lundi 13 décembre 2021

CHAPITRE III - La question de la langue d'enseignement depuis l'indépendance : Partie 6 : 2009 à 2019 La prise de conscience de la faiblesse des élèves en langue et reprise du débat autour de l'arabisation après 2011.

 

 

  
Hédi Bouhouch

  
Nous arrivons   cette semaine à la fin de la série de notes consacrées à la question de la langue d'enseignement en Tunisie  depuis l'indépendance avec ce dernier billet dédié à la période de 2009 -2019 qu'on a divisé en deux sous-périodes : la première de 2009- 2010 marquée par un questionnement sur l'état des langues dans le système éducatif tunisien et la deuxième de 2011à 2019  qui a vu ressurgir le débat sur l'arabisation et le statut du français .

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2009-2011 :  questionnement autour   de la faiblesse des élèves en langue


Depuis plus de vingt ans, les diverses évaluations internes et externes ont constaté une régression du niveau des élèves en langue. Le document[1]  intitulé " Programme pour la mise en œuvre du projet - Ecole de demain "qui remonte à octobre 2002 a signalé cette défaillance dans des termes clairs : "La plupart (des élèves) manifestent … des faiblesses évidentes dans le domaine des langues … que traduisent les difficultés qu’ils éprouvent à communiquer, à rédiger…". Les résultats des élèves dans les différents examens nationaux montrent cette faiblesse que ce soit en arabe, pour les littéraires, en anglais ou en français (voir tableau ci-dessous)

 

       Pourcentage des candidats des écoles publiques ayant obtenu des notes inférieures à 6 en    français à la session principale du bac entre 2001 et 2010

 

Lettres

Eco gestion

Mathématiques

Sc. exp.

Technique

 

%14,03

14,09%

15,05%

27,30%

28,78%

2001

%22,23

27,27%

29,34%

40,86%

48,93%

2002

%36,18

31,88%

30,58%

10,62%

54,03%

2003

%19,42

33,43%

29,82%

23,32%

52,38%

2004

%47,52

38,86%

35,59%

27,99%

57,84%

2005

%32,90

49,71%

41,74%

35,18%

67,30%

2006

%79,31

65,07%

51,56%

45,40%

76,60%

2007

%61,46

50,80%

26,27%

21,39%

60,62%

2008

%52,11

51,36%

30,83%

26,70%

54,85%

2009

%49,50

44,44%

16,96%

13,59%

47,18%

2010

 

La situation n'est pas meilleure en anglais et en arabe. Ces résultats sont enregistrés alors que le système éducatif tunisien consacre 58% de l'horaire total à l'école primaire aux langues, alors que ce pourcentage n'est que de 30% en moyenne dans les pays de l'union européenne. Donc le problème n'est pas une question d'horaire et le recours à augmenter l'horaire n'est sûrement pas la bonne solution. Il faudrait chercher les solutions dans d'autres directions.

 

Comparaison de la part de l'horaire consacré aux langues au niveau primaire

 

Moyenne des pays de l'UE

Tunisie

Langue nationale

20%

35%

Langues étrangères

10%

23%

 Source : La nouvelle réforme du système éducatif tunisien, Programme pour la mise en œuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 ) - Octobre 2002; Ministère de l'éducation nationale

Les mesures envisagées pour faire face à cette situation

 

Equiper les CREFOC et les établissements pour améliorer l'apprentissage des langues

Le programme d'amélioration de la qualité du système éducatif tunisien [2](PAQSET), financé par la banque mondiale et démarré fin 2000 (22/12/2000), a contribué à équiper les centres régionaux de formation continue (CREFOC) en laboratoires de langues pour former les maîtres d'écoles appelés à enseigner la langue anglaise". En outre, il a financé "un programme d'équipement progressif de tous les collèges et lycées en laboratoires de langues, afin d'améliorer les techniques d'apprentissage de l'oral grâce au recours aux supports numériques dans le domaine de l'apprentissage des langues".[3]

Proposition d'avancer l'enseignement des langues étrangères

En aout 2010, un conseil des ministres s'est tenu pour étudier la situation de l'enseignement et pour arrêter les mesures d'amélioration de la qualité de l'enseignement de base.  Parmi les décisions, il y avait une qui a un rapport avec le sujet de cette étude. Il s'agit de la décision d'avancer l'apprentissage du français et de l'anglais ; le premier devrait démarrer dès la deuxième année primaire, le second commencerait dès la troisième année.  Ces décisions ne furent pas appliquées suite à la révolution de janvier 2011. (je te propose de remplacer « révolution » qui n’en fut pas une, par un autre terme)

Après la révolution de 2011, le statut du français et l'arabisation sont de nouveau au centre des débats.

