lundi 6 mars 2017

Radioscopie sur l’évolution quantitative de l’enseignement en République Tunisienne : vue générale.



Le système éducatif tunisien a connu à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix une période de gestation dans un climat politique crispé et une instabilité à la tête du département de l’éducation nationale[1] après le limogeage du Ministre Ahmed Ben Salah, c’est aussi une période de passage du modèle de développement socialiste au modèle libéral.  

Au cours de cette période, le secteur de l’éducation a connu un coup d’arrêt aux réformes lancées par Ben Salah et le démarrage d’une réflexion au niveau central et régional sur l’école  , c’est ainsi qu’on a vu la constitution de plusieurs commissions [2] et le lancement de nombreuses études et rapports [3] dont le but suprême était de concevoir les bases d’une nouvelle politique éducative différente de celle adoptée depuis l’indépendance qui s’est avérée très coûteuse et faiblement performante.
Le blog pédagogique a souhaité présenter à ses lecteurs des extraits du rapport préparé par M°Chedly Ayari en avril 1971 pour les idées qu’il contient et qui peuvent nous aider à comprendre l’état de l’enseignement tunisien aujourd’hui. Pour ce faire, nous avons choisi de présenter les extraits choisis selon l’ordre suivant :
Le premier extrait : l’introduction du rapport ;
Le deuxième extrait : le déséquilibre selon les catégories d’âge.
Le troisième extrait : le déséquilibre selon le genre ;
Le quatrième extrait : le déséquilibre entre les régions.

Le premier extrait : présentation du rapport et son introduction
Le titre du rapport : Radioscopie sur l’évolution quantitative de l’enseignement en République Tunisienne : vue générale.
Date de publication : Avril 1971, Ministère de l’Education Nationale[4].
Le rapport  de 44 pages, contient 19 tableaux, deux graphiques et deux cartes.
Le plan du rapport
Introduction
L’évolution générale de l’expansion de l’enseignement en Tunisie de l’année 1947-1958 à l’année 1970 -1971.
a .1-1  Effectif de l’enseignement primaire
a .1-2  Effectif de l’enseignement secondaire
a .1-3  Effectif de l’enseignement supérieur
Structure et évolution du taux de l’expansion de l’enseignement
b.1 : taux de l’expansion de l’enseignement primaire
b.1 -1 : vue générale.
b.1 -2 : déséquilibre entre les catégories d’âge.
b.1 -3 : déséquilibre garçons / filles
b.1 -4 : déséquilibre entre les gouvernorats
b.2 : taux de l’expansion de l’enseignement secondaire
b.2 -1 : vue générale.
b.2 -2 : taux des élèves dans l’enseignement secondaire.
b.2 -3 : déséquilibre au niveau de l’orientation
b.2 -4 : déséquilibre garçons/filles
b.2 -5 : déséquilibre entre les gouvernorats
b.3 : taux de l’expansion de l’enseignement supérieur.
b.3 -1 : répartition  garçons/filles
b.3 -2 : l’enseignement supérieur scientifique et technique d’un coté et le reste des spécialités de l’autre coté.
b.3-3 : déséquilibre entre les gouvernorats.

