Nous avons inauguré ce blog, il y a presqu’une
année ; c’était le 30 décembre 2013 ; nous avons alors consacré le
premier papier à la suprématie des filles dans les études, en insistant sur le
fait qu’il s’agit d’une tendance internationale.
Nous reprenons la question cette semaine,
d’un point de vue historique, pour juger du long chemin parcouru depuis par la femme tunisienne dans
le domaine de l’éducation ( et dans tant d’autres) ; pour cela, nous
avons choisi de reproduire de larges
extraits d’une communication de M° Sadok Zmerli
au congrès de l’Afrique du nord tenu à Paris entre le
6 au 10 octobre 1908, dans
laquelle il traita, selon son point de
vue, la question de l’éducation de la fille musulmane en Tunisie :
quelle éducation pour la fille préconisait-il ? Quel programme ? Comment
recruter les institutrices qui vont être chargées de cet enseignement ? Quelle
sera la langue de cet enseignement ? La femme tunisienne a-t-elle besoin
d’apprendre une langue étrangère ? M°
Zmerli répondait d’une façon claire et méthodique à toutes ses questions.
Communication
de M. Sadok Zmerli
Qui
est Sadok Zmerli ?
Sadok Zmerli (1893 - 1983) est un ancien élève du Collège Sadiki
, puis de l 'École supérieure de langue
et littérature arabe ; il a été journaliste et haut fonctionnaire ( directeur
de cabinet du ministre de la Justice puis directeur du protocole de Moncef Bey
en 1942) ;
il était membre actif du mouvement nationaliste jeunes tunisiens . Il
participa au Congrès de l'Afrique du Nord, organisé à Paris en 1908, avec plusieurs
personnalités du mouvement national tunisien dont Béchir Sfar, Abdeljelil Zaouche et Khairallah Ben Mustapha.
Les
extraits choisis
« L’instruction est un
devoir pour tout musulman et toute musulmane. »[2] Hadith du Prophète.
En
imposant à la femme les mêmes devoirs religieux qu'à l'homme, le Coran a
implicitement recommandé qu'elle fût instruite. Comment pourrait-elle, en
effet, étant ignorante, s'acquitter convenablement de cette obligation ? Si
donc ses prescriptions n'ont pas été toujours fidèlement observées, si la femme
musulmane n'a pas bénéficié dans une plus large mesure de l'instruction, ce
n'est pas à l'Islam qu'il faudrait l'attribuer, comme certains écrivains
européens sont souvent portés à le faire, mais à la passion aveugle ou au zèle
fanatique de quelques commentateurs de la période décadente.
… Pendant
que la Turquie et l'Egypte, grâce à la largeur de vue et à la clairvoyance de
leurs souverains, se libéraient franchement des préjugés séculaires et
entraient résolument dans la voie du progrès, la Tunisie livrée à l'arbitraire
de ses gouvernants et ruinée par les impôts, voyait encore s'épaissir les
ténèbres. L'instruction toute rudimentaire et purement religieuse s'arrêtait à
l'enseignement des kouttabs où les femmes n'avaient pas accès et de la Grande
Mosquée où sa présence eût été scandaleuse…
…. Sous le ministère libéral du général
Khéreddine, plusieurs réformes importantes furent introduites, tant dans
l'administration et la justice, que dans l'enseignement public : aucune
cependant ne fut tentée en faveur de l'instruction féminine. L'éminent homme
d'Etat, qui fut le créateur de l'évolution intellectuelle de la Tunisie,
s'était-il complètement désintéressé du sort de la femme, ou avait il jugé que
l'heure n'était pas encore venue de toucher à une question aussi délicate et à
laquelle l'opinion n'était pas préparée ? La seconde hypothèse nous parait
la plus vraisemblable. Les circonstances n'étaient en effet guère propices.
Arrivé au pouvoir au milieu d'une crise politique et financière, Khéreddine dut
penser au plus urgent : doter la Tunisie d'un établissement scolaire capable de
lui fournir les fonctionnaires dont elle avait besoin. Il créa donc le Collège
Sadiki. D'autre part, ne voulant pas négliger l'enseignement religieux et
juridique de la Grande Mosquée, il réorganisa, avec le concours d'une
commission de savants et d'écrivains, le programme de cette séculaire
université et y fonda une nouvelle bibliothèque qu'il enrichit de nombreux
ouvrages anciens et modernes. Mais la durée fort courte de son ministère ne lui
permit pas de réaliser toutes les réformes projetées, et la Tunisie perdit en
lui le seul homme capable de la conduire sagement vers des destinées
meilleures. Avec son départ, également, le mouvement intellectuel commencé
s'était arrêté, et de longtemps il ne devait pas reprendre.