 

La question de l'arabisation anime les débats et le ministre de l'éducation déclare vouloir arabiser et remplacer le français par l'anglais.

 

Après la révolution, la question linguistique a émergé de nouveau. Le courant de l'arabisation, fort de la victoire du parti En Nahda, relance le débat et s'attaque aux partisans de la francophonie. En 2015, un journaliste de jeune Afrique écrivait " Arabisation en Tunisie : la guerre des langues aura-t-elle lieu ?[4] L'article est paru à la suite d'une interview du Ministre de l'éducation tunisien Néji jalloul au cours de laquelle il déclara : "Je veux renforcer l’apprentissage de l’arabe au cours des trois premières années du cycle primaire et différer l’enseignement des langues étrangères [le français et l’anglais] en quatrième année afin de renforcer et de consolider l’enracinement de l’identité arabo-musulmane. Je soumettrai cette proposition au dialogue national sur l’éducation. » Cette déclaration a "réveillé les feux mal éteints de la querelle linguistique." (S.Ghorbal).

Quelques mois plus tard, le journal le Figaro écrivait " Tunisie : le français bientôt remplacé par l'anglais à l'école à la suite de la déclaration du ministre de l'Éducation tunisien, Neji Jalloul, à une radio régionale le mercredi 26 octobre, qu'il  projette notamment de faire de l'anglais la deuxième langue officielle dans les établissements scolaires, en lieu et place du français. Est-ce l'hégémonie de l'anglais ou la perte d'aura du français à l'étranger qui justifient un rebattage des cartes linguistiques en Tunisie ? " [5]

 

Quelques jours après, l'ambassadeur de France rassure le Figaro en déclarant : " L’anglais ne remplacera pas le français dans les écoles tunisiennes. "  L’Ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor avait déclaré "que la langue française reste bien la deuxième langue étrangère en Tunisie et qu'elle a été confirmée dans son statut de deuxième langue étrangère en Tunisie après une entrevue avec le ministre de l’Education Neji Jalloul."[6] L'orage semble être passé, puis le départ de Jalloul a fini par enterrer le projet.

Où en est-on huit ans après la révolution ? Rien de tangible, aucun changement. La réforme engagée par Jalloul est en panne. Il faudrait rappeler que le livre blanc avait inscrit la question des langues dans le programme de la réforme, en restant dans la même ligne générale tracée depuis la réforme de 1991 et celle de 2002. Pour illustrer cela nous reproduisons le 4ème objectif stratégique qui vise le développement des acquis des apprenants et l’amélioration de laqualité des apprentissages. C'est dans le cadre de cet objectif que le livre blanc appelle à "

améliorer  l’enseignement des langues et à le rehausser au niveau  des standards internationaux, en améliorant l’enseignement de la langue arabe (considérée parmi les priorités) et en améliorant aussi  l’enseignement et la pratique des langues étrangères."[7].

Ben Salem recadre la politique linguistique du Ministère

Conscient des enjeux des langues et de leur importance dans l'avenir de la jeunesse, le nouveau ministre de l'éducation a multiplié les initiatives pour redresser la situation. Parmi les actions les plus marquantes, on peut citer :

L'organisation d'une conférence nationale sur les langues

           Juste après les résultats des examens et concours de la session 2018, et face aux résultats très médiocres de la majorité des candidats en langues[8], le ministère a organisé une conférence nationale sur le thème : le statut des langues dans le système éducatif tunisien : réalité et horizons, le 19 juillet 20018. " Les langues, le maillon faible de l'éducation" dira Hatem Ben Salem lors de l'ouverture de la conférence, " doivent impérativement redevenir la locomotive du système éducatif tunisien" … et pour cela il faudrait " mettre en place une stratégie visant à une remise à niveau des langues dans le système éducatif tunisien" [9]

Il lève l'équivoque sur le statut du français dans le système éducatif tunisien

Dans l'esprit du Ministre, il n'y a pas lieu de remettre en question le statut des langues étrangères et particulièrement celui de la langue française, il l'a affirmé à l'occasion de la tenue de la conférence citée ci-dessus en démentant la rumeur selon laquelle les matières scientifiques ne seraient plus enseignées en français. Le ministre a nié en bloc cette information relayée par de nombreux médias. “Ces rumeurs n’ont aucun sens”, dit-il en précisant qu’un projet de décret visant à restructurer l’enseignement des langues et la formation des enseignants dans ce domaine sera prochainement présenté à la présidence du gouvernement"[10].

