A l'occasion de
l'annonce des résultats de l’examen du baccalauréat,
l'opinion publique ,les
médias et les différents acteurs du système éducatif braquent, en général, leurs yeux sur la réussite , l'excellence, les taux de réussite,
la liste des lauréats, leurs moyennes générales et leurs notes dans les différentes épreuves. Mais, si tout cela est très important,il ne doit pas nous
faire oublier les maux du système éducatif révélés par l’analyse des résultats
du baccalauréat tels que le taux
d'échec très élevé , l’
inégalité des chances, et la grande disparité
Nous avons voulu consacré ce point de vue à trois maux ou défis de l'école publique tunisienne, à savoir les taux d'échec élevés, la grande disparité régionale,
et enfin la grande hétérogénéité des produits de l’école.
Nous analyserons,
dans une première partie - cette semaine
- ces trois maux (ou défis) et nous essayerons
d’avancer les facteurs qui pourraient être à leur origine la semaine prochaine dansla deuxième partie.
Première
partie : les défis de l’école tunisienne
Tableau n ° 1: la répartition des candidats, conformément à
la décision finale
Taux des refusés
|
Taux des admis
|
Session
|
38.1
|
61.9
|
2010
|
37.6
|
61.5
|
2011
|
50.3
|
49.7
|
2012
|
50.2
|
49.9
|
2013
|
51
|
49,0
|
2014
|
Les
statistiques montrent que l'échec au baccalauréat tunisien touche plus du tiers des candidats ( le taux
d'échec moyen entre 1996 et 2010 est estimé à 38,70%) ;
mais il s’agit d’un taux très instable ; en 1990 il était de 72,2%, et seulement 33,8% en 2003( il s’agit des deux valeurs extrêmes des dernières décennies) , néanmoins
on peut distinguer trois
périodes depuis le début des années quatre
vingt :
§ De1981
à 1999 : une période d’augmentation des taux d’échec
oscillant entre 50 et 70.
%
§ DE 2000 à
2011 : une période de baisse, le taux est tombé à des niveaux entre
33 et 44%.
§ Depuis 2012 le phénomène tend à s’amplifier dépassant la barre de 50% .
Ces taux indiquent que le système éducatif a
produit, au bout de 13 années d’études , un important contingent d’élèves qui n’ont pas acquis les compétences qui leur permettent de satisfaire aux critères de l’examen du baccalauréat ; ce contingent est constitué deux groupes:
-
Un groupe exclu dès la session principale: Il s'agit de candidats dont la moyenne finale était inférieure à 7 sur 20 ;
ce groupe représentait à la dernière session (2014) 33 000
candidats, soit 23,59% du total des aspirants ; ce taux a presque doublé par rapport à celui enregistré au cours de
la session principale pour l'année 2010 (12,20% ).
-
Le deuxième groupe est constitué par ceux qui sont
éliminés après la session de contrôle ; il s’agit de candidats qui ont obtenu au cours de la
session principale des moyennes supérieures à 7 sur 20 et inférieures à 10 sur
20 ans.
Ces
taux d'échec élevés au baccalauréat doivent nous interpeller quant à la
performance du système éducatif et à la qualité de son produit, un système qui
accepte d’abandonner une part importante de ses élèves, après avoir passé
treize années de scolarité, sans diplôme qui leur permet de poursuivre leurs
études à l'université ou de s’intégrer dans la vie active. Cela nous invite
aussi à chercher à connaitre les facteurs qui expliqueraient ce phénomène.
II.
Disparités et inégalité des chances
Le deuxième problème est la disparité des
résultats qui se
manifeste à trois niveaux : le niveau inter-régions , le niveau de la région ( élèves d’une même région) et
enfin au niveau des sections.
1.
L'écart entre des régions côtières et celles de l'intérieur
Tableau 2 : Premiers et derniers
gouvernorats classés selon le taux de réussite au baccalauréat -
session 2013
Taux est inférieur à la moyenne
|
Taux est supérieur à la moyenne
|
Moyenne nationale
|
||
40.29
|
Jendouba
|
69.94
|
Sfax1
|
49.9
|
39.25
|
Kasserine
|
65.95
|
Sfax 2
|
|
60.94
|
Monastir
|
Il
s’avère que l’école tunisienne n’offre pas les mêmes chances de réussite à tous les enfants; la première manifestation de cette inégalité est d’ordre géographique ;
il s’agit des disparités
régionales, phénomène très ancien mais qui
persiste encore aujourd’hui ; en effet, tous les chercheurs s’accordent pour dire que les régions côtières ont enregistré, depuis l'époque du
protectorat français, de meilleurs résultats scolaires que les régions de l’intérieur. Mais ce qui est inquiétant, c’est que ce déséquilibre s’est exacerbé depuis des années, en dépit des
efforts déployés par l’état
national, depuis l'indépendance( construction d'écoles et de lycées dans les différentes régions ).