Dans les années qui précédèrent et
suivirent l'établissement du Protectorat, nul ne songea à cette question. Or il
est inadmissible aujourd'hui que la Tunisie, et nous ne voulons parler que des
villes et des centres importants, reste plus longtemps privée d'établissements
scolaires pour les jeunes filles musulmanes.
L'idée de la nécessité d'instruire la
femme a fait de grands progrès dans notre pays, et si elle rencontre encore
quelque opposition dans certains milieux réactionnaires, on ne doit pas
s'arrêter à ces manifestations isolées, en tout cas sans importance. (p 286 )
…Tandis que la Turquie, l'Egypte et même
la Perse, élargissant, développant progressivement les doctrines religieuses et
les données philosophiques des ancêtres, se libéraient peu à peu des préjugés
séculaires qui entravaient leur évolution, la Tunisie ou plutôt le Nord de
l'Afrique, fidèle à l'esprit conservateur de ses Ulémas et de ses Docteurs,
s'immobilisait sous le fardeau pesant d'un obscurantisme qui retardera sa
marche vers un idéal plus élevé...
N'est-il pas désolant, …, de constater
l'état d'ignorance absolue de la plupart, pour ne pas dire la totalité, des
femmes musulmanes dans un pays où la civilisation européenne a pénétré depuis
tant d'années, et qui se trouve, de par sa position géographique particulièrement
privilégiée, aux portes mêmes de l'Occident. La Tunisie, en effet, pour on ne
sait quel motif, a été privée, jusqu'à ces dernières années, de tout
établissement scolaire, spécialement affecté aux jeunes filles musulmanes. Et
ce n'est que depuis quatre ou cinq ans, et sur les instances pressantes de
quelques personnalités tunisiennes, que la Direction de l’enseignement (p 288) a
daigné nous doter d'une petite école, pouvant à peine, alors recevoir cinquante
élèves[3] . Trois ans après, le
nombre des élèves augmentant sans cesse, cet établissement était agrandi et
d'autres classes y étaient créées. Actuellement, sa population scolaire s'élève
à deux cents élèves. Devant cette manifestation tangible de la population
tunisoise en faveur de l'instruction des jeunes filles, il n'est plus possible
à la Direction de l'enseignement d'arguer de ce prétexte, à savoir que les
écoles nouvelles risqueraient de manquer d'élèves pour en différer
continuellement la création.
L'encombrement de l'école de Mme
Eigenschvik devenue trop étroite, par suite du nombre d'élèves toujours
grandissant, et la fondation récente d'une annexe à cet établissement, montrent
l'inanité de ce prétexte. Ce qui manque aujourd'hui, ce ne sont pas les élèves,
mais des écoles pour les recevoir. Une ville qui compte une population
musulmane d'environ 150.000 âmes, doit en effet avoir, au minimum et dans les
débuts, six à sept écoles, capables de recevoir chacune de 300 à 400 élèves.
…Cette réforme serait particulièrement
facile à présent, grâce aux crédits affectés par le Gouvernement au
développement de l'instruction parmi les indigènes, et dont une partie pourrait
être utilement consacrée à la fondation de nouvelles écoles féminines, tant à
Tunis que dans les villes importantes de la Régence.
Voyons maintenant, après ce cours exposé
historique, si les écoles existant à Tunis répondent au véritable but qu'on
s'est proposé d'atteindre, et satisfont tout à fait les intéressées qui sont
ici exclusivement des Musulmanes.
Nous examinerons ensuite quel genre
d'instruction nos compatriotes demandent pour leur progéniture féminine, quels
programmes ils préconisent et ce qu'ils entendent par instruction purement
musulmane, mais en même temps moderne.
Le but envisagé lors de la fondation de
l'école de Mme Eigenschvik, a été, sans aucun doute, de permettre à la jeune
musulmane d'acquérir, après quatre ou cinq années d'études, un fond de
connaissances pratiques suffisamment étendues. Ce résultat a-t-il été atteint
depuis que cette école a été ouverte, c'est-à-dire depuis déjà sept ans ? Il
est permis d'en douter, si l'on en juge par les capacités des élèves qui ont
quitté cet établissement après y avoir passé cinq ou six ans. D'un autre côté,
les intéressés ne sont pas satisfaits, parce qu'on avait oublié, en élaborant
les programmes de cette école, d'y réserver la première place à l'étude de la
langue arabe, infiniment plus utile à la femme tunisienne que la connaissance
d'une langue étrangère quelconque, dont elle aura rarement l'occasion de se
servir.