L'organisation d'une conférence nationale sur l'enseignement de la langue anglaise dans les écoles tunisiennes

Le ministère a organisé,  au mois d'octobre 2018 avec la collaboration du consulat britannique, une conférence sur l'enseignement de la langue anglaise dans les écoles primaires et secondaires. La conférence a abouti à la signature d'un accord pour développer "un projet pour promouvoir l’enseignement de l’anglais en Tunisie. C'est un projet dont L’objectif est de former le corps enseignant à de nouvelles méthodologies".[11] En commentant ce projet, le Ministre avait déclaré que « L’anglais est un instrument vital pour tous les élèves. Cela leur permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives de formation et d’emploi. Apprendre les langues aux enfants dès leur jeune âge c’est un pari qu’a pris la Tunisie depuis longtemps, et que nous sommes aujourd’hui en train de renforcer. Ce partenariat avec le British Council sera un véritable outil pour réussir."

Outre la formation des formateurs (inspecteurs et conseillers pédagogiques), le projet cherche à "sensibiliser les élèves à l’importance de l’anglais dans le monde du travail. Si le français semble être un acquis chez de nombreux tunisiens, ce n’est pas le cas de l’anglais. En effet, l’enseignement de la langue de Shakespeare à l’école, dès le plus jeune âge, pourrait constituer un moyen de renforcer l’employabilité. De nombreux postes dans des entreprises étrangères restent vacants à cause du faible niveau des Tunisiens". Selon l’ambassadrice de Grande-Bretagne en Tunisie, « il s’agit de développer la pensée critique, la notion de débat, la prise d’initiative, l’autonomie. C’est dans cette logique là que les employeurs recrutent de nos jours.  Ils ne cherchent plus uniquement les compétences techniques. »

 

La décision d'avancer l'apprentissage du français et de l'anglais

Le Ministre Hatem Ben Salem avait annoncé le 24 Mars 2019 deux mesures qui concernent les deux langues vivantes :

§  "l’enseignement de l’anglais sera introduit à partir de la 4ème année de l’enseignement de base,

§  et la langue française sera enseignée à partir de la 2ème année de l’enseignement de base.[12]"

En réalité, ce n'est pas la première fois que le ministre annonçait ces mesures puisque dans la conférence de presse de la rentrée de 2017/2018, il avait déjà déclaré " qu'à partir de la rentrée 2019-2020, l'enseignement du français débutera en 2ème année primaire et l'enseignement de l’anglais en 4ème année primaire[13].

Peut-on dire face à cette évolution, que l'école tunisienne se dirige vers le plurilinguisme, avec l'émergence d'un courant anglophone soutenu par la grande Bretagne et la résistance du lobby francophone soutenu par la France. N'oublions pas que la Tunisie va abriter le prochain sommet de la francophonie en 2020[14].

Synthèse ou conclusion générale

 

En parcourant l’histoire de la question de l’arabisation depuis la période précoloniale, on constate que le modèle conçu par le ministre Khair-Eddine, à la fin du XIXème siècle, lorsqu’il avait fondé le collège Sadiki, fut maintenu par les autorités coloniales dans les écoles franco-arabes, mais avec une prédominance de la langue française et une marginalisation de la langue arabe. Cette politique avait provoqué une réaction de l’élite tunisienne qui n’a pas arrêté de militer pour redonner à la langue nationale la place qu’elle devrait avoir à l’école et dans la société. Certains avaient exigé un enseignement totalement arabisé. Avec l’indépendance, la question de l’arabisation de l’enseignement était à nouveau au cœur d’un débat entre deux courants : l’un appelait à l’arabisation totale de l’enseignement ou, au moins, l’arabisation de l’enseignement primaire, l’autre défendait un enseignement bilingue qui accorde à la langue arabe une place de premier ordre. La question fut réglée par un pseudo consensus sur un modèle qui fait de l’arabe la langue d’enseignement des sciences humaines et du français la langue d’enseignement des disciplines scientifiques et technologiques, et qui permet aux jeunes tunisiens l’apprentissage des langues étrangères pour leur permettre d’être en contact avec les autres civilisations.

La réforme de 1991 et la loi d’orientation de 2002 ont consacré ce modèle qui répond aux attentes d’une partie importante de la société tunisienne pour qui la maîtrise des langues étrangères est un facteur et une condition pour la réussite future des jeunes, car l’économie moderne fonctionne de plus en plus en anglais et en français. D’ailleurs, nous assistons ces dernières années, au ministère de l’éducation, à la mise en place d’une politique qui vise à améliorer l’enseignement des langues étrangères et de leur apprentissage. La maitrise de ces langues est considérée comme une question vitale pour des jeunes qui cherchent à s’intégrer dans une économie de services de plus en plus mondialisée.

Nous terminons cette synthèse par un paragraphe d’une étude sur la question qui nous semble pouvoir résumer les enjeux du bilinguisme : « Le modèle de l’arabisation ouverte nous semble être un choix réaliste, au vu de la réalité linguistique mondiale, que l’élite intellectuelle et les politiques devraient encourager. Certains politiciens devraient éviter dans l’avenir les discours qui opposent la langue nationale aux langues étrangères … mais force est de constater aujourd’hui que l’asymétrie entre la langue arabe et la langue française réduit le bilinguisme à un privilège de classe… prélude à la manifestation de toutes sortes de rancœurs… La question pourrait être de savoir comment perfectionner ce bilinguisme, comment le faire mieux partager, de manière qu’il ne risque plus d’être seulement perçu comme l’atout … d’une minorité et que l’arabisation n’en devienne une simple position de repli »[15].

 

Hédi Bouhouch&Mongi Akrout , Inspecteurs généraux de l’éducation retraités

Tunis, novembre 2013

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[1]La nouvelle réforme du système éducatif tunisien, Programme pour la mise en œuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 ) - Octobre 2002; Ministère de l'éducation nationale . http://planipolis.iiep.unesco.org/fr/2002/la-nouvelle-r%C3%A9forme-du-syst%C3%A8me-%C3%A9ducatif-tunisien-programme-pour-la-mise-en-oeuvre-du-projet

 

[2] L'objectif  de développementdu Projet d’amélioration du système éducatif tunisien (PAQSET) était de venir à l’appui des objectifs à moyen terme de la stratégie gouvernementale, à savoir, en particulier, l'obtention du diplôme de fin d'étude d'enseignement de base [DFEEB] pour 80 pour cent des élèves de la classe de 9ème année d'ici 2004, en : (a) encourageant l'excellence au niveau de l'enseignement et de l'apprentissage ; et (b) continuant à œuvrer en faveur de l'inclusion de tous les enfants à tous les niveaux de l'enseignement de base. 

[3] RT/MEF. Projet d'amélioration de la qualité du S.E tunisien(PAQSET) rapport annuel de suivi, juillet 2006.

[4]  il s'agit de Samy Ghorbal   qui publia  son article  le 15 juin 2015 ; https://www.jeuneafrique.com/mag/234897/societe/arabisation-en-tunisie-la-guerre-des-langues-aura-t-elle-lieu/

2016, 168 p

Ministère de l'éducation Tunis

[8]Le directeur général du ministère de l’éducation, Kamel Hajjem a affirmé ce jeudi 19 juillet 2018, que les résultats à la fin de cette année scolaire ont révélé que plusieurs élèves ont de véritables défaillances au niveau des langues. A ce propos, 15% des élèves inscrits en 6ème année primaire ne maîtrisent pas l’arabe, alors que 20% d’entre eux ne maîtrisent pas le français, et entre 10 et 15% des élèves ont des problèmes avec la langue anglaise. Au niveau des examens nationaux, un tiers des élèves n’ont pas eu la moyenne à l’examen de la langue arabe tandis que 40% des candidats n’ont pas eu la moyenne à l’examen de français.
Ces statistiques ne sont pas stables, selon le responsable précité et changent d’une année à une autre.
En ce qui concerne le cycle secondaire, rappelons que 7000 candidats au bac ont eu un zéro pointé à l’épreuve du français, alors que 5000 autres l’ont eu à l’épreuve d’anglais.

https://www.realites.com.tn/2018/07/tunisie-40-des-eleves-du-primaire-ne-maitrisent-pas-la-langue-francaise/

[10]." alors qu'africain manager donne la version suicante qui nous semble plus vraisemblable "African Manager - 19/07/2018 13:43

 

Le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem a démenti, jeudi, les rumeurs selon lesquelles les matières scientifiques ne seraient plus enseignées dans les langues française et anglaise.

“Ces rumeurs n’ont aucun sens”, a-t-il ajouté lors d’une conférence nationale tenue à Tunis, faisant savoir qu’un projet de décret visant à restructurer l’enseignement des langues et la formation des enseignants dans ce domaine sera prochainement présenté à la présidence du gouvernement."

https://africanmanager.com/ben-salem-dement-les-rumeurs-selon-lesquelles-les-matieres-scientifiques-ne-seraient-plus-enseignees-dans-les-langues-etrangeres/

[13] A. Chraiet; Dans le sillage de la réforme du système éducatif

http://www.lapresse.tn/component/nationals/?task=article&id=153096

[15]Tullon .H. : Arabe et Français dans Les systèmes éducatifs Tunisien et Marocain au tournant du 19ème  siècle  - SYNERGIES TUNISIE, n° 1, 2009,  pp39- 51.

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