lundi 26 octobre 2015


A propos du calendrier du contrôle continu dans les collèges et les lycées

Nous avons publié il y a deux  semaines  une note consacrée aux nouveautés apportées par la circulaire du contrôle continu de l’année scolaire 2015/2016 ;  nous avons conclu cette note en disant aux responsables du Ministère de l’éducation nationale que « les réactions qui ne tarderont pas à se manifester ne devraient, ni les surprendre, ni les décourager. »

Les réactions n’ont pas mis beaucoup de temps à se manifester : ( arrêt des cours dans certains établissements, déclaration de responsables du syndicat de l’enseignement secondaire, les différentes stations de radio et de télévision ont consacré des émissions à la question …)  Le ministre de l’éducation est intervenu pour déclarer que :«  l’institution scolaire est réellement malade ; et qu’il est surpris, quand il entend quelques élèves, qu’il a reçus dans son bureau, dire qu’ils ne saisissent pas le sens de la suppression de la semaine bloquée ; ils sont devenus prisonniers d’un système éducatif qui est basé sur l’évaluation et non sur la formation…Quant à nous , avec cette mesure, nous avons voulu commencer la réforme ; mais, il semble qu’une partie de la société et une partie des mentalités refusent les réformes et le progrès. Ceci va nous amener à reprendre le dialogue qui sera orienté plus vers les parents, les élèves et même les médias. »[1] .

Devant les risques d’extension des mouvements de protestations, le ministère a réagi rapidement, en organisant des réunions avec les élèves, et une concertation avec le syndicat de l’enseignement secondaire, qui n’était opposé au principe de la suppression de la semaine bloquée .Cette concertation a abouti à la signature d’un procès-verbal qui prévoit « un allongement de la période consacrée au déroulement des devoirs de synthèse et de leur correction. »

Et dans la foulée, le ministère a publié une note de service adressée aux délégués régionaux : (note 20790 datée du 12 octobre 2015)

La note a amené trois amendements :
1)   L’allongement de la période réservée à la passation des devoirs de synthèse, en ajoutant 7 jours pour la période du 1er trimestre : (elle se termine le 17/12 au lieu du 12/12), et 9 jours pour la période du 2ème trimestre qui se terminera le 12/3 au lieu du 3/3.
2)   La note parle aussi de la possibilité de programmer certains devoirs des classes de 4ème année, en dehors des heures de cours, quand la durée de l’épreuve est supérieure à la durée des cours prévus dans l’emploi du temps de la classe.
3)   Report des conseils des classes qui vont se réunir après les vacances, c'est-à-dire un retour à la situation de l’année passée.
Commentaires
Nous estimons que l’essentiel fut sauvé : ( la suppression de la semaine bloquée), mais nous pensons qu’on aurait pu maintenir les dates des conseils de classes prévues par la circulaire, en jouant sur le début de la période et non sur sa fin ; de toute façon, le ministère pourrait étudier la proposition pour l’année prochaine, dans le cadre d’une réforme globale du système d’évaluation des élèves des collèges et des lycées, une réforme qui serait , on le souhaite , innovante et plus osée : ( est-il nécessaire d’établir un calendrier par l’administration centrale ? Pourquoi ne pas laisser l’initiative aux conseils pédagogiques de la région, ou même de l’établissement ? Est-il utile d’adopter les mêmes types de devoirs pour toutes les disciplines ? Ne peut-on pas se passer des devoirs de synthèse pour certaines disciplines ; Voilà quelques pistes de réflexions pour une future réforme de l’évaluation aux collèges et aux lycées.

Hédi Bouhouch & Mongi Akrout, Inspecteurs généraux de l’éducation






[1] N .Jalloul, ministre de l’éducation, le journal Assabah n° 21313 du Jeudi 15 octobre 2015.

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