Tous les lettrés tunisiens sont,
disions-nous, d'accord pour estimer qu'il est indispensable aujourd'hui
d'instruire la femme, mais leurs avis diffèrent sur le genre de cette
instruction. Or la majorité semble se prononcer, à présent, pour un
enseignement primaire. Cet enseignement comprendrait, par exemple, en même
temps que des notions complètes de couture, de broderie, de tissage et de
quelques arts, délicats, tels que le dessin ou la musique, etc., des éléments
précis de sciences, de littérature, d'histoire et d'économie domestique, le
tout bien entendu en langue arabe. — p 289 —
Ainsi qu'on le voit, par la diversité
des éléments qu'il embrasse et la période de temps que les élèves doivent
consacrer pour les acquérir, quatre ou cinq ans, cet enseignement serait
sensiblement au-dessus du niveau du certificat d'études primaires, mais pas
tout à fait égal à celui du brevet élémentaire. Mais ce genre d'enseignement
exige, en pratique, l'élaboration d'un programme spécial, différent de celui
des écoles de l'Etat.
Cependant, comme la Turquie et l'Egypte
ont, depuis longtemps déjà, créé des établissements scolaires féminins qui ont
été dotés de programmes appropriés au tempérament, aux mœurs et aux besoins des
femmes musulmanes, il nous suffirait, croyons-nous, de nous en inspirer, quittes
à y introduire les modifications nécessaires. En effet, grâce à l'identité de
croyances, aux affinités morales et aux rapports intellectuels qui existent
entre nous et ces deux pays, nous pourrions adopter, d'emblée, les programmes
de leurs écoles féminines, persuadés que les personnalités qui ont collaboré à
leur rédaction se sont entourées de tous les documents, de tous les
renseignements de nature à les éclairer pleinement sur cette délicate question.
Nous aurions donc tout à gagner à ce que
nos programmes fussent calqués sur ceux qui sont en vigueur dans les écoles
d'Egypte et particulièrement de Turquie.
Nous avons, par ce qui précède, expliqué
pourquoi l'école de jeunes filles de Tunis ne répond pas à son but, pourquoi on
n'en est pas satisfait, ce que nos compatriotes entendent par enseignement
primaire particulier et quels programmes ils préconisent pour cet enseignement.
Voyons maintenant ce que signifie une instruction purement musulmane, mais en
même temps moderne.
Personne n'ignore que l'Arabe, ou plutôt
le «musulman», tient essentiellement à la conservation de ses traditions, de
ses habitudes et de sa langue, qui forment sa personnalité. Or, la
conservation, la perpétuation de cette personnalité tient intimement à la
vitalité de la langue. Une fois la langue dégénérée ou morte, cette
personnalité qui lui est si chère disparaît fatalement. C'est donc l'étude de
la langue nationale et de cette langue seule qui la lui assurera et lui permettra
de la transmettre, telle qu'il l'a héritée de ses pères, à sa descendance.
Or quelle personne mieux que la mère
peut s'acquitter de cette délicate mission et inculquer à la jeunesse
musulmane, avec les principes religieux, l'amour de cette littérature, de cette
civilité, de ces traditions et de cette langue dont nous nous enorgueillissons
à juste titre ? Si donc la mère est le seul individu capable de remplir
dignement cette mission, n'est-il pas indispensable qu'elle sache avant tout
cette langue arabe pour s'en acquitter avantageusement ? L'étude d'une langue
étrangère, de préférence à la langue nationale, en même temps qu'elle serait
mal accueillie dans les milieux musulmans fermement attachés à la langue arabe,
ne serait, du moins pour longtemps encore, d'aucune utilité à la jeunesse
tunisienne.
En effet, la vie forcément retirée de
nos femmes, leur rôle social limité à la gestion du ménage et à l'éducation de
l'enfance, le cercle relativement restreint de leurs relations extérieures font
qu'elles auront rarement l'occasion de se servir de cette langue étrangère,
dont l'étude leur aura coûté tant d'efforts pendant leur jeunesse. (T. II. 19,
290)
Naturellement nous ne voyons aucun
inconvénient à ce qu'une langue étrangère, et la langue française de préférence,
soit enseignée dans nos écoles féminines concurremment avec l'arabe. Mais il
serait, pour le moins imprudent, de réserver une place secondaire à l'étude de
cette dernière au profit d'une autre langue. Les heures qu'on y consacrerait
seraient, nous en sommes convaincu, plus profitablement employées à
l'enseignement de la morale, de la littérature et de l'histoire de l'Islam.
