Avant propos:
En consultant les écrits qui ont traité
la question des réformes éducatives en Tunisie ,on constate qu’il y a une
focalisation particulière sur les trois grandes réformes[1] et une quasi ignorance des
réformes « intermédiaires » qui ont été initiées soit pour améliorer le
système dans le cadre de la loi en cours soit pour préparer la nouvelle réforme
, on constate aussi le faible intérêt
accordé aux différentes réformes ou
tentatives de réformes de l’enseignement
classique zitounien de la période pré-coloniale et celles de la période du protectorat[2].
On constate enfin que l’instruction et
l’éducation étaient depuis le dix neuvième siècle au centre des préoccupations
des réformateurs quelque soit leurs orientations politiques et idéologiques
(des hommes politiques, des partis, des organisations professionnelles et des
gouvernements).
Le résultat de toute cette dynamique fut
une série de projets plus ou moins ambitieux et de réformes
successives plus ou moins réussies, mais qui ont contribué à l’édification d’un système éducatif
tunisien dont les acquis sont aujourd’hui incontestables.
Nous allons tenter de faire l’histoire
succincte de toutes ces réformes (les principales et les secondaires) en
insistant sur le contexte de chacune d’entre elles et sur les spécificités de
chaque réforme et son impact sur celle
qui est venue pour la remplacer.
En schématisant, et en simplifiant, nous
pouvons cataloguer les projets, les
tentatives de réformes et les réformes dans le domaine de l’éducation dans deux
grands courants principaux : le premier courant réformiste qui vise
à garder le système en place en introduisant quelques améliorations, le
deuxième est un courant adepte de la modernité
qui veut mettre en place un nouveau système éducatif moderne
Introduction des réformes de la période précoloniale
Entre les années trente et 1880 ,
c'est-à-dire du temps du règne d’Ahmed Bacha Bey jusqu’à la veille du traité du
Bardo[3], la Tunisie avait connu
les premières tentatives de réformes de réformes éducatives dont la plupart
visaient l’enseignement religieux assuré par les écoles coraniques , les
Kuttabs pour l’enseignement primaire et
par la grande Mosquée Az-zaitouna et ses annexes pour l’enseignement secondaire
et supérieur , alors que d’autres réformes avaient tenté de mettre en
place un nouveau système éducatif moderne pour former les officiers de l’armée
et les hauts commis de l’état.
1.
Le contexte qui a facilité le mouvement
de réformes
Les premières réformes de la deuxième moitié du dix neuvième
siècle qui avaient eu lieu en Tunisie
s’inscrivaient dans le cadre du mouvement
réformiste du monde musulman de la fin du dix huitième siècle , ce mouvement
connu sous l’appellation du mouvement En-Nahdha
( mouvement de la renaissance) a commencé à se manifester dans l’empire
ottoman avec le Sultan MOHAMED ALI BACHA ( 1796-1849) et puis sous le règne du
Sultan Salim III ( 1789-1807) et le Sultan Mahmoud II, par l’ouverture d’écoles
modernes sur le modèle européen et
l’envoi d’étudiants pour poursuivre les études dans les pays
européens ; puis le mouvement de
réforme a connu sa gloire en Egypte avec
le Khédive Mohamed Ali qui a mis en place un système éducatif ouvert sur la
modernité et sur l’occident , il a ouvert des écoles primaires , des
établissements d’enseignement secondaire et d’enseignement supérieur ,faisant
appel à des enseignants étrangers et en envoyant les jeunes égyptiens
poursuivre leurs études supérieures en Europe ; toutes ces réformes
avaient inspiré les Beys de Tunis qui avaient suivi le chemin balisé par le
sultanat et par l’Egypte.
Les réformes de l’enseignement en
Tunisie avaient été réalisées sous le règne d’Ahmed Bacha (1837-1855) et Mohamed
Bacha Bey, elles ont concerné l’enseignement classique existant et ont tenté de mettre en place un enseignement
moderne inspiré du modèle européen.
1.