le premier extrait 
Introduction du rapport
«  Il faudrait que l’étude exhaustive de notre système éducatif actuel soit le premier pas dans la réforme si nous voulons nous orienter vers un renouvellement des bases de notre politique dans les domaines de l’enseignement et de la formation. Et nous voulons , effectivement, que cette étude soit réalisée dans le cadre de la préparation du prochain plan de l’éducation[5]
C’est pour cela que les  services spécialisés du Ministère de l’Education Nationale ,  mais aussi quelques centres de recherches nationaux ( le centre des Etudes et des Recherches Economiques et Sociales)  et internationaux (  l’institut international de planification  de l'éducation de l’UNESCO) ou des groupes de chercheurs étrangers ( Université Havard) ont publié un nombre de documents importants qui se rapportent surtout aux aspects chiffrés du système éducatif tunisien , et nous voulons les utiliser dans ce rapport.
Ces études se rapportent surtout à l’évolution des effectifs et des coûts de l’enseignement, et aux aspects statistiques du rendement interne et externe du système éducatif.
D’un autre coté, certaines de ces études n’ont pas omis d’étudier l’avenir de la politique éducative  tunisienne comme le rapport du professeur Delorme sur l’ enseignement supérieur et les études de l’UNESCO sur le financement de l’enseignement en Tunisie pour l’année 1980 , mais aussi l’étude des conditions de la généralisation totale de l’enseignement et l’enrayement du phénomène du décrochage scolaire.
Ainsi donc, le dossier de l’étude de notre système éducatif ne manque pas d’éléments importants, il contient des éléments qu’il faut exploiter immédiatement, et nous allons, dans le cadre de ce rapport- nous y  référer , mais notre système éducatif n’a pas été précisé dans tous ses aspects.
Ainsi  sur le plan quantitatif il nous reste à préciser les études relatives aux coûts de l’enseignement. La structure de  l’enseignement , elle aussi, n’a pas été étudiée d’une façon globale  du point de vue de l’âge , de la situation socioprofessionnelle des parents ; enfin on n’a pas fait  l’analyse de la question du coté de la répartition des bâtiments scolaires et du taux d’exploitation de ces bâtiments et des équipements et des coûts de leur maintenance etc…
Sur le  plan qualitatif , le dossier a  encore besoin  d’avantage d’études , il nous reste à réaliser des études  qui se rapportent aux facteurs économiques, sociaux, scolaires, nutritionnels et sanitaires du phénomène du décrochage scolaire  et des études qui portent sur le « produit » du système éducatif et surtout sur le «  niveau d’efficacité» de la part des entreprises pour les compétences acquises à l’école, et des études qui s’intéressent aux effets de dispersion, au niveau familial et social, causés par l’école et de question de la préparation psychologique des élèves et de leurs parents …  La liste des questions qui nécessitent des études est encore longue , mais l’important est d’être conscient que l’analyse des points forts et des faiblesses de système éducatif tunisien du point de vue quantitatif et qualitatif est nécessaire pour toute action qui aspire à réorganiser les structures de notre politique dans le domaine de l’éducation et de la formation.
Nous abordons dans ce rapport une question importante de notre système éducatif, il s’agit des statistiques de l’enseignement en Tunisie : la principale caractéristique de notre système éducatif sur le plan quantitatif  c’est que tous les indicateurs ,relatifs à l’expansion de l’enseignement à tous les niveaux , constituent des « chiffres records », qui font  aujourd’hui de la Tunisie  un modèle rare pour ne pas dire unique non seulement parmi les pays en voie de développement mais aussi parmi les pays développés dans certains aspects. Il  n’y a pas de doute, la Tunisie a réalisé des records  et nous allons étudier leurs coûts financiers et économiques dans un prochain rapport.  
Certains pourraient dire qu’il s’agit là , du plus importante manifestation de la force de notre système éducatif et de la preuve la plus nette de nos choix pour  la démocratisation de l’enseignement.
Alors que d’autres voient dans cette « explosion de la scolarisation » monumentale, une faiblesse qui nous a obligé de mobiliser des ressources financières excessives pour des décennies  et qu’elle constitue l’un des foyers de tension social dangereux  dans un système où l’économie n’a pas suivi le rythme de la croissance de l’enseignement.
Et , le rôle du prochain plan de l’enseignement  sera de renforcer les points forts et de limiter les foyers de faiblesse dans l’expansion de la scolarisation chez nous, et surtout d’arrêter une prochaine  politique éducative à la lumière des résultats obtenus  avec la précédente expérience.
Nous allons traiter successivement :
a.  L’évolution de l’expansion de l’enseignement en Tunisie entre l’année scolaire 1957- 1958 et l’année scolaire 1970-1971.
b.  L’évolution du taux de l’expansion de l’enseignement et de ses structures en Tunisie.
 Chedly AyarI , Le titre du rapport : Radioscopie sur l’évolution quantitative de l’enseignement en République Tunisienne : vue générale.
Date de publication : Avril 1971 , Ministère de l’Education Nationale
Fin du premier extrait : A suivre POUR VOIR LA SUITE , CLIQUER ICI


Présentation et traduction Hédi bouhouch , Mongi Akrout Inspecteurs généraux de l’éducation, et Brahim Ben Atig, Professeur Principal émérite.
Tunis , mars 2017







[1] Entre 1968 et 1971 , le département de l’éducation nationale a vu se succéder 5 Ministres :  Ahmed Ben Salah ( Aout 1968 - novembre 1969 = 1 an 7 mois  )-  Ahmed Noureddine ( Août -novembre 1969 = 4 mois) - Mohamed Mzali ( décembre 1969- juin 1970 = 7 mois) Chedly Ayari ( juin 1970-octobre 1971 = 1an 4mois) - Mohamed Mzali (octobre 1971 - mars 1973 = 1an 5mois  )
[2] Une commission ministérielle et des commissions permanentes spécialisées ( été 1970)  et plusieurs  commissions techniques  comme les commissions régionales formées par le Parti socialiste destourien au  pouvoir , et des sous commissions pour chaque cycle ( primaire- secondaire - supérieur)
[3]  Rapport sur le coût et la situation de l’enseignement tunisien, par Mahmoud Seklani ( non publié) - l’étude  de l’institut international de planification  de l'éducation (IIPE) -  Etude  sur l’évolution quantitative de l’enseignement en République tunisienne par Chedly Ayari -  les principales orientations de la réforme des structures  et de l’organisation de l’enseignement primaire , juin 1972 - les principales orientations de la réforme des structures  et de l’organisation de l’enseignement primaire , juin 1972

[4]  Une copie du rapport est conservée sous le numéro : EDU/11 à la direction des archives du ministère.
[5]  Voir le rapport sur  «  les éléments de réflexion sur le prochain plan de l’éducation » p.11 .

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