L'élaboration d'une loi sur l'éducation nécessite une approche précise et rigoureuse, ainsi qu'un temps suffisant et des études scientifiques sur tous les aspects de la vie nationale. Il est impératif que des experts en sciences de l'éducation, en sociologie, en sociologie scolaire, en psychologie du développement, en théories de l'apprentissage participent à l'élaboration de cette loi, mais aussi - et c'est important - des experts en économie, en finance, en droit, en droits de l'enfance et en droits de l'homme en général. ... en plus des acteurs de terrain qui travaillent dans le secteur de l'éducation et de l'enseignement. Tous ces acteurs, chacun dans son domaine, travailleront pour trouver des solutions aux questions urgentes et répondront à plusieurs autres questions, comme par exemple :
L'individu en Tunisie
est-il vraiment un citoyen ? Comment l’école contribue-t-elle à faire de lui un
citoyen éclairé ?
L’école tunisienne
a-t-elle échoué, comme le disent certains ? Il faudrait faire une évaluation
objective qui doit s'effectuer selon des conditions précises.
Pourquoi les diplômés
des lycées pilotes et des instituts supérieurs spécialisés émigrent-ils vers
l’Europe, l’Amérique et le Japon ?
Et d'un autre côté,
nous constatons des résultats faibles et médiocres chez de nombreux élèves :
est-ce dû à des facteurs internes, ou à des facteurs externes, ou aux deux à la
fois ?
La mondialisation nous
a-t-elle envahis pour nous prendre nos cerveaux et nos génies et laisser les
autres souffrir du chômage et de la pauvreté et à la recherche de la dignité ?
Le modèle économique
actuel est-il capable de suivre une réforme éducative dont les objectifs sont
de donner à la science et au savoir un rôle primordial dans le développement
humain et social sans maitriser l’intelligence artificielle et sans s'engager
dans le système numérique ?
La crise de l'école
tunisienne est-elle due aux précédentes lois éducatives (lois de 1958, 1991 et
2002) ou est-elle due à la politique suivie dans l'application de ces lois ? Il
nous semble qu'il est nécessaire de se pencher soigneusement sur cette question
en particulier, car tout le danger réside dans le fait de nier les aspects
positifs des lois précédentes, car, sans aucun doute, il en existe. Les
responsables de la réforme éducative attendue y reviendront et vont en tirer
profit, puisque eux-mêmes sont le produit de l'école tunisienne, qui a produit
des créateurs, des intellectuels, des chercheurs et des éducateurs des deux
sexes.
Le succès dans ce
domaine réside dans l'adoption d'une approche claire, loin du conflit
idéologique, dans laquelle le point de départ est l'observation scientifique et
la collecte d'informations, puis leur analyse et leur évaluation, en plus du
diagnostic de l'étape politique, économique et sociale. , en interne et en
externe, avec un retour aux références fondamentales comme le Journal du Statut
Personnel et les prédicats de valeurs humaines qui en découlent. Sur
l'orientation de la société... et à la lumière de tout cela, la proposition est.
Quant aux questions
techniques telles que le temps scolaire, les programmes, les manuels scolaires,
la formation, l'administration et les équipements …, elles sont déterminées en
fonction du vocabulaire majeur de la réforme pédagogique et sont réalisées par
les directeurs et les spécialistes, sans oublier les enseignants (es) et le
personnel administratif, qui sont les plus proches de l'élève et les plus
influents dans son intérêt pour l'école ou dans son aversion pour l'école. Tout
cela appelle à définir un nouveau sens pour l'école.
La loi de réforme de
l'éducation est une question nationale très sensible. Elle est une stratégie
pour façonner les générations futures et préserver et développer la nation dans
laquelle les enseignants doivent être respectés partout et rémunérés dignement,
favorisant ainsi chez eux un engagement envers l'enseignement, la formation et
l'auto formation poussés par le désir et par l'équilibre psychologique.
Il est impératif
qu'aucun diplômé de nos écoles ne puisse considérer que la patrie est plus
vaste que son pays la Tunisie et qu'il affronte les vagues de la mer pour finir
dans ses fonds ou pire, tomber victime du terrorisme ou enfin, pour les plus
chanceux, émigrer vers les pays développés et contribuer à leur prospérité
plutôt que de rester dans son pays pour participer à son développement.
Ridha Ben Said,
inspecteur principal retraité.
Sfax – Tunisie, 2023
Texte traduit par Mongi
Akrout& Abdessalam Bouzid
Pour accéder à la
version AR, cliquer ICI
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