Les réformes de l’enseignement classique
L’enseignement classique tunisien a une longue et glorieuse histoire, l’université de la
grande mosquée Ez-Zitouna rayonnait sur toute la région du Maghreb musulman ,
seulement cet enseignement n’a pas réussi à renouveler ni ses programmes ni ses méthodes devenues
désuètes , Mohamed Lasram disait[4] en 1908 « ni les programmes, ni les méthodes surannées
n'ont été modifiés... Ce sont les principes de la scolastique [5]du moyen âge qui continuent
à être en honneur dans la vieille Université de Tunis » on apprenait essentiellement
le Coran et les sciences islamiques , cet enseignement était assuré par des
Moueddebs pour les enfants qui fréquentaient les kouttabs ( écoles coraniques) et par les Cheikhs (
professeurs) à la grande mosquée ; l‘enseignement était facultatif , il
dépendait de la décision des parents , il était payant dans les kouttabs et à la charge des parents[6] mais l’enseignement à la grande Mosquée
Ez-Zitouna était gratuit, les professeurs sont payés par l’état.
Au dix neuvième siècle, les gouvernements des Beys avaient engagé des
réformes de l’enseignement classique en
commençant par le sommet de la pyramide du système c'est-à-dire par l’enseignement à la grande Mosquée pour atteindre par la
suite l’enseignement dans les kouttabs..
a. Les réformes de « l'Université Ez-Zitouna »
La grande mosquée
formait les futurs fonctionnaires (magistrats
du Charâ (tribunal religieux), professeurs, secrétaires aux différents ministères…)
et avocats.
Entre 1840 et 1880 , plusieurs tentatives de réformes avaient été entreprises
par les Beys pour réorganiser et moderniser l’enseignement supérieur assuré par la grande mosquée et ses annexes et
l’enseignement primaire assuré par les kouttabs ou les écoles coraniques ,
parmi ces réformes on pourrait citer celles
de 1842 , de 1870 et « surtout la
grande réforme de 1875, à laquelle le ministre Khair-Eddine a attaché
son nom » ( Lasram).
§
La réforme de 1842[7] avait décidé une réorganisation
l’enseignement en fixant le nombre d’enseignants du rite malékite et du rite
hanéfite ainsi que le nombre de leçons pour chaque professeur , la réforme a aussi fixé les modalités de leur nomination[8] et leur salaire[9] , il fut aussi décidé de
nommer quatre censeurs qui sont chargés de contrôler la marche des cours
,l’assiduité des enseignants, la gestion de la bibliothèque et les comptes financier de la grande mosquée[10].
§
La réforme de 1870 est venue pour rappeler les décisions de celles de 1842 qui étaient
tombées dans les oubliettes petit à petit ce qui s’est traduit par plusieurs
disfonctionnements comme l’absentéisme des enseignants, la mauvaise
organisation des cours, l’anarchie dans la gestion de la bibliothèque de la
grande mosquée, cette situation fut à l’origine de la nouvelle réforme qui fut
décrétée[11]
pour mettre fin à l’absentéisme des enseignants le décret rappela les mesures déjà
décidé en 1942 au sujet du retranchement des honoraires de ceux qui se seraient
absentés sans excuse reconnue valable .
En vue d’améliorer la qualité des cours il fut décidé d’instituer un comité
cheikhs inspecteurs dont la mission était d’inspecter la marche des études et les enseignants de la
grande mosquée , elle fut chargée aussi « de désigner, pour chaque classe de
professeurs, les sciences que chacun d'eux devra enseigner, en se basant pour
cette désignation, sur les aptitudes de chacun. » (Lasram) ceci soumet les
professeurs à l'obligation de se spécialiser dans un ordre de matières déterminées,
les professeurs sont aussi encouragé à fréquenter la bibliothèque et à utiliser
ses ouvrages.
Enfin , la réforme avait mis en place un mécanisme de suivi et de contrôle
à deux niveaux , le premier était assuré par le comité cheikhs inspecteurs qui
devrait présenter un rapport mensuel sur le déroulement des cours , le deuxième
est dévolu à un haut fonctionnaire de l’état nommé spécialement pour inspecter
et contrôler la marche des études à la grande mosquée , la gestion de la
bibliothèque et l’état général , il devait lui aussi présenter un rapport
mensuel distinct de celui présenté par le comité des inspecteurs.
