dimanche 28 décembre 2014

L’instruction de la femme musulmane ce qu'elle doit être.[1] Par Sadok Zmerli



Nous avons inauguré ce blog, il y a presqu’une année ; c’était le 30 décembre 2013 ; nous avons alors consacré le premier papier à la suprématie des filles dans les études, en insistant sur le fait qu’il s’agit d’une tendance internationale.
Nous reprenons la question cette semaine, d’un point de vue historique, pour juger du long chemin  parcouru depuis par la femme tunisienne dans le domaine de l’éducation ( et dans tant d’autres) ;  pour cela, nous  avons choisi de reproduire de larges extraits d’une communication de M° Sadok Zmerli  au congrès de l’Afrique du nord tenu à Paris  entre le  6 au 10  octobre 1908, dans laquelle  il traita, selon son point de vue,  la question de l’éducation de la fille musulmane en Tunisie : quelle éducation pour la fille préconisait-il ? Quel programme ? Comment recruter les institutrices qui vont être chargées de cet enseignement ? Quelle sera la langue de cet enseignement ? La femme tunisienne a-t-elle besoin d’apprendre une langue étrangère ?  M° Zmerli répondait d’une façon claire et méthodique à toutes ses questions.

Communication de M. Sadok Zmerli
Qui est Sadok Zmerli ?
Sadok Zmerli (1893  - 1983)  est un ancien élève du Collège Sadiki  , puis de l 'École supérieure de langue et littérature arabe ; il a été  journaliste et haut fonctionnaire ( directeur de cabinet du ministre de la Justice puis directeur du protocole de Moncef Bey en 1942) ;  il était membre  actif du mouvement  nationaliste jeunes tunisiens .  Il participa au Congrès de l'Afrique du Nord, organisé à Paris en 1908, avec plusieurs personnalités du mouvement  national tunisien dont Béchir SfarAbdeljelil Zaouche et Khairallah Ben Mustapha.
Les extraits choisis
 « L’instruction est un devoir pour tout musulman et toute musulmane. »[2] Hadith du Prophète.
 En imposant à la femme les mêmes devoirs religieux qu'à l'homme, le Coran a implicitement recommandé qu'elle fût instruite. Comment pourrait-elle, en effet, étant ignorante, s'acquitter convenablement de cette obligation ? Si donc ses prescriptions n'ont pas été toujours fidèlement observées, si la femme musulmane n'a pas bénéficié dans une plus large mesure de l'instruction, ce n'est pas à l'Islam qu'il faudrait l'attribuer, comme certains écrivains européens sont souvent portés à le faire, mais à la passion aveugle ou au zèle fanatique de quelques commentateurs de la période décadente.
Pendant que la Turquie et l'Egypte, grâce à la largeur de vue et à la clairvoyance de leurs souverains, se libéraient franchement des préjugés séculaires et entraient résolument dans la voie du progrès, la Tunisie livrée à l'arbitraire de ses gouvernants et ruinée par les impôts, voyait encore s'épaissir les ténèbres. L'instruction toute rudimentaire et purement religieuse s'arrêtait à l'enseignement des kouttabs où les femmes n'avaient pas accès et de la Grande Mosquée où sa présence eût été scandaleuse…
…. Sous le ministère libéral du général Khéreddine, plusieurs réformes importantes furent introduites, tant dans l'administration et la justice, que dans l'enseignement public : aucune cependant ne fut tentée en faveur de l'instruction féminine. L'éminent homme d'Etat, qui fut le créateur de l'évolution intellectuelle de la Tunisie, s'était-il complètement désintéressé du sort de la femme, ou avait il jugé que l'heure n'était pas encore venue de toucher à une question aussi délicate et à laquelle l'opinion n'était pas préparée ? La seconde hypothèse nous parait la plus vraisemblable. Les circonstances n'étaient en effet guère propices. Arrivé au pouvoir au milieu d'une crise politique et financière, Khéreddine dut penser au plus urgent : doter la Tunisie d'un établissement scolaire capable de lui fournir les fonctionnaires dont elle avait besoin. Il créa donc le Collège Sadiki. D'autre part, ne voulant pas négliger l'enseignement religieux et juridique de la Grande Mosquée, il réorganisa, avec le concours d'une commission de savants et d'écrivains, le programme de cette séculaire université et y fonda une nouvelle bibliothèque qu'il enrichit de nombreux ouvrages anciens et modernes. Mais la durée fort courte de son ministère ne lui permit pas de réaliser toutes les réformes projetées, et la Tunisie perdit en lui le seul homme capable de la conduire sagement vers des destinées meilleures. Avec son départ, également, le mouvement intellectuel commencé s'était arrêté, et de longtemps il ne devait pas reprendre.
Dans les années qui précédèrent et suivirent l'établissement du Protectorat, nul ne songea à cette question. Or il est inadmissible aujourd'hui que la Tunisie, et nous ne voulons parler que des villes et des centres importants, reste plus longtemps privée d'établissements scolaires pour les jeunes filles musulmanes.
L'idée de la nécessité d'instruire la femme a fait de grands progrès dans notre pays, et si elle rencontre encore quelque opposition dans certains milieux réactionnaires, on ne doit pas s'arrêter à ces manifestations isolées, en tout cas sans importance. (p 286 )
