Le rôle des différents
intervenants dans
l’implantation de l’approche par les compétences
Le rôle de
l’enseignant dans l’opération éducative
La nouvelle orientation dans l’éducation et l’enseignement exige la mise en place de situations d’apprentissage et d’évaluation qui visent tant les résultats que les démarches nécessaires pour les atteindre.
Les différents apprentissages dans lesquels l’élève est partie prenante réclament de lui un niveau élevé de conscience et d’autonomie dans le processus de construction du savoir. D’où il découle que l’activité intellectuelle de l’apprenant au cours de l’apprentissage revêt une importance décisive pour parvenir à des acquis de qualité.
L’élève ne peut accéder à cette performance que si la conception du savoir est fondée, chez l’enseignant, sur les notions de construction et de reconstruction, étant entendu que tout savoir se construit dans et par l’expérience. Apprendre, en effet, c’est substituer une représentation à une autre, corriger les connaissances spontanément acquises par l’élève par les savoirs validés par l’école.
Si telle est la conviction de l’enseignant, il sera en mesure de prendre en considération les connaissances antérieures soit pour les confirmer, soit pour les reconstruire et les complexifier, soit, carrément, pour les détruire. Le plus important dans tout cela est que l’enseignant ne considère pas son élève comme un ignorant dépourvu de toute connaissance, car l’élève sait beaucoup de choses qui le qualifient à vivre avec les autres et à communiquer avec eux tout en ignorant ce que l’école se propose de lui apprendre. Ce qu’il ignore et qu’il veut apprendre n’a de sens pour lui que s’il entrevoit sa dimension pratique et le bénéfice qu’il peut en tirer pour résoudre les problèmes qu’il rencontre dans sa vie.
Par conséquent, l’apprentissage ne peut se réduire à une accumulation d’informations. Il doit se concevoir comme une ouverture sur des pratiques pédagogiques qui visent à construire la connaissance avec le concours actif de l’apprenant, le rôle de l’enseignant se limitant à orienter, encourager, motiver et accompagner l’élève. Ces qualités de facilitateur ne s’improvisent pas. Ce sont des compétences professionnelles qui supposent :
- La maîtrise du métier et de ses fondements théoriques et méthodologiques.
- Une conception de l’enseignement non pas comme une technique appliquée automatiquement par le biais d’approches pédagogiques et d’orientations méthodologiques, mais comme un ensemble d’initiatives où l’enseignant engage sa responsabilité et prend, en toute liberté, les décisions qu’il juge pertinentes pour affronter des situations inédites et introduire les différenciations pédagogiques les mieux à même de répondre aux besoins réels des apprenants.
- La possession d’une « identité » professionnelle que reflète une autonomie créatrice, une vision propre de l’enseignement, des pratiques pédagogiques originales appropriées aux différentes situations et une remise à jour constante de sa discipline et de sa didactique en vue d’une plus grande efficacité dans son enseignement.
Un enseignant professionnel est celui qui sait apprécier
une situation éducative et proposer les solutions qu’elle réclame. Il est aussi celui qui remet en question
ses pratiques afin de les améliorer.
Le rôle de
l’élève
dans l’opération éducative
L’activité cognitive exercée par les élèves ne tire pas son intérêt du soutien qu’on leur apporte pour les aider à assimiler les savoirs scolaires, mais plutôt de la construction de leurs expériences vécues et de la formation de leurs personnalités ainsi que des rapports qu’ils tissent avec autrui. L’école, dans ce processus, n’est qu’un ensemble de situations spécifiques temporaires qui contribuent à la construction de l’expérience générale de chacun des élèves.
L’élève est dans un processus perpétuel de construction du monde afin de s’y intégrer. Pour cela, sa relation au savoir ne peut être une relation scientifique, du genre la science pour la science, mais une relation d’intérêt visant à prendre ce qui est utile à son adaptation au monde.
Adopter cette conception de la connaissance est de nature à résoudre plusieurs problèmes pédagogiques et à dépasser des difficultés d’apprentissage relatives au développement intellectuel et à la motivation, car il n’y aurait plus d’élève incapable d’apprendre ou qui ne peut réussir.
L’élève construit son savoir en l’adaptant à ses besoins et en s’y adaptant. Le savoir n’a de sens pour lui que dans la mesure où il l’aide à résoudre des problèmes de la vie ou à réaliser un projet. Ainsi, la connaissance n’est rien d’autre qu’une « construction », individuelle ou collective, ayant comme finalité le renforcement des capacités de l’élève à résoudre des problèmes. Avec un tel savoir, construit avec des ressources scolaires et non scolaires, l’élève peut imaginer, innover et créer. De la sorte, le fossé entre ce que l’apprenant sait et ce qu’il ignore ou doit savoir se réduit. Sa vie à l’école devient un projet ouvert visant à construire une nouvelle connaissance sur la base de la connaissance spontanée.
Selon cette approche constructiviste de l’apprentissage l’élève est l’acteur principal dans la construction de son savoir. L’enseignement cesse d’être une simple transmission du savoir du maître à l’élève pour devenir une démarche impliquant totalement l’apprenant et limitant le rôle de l’enseignant à encourager, accompagner, diriger et motiver l’élève et à créer les conditions propices à la construction des apprentissages et leur développement.
Le fondement de l’apprentissage dans cette orientation éducative est l’idée de projet, qu’il soit scolaire ou extra scolaire.
Cette approche attribue à l’élève un rôle actif et une participation effective dans la construction du savoir, le développement des savoir-faire et la communication sociale au sein du groupe-classe. Elle offre aussi un cadre pluridisciplinaire facilitant l’intégration de plusieurs activités qui élargissent l’horizon de l’élève et enrichissent son expérience.
L’enseignant peut charger l’élève de réaliser des travaux personnels susceptibles de
renforcer ses acquis, de les transférer à la vie pratique quotidienne ou de contribuer au
perfectionnement de ses méthodes
de travail et au développement de son autonomie. L’on
entend par travaux personnels non ceux qui servent à combler un retard ou remédier aux
insuffisances mais des projets qui poussent l’élève à exploiter ses connaissances scientifiques et son savoir-faire
méthodologique et développe
son
aptitude à la recherche.
Le rôle des
parents
dans l’opération éducative
Les parents sont des partenaires de l’école de par leur relation privilégiée avec leurs enfants et de l’influence décisive qu’ils exercent sur eux. Ils sont les transmetteurs de la tradition et de la culture liées au milieu familial. Par leur apport affectif, culturel et moral, ils peuvent aider leurs enfants à réaliser leurs projets et suivre leur parcours scolaires dans un esprit de coopération et en cohérence avec l’Ecole.
Il n’est pas demandé aux parents d’agir en spécialistes de tel champs du savoir ou de tel autre mais d’apporter à leurs enfants le soutien nécessaire en les accompagnant dans leurs travaux et en réunissant les conditions favorables à leur travail.
Dans le nouveau système éducatif le parent n’est pas un partenaire indépendant. Il est lié à l’enseignant et à l’école par un contrat moral qui fait de lui un collaborateur actif prenant part à la marche de l’opération éducative et ce en participant à la vie scolaire et en contribuant aux solutions des problèmes qui se posent à l’école, étant entendu que le parent et l’école partagent le même souci : la réussite de l’élève.
Fin de la deuxième partie, à suivre ; pour voir la 1er
extrait CLIQUER ICI
Présentation et sélection de l’extrait par Mongi Akrout,
inspecteur général de l’éducation
Tunis, mai 2025
Pour accéder à la version ARABE , cliquer ICI
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