§
La réforme de 1875[12] est « la grande réforme de
l’enseignement supérieur musulman, à laquelle le ministre Khéreddine[13] a attaché son nom, a été opérée par le décret du 26 décembre 1875
réglementant les études à la Grande Mosquée. « Ce règlement, très complet,
est divisé en cinq chapitres ne comprenant pas moins de 67 articles ». (Lasram),
cette réforme a transformer profondément
(du moins théoriquement)
l’enseignement zitounien, parmi les principales innovations apportées
par cette dernière réforme, on citera :
-
La nouvelle
organisation de l’enseignement zitounien qui sera constitué de trois cycles (primaire,
secondaire et supérieur) ;
-
La nouvelle
organisation des cours et des programmes ; les sciences sont classées en
trois catégories : les sciences juridiques, les sciences exactes et les arts,
ce qui a permis d’enrichir la formation des étudiants avec de nouvelles
disciplines obligatoires comme la littérature, la logique, les mathématiques,
la cosmographie … .
-
La consolidation du
contrôle administratif et pédagogique des
étudiants et des professeurs grâce à la réorganisation du censorat et des ses
prérogatives.
-
La réorganisation des
examens et du mode de délivrance des diplômes (composition des jurys, les
épreuves …) ;
- La nomination d’un conseiller de l’éducation et de deux adjoints dont la
mission était de veiller sur l’état de l’enseignement.
-
La
proposition de nouvelles méthodes
d’enseignement qui recommandent une
nouvelle pédagogie basée sur le principe du respect de l’étudiant et sur une
démarche progressive et graduelle
« le professeur expliquera, en commençant son cours, par la proposition préliminaire sur laquelle
il se fonde, et passer ensuite graduellement aux autres , en allant du plus
facile au plus difficile …il citera , s’il ya lieu des exemples »[14] cet aspect de la réforme
peut être considéré comme une évolution qualitative qui a voulu rompre avec la
vieille pédagogie qui consistait à écouter le cours du maître et de le réciter ensuite
par cœur, mais tout ceci n’a réussi ni à
changer les pratiques des Cheikhs , ni à faire évoluer les contenus des cours ,
ni à améliorer la formation des étudiants , les forces conservatrices étaient
plus fortes que les forces
réformatrices.
Annexe : Extrait du décret de 1875 d’après Lasram
Le chapitre premier traite de
l'enseignement, lequel doit être à trois degrés et comporte, pour chacun
d'eux, l'emploi d'une catégorie déterminée d'ouvrages classiques.
Le chapitre II a trait au rôle
pédagogique des professeurs, à la méthode qu'ils devront suivre dans leur
enseignement. Il fixe la durée des cours, prescrit une rigoureuse ponctualité
dans les heures de leçons, etc.
Le chapitre III vise les obligations
diverses imposées aux étudiants. Il désigne les ouvrages qui devront être mis
entre leurs mains, à leur entrée à l'Université, ainsi que les textes qu'on
devra leur faire apprendre par cœur pour exercer leur mémoire. Il se
préoccupe de l'assiduité des élèves, de leur maintien pendant les leçons.
Il prescrit (art. 24) l'établissement,
au nom de chaque étudiant, d'un carnet sur lequel seront mentionnés
successivement : la date de son entrée à l'Université, l'opinion de ses
différents professeurs sur son zèle et son intelligence, la date à laquelle
il aura terminé l'étude de tel ou tel ouvrage, le titre de celui qu'il sera
en état de commencer ensuite. Les notes obtenues par l'élève aux examens
successifs sont portées sur ce même carnet.
Pour encourager les jeunes gens à l'étude,
l'article 25 stipule que « tout élève pourvu du carnet mentionné à l'article
24 sera, pendant toute la durée de ses études à la Grande Mosquée, exempté de
droit de l'impôt personnel, du service militaire et de toutes autres charges
imposées aux personnes de sa condition ».
Le chapitre IV détermine les
attributions des inspecteurs des études, formant le Conseil de surveillance.
Ce conseil, composé des deux Cheiks-el-Islam et des deux cadis hanéfite et
malékite, n'a pas de président. Les délibérations sont prises à la majorité
des voix. « En cas de partage, dit l'article 34, la voix du personnage du
rang le plus élevé sera prépondérante ».
L'objet principal de l'inspection est
le contrôle de l'enseignement et du personnel. « L'inspecteur, est-il dit
dans l'article 37, se placera près des professeurs afin de suivre les
différentes leçons et d'apprécier les aptitudes et l'intelligence de chacun
d'eux ».