L'étude rationnelle de ces matières
jointe à celle des sciences et des problèmes modernes, est, on le conçoit
facilement, infiniment plus féconde pour qu'on puisse en discuter la
légitimité.
Il nous reste, à présent, à répondre à
une objection qu'on pourrait nous faire, à propos de la difficulté du
recrutement, en Tunisie, des institutrices chargées de l'enseignement de la
langue arabe.
Nous avons dit, …, en parlant des
programmes scolaires, que l'Egypte et la Turquie ayant depuis longtemps
solutionné, avec avantage, cette piquante question de l'instruction de la
femme, il nous suffirait d'adopter les leurs, en y introduisant les modifications
jugées utiles pour les adapter à nos besoins.
Nous pensons que nous aurions également
intérêt à suivre la même méthode quant au recrutement des institutrices, qui,
nous le reconnaissons, nous font pour le moment complètement défaut.
La Syrie, par exemple, qui est un pays
de langue arabe, où l'instruction primaire existe depuis de longues années et a
donné d'excellents résultats, pourrait nous fournir le nombre d'institutrices
dont nous avons besoin pour l'organisation de notre enseignement féminin
particulier en langue arabe. Cette mesure provisoire est, croyons-nous, la
seule qui nous permettrait de constituer sans retard les cadres enseignants de
nos écoles de jeunes filles et nous éviterait les lenteurs inhérentes aux
opérations de ce genre.
Et c'est convaincu de l'utilité et de
l'opportunité des réformes préconisées dans cette brève communication, que nous
vous proposons, Messieurs, d'émettre le vœu :
1° Que de nouvelles écoles féminines
soient créées, sans retard, tant à Tunis que dans les villes importantes de la Régence ;
2° Que l'enseignement y soit donné en
langue arabe, d'après une méthode rationnelle et pratique avec, au besoin, le
français comme langue ;
3° Que les écoles existant à Tunis
soient réorganisées, d'après le système que nous préconisons ;
4° Que les programmes qui y seront
introduits, soient inspirés en partie de ceux qui sont en vigueur dans les
écoles similaires ottomanes de Syrie ;
5° Que les institutrices destinées à
former les cadres enseignants de nos écoles féminines, soient appelées de
Syrie, eu égards aux affinités de langue et de coutumes qui existent entre ce
pays et le nôtre … »
Quelques
réactions de jeunes tunisiennes après la lecture des extraits du rapport
Nous avons soumis les
extraits du rapport Zmerli à un certain nombre de jeunes tunisiennes, toutes diplômées
de l’enseignement supérieur , à qui nous avons demandé de réagir aux
propositions défendues par M. Zmerli en 1908 , voici des extraits de leurs
réactions :
Je suis bien heureuse d’être née à une époque
où l’instruction de la femme ne posait aucune polémique sociale, culturelle et
politique.
La question de la scolarisation de la
femme nous semble aujourd'hui si évidente, au point qu'on oublie parfois le
long chemin parcouru, les combats, les sacrifices, les concessions, la foi
et l'effort d’hommes comme M. Zmerli pour arriver aujourd'hui à
l'épanouissement intellectuel de la femme tunisienne. Un grand hommage à ces précurseurs,
et particulièrement à Tahar El Haddad et à Habib Bourguiba.
S.A - jeune architecte
« …L’auteur demande un modèle d’éducation particulier
pour les filles tunisiennes limité à l’apprentissage, en langue arabe, de
quelques notions de couture, de broderie,
de dessin, et de musique….Il considère
que les jeunes filles tunisiennes n’ont pas besoin de plus et surtout
pas de perdre leur temps dans l’apprentissage du français.
Cette vision, basée sur la culture et les coutumes
musulmanes, sur les expériences turques et égyptiennes et sur l’inspiration des
programmes syriens, dénote d’une vision conservatrice, réductrice du rôle de la
femme tunisienne.