…Tandis que la Turquie, l'Egypte et même la Perse, élargissant, développant progressivement les doctrines religieuses et les données philosophiques des ancêtres, se libéraient peu à peu des préjugés séculaires qui entravaient leur évolution, la Tunisie ou plutôt le Nord de l'Afrique, fidèle à l'esprit conservateur de ses Ulémas et de ses Docteurs, s'immobilisait sous le fardeau pesant d'un obscurantisme qui retardera sa marche vers un idéal plus élevé...
N'est-il pas désolant, …, de constater l'état d'ignorance absolue de la plupart, pour ne pas dire la totalité, des femmes musulmanes dans un pays où la civilisation européenne a pénétré depuis tant d'années, et qui se trouve, de par sa position géographique particulièrement privilégiée, aux portes mêmes de l'Occident. La Tunisie, en effet, pour on ne sait quel motif, a été privée, jusqu'à ces dernières années, de tout établissement scolaire, spécialement affecté aux jeunes filles musulmanes. Et ce n'est que depuis quatre ou cinq ans, et sur les instances pressantes de quelques personnalités tunisiennes, que la Direction de l’enseignement (p 288) a daigné nous doter d'une petite école, pouvant à peine, alors recevoir cinquante élèves[3] . Trois ans après, le nombre des élèves augmentant sans cesse, cet établissement était agrandi et d'autres classes y étaient créées. Actuellement, sa population scolaire s'élève à deux cents élèves. Devant cette manifestation tangible de la population tunisoise en faveur de l'instruction des jeunes filles, il n'est plus possible à la Direction de l'enseignement d'arguer de ce prétexte, à savoir que les écoles nouvelles risqueraient de manquer d'élèves pour en différer continuellement la création.
L'encombrement de l'école de Mme Eigenschvik devenue trop étroite, par suite du nombre d'élèves toujours grandissant, et la fondation récente d'une annexe à cet établissement, montrent l'inanité de ce prétexte. Ce qui manque aujourd'hui, ce ne sont pas les élèves, mais des écoles pour les recevoir. Une ville qui compte une population musulmane d'environ 150.000 âmes, doit en effet avoir, au minimum et dans les débuts, six à sept écoles, capables de recevoir chacune de 300 à 400 élèves.
…Cette réforme serait particulièrement facile à présent, grâce aux crédits affectés par le Gouvernement au développement de l'instruction parmi les indigènes, et dont une partie pourrait être utilement consacrée à la fondation de nouvelles écoles féminines, tant à Tunis que dans les villes importantes de la Régence.
Voyons maintenant, après ce cours exposé historique, si les écoles existant à Tunis répondent au véritable but qu'on s'est proposé d'atteindre, et satisfont tout à fait les intéressées qui sont ici exclusivement des Musulmanes.
Nous examinerons ensuite quel genre d'instruction nos compatriotes demandent pour leur progéniture féminine, quels programmes ils préconisent et ce qu'ils entendent par instruction purement musulmane, mais en même temps moderne.
Le but envisagé lors de la fondation de l'école de Mme Eigenschvik, a été, sans aucun doute, de permettre à la jeune musulmane d'acquérir, après quatre ou cinq années d'études, un fond de connaissances pratiques suffisamment étendues. Ce résultat a-t-il été atteint depuis que cette école a été ouverte, c'est-à-dire depuis déjà sept ans ? Il est permis d'en douter, si l'on en juge par les capacités des élèves qui ont quitté cet établissement après y avoir passé cinq ou six ans. D'un autre côté, les intéressés ne sont pas satisfaits, parce qu'on avait oublié, en élaborant les programmes de cette école, d'y réserver la première place à l'étude de la langue arabe, infiniment plus utile à la femme tunisienne que la connaissance d'une langue étrangère quelconque, dont elle aura rarement l'occasion de se servir.
Tous les lettrés tunisiens sont, disions-nous, d'accord pour estimer qu'il est indispensable aujourd'hui d'instruire la femme, mais leurs avis diffèrent sur le genre de cette instruction. Or la majorité semble se prononcer, à présent, pour un enseignement primaire. Cet enseignement comprendrait, par exemple, en même temps que des notions complètes de couture, de broderie, de tissage et de quelques arts, délicats, tels que le dessin ou la musique, etc., des éléments précis de sciences, de littérature, d'histoire et d'économie domestique, le tout bien entendu en langue arabe. — p 289 —
Ainsi qu'on le voit, par la diversité des éléments qu'il embrasse et la période de temps que les élèves doivent consacrer pour les acquérir, quatre ou cinq ans, cet enseignement serait sensiblement au-dessus du niveau du certificat d'études primaires, mais pas tout à fait égal à celui du brevet élémentaire. Mais ce genre d'enseignement exige, en pratique, l'élaboration d'un programme spécial, différent de celui des écoles de l'Etat.
Cependant, comme la Turquie et l'Egypte ont, depuis longtemps déjà, créé des établissements scolaires féminins qui ont été dotés de programmes appropriés au tempérament, aux mœurs et aux besoins des femmes musulmanes, il nous suffirait, croyons-nous, de nous en inspirer, quittes à y introduire les modifications nécessaires. En effet, grâce à l'identité de croyances, aux affinités morales et aux rapports intellectuels qui existent entre nous et ces deux pays, nous pourrions adopter, d'emblée, les programmes de leurs écoles féminines, persuadés que les personnalités qui ont collaboré à leur rédaction se sont entourées de tous les documents, de tous les renseignements de nature à les éclairer pleinement sur cette délicate question.