Enfin, le chapitre V, dans son
ensemble, constitue le règlement intérieur de la Bibliothèque.
|
b. Réforme des écoles coraniques ( les kuttabs)[15]
L’état a commencé à s’intéresser bien tardivement à l’enseignement donné
aux jeunes tunisiens dans les kouttabs , il va le faire après avoir achevé la
réforme de la grande mosquée de 1875, quand on s’est aperçu que les nouveaux
étudiants qui arrivaient pour poursuivre leur étude à la grande Mosquée souffraient de beaucoup de
lacunes quant à leur formation.
La réforme fut précédée par un diagnostic de l’état des écoles
coraniques de toutes les régions du pays , quand le gouvernement avait demandé
aux Caïds ( gouverneurs) un rapport sur l’état des Kouttabs dans leur province,
ces rapports avaient révélé qu’il y avait seulement 14000 enfants qui
fréquentaient les Kouttabs[16], avec
une moyenne de 20 enfants par kouttab , les rapports ont révélé aussi que la
majorité des Moueddebs n’avaient pas les compétences requises pour le métier ou
la profession d’enseignant.
Pour
remédier au plus urgent , l’état a pris une première mesure qui limite le droit
d’exercer la profession de Moueddeb aux personnes inscrites à la corporation des mûeddebs
ou aux personnes qui présentent une attestation délivrée par la population qui
l’accepte en tant que mouddeb , ce fut pratiquement la seule mesure prise par
le gouvernement qui concernait l’enseignement dans les kouttabs , la situation
politique du pays en est peut être l’explication.
Mais
le gouvernement des Beys ne s’est pas limité aux réformes de l’enseignement de la grande mosquée , il a commencé à mettre
en place les structures pour accompagner ces réformes comme la direction de l’enseignement zitounien (Cheikh Beiram V fut nommé à sa tête) , la commission
des études qui fut chargée de la conception des programmes et des questions pédagogiques
( l’ancêtre de la direction des programmes) et ensuite le ministère de
l’instruction , cette structuration répondait , d’après l’historien Béchir
Tlili , à un besoin de la mise en place d’un système éducatif fortement centralisé , contrôlé et hiérarchisé »
(Tlili)
Fin
de la 1er partie ; à suivre la 2ème partie: les réformes de la période précoloniale
Hédi Bouhouch & Mongi Akrout,
inspecteurs généraux de l’éducation
Tunis , septembre 2014
Articles publiés par le blog pédagogique sur le même thème
Bouhouch et Akrout . Les axes de la future réforme de l’éducation
aux yeux du nouveau ministre de l’éducation tunisien
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/03/les-axes-de-la-future-reforme-de.html
Bennour, A. A propos de la réforme du système éducatif -
Bennour, A. « A propos de le réforme éducative : les
références juridiques : première partie ».
Bennour, A : « A propos de le réforme éducative :les
références de la réforme scolaire : deuxième partie » http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/09/a-propos-de-le-reforme-educative-les.html
Bouhouch et Akrout. « Histoire des réformes éducatives en Tunisie
depuis le XIXème siècle : introduction générale »
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/11/histoire-des-reformes-educatives-en.html#more
Bouhouch et Akrout . Rapport de la commission sur l’enseignement
secondaire[1] L’Action 18-9-1967
Jerbi,A. La politique éducative ou quelle politique
éducative pour quelle réforme de l'éducation?
Boukhari . O. la gouvernance du système éducatif tunisien
Bennour, A : Les références de la réforme scolaire :
Deuxième partie
[1] Il s’agit des réformes de 1958 , de 1991 et de
2002
[2] Voir les écrits de Noureddine Sraieb et de
Mokhtar ayachi sur l’histoire de l’enseignement en Tunisie.
[3] Le traité du Bardo du 12 mai 1881 fut signé entre le bey de Tunis (
Mohamed Es sadok Bey) et le gouvernement français. Il instaurait un protectorat
français en Tunisie
[4] Mohamed Lasram,
l'enseignement supérieur musulman a la mosquée de l'olivier, ou grande mosquée,
à Tunis , Rapport au Congrès de l'Afrique du Nord, tenu à Paris, du
6 au 10 octobre 1908 . p 154
[5] Enseignement philosophique qui fut
donné en Europe du Xe au XVIe s. et qui consistait à relier
les dogmes chrétiens et la Révélation à la philosophie traditionnelle dans un
formalisme complet sur le plan du discours. (Cet enseignement était fondé sur
les concepts grammaticaux, logiques, syllogistiques et ontologiques issus
d'Aristote.)