La stratégie tunisienne de l’enseignement, instaurée
depuis l’indépendance, a, heureusement, révolutionné ce modèle réducteur
donnant ainsi aux filles tunisiennes l’occasion de s’ouvrir sur les autres
cultures et de montrer leurs vraies capacités… »
F. B, assistance universitaire.
A« L’auteur parle d’éducation de la femme
musulmane et non de
l’éducation islamique de la femme
musulmane, la nuance entre les deux notions peut être appréhendée aujourd’hui
en revenant à certains discours importés, directement de la péninsule arabe et
provenant d’imminents cheikhs « très éclairés » en matière
d’éducation religieuse qui ne cessent de clamer les dangers de l’instruction
des femmes pour le monde arabo musulman !!!
A cette époque, (début du denier siècle) la Tunisie était
- d’après M.Zmerli- devancée par l’Égypte, la Turquie et la Syrie, nous
pouvons attester aujourd’hui que notre pays est pionnier par rapport aux autres
pays arabes en matière des droits des femmes et de leurs instructions. L’auteur
apporte alors une réflexion visionnaire, moderniste et pré-bourguibienne
surtout, sur l’instruction des filles à une époque où le débat sur la situation
de la femme et ses droits dans la société tunisienne n’était pas encore
enclenché et était considéré comme une « question risquée ».
Ce qui par ailleurs est intéressant, dans l’article,
et dénote de l’importance donnée non seulement à l’instruction des filles mais
à une instruction adaptée aux besoins de la Tunisie sur une base solide. En
effet, d’une part, il ne s’agit pas d’importer des modèles « prêt à
enseigner » de pays musulmans mais culturellement différents mais de les
utiliser comme argumentaire solide contre les anti-instructions féminines et de
proposer les adaptations nécessaires en fonction des spécificités culturelles
de la Tunisie. D’autre part, l’auteur fait référence à la pénurie en amont des
cadres nationaux de l’enseignement capables de former les institutrices :
une question cruciale et déterminante pour l’enseignement d’hier, d’aujourd’hui
et de demain.
Pour conclure, ce texte m’a fait penser à une citation
de Simone de Beauvoir qui disait « N’oubliez jamais qu’il suffirait d’une
crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient
remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis, vous devez rester vigilant
votre vie durant »… Nous pensions avant la révolution tunisienne que les
droits les plus fondamentaux des femmes tunisiennes étaient bien préservés,
mais nous nous sommes rendus compte au bout de trois ans, post-révolution, de
l’ampleur du travail à faire »
A.F.A universitaire
Hédi bouhouch & Mongi Akrout ;
Inspecteurs généraux de l'éducation
Tunis, Décembre 2014
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La suprématie des filles dans les études ?
La place de la Fille au baccalauréattunisien au cours de la session 2011
[1] Le
communication de M. S. Zmerli a
été publiée dans le Compte-rendu des
travaux du Congrès de l'Afrique du Nord, tenu à Paris, du 6 au 10 octobre 1908.
Publié par M. Ch. Depincé, chef de Service à l'Union Coloniale Française, Secrétaire Général du Congrès.
,... pp 279 à 320 sur 924
[2] L’auteur a légèrement interprété al hadith original qui disait « Apprendre la
science est une obligation pour chaque musulman ».
(Rapporté par Ibn Maja et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Targhib n°72)
(Rapporté par Ibn Maja et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Targhib n°72)
http://www.hadithdujour.com/hadiths/hadith-sur-Apprendre-la-science-est-une-obligation_669.asp
[3] M.
Zmerli parlait de l’école des filles musulmanes - Louise René Millet, qui était
une école privée créée en 1900 avec l’encouragement et le soutien du Résident
Général Français et du Directeur de l’enseignement public (L. Machuel) ; l’expérience
de sa directrice Charlotte Eigenschneck a
connu un vif succès ; Zaouche reconnaît que « très rapidement, la
direction de l'établissement sut la confiance des parents ; les plus timides et
les plus austères d'y envoyer leurs filles ». Il fallut construire de nouveaux
locaux, rue du Pacha, qui accueillirent, en 1930, 563 élèves « enfants des
meilleures familles de la bourgeoisie de Tunis ». (L'œuvre scolaire, p. 159)
L'instruction ne dépassait pas le niveau primaire et Zaouche se plaignait que
l'enseignement arabe y fut « presque insignifiant ». De fait, quand Charlotte Eigenschneck
recevait « les dames des plus notables familles musulmanes de Tunis », avec
l'aide des anciennes élèves, elle constatait que « c'est maintenant la langue
française qui domine à ces réunions. » p 141
Cité par, Julien Charles-André.
Colons français et Jeunes-Tunisiens (1882-1912). In : Revue française
d'histoire d'outre-mer, tome 54, n°194-197, Année 1967. Hommage à Robert De la vignette.
pp. 87-150.
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