Les
dernières sessions confirment malheureusement ce fait, puisque au cours de la
session 2013, les taux de réussite réalisés par les gouvernorats côtiers qui
ont occupé les premières places (Sfax, Monastir, Sousse, Ariana) étaient deux
fois plus importants que ceux affichés par les derniers classés, qui appartiennent
aux régions intérieures (Jendouba, Kasserine, Kebili…) ; l’écart entre les
deux groupes a dépassé 30 points, ce qui est considérable.
Une étude[2]
menée par la Direction Générale
des examens en 2004 est
arrivée aux mêmes constations, c’est pour dire que la situation n'a pas changé depuis ce temps ; l’étude a souligné à l'époque que :
§ L’écart entre le meilleur taux de réussite et le taux de réussite
le plus bas était de 34,18 points au cours de la session 2000 et de 19,47 points au cours de la session de 2004.
§ Le
classement des gouvernorats connait une quasi-stabilité, le peloton de tête est constitué par les mes mêmes
régions,
§ Qu'un groupe de sept régions se manifestent par la
faiblesse des résultats d’une façon permanente ; on y trouve les gouvernorats de Jendouba , Manouba,
Kasserine , Siliana , Sidi
Bouzid et Zaghouan, d’autres
gouvernorats ont intégré ce
groupe temporairement, comme ce fut le cas de Ben Arous en 2002 ,
celui de Kairouan en 2003,
et de Gafsa en 2004.
§ un groupe de huit régions qui brillent par leurs taux
de réussite élevés, constitué
par les gouvernorats de Sfax,
Sousse, Monastir, Mahdia ,Ariana, Nabeul, Tunis et Médenine.
Mais l’écart
entre les régions n’était pas seulement un écart quantitatif, il est aussi un
écart qualitatif.
Table 3 : résultats de la session 2009 comme exemple
Régions
|
Admis avec la moyenne
|
Admis avec rachat
|
Admis avec mention
bien ou très bien
|
Jendouba
|
50 %
|
50 %
|
4.6%
|
Kebili
|
53%
|
47%
|
4%
|
Sousse
|
78 %
|
22 %
|
12.6%
|
Moyenne nationale
|
63%
|
37%
|
9.9%
|
On
constate que dans un grand nombre de régions de l’intérieur , la proportion des admis au mérite, c'est-à-dire avec la moyenne,
avoisine celle des admis avec rachat ( c'est-à-dire avec des moyennes comprise
entre 9 et 9.99 ) , à la
différence des régions côtières ( qui occupent la tête du classement) où le pourcentage des rachetés est souvent inférieur à la moyenne nationale ;
ce qui met en évidence une autre dimension des disparités régionales en rapport avec la nature et la qualité des compétences des apprenants .
D’autre part,
le taux d’admis qui ont décroché leurs diplômes avec mention confirme l’écart
qualitatif entre les deux groupes de régions ; ainsi pour
le gouvernorat de l’Ariana ( qui fait partie du premier groupe), 6% des admis avaient obtenu le baccalauréat
avec la mention très bien ( moyenne
égale ou supérieure à 16 sur 20), alors que ce ratio ne dépasse guère 1% pour les
candidats admis de Kebili qui fait partie du deuxième groupe.
Ce phénomène ( écart inter régional) ,devenu un mal
chronique , représente aujourd'hui un grand défi qu’il est urgent de relever , car il remet en question le principe de
l'égalité des chances entre tous les élèves des
différents régions du
pays .
2. Ecart entre
les établissements de la même région
Table 4 : Exemple d’écart inter établissements de la
même région (session 2006)
Région
|
Meilleur score
|
Score le plus faible
|
Ecart
|
Bizerte
|
Lycée F Hached 78.9%
|
Lycée Sejnan
20%
|
58.9 %
|
Sfax
|
Lycée 15 novembre 96.5 %
|
Lycée Graïba
43%
|
53.5 %
|
L’étude des résultats des établissements d’un même gouvernorat révèle de grands écarts entre :
•
les anciens
établissements situés au centre du gouvernorat
et ceux plus récents implantés dans les quartiers
périphériques et certaines banlieues (il ne s’agit pas d’une règle générale car
il ya plusieurs exceptions)
•
Les établissements du centre du gouvernorat et ceux des délégations et régions
rurales en particulier،
•
Les lycées pilotes et les autres établissements publics, les premiers affichant des taux de réussite de 100% dès la première session, alors que les autres peinent à atteindre les 50% , mais les
situations varient d’un gouvernorat à un autre ; nous en donnons comme
exemple deux cas : le cas du gouvernorat de Gafsa et celui de Sfax (
voir les deux tables suivantes)
Table 5 : données relatives à la session principale
de 2014
Autres lycées publics
|
Lycée pilote
|
Gouvernorat
|
L. Sidi Abdelkader ,
metlaoui 9.8
L .Rte de Tozeur , Metlaoui
11.86
L.Ibn Chabbat ,Redeyef
12.50
L .Mdhilla 19.15
L.Belkhir 22.8
L. H. Bouzayne 36.72
|
100%
|
Gafsa
|
Autres lycées publics
|
Lycée pilote
|
Gouvernorat
|
L. 15 novembre
93.7
L .M.Magdich 93.2
L.Mongi Slim 90.9
L .S.Fkih 90.9
L.F.B.Achour 90.9
|
100%
|
Sfax
|
3.
L’écart entre les sections
Table
6 : Taux moyen de réussite par section (moyenne calculée pour la période
1996-2010)
Section
|
Taux moyen
de réussite 1996-2010
|
Mathématiques
|
72.02 %
|
Sciences
expérimentales
|
63.82%
|
Techniques
|
57.80%
|
Lettres
|
57.62 %
|
Economie
gestion
|
56.54 %
|
Moyenne
générale
|
61.30 %
|
Le troisième niveau d’inégalité des chances et de disparités se manifeste au niveau des sections du baccalauréat ;
en effet,
indépendamment des régions, les chances de réussite varient en fonction de la section choisie par l’élève ou
imposée par l’orientation. Si
l'on excepte la section
sport (spécialité présente dans un nombre limité d'institutions, et inexistante dans les écoles privées, qui a atteint un
taux de réussite annuel de plus de 80%) , on s’aperçoit du grand écart entre les chances de réussite entre les autres
sections ( la différence a atteint 52
points entre la section « Mathématiques » et la section « lettres » dans les établissements publics au cours de la session principale 2014 ).
L'étude des taux de réussite par section au cours de 15 dernières sessions révèle ce qui suit:
-
Les deux sections « nobles » qui sont la
section « Mathématiques » avec un taux de réussite de 72% et la section « Sciences expérimentales » avec 64%, se distinguent par les
meilleures chances de succès.
-
Le reste des sections
traditionnelles (Lettres ,
technique et économie et gestion) sont moins performantes avec des
chances de réussite moindre (
autour de 57%)
La dernière session principale de juin 2014 est venue confirmer
ce classement, (voir table suivante)
Table
7 : taux de réussite par section à la session principale 2014
section
|
Taux général de réussite
|
Etablissements publics
|
Etablissements privés
|
||
Taux
de réussite
|
écart
|
Taux
de réussite
|
écart
|
||
Sport
|
81.22%
|
81.22%
|
0
|
----------------
|
-----------------
|
Mathématiques
|
66.9%
|
71.18 %
|
4.28
|
31.65
%
|
35.25-
|
Technique
|
43.42%
|
47.33%
|
3.91
|
16.46%
|
26.96-
|
Sc. expérimentale
|
41.29%
|
45.05 %
|
3.76
|
11.14%
|
30.15-
|
Sc. Informatiques
|
38.57%
|
43.84 %
|
5.27
|
17.13%
|
21.44-
|
Eco - Gestion
|
35.65 %
|
44.60
%
|
8.95
|
13.60%
|
22.05 -
|
Lettres
|
14.63 %
|
19.12 %
|
4.49
|
6.01%
|
8.62-
|
Source : La Presse du 21 juin 2014
- L’hétérogénéité des candidats admis
Outre
les taux d'échec élevés et la disparité dans la performance de l'école Tunisienne, les résultats du baccalauréat
dévoilent un autre mal aussi grave ; il s’agit de la grande hétérogénéité des niveaux de performances
individuelles des candidats ;
aussi trouvons nous fréquemment une proportion importante de
candidats qui obtiennent d'excellents résultats avec des moyennes
qui frôlent 20 sur vingt à toutes les épreuves , et nous nous trouvons en présence d’une autre proportion aussi importante, si ce n’est pas plus,
qui n’arrive pas à dépasser la moyenne de 5 sur 20 au même examen et aux mêmes
épreuves ; ce qui est de nature à nous interpeller et nous
laisse perplexes. Or, même si on limite notre étude
aux résultats des candidats admis, nous retrouvons cette hétérogénéité, puisque
qu’on peut y distinguer trois
catégories:
1. Une première
catégorie : les rachetés avec des moyennes entre 9et 9.99.
Le système du rachat a toujours existé au baccalauréat
tunisien depuis sa création, mais la proportion de ses
bénéficiaires a connu
un bond depuis
2002, c'est-à-dire depuis l’adoption du nouveau mode de
calcul de la moyenne finale
du baccalauréat qui
tient compte des résultat du contrôle continu en classe terminale, et des
nouvelles conditions de
rachat.
Depuis, la proportion de bacheliers
rachetés a pris de l’ampleur
atteignant 44% en 2007 et 37,26%
à la session 2009, mais
ce pourcentage varie selon :
- Les régions comme nous l'avons vu précédemment
- les sections, le taux des rachetés augmente dans les sections à faible taux de réussite (lettres
et économie gestion), contrairement aux sections qui obtiennent de meilleurs
taux de réussite, comme
le montre la table suivante .
Table 8 : les admis avec rachat selon les sections
(session 2010)
Mathématiques
|
Sciences
expérimentales
|
Sciences
informatiques
|
sport
|
technique
|
Economie
Gestion
|
Lettres
|
8.96
%
|
14.83%
|
15.34
%
|
21.54
|
27.77%
|
34.54%
|
56.05%
|
- Le type
d’enseignement :
La proportion de candidats admis avec rachat
est très élevée parmi les candidats des écoles privées, elle se situe autour de 50 %, tandis que cette proportion tombe au niveau de 28,5 % dans les établissements publics. Cette situation est le résultat des dérives du de l'évaluation interne, qui se traduit par la sur notation qui permet aux candidats
de profiter de fortes moyennes annuelles artificielles ; cette pratique très répandue dans
les écoles privées a
fait son apparition dans un certain nombre d’établissements publics.
À la
lumière de ces données, on peut conclure que ceux qui bénéficient le plus du mécanisme de rachat sont les candidats des régions intérieures ,
ceux des écoles privées et les candidats de la section « Lettres » et de la section « Economie et
gestion » .
Mais quel que soit le cas, l’importance de la proportion des rachetés est un signe inquiétant
quant à l’avenir du système éducatif.
2.
La deuxième catégorie : les
lauréats qui réussissent avec des moyennes supérieures à 12 de 20.
A coté de la première catégorie, on trouve environ un quart des
bacheliers qui décrochent leur diplôme avec mention
(25,79% au cours de la session 2010 dont 4,6% avec la mention très bien).
Il est à noter que l'écart se creuse d'année en année entre les deux groupes, comme si notre école « avance »
à deux vitesses et que notre système engendre l’excellence et l’échec en même temps, dans les même proportion.
Table 9 : Evolution des mentions
2010
|
2009
|
2000
|
1996
|
|
4.55
|
3.17
|
0.48
|
0.29
|
Très bien
|
6.93
|
6.74
|
2.94
|
2.37
|
Bien
|
14.31
|
12.93
|
9.47
|
14.01
|
Assez bien
|
25.79
|
22,33
|
12.90
|
16.67
|
Total
|
3.
La 3° catégorie regroupe les candidats ayant réussi leur examen avec une moyenne entre 10 et 12 sur 20. Cette
catégorie est entrain d’être rognée par ses deux bouts ; cette évolution accentue le gap
entre une catégorie favorisée qui a les moyens pour briller et exceller aux
examens nationaux, et à qui s’ouvrent les portes des cursus universitaires de
premiers choix , et une catégorie , aux moyens limités et modestes, qui est
dirigée vers des filières moins valorisantes .
A suivre…
Hédi Bouhouch & Mongi Akrout, inspecteurs généraux de
l’éducation. Tunis Juillet 2014
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Jarraud .F ,Bac nouveau pas vers la démocratisation ? le vendredi 11 juillet 2014
Sylvie Le Laidier et Fanny Thomas, DEPP B1. Le baccalauréat2014 Session de juin, Note d’information, n° 29 – Juillet 2014- DEEP
[1]On constate un intérêt pour cette
question par les chercheurs ; dans
une interview au Nouvel
Observateur, Alain Bossinot, Président du conseil supérieur des programmes au Ministère
de l’éducation français accordée le 10 mai 2014 sous le titre : Mais
pourquoi l’école française aime tant l’échec ? il traite de la question de
l’échec au baccalauréat en France (avec des taux de réussite qui dépasse 80%,
87,9 pour la session de juin 2014) et des disparités inter académies
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140509.OBS6613/mais-pourquoi-l-ecole-francaise-aime-tant-l-echec.html
[2] Il
s’agit d’un rapport sur les faibles performances dans certains gouvernorats du
pays au cours des années 2002,2003et 2004, il a été préparé par une commission composée de Mme
Bouzaidi.L ( Dges) , et Ghriss.N ( Cnipre) et de MM Akrout.M ( Dge), Bouhouch.H(
Inspection Générale), Boukhar.O( Dgpfc), feu Sallami.A( cabinet), Neifar.M ( Dg
Cenaf),Meddour.H(IP ) Ghodhban .M ( ICL) ,Jbahi.M( ICL) Rahmouni.A(IP
),ce rapport a été présenté aux différents responsables du
ministère au niveau national et au niveau régional.
Un 2° rapport a été préparé par le Directeur Général des examens
en 2010 sur la session de 2010
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