho surtout pour ses critiques aux autorités du protectorat qui ont maintenu l’enseignement traditionnel des Kouttabs et qui soutiennent les écoles franco arabes qui n’étaient pas accessibles à tous es enfants tunisiens.
[14] Congrès de l'Afrique du Nord, tenu à Paris, du 6 au 10 octobre 1908. Compte-rendu des travaux. Questions indigènes (enseignement, justice, institutions religieuses, conditions de vie matérielle). Maroc (questions politiques et économiques) / , publié par M. Ch. Depincé,... p 572 -574
[15] Khairallah,[15] ibid., p. 575
[16]  Le compte rendu, III, p. 276
[17] Benjamin Buisson : était directeur de l’école normale des instituteurs  al Alaoui , en 1905, il fut promu Directeur de l’enseignement primaire en Tunisie .

[18] Le nombre d’élèves tunisiens inscrits dans les écoles publiques françaises ou franco arabes a nettement reculé entre 1897 et 1903 , passant de 4656 à 2927 , plusieurs écoles ont été fermées ,  une dizaine au cours de la seule année ( 1901) , suite aux pressions des colons qui s’opposaient à la scolarisation des enfants tunisiens.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire