lundi 16 octobre 2017

L’organisation de l’enseignement primaire des « indigènes » au début du XX° siècle en Tunisie


Mohamed Lasram[1] a participé aux travaux du  congrès colonial[2], tenu dans la ville française de Marseille du 5 au 9 Septembre 1906, à l'occasion de la première «exposition des colonies». Mohamed Lasram présenta une communication dans laquelle  il  traita  de  la question l’enseignement  des tunisiens à l'époque du protectorat français évoquant ses différents aspects comme[3] :

§  L’organisation de l’enseignement primaire des indigènes et ses rapports avec l’enseignement laïque français
§  Place des tunisiens dans  l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur,
§  Situation de l’enseignement  Sadikien  suite aux  différentes mesures pour gêner son développement
§   Organisation de l'enseignement professionnel et ses rapports avec les anciennes industries locales ...

Le traitement  de ces questions relatives à l’enseignement   par l'un des fondateurs du mouvement  Jeunes Tunisiens et les mesures qu’il avait  revendiquées pour des élèves tunisiens, étaient  faites pour  répondre aux mesures restrictives  initiées par les autorités  du protectorat pour limiter l’accès  des enfants tunisiens  au  système éducatif publique, il est aussi l’expression de  la position des jeunes tunisiens vis-à-vis des  nouvelles orientations que le gouvernement  français  voulait  consacrer , dans les  divers domaines en Tunisie, y compris le domaine de l'éducation et de l’enseignement.
En effet, depuis la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’ère  de Jules Ferry et  de ses partisans et de leur politique de généreuse vis-à-vis de la population locale ont vécu : cette politique  appelait à l’assimilation  des populations autochtones dans la nation française, à travers l'enseignement de la langue française, et en les initiant à la  culture européenne et à la civilisation occidentale, Jules Ferry et ses partisans avaient voulu tiré les leçons  de l’expérience algérienne  qui avait misé sur la privation des jeunes algériens de l'éducation moderne,  à ce propos Jules Ferry disait, "évitons de faire en Tunisie ce que l’on a fait en Algérie, où on a laissé  volontairement la masse  des musulmans dans l'ignorance[4] »
C’est ainsi que depuis 1882, les grandes orientations  de la politique éducative  du protectorat français pour  la régence tunisien ont été  établies comme suit:
§  maintenir le statu quo et le système  déjà en place avant le protectorat, par  respect de l'identité religieuse de la population autochtone et celle des communautés étrangères et de leurs  écoles libres,
§  franciser la population en leur apprenant la langue française, qui doit devenir la langue  de l’enseignement donné aux enfants tunisiens ainsi qu’aux enfants des étrangers non français et résidents  en Tunisie,
§  la mise en place d’un enseignement  professionnel et pratique, pour fournir aux  entreprises françaises émergentes agricoles et industrielles la main d’œuvre  nécessaire à leurs activités.[5]
Depuis 1897, les autorités éducatives françaises en TUNISIE  ont abandonné  la politique d'encouragement  de la scolarisation des autochtones  dans les écoles publique, après avoir reçu l’ordre du ministère des Affaires étrangères de freiner "le brillant succès  scolaire des tunisiens", la politique d’assimilation cède la place à  une nouvelle politique  dite d’association
Cette  politique  a été défini par le  ministre des Colonies 1906, dans les termes suivants: «Il faut renoncer pour toujours à l’assimilation, il ya dans le génies des diverses races qui peuplent la terre des équivalences mais il n’y a pas d’identité , dès lors pourquoi vouloir imposer nos habitudes d’esprit  nos  goûts nos mœurs et de nos lois à des peuples  pour lesquels  les mots  de  famille, de société  et de propriété ont des significations différentes ? Ce serait tenter une œuvre inutile et … dangereuse »[6] 

L’assimilation est devenue pour eux « une grave erreur aux conséquences néfastes », par contre l’association  est préférable, elle signifie la coexistence entre le protecteur et protégé, tout en conservant la spécificité  de chaque communauté, et le respect de ses coutumes, de ses  traditions et de sa langue.

Et c’est dans ce nouveau contexte imposé par  les colons et surtout par le  parti des prépondérants  que la direction de l’enseignement public ferma 10 écoles publiques en 1901 , il d’ensuivit un recul de l’effectif des élèves musulmans scolarisés qui retomba  à 2927 en 1903, après avoir été de 4656 l'année 1897. En 1904,  sur 60 000 enfants de la tranche  d’âge  entre 6 et 12 ans  , 35377 ne fréquentaient pas l’école soit  59%.

Quand  en 1905 le collège Emile Loubet pour l’enseignement professionnel ouvrait ses portes, la Direction de l’enseignement public s’est ingéniée à  imposer des conditions pour s’y inscrire  de telle façon à rendre l’accès des  enfants tunisiens pratiquement très difficiles , tels que la condition d’avoir le certificat  de fin d’études primaire  , et le paiement des frais de scolarité , et si malgré ses embuches l’élève tunisien musulman arrive à décrocher une place  il se voit interdire certaine spécialités  , afin de ne pas rivaliser avec les élèves français[7]

  Ces mesures d'exclusion ont été accompagnées par une glorification des écoles coraniques et des méthodes qui y étaient appliquées et qui se   basait sur la mémorisation du Coran par cœur, sans explication ou explication.
Dans ce contexte, de  la valorisation ( malsaine)  du modèle d’enseignement traditionnel, et pour éloigner les enfants musulmans de l’école  publique moderne, autant que possible, s’inscrit  l’encouragement de la direction de l’enseignement public à la mise en place d’une sorte d’école pour former les Moueddebs en 1894  (Medrassa Attadibya  ) et pour  le développement des écoles coraniques.
Mohammed Lasram et le mouvement des « jeunes tunisiens » s’étaient opposés vivement  à cette politique qui visait à exclure les autochtones  de l'enseignement public moderne ,  et à les orienter vers l’enseignement traditionnel, que beaucoup ,parmi ceux qui le connaissaient,  affirmaient son échec, comme le fit  Khairallah Ben Mustapha qui  avançait  des données statistiques pour illustrer cet échec , d’après ces données sur  les 20 000 enfants  qui fréquentaient les écoles coraniques  seulement 900 ne parviennent pas à rejoindre la Grande Mosquée Azzaitouna pour poursuivre leurs études supérieures soit moins de 5% ( 4.5%). Plus tard , Le Directeur de l’enseignement public Charletty lui même avait reconnu en 1909 l’échec de la Medrassa Attadibya et qu’il fallait  la transférer et l’intégrer à l’école normale des instituteurs Al Alaoui ?
Tout en exprimant  leur opposition et leur refus  aux différentes mesures d'exclusion et de marginalisation , les intellectuels  tunisiens de formation bilingue , anciens du collège  Sadiki  ou  du lycée Carnot de Tunis, revendiquaient une  politique d’association  , ils avaient  donné la preuve de leur loyauté envers le régime du protectorat, comme ils avaient  soutenu la politique d’association approuvé par le ministère des Affaires étrangères, et défendu le bilinguisme et les  écoles  franco -arabes créées par  Machuel dans le pays , ce groupe s’opposaient   au parti des colons  qui appelait pour un enseignement  dont la mission se réduisait à préparer les ouvriers nécessaire  à  leurs fermes .
Mohamed  Lasram était partisan  du rapprochement entre les deux peuples, et demandait d'accélérer les mesures  pour l’atteindre tels que:
a.     l’admission des indigènes à participer d'une façon plus active à la vie sociale européenne,
b.    La poursuite d’une politique d'entente et d’association  dans différents milieux
c.     Le développement le plus largement possible l’enseignement bilingue (arabe et français simultanément).
d.    La diffusion des idées appelant à la tolérance mutuelle et de rapprochement à l’école française,
e.      Facilitation de la scolarisation des enfants  autochtones dans les écoles françaises primaires et secondaires[8]  
Dans l'extrait de  sa contribution au congrès de Marseille de 1906 que nous reproduisons  pour les lecteurs de notre blog cette semaine  Mohammed  Lasram présenta les vœux suivants:
§  « Que des mesures soient prises … pour organiser, en Tunisie, l'enseignement primaire des indigènes sur la base de l'étude simultanée des deux langues française et arabe »
§  réorganiser  les kouttabs ou écoles coraniques, en vue de l'enseignement de la langue arabe d'après des méthodes rationnelles, et les annexer aux écoles franco-arabes déjà existantes ou à créer, pour permettre aux élèves d'acquérir les notions de français et les connaissances générales correspondant au programme du certificat d'études ;
§   la gratuité  et l’obligation  de  l'enseignement dans les nouvelles écoles

Dès  1907, ces vœux  et ces demandes sont repris   par le mouvement des  jeunes tunisiens qui  les a intégrés dans son programme politique,  qui en matière d'éducation et de formation avait centré sur  les trois points suivants :
§  l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous les  enfants tunisiens
§  encourager les jeunes tunisiens  à accéder à l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur,
§  le développement de  l’enseignement professionnel agricole  [9]

L’extrait de la communication de Mohamed Lasram : Organisation de l’enseignement primaire indigène.

«  En France, on est aujourd'hui unanime à reconnaître que vouloir assimiler les indigènes, c'est poursuivre une entreprise chimérique. « Le fondamental de notre politique coloniale, disait récemment M. Georges Leygues, doit être le respect scrupuleux des croyances et des mœurs des principaux peuples soumis ou protégés ».
Et l’honorable ministre des colonies ajoutait : « Associons les indigènes à nos efforts, qu'ils deviennent notre collaborateur, qu'ils sentent qu'ils peuvent vivre à nos côtés, sous les plis de notre drapeau, sans qu'il en coûte rien à sa dignité, sans rien abandonner de tout ce qui lui tient à cœur ;cultivons, au lieu de l'altérer et de l'étouffer, tout ce qu'il y a d'original et de bon dans les traditions et dans même des races qui peuplent nos colonies. »

Messieurs, si, dans l'étude de la question qui vous est soumise en ce moment, vous vous inspirez des idées généreuses qui depuis quelques années sont en honneur dans les milieux politiques, vous estimerez que pour faire - suivant une formule heureuse - évoluer les musulmans dans leur propre civilisation, il faut tout d'abord les mettre à même de se familiariser avec leur histoire et avec leur littérature, ce qui leur permettra de dégager, des préjugés et des erreurs issus de longs siècles d'ignorance, les notions morales, patrimoine commun de l'humanité, qui sont l'essence même des institutions islamiques.
Mais vous reconnaîtrez sans doute aussi avec moi que les musulmans ne sauraient parvenir au degré d'intellectualité des autres peuples et, par suite, ne pourraient prendre une part utile à l'activité économique de ces derniers, s'ils devaient, à tout jamais, rester en dehors du mouvement scientifique dont se glorifient si justement les nations occidentales. D'où, Messieurs, cette conclusion naturelle qu'en Tunisie l’enseignement des indigènes, pour être rationnellement conçu et préparer le rapprochement des deux races, doit nécessairement comprendre l'étude simultanée des langues française et arabe.
On a si bien compris, dans la Métropole, l'intérêt qui s'attache, au point de vue politique et économique, à la diffusion de la langue nationale, que le Gouvernement s'est toujours fait un devoir d'encourager les institutions ayant pour but de répandre cet enseignement dans les pays étrangers. L'appui du public ne leur a pas non plus fait défaut, témoin le magnifique développement de « l'Alliance Française », qui poursuit, avec la persévérance et le succès que vous savez, particulièrement dans les pays d'Orient, une œuvre autour de laquelle se sont groupés de nombreux comités et qui entretiennent ou subventionnent, soit directement, soit indirectement, plus de 300 écoles. Est-il donc admissible qu'un enseignement jugé salutaire pour des populations qui ont conservé leur indépendance soit considéré comme dangereux dans un pays de Protectorat? ( p472)

Il est vrai que ceux qui veulent restreindre l'enseignement du français dans les milieux musulmans sont les premiers à en réclamer l'extension parmi les autres races qui vivent en Tunisie. Ils ont donc le secret désir de maintenir l'indigène dans un état d'infériorité manifeste au regard des autres peuples, de perpétuer son isolement et de l'empêcher de se mettre en rapports directs avec ses protecteurs! Mis dans l'impossibilité d'apprendre la langue des maîtres du pays, qui est en même temps celle des affaires et des relations sociales entre Européens, les tunisiens ne pourraient jamais, sur le terrain économique, lutter à armes égales avec les autres éléments de la population, et, faute de pouvoir se comprendre, colons et Arabes de la campagne verraient se perpétuer des difficultés et des conflits également funestes pour les protégés et les protecteurs.

Sans doute, les adversaires de distinction des indigènes prétendent que l’enseignement de la langue française a, en Tunisie, multiplié les déclassés. S'ils font allusion aux représentants de la génération qui a été élevée dans les écoles françaises, j'estime que cette qualification ne saurait s'appliquer justement à ceux qui ont été et sont encore pour le protectorat de précieux auxiliaires.
Que si, d'autre part, mes contradicteurs entendent par déclassés des personnes qui, enlevées à leur milieu naturel, occupent dans la société une place inavouable, je dirai qu'il n'est pas à ma connaissance que des fils d'agriculteurs ou de commerçants ayant passé par les écoles franco-arabes aient renoncé à la profession paternelle pour aller grossir, dans les villes, le nombre des oisifs et des débauchés. A la suite de la crise intense qui depuis nombre d'années sévit sur le commerce et les industries indigènes, les musulmans, qui assistent impuissants à la décadence de leurs professions jadis si prospères, ont voulu ouvrir des débouchés à leurs enfants en leur faisant donner une instruction française, et quelques uns de ces jeunes gens ont réussi à se faire une situation honorable dans le barreau ou dans l'administration : faut-il donc regretter qu'ils n'aient pas continué à végéter dans les boutiques paternelles et qu'ils aient tenu, comme d'autres, à gagner leur vie en se rendant utiles à la société? En les aidant à atteindre ce but, j'estime que la Direction de l’Enseignement a fait œuvre louable et qu'elle ne saurait mériter les reproches dont on l'accable à ce propos.
La vérité est que, dans un certain milieu de la colonie, on semble craindre que les indigènes, passant de l'ignorance absolue à un certain degré de culture intellectuelle, ne deviennent conscients de leurs droits, et, partant, ne soient plus difficiles à satisfaire et à gouverner.

L'enseignement primaire, en Tunisie, a un caractère laïque dans les écoles franco-arabes, où il est donné en français; il est purement religieux dans les Kouttabs ou écoles coraniques.
En déplorant qu'aucune place ne soit réservée à l'enseignement de la langue arabe dans la plupart des écoles françaises, d'ailleurs en nombre insuffisant eu égard au nombre de la population, on est amené à constater que la méthode employée dans les écoles coraniques n'est d'aucune efficacité pour l'enseignement de l'arabe. L'enfant, qui entre très jeune au Kouttab, en sort, à l'âge de dix-huit ou vingt ans, absolument incapable de rédiger correctement une lettre en arabe ou de comprendre une phrase d'un texte quelconque. Pendant les années qu'il a passées à l'école, il a appris le Coran par cœur, sans aucune explication du maître, ou moueddeb qui s'est borné à lui enseigner l'alphabet pour le mettre à même de transcrire d'après sa dictée, sur une planchette, les différentes sourates du livre sacré. Cet enseignement, qui ne s'adresse qu'à la mémoire de l'élève, au détriment de ses autres facultés, est donné dans une petite salle, mal éclairée, mal aérée, souvent fort malpropre, de sorte qu'il est non seulement stérile, mais encore contraire à toutes les règles de l'hygiène scolaire.
Cet état de choses a fini par émouvoir ceux des tunisiens qui s'intéressent à l'avenir de la jeunesse : des hommes distingués, dont le Président de l'Association des Anciens Elèves du Collège Sadiki, étudient, en ce moment, avec le plus grand zèle, les réformes susceptibles d'améliorer les Kouttabs, au double point de vue de l'instruction des élèves et de leur santé.
Dès à présent, on considère que le programme de l'enseignement, qui tendra à développer l'intelligence des enfants en même temps qu'à façonner leur caractère, devra comporter la lecture et l'écriture, d'après une méthode rationnelle et pratique, des notions de grammaire, la récitation et la lecture expliquée du Coran et de morceaux choisis tirés des meilleurs auteurs arabes, des leçons de morale puisées à la source de la religion musulmane, et les éléments les plus indispensables  de  la théologie.

Le personnel enseignant devra être recruté parmi les élèves de l'école normale Ettadibia, qui auront à produire, indépendamment du diplôme de fin d'études, le certificat de licence (el tatouï) pour justifier qu'ils sont à même d'expliquer le Coran.
Ies Kouttabs, ainsi réorganisés au point de vue de l'enseignement, devront être installés dans les locaux des écoles franco-arabes, afin de bénéficier des conditions d'hygiène qui y sont réalisées, et ils deviendront en quelque sorte des annexes de ces écoles.
Au fur et à mesure de la multiplication des nouveaux Kouttabs, les anciens devront disparaître.
Dans les campagnes dépourvues d'écoles franco-arabes, dans les tribus éloignées de tout centre, on devra se contenter provisoirement du Kouttab réformé, en ajoutant au programme que j'ai rapporté plus haut quelques notions de calcul, d'histoire et de géographie, matières qui ne seront pas enseignées dans les Kouttabs annexés aux écoles franco-arabes, puisqu'elles figurent au programme de ces derniers établissements.

Le jour où l'administration décidera la création de centres indigènes, elle devra se préoccuper d'installer dans chacun d'eux une école primaire comprenant un Kouttab réformé.
Quant aux écoles franco-arabes, l'enseignement donné dans ces établissements devra avoir pour base l'étude de la langue française et la préparation aux examens du certificat d'études primaires, dont le programme devra être mis en rapport avec les besoins intellectuels et économiques de la population indigène.
On devra, en tout cas, dans ces écoles, en donnant moins de développement à l'étude de l'histoire et de la géographie de la France, consacrer un certain nombre de leçons à l'histoire générale de la période musulmane. Enfin, suivant que l'école sera située dans un centre agricole, commercial ou industriel, des notions sur l'agriculture, le commerce ou l'industrie viendront avantageusement compléter le programme. (p474)
 Mais, si parfait que puisse être cet enseignement, il ne saurait rendre les services qu'on est en droit d'en attendre si l’élève n'entrait pas à l’école franco-arabe dès l’âge de six ans, de façon à pouvoir passer à douze ans au plus tard l’examen d'arabe et celui du certificat d'études. L'obtention de ce certificat marquera pour l’élève ou bien la fin de la scolarité, ou bien, s'il est particulièrement bien doué, le commencement de nouvelles études orientées, suivant ses aptitudes, soit vers l'enseignement secondaire ou supérieur, soit vers l'agriculture, le commerce ou l'industrie.

En résumé, il faut que l'école primaire soit désormais un établissement où les élèves indigènes pourront apprendre l'arabe et le français suivant des méthodes pratiques appropriées à leur mentalité et à leurs besoins, et acquérir les connaissances générales qui leur sont nécessaires pour devenir des bommes utiles à eux-mêmes et à leur pays ».
Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5833023p/f460n80.texteBrut

Commentaires Hédi Bouhouch & Mongi Akrout , inspecteurs généraux de l’éducation retraités .
Tunis , Février 2015.






[1]      Mohamed Lasram ( 1866- 1925) a fait ses études à a grande Mosquée Azzaitouna  puis au collège Sadiki , a vécu deux années en France . Il avait enseigné au collège Alaoui  puis Directeur des forêts , Il rédigea plusieurs articles dans les journaux tunisiens , militant pour l’enseignement des garçons et des filles tunisiens et le rapprochement franco- tunisien . Il présida l’association de la Khaldounia entre 1900 et 1908 , a participé au congrès des colonies de Marseille en 1906 , et au congrès de l’Afrique du Nord à Paris en 1908 , Mohamed Lasram  militait au sein du Mouvement Jeunes Tunisiens depuis sa création .
[2]   Le 1° Congrès des colonies s’est tenu à Marseille du 5 au 9 septembre 1906 ,Compte Rendu Des Travaux du Congrès Colonial de Marseille, publié sous la direction de M .Charles-Roux, commissaire général de l’exposition et président du congrès, par M.C .Depincé, secrétaire général et rapporteur général du congrès. Paris. Augustin Challamel, Editeur. Librairie Maritime et Coloniale, 1907.
[3] La communication de M. Lasram , l’extrait du paragraphe VI , intitulée l’organisation de l’enseignement primaire indigène ; partie I et II ; de la page 471 à la page 474.
[4] Sraieb, N. (s.d.). L'idéologie de l'école en Tunisie coloniale (1881-1945) . In: Revue du monde musulman et de la Méditerranée, N°68-69, 1993. pp. 239-254.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_09971327_1993_num_68_1_2570
[5]  (Sraieb) op.cite
[6] La citation est de Georges Leygues  Ministre des colonies , dite en 1906 , reproduite dans l’avant propos du  deuxième chapitre du livre la république impériale , page 107 de Olivier Le Cour Grandmaison
[7] Julien, c. a. (1967). Colons et jeunes Tunisiens 1882- 1912. Revue française d'histoire d'outre mer, Tome 54, N° 194-197 .
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/outre_0300-9513_1967_num_54_194_1445
[8] Sraieb, N. (s.d.). L'idéologie de l'école en Tunisie coloniale (1881-1945) . In: Revue du monde musulman et de la Méditerranée, N°68-69, 1993. pp. 239-254. , p  247 ; doi :10.3406/REMMM.1993.2570. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0997-1327_1993_num_68_1_2570
[9]    (Sraieb) op. cité  p 248.

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