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/scolastique/71553
[6] Les moueddebs
recevaient leurs honoraires directement des parents, elles varient entre
un centime et trois francs en fonction du statut social de chaque parent,
il arrive que le moueddeb soit payé en nature ( blé, orge, huile …)
[7] la
charte, connu sous l’appellation de Al mouallaqua , fut octroyée le 1er novembre 1842 par le bey
Ahmed-Pacha au personnel enseignant de
la Grande Mosquée. Ce document est gravé en lettres d'or sur un panneau en bois
placé à l'entrée de la vaste salle réservée au culte et aux études ( bab
echaafa)
[8] « En cas de vacance de l'emploi de l'un de
…trente professeurs, son remplaçant sera élu par les quatre inspecteurs, qui
choisiront le plus savant du pays. A égalité de titres, il sera procédé à un
concours. Le nom du candidat choisi sera porté à la connaissance de Son
Altesse, qui lui fera délivrer un brevet lui donnant le droit de loucher son
traitement... » Lasram, opt
cité .
[9] « Quinze professeurs du rite
malékite et autant de professeurs du rite hanéfite seront désignés. Ils
jouiront chacun d'un traitement de deux piastres par jour, à la condition qu'ils enseigneront
dans la Grande Mosquée, deux fois par jour, la science qu'ils auront choisie,
et ce, aux heures qui leur seront le plus commodes. Celui d'entre eux qui y aura
manqué sans excuse valable, perdra tout droit à ce traitement pendant la durée
de son absence » Lasram opt cité p 151
[13] Khair-Eddine a été
nommé à la tête de la commission chargée de préparer un projet de réforme de
l’enseignement à la grande mosquée, elle termina ses travaux le 19 juillet 1875. Pour connaitre sa composition, voir
l’ouvrage de M.T.Ben Achour ,opt cité P 96.
[14] Article 8 du décret de 1875 , cité par Tlili ,B.les
rapports culturels et idéologiquesentre l’orient et l’occident en Tunisie au XIXème
siècle ( 1830- 1880) , publications de l’université de Tunis, 1974 .
[15] Il est plus judicieux
de parler de kuttabs que d’écoles car les kouttabs étaient constitués d’une
seule salle et dirigé par un seul Mûeddeb ( instituteur)
[16] Selon Khairallah ben Mustapha « le pays
comptait 1245 kouttabs en 1908, dirigé par autant de Mûeddeb et accueillant
20254 enfants dont l’âge variait entre 5 et 15 ans » opt cité.
[17] « Ahmad Bey … a
toujours manifesté une grande admiration à Napoléon Bonaparte , et dont
l’histoire et la vie , traduite à sa demande constituait , ainsi que les
Prolégomènes de Ibn Khaldûn , les livres de chevet » B.Diyâf,
Tunis,1963,IV, pp 179 . Cité par Tlili , opt cité, p504.
[18] Ahmad b. Abi
Diyâf ( 1804-1874) rapportait que “ le premier mouharem de l’année 1256 de l’hégire , le bey organisa une école de
guerre au Bardo , dans les son palais après avoir déménagé dans son nouveau
palais » la direction de l’école a
été confié en 1840 à un officier Italien arabisant , le dénommé Calligaris qui
s’est fait aidé par trois autres officiers : un italien , un français et
un anglais.
[20]
Mahmûd Qâbâdû (
1812-1871) , fut nommé à l’école polytechnique en qualité de professeur de
langue et de lettres arabe , professeur à la mosquée Az- zaytûna , « poète néo- classique ,écrivain
moderne et réformateur convaincu »,
sous le règne de As-Sâdiq Bey il est promu Qâdi du Bardo puis Muftî » (
Tlili) p 507
[21] L’école ferma ses portes en 1868 ou en 1869
selon les différentes versions, l’historien Hamadi Sahli penche vers la seconde
date, il rapporta ceci : « après la promotion de Mohamed Karoui ,
Sadok Bey a décidé , après l’institution de la commission financière
internationale, de fermer définitivement l’école militaire du Bardo a cause du cout
élevé de sa gestion »
[22] Béchir Tlili , opt
cité 446
[23] « les élèves
choisissait … le français ou l’italien, en plus de l’arabe et du turc, étudiés non
pas comme des langues étrangères mais comme langues véhiculaires de
l’enseignement moderne . L’allemand et l’anglas y étaient, par contre,
enseignés comme langues vivantes étrangères » Tlili, opt cité, p 612
[24] « l’effectif
scolaire était constitué de 150 boursiers dont 50 pensionnaires ET 100 demi
pensionnaires, tous nourris au collège aux frais du gouvernement…entre 1875 et
1880 (le collège) a contribué à la
formation de 120 élèves dont 20 ont été chargé de hautes fonctions…e 1879 vingt Sâdiqiens ont été admis au lycées
saint Louis de Paris pour y suivre les
cours préparatoires à l’école Centrale » Tlili , opt cité, p 612
[25] Les Sœurs de Saint Joseph de l'Apparition forment une congrégation religieuse catholique apostolique
fondée en 1832 à Gaillac (Tarn) par sainte Émilie de Vialar (1797-1856).
[26] François Bougarde ( 1806 -1866 )est un missionnaire , en 1848
il est arrivé de l’Algérie
pour rejoindre à Tunis la mère Emilie de Vialar , fondatrice de la congrégation
des Sœurs de Saint Joseph de
l'Apparition et a tenté de fonder d’institutions culturelles et idéologiques françaises en Tunisie
[28] L. Machuel : L'enseignement public
dans la régence de Tunis. 1889, monographie imprimée (72 p.)
[29] Tlili, opt cité .p 446
Mes chers collègues merci pour votre effort pour faire connaître au grand public l'histoire de l'éducation en Tunisie et notamment les réformes scolaires. Je tiens à vous signaler qu'il y a plusieurs travaux sur le sujet et constitués de livres, de mémoire de Masters et de thèses dont des exemplaires sont déposés au Musée de l’Éducation (centre de ressources). J'ai soutenu deux thèses, la 1ère de 3ème cycle (en Juin 1979) sur les deux réformes scolaires de 1949 (Lucien Paye) et de 1958: étude comparative intitulée "Enseignement néo-colonial (1949-1958) et choix culturels de la Tunisie indépendante"; la seconde thèse d'Etat soutenue à l'université de Tunis (en juin 1997) intitulée "Ecoles et Société en Tunisie (1930-1958)". J'ai publié par ailleurs un livre (réédité deux fois) intitulé "(الزيتونة والزيتونيون في تاريخ تونس (1881-1958". Cet ouvrage contient toutes et le cursus et les réformes qu'a connus cette institution au cours du 19è-20è siècle. Le dernier livre publié en juin dernier (2015) s'intitule "Etudes d'Histoire culturelle: histoire de l'éducation et mouvements de jeunes en Tunisie". Je n'oublie pas non plus le livre que j'ai publié en 2013 traitant de l'école tunisienne dans la longue durée (1101 av.JC/ 2007) et intitulé " في تاريخ المدرسة التونسية: خلاصة 32 قرنا من الكتابة والمعرفة والتعليم" . Dans tout ce corpus cité, il s'agit d'enseignement, de réformes et d'histoire de l'éducation. Il y a également un certain nombre de mémoires de Master ou de DEA ainsi que des thèses que j'ai encadrés traitant de ces sujets (réformes entre autre) et qui sont déposés aux bibliothèques universitaires ainsi qu'à celle du Musée de l’Éducation et consultables par conséquent. Je n'ai pas cité ici le colloque que nous avons organisé au CNIPRE en 2008 à l'occasion du cinquantenaire du système éducatif tunisien ("l'Ecole tunisienne moderne: réalité et perspectives") et dont les travaux sont publiés par l'université de la Manouba en novembre 2013. Je participerais bien volontiers avec vous à une" table ronde" sur la question au Musée de l’Éducation, au CNIPRE ou ailleurs. En restant à l'écoute de vos suggestions, je salue votre activité continue sur ces pages que je fréquente régulièrement. Mokhtar AYACHI.
RépondreSupprimerMerci , cher ami, pour l’intérêt que vous portez à ce que nous publions dans le blog pédagogique ; nous sommes très sensibles à vos remarques qui nous donnent l’idée de consacrer une ou plusieurs notes, dans un proche avenir, à faire l’historiographie de l’éducation tunisienne à laquelle on souhaiterait votre contribution, sous la forme qui vous conviendrait ; nous serions heureux de publier une note que vous rédigeriez vous-même ou que nous rédigerions ensemble , en attendant veuillez accepter nos meilleures salutations
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