Nous aurions donc tout à gagner à ce que nos programmes fussent calqués sur ceux qui sont en vigueur dans les écoles d'Egypte et particulièrement de Turquie.
Nous avons, par ce qui précède, expliqué pourquoi l'école de jeunes filles de Tunis ne répond pas à son but, pourquoi on n'en est pas satisfait, ce que nos compatriotes entendent par enseignement primaire particulier et quels programmes ils préconisent pour cet enseignement. Voyons maintenant ce que signifie une instruction purement musulmane, mais en même temps moderne.
Personne n'ignore que l'Arabe, ou plutôt le «musulman», tient essentiellement à la conservation de ses traditions, de ses habitudes et de sa langue, qui forment sa personnalité. Or, la conservation, la perpétuation de cette personnalité tient intimement à la vitalité de la langue. Une fois la langue dégénérée ou morte, cette personnalité qui lui est si chère disparaît fatalement. C'est donc l'étude de la langue nationale et de cette langue seule qui la lui assurera et lui permettra de la transmettre, telle qu'il l'a héritée de ses pères, à sa descendance.
Or quelle personne mieux que la mère peut s'acquitter de cette délicate mission et inculquer à la jeunesse musulmane, avec les principes religieux, l'amour de cette littérature, de cette civilité, de ces traditions et de cette langue dont nous nous enorgueillissons à juste titre ? Si donc la mère est le seul individu capable de remplir dignement cette mission, n'est-il pas indispensable qu'elle sache avant tout cette langue arabe pour s'en acquitter avantageusement ? L'étude d'une langue étrangère, de préférence à la langue nationale, en même temps qu'elle serait mal accueillie dans les milieux musulmans fermement attachés à la langue arabe, ne serait, du moins pour longtemps encore, d'aucune utilité à la jeunesse tunisienne.
En effet, la vie forcément retirée de nos femmes, leur rôle social limité à la gestion du ménage et à l'éducation de l'enfance, le cercle relativement restreint de leurs relations extérieures font qu'elles auront rarement l'occasion de se servir de cette langue étrangère, dont l'étude leur aura coûté tant d'efforts pendant leur jeunesse. (T. II. 19, 290)
Naturellement nous ne voyons aucun inconvénient à ce qu'une langue étrangère, et la langue française de préférence, soit enseignée dans nos écoles féminines concurremment avec l'arabe. Mais il serait, pour le moins imprudent, de réserver une place secondaire à l'étude de cette dernière au profit d'une autre langue. Les heures qu'on y consacrerait seraient, nous en sommes convaincu, plus profitablement employées à l'enseignement de la morale, de la littérature et de l'histoire de l'Islam.
L'étude rationnelle de ces matières jointe à celle des sciences et des problèmes modernes, est, on le conçoit facilement, infiniment plus féconde pour qu'on puisse en discuter la légitimité.
Il nous reste, à présent, à répondre à une objection qu'on pourrait nous faire, à propos de la difficulté du recrutement, en Tunisie, des institutrices chargées de l'enseignement de la langue arabe.
Nous avons dit, …, en parlant des programmes scolaires, que l'Egypte et la Turquie ayant depuis longtemps solutionné, avec avantage, cette piquante question de l'instruction de la femme, il nous suffirait d'adopter les leurs, en y introduisant les modifications jugées utiles pour les adapter à nos besoins.
Nous pensons que nous aurions également intérêt à suivre la même méthode quant au recrutement des institutrices, qui, nous le reconnaissons, nous font pour le moment complètement défaut.
La Syrie, par exemple, qui est un pays de langue arabe, où l'instruction primaire existe depuis de longues années et a donné d'excellents résultats, pourrait nous fournir le nombre d'institutrices dont nous avons besoin pour l'organisation de notre enseignement féminin particulier en langue arabe. Cette mesure provisoire est, croyons-nous, la seule qui nous permettrait de constituer sans retard les cadres enseignants de nos écoles de jeunes filles et nous éviterait les lenteurs inhérentes aux opérations de ce genre.
Et c'est convaincu de l'utilité et de l'opportunité des réformes préconisées dans cette brève communication, que nous vous proposons, Messieurs, d'émettre le vœu :
1° Que de nouvelles écoles féminines soient créées, sans retard, tant à Tunis que dans les villes importantes de la Régence ;
2° Que l'enseignement y soit donné en langue arabe, d'après une méthode rationnelle et pratique avec, au besoin, le français comme langue ;
3° Que les écoles existant à Tunis soient réorganisées, d'après le système que nous préconisons ;
4° Que les programmes qui y seront introduits, soient inspirés en partie de ceux qui sont en vigueur dans les écoles similaires ottomanes de Syrie ;
5° Que les institutrices destinées à former les cadres enseignants de nos écoles féminines, soient appelées de Syrie, eu égards aux affinités de langue et de coutumes qui existent entre ce pays et le nôtre … »

Quelques réactions de jeunes tunisiennes après la lecture des extraits du rapport
Nous avons soumis les extraits du rapport Zmerli à un certain nombre de jeunes tunisiennes, toutes diplômées de l’enseignement supérieur , à qui nous avons demandé de réagir aux propositions défendues par M. Zmerli en 1908 , voici des extraits de leurs réactions :
Je suis bien heureuse d’être née à une époque où l’instruction de la femme ne posait aucune polémique sociale, culturelle et politique.
La question de la scolarisation de la femme nous semble aujourd'hui si évidente, au point qu'on oublie parfois le long chemin parcouru, les combats, les sacrifices, les concessions, la foi et l'effort d’hommes comme M. Zmerli pour arriver aujourd'hui à l'épanouissement intellectuel de la femme tunisienne. Un grand hommage à ces précurseurs, et particulièrement   à Tahar El Haddad et à Habib Bourguiba.
 S.A - jeune architecte

« …L’auteur demande un modèle d’éducation particulier pour les filles tunisiennes limité à l’apprentissage, en langue arabe, de quelques notions de couture, de broderie,  de dessin,  et de musique….Il  considère  que les jeunes filles tunisiennes n’ont pas besoin de plus et surtout pas de perdre leur temps dans l’apprentissage du français.
Cette vision, basée sur la culture et les coutumes musulmanes, sur les expériences turques et égyptiennes et sur l’inspiration des programmes syriens, dénote d’une vision conservatrice, réductrice du rôle de la femme tunisienne.
La stratégie tunisienne de l’enseignement, instaurée depuis l’indépendance, a, heureusement, révolutionné ce modèle réducteur donnant ainsi aux filles tunisiennes l’occasion de s’ouvrir sur les autres cultures et de montrer leurs vraies capacités… »
F. B, assistance universitaire.


A«  L’auteur parle d’éducation de la femme musulmane et non de  l’éducation islamique de la femme musulmane, la nuance entre les deux notions peut être appréhendée aujourd’hui en revenant à certains discours importés, directement de la péninsule arabe et provenant d’imminents cheikhs « très éclairés » en matière d’éducation religieuse qui ne cessent de clamer les dangers de l’instruction des femmes pour le monde arabo musulman !!! 
A cette époque, (début du denier siècle) la Tunisie  était - d’après M.Zmerli- devancée par l’Égypte, la Turquie et la Syrie,  nous pouvons attester aujourd’hui que notre pays est pionnier par rapport aux autres pays arabes en matière des droits des femmes et de leurs instructions. L’auteur apporte alors une réflexion visionnaire, moderniste et pré-bourguibienne surtout, sur l’instruction des filles à une époque où le débat sur la situation de la femme et ses droits dans la société tunisienne n’était pas encore enclenché et était considéré comme une «  question risquée ».
Ce qui par ailleurs est intéressant, dans l’article, et dénote de l’importance donnée non seulement à l’instruction des filles mais à une instruction adaptée aux besoins de la Tunisie sur une base solide. En effet, d’une part, il ne s’agit pas d’importer des modèles « prêt à enseigner » de pays musulmans mais culturellement différents mais de les utiliser comme argumentaire solide contre les anti-instructions féminines et de proposer les adaptations nécessaires en fonction des spécificités culturelles de la Tunisie. D’autre part, l’auteur fait référence à la pénurie en amont des cadres nationaux de l’enseignement capables de former les institutrices : une question cruciale et déterminante pour l’enseignement d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Pour conclure, ce texte m’a fait penser à une citation de Simone de Beauvoir qui disait « N’oubliez jamais qu’il suffirait d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis, vous devez rester vigilant votre vie durant »… Nous pensions avant la révolution tunisienne que les droits les plus fondamentaux des femmes tunisiennes étaient bien préservés, mais nous nous sommes rendus compte au bout de trois ans, post-révolution, de l’ampleur du travail à faire »
A.F.A universitaire



Hédi bouhouch & Mongi Akrout ; Inspecteurs généraux de l'éducation
Tunis, Décembre 2014


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[1]  Le  communication de M. S. Zmerli  a été publiée dans le  Compte-rendu des travaux du Congrès de l'Afrique du Nord, tenu à Paris, du 6 au 10 octobre 1908. Publié par M. Ch. Depincé, chef de Service à l'Union Coloniale Française, Secrétaire Général du Congrès.  ,... pp 279 à 320 sur 924
[2]  L’auteur a légèrement interprété al   hadith original qui disait   « Apprendre la science est une obligation pour chaque musulman ».
(Rapporté par Ibn Maja et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Targhib n°72)
http://www.hadithdujour.com/hadiths/hadith-sur-Apprendre-la-science-est-une-obligation_669.asp
[3] M. Zmerli parlait de l’école des filles musulmanes - Louise René Millet, qui était une école privée créée en 1900 avec l’encouragement et le soutien du Résident Général Français et du Directeur de l’enseignement public (L. Machuel) ; l’expérience de sa directrice Charlotte Eigenschneck a connu un vif succès ; Zaouche reconnaît que « très rapidement, la direction de l'établissement sut la confiance des parents ; les plus timides et les plus austères d'y envoyer leurs filles ». Il fallut construire de nouveaux locaux, rue du Pacha, qui accueillirent, en 1930, 563 élèves « enfants des meilleures familles de la bourgeoisie de Tunis ». (L'œuvre scolaire, p. 159) L'instruction ne dépassait pas le niveau primaire et Zaouche se plaignait que l'enseignement arabe y fut « presque insignifiant ». De fait, quand Charlotte Eigenschneck recevait « les dames des plus notables familles musulmanes de Tunis », avec l'aide des anciennes élèves, elle constatait que « c'est maintenant la langue française qui domine à ces réunions. » p 141
Cité par, Julien Charles-André. Colons français et Jeunes-Tunisiens (1882-1912). In : Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 54, n°194-197, Année 1967. Hommage à Robert De la vignette. pp. 87-150.

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