lundi 4 janvier 2016

Les réformes scolaires depuis l’indépendance: la réforme de 1958 (Deuxième partie)

Nous poursuivons cette semaine la présentation de la première grande réforme de l’enseignement de la Tunisie indépendante, nous avons consacré la note de la semaine passée à la première partie réservée à la présentation du contexte général de la réforme (Pour accéder  à la  première  partie CLIQUER ICI)  et nous étudions dans la deuxième partie  la réforme elle même 

   II.            la loi de l’enseignement de 1958  

La nouvelle loi  est composée de 60 articles regroupés en quatre(4) grands titres :
Le titre I  est consacré aux principes généraux (du 1° au 6ème article).
Le titres II  intitulé de l’enseignement est divisé en trois chapitres : le premier concerne l’enseignement primaire ( de l’article 7 à l’article 9) , le deuxième  est  réservé à l’enseignement  secondaire  avec ses deux composantes  à savoir l’enseignement moyen et l’enseignement secondaire long  ( de l’article10  à l’article 24 ) , le troisième chapitre est consacré à l’enseignement supérieur( de l’article25   à l’article 27 ).
Le titre III intitulé l’enseignement public est divisé en trois chapitres, le premier est réservé aux établissements d’enseignement public ( de l’article28   à l’article 32 ) , le deuxième  au personnel ( de l’article33 à l’article37) , le troisième  des conseils de l’enseignement( de l’article 38   à l’article 39 )
Le titre IV  est réservé à l’enseignement privé est composé de trois chapitres : le premier précise les conditions d’ouverture ( de l’article40   à l’article 51 ) , le deuxième aux conditions de fonctionnement ( de l’article52   à l’article 56 )  , le troisième aux dispositions transitoires ( de l’article 57   à l’article 60 ).

La nouvelle réforme engendrée par la loi de 1958 visait quatre objectifs principaux : « premièrement  réparer les dégâts et les disfonctionnements  des programmes scolaires de l’époque du protectorat, et deuxièmement  rénover les programmes et les contenus  pour qu’ils deviennent des programmes avec des contenus tunisiens, et troisièmement unifier l’enseignement tunisien qui souffrait d’un grand éparpillement, et quatrièmement étendre et généraliser la scolarisation surtout que taux de scolarisation hérité de l’époque coloniale était très faible[1]. »
1.    Les principes généraux de la réforme
Les concepteurs de la loi de 1958 ont introduit dans Le titre I   (principes généraux) des questions très importantes comme les finalités de l’éducation et de l’enseignement, la gratuité, l’obligation, les types d’enseignement et les établissements qui assurent ces enseignements.
a.     Les finalités de l’enseignement : le législateur lui a confié quatre finalités qui sont :
-         « développement de la personnalité et des aptitudes naturelles de tous les enfants des deux sexes, sans aucune distinction de quelque nature que ça soit.
-         Contribution au développement du progrès des sciences et en bénéficier tous les enfants.
-         Favoriser le développement et l’épanouissement de la culture nationale.
-         Préparer les enfants à leur rôle de citoyens et d’hommes et de former les cadres nécessaires.»
Ces finalités se caractérisent par leur globalité : elles s’occupent de l’homme, du citoyen, des ressources humaines dans la société, et par leur fonctionnalité, en confiant à l’éducation et à l’instruction la fonction de la promotion des sciences et de la culture nationale et du développement du pays, en fournissant les cadres nécessaires.  Ces finalités font que l’enseignement soit en accord (au moins théoriquement) avec les différentes activités de la société.
b.    L’institution de l’enseignement obligatoire : la loi a institué  
l’obligation de l’enseignement pour les enfants de six à douze ans ( c'est-à-dire l’école primaire) , « l’accès à l’éducation et à l’instruction étant ouverte à tous les enfants à partir de six ans. » Mais, comme la situation sociale de l’époque ne permettait l’application stricte de l’obligation , la loi a prévu de reporter à une date ultérieure la parution des textes qui fixent les dates d’entrée en vigueur de cette décision.
c.     La gratuité de l’enseignement : la loi a confirmé la gratuité
de l’enseignement « en vue d’assurer à tous les enfants des conditions et des chances égales devant l’instruction et l’éducation, l’enseignement sera dispensée gratuitement à tous les degrés »(art 3) ; la loi a prévu même  une assistance pour les nécessiteux  ( la gratuité remonte à l’époque du protectorat pour l’école primaire )   .
d.    La mise en place d’un système scolaire complet :
Le nouveau système est « organisé en trois ordres ou trois degrés : le premier degré ou l’enseignement primaire, le second degré qui comporte deux branches, l’enseignement moyen et l’enseignement secondaire, et le troisième degré ou l’enseignement supérieur. La loi avait prévu la possibilité de compléter ce système par « une éducation ou un perfectionnement culturelles ou professionnelles assurée par des établissements spéciaux et par des institutions ou œuvres péri scolaires ou post scolaires. »
e.     La coexistence de deux secteurs le public et le privé : la loi
de 1958  a reconnu le principe de la coexistence de deux secteurs , un secteur public constitué par les établissements  fondés et financés  par l’état ou par les collectivités publiques locales et un secteur privé  qui est constitué par des établissements   «  fondés  et entretenus par des  particuliers ou des personnes morales » en réalité le législateur s’est largement inspiré de la loi de 1888 dans ce domaine particulièrement.
Avec ces principes généraux , le jeune état de l’indépendance a réussi à satisfaire , sur le plan législatif du moins, les demandes  et les doléances de plusieurs générations de nationalistes   en jetant les bases juridiques d’un système éducatif public   moderne et national.
III.            Les différents domaines de la réforme
La réforme de 1958 avait touché plusieurs domaines ; certains étaient en rapport avec la réformes des structures de l’enseignement, pour leur donner un caractère national et afin qu’elles s’adaptent aux réalités du pays et ses possibilités, d’autres étaient en rapport avec la réforme des programmes d’enseignement pour les enraciner dans un milieu qui prend ses sources de la culture arabo- musulmane, mais en même temps ouvert sur le monde et en symbiose avec les progrès scientifiques et techniques, et d’autres , enfin, en rapport avec les solutions de la problématique de la scolarisation ( l’écart entre la population scolarisée et celle en âge d’être scolarisée).
1.    la réforme de la structure
Le nouveau système éducatif est constitué de trois ordres ou degrés complémentaires et liés :
a.   Le premier degré ou l’enseignement primaire : il assure un  même enseignement pour tous les enfants, et il constitue la base et la fondation pour les deux degré suivants ; «  il a pour but essentiel d’assurer à l’enfant l’acquisition des connaissances et des mécanismes de base en langue et en calcul , ainsi qu’une formation élémentaire… destinée à dégager ses aptitudes, en vue de sa meilleure orientation pour la suite de ses études. » (art 7)

Cet enseignement dure six ans[2] ; il est donné dans des écoles primaires[3] et il pourra être précédé d’un court cycle d’éducation enfantine donné dans les écoles maternelles ou dans des classes enfantines.
L’enseignement primaire est couronné par un concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire.[4]
b.    L’enseignement moyen :
 L’enseignement moyen est une branche du second degré ou de l’enseignement secondaire qui dure trois années ; y accède les élèves qui réussissent le concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire, dont l’âge variait entre 14 et 16 ans.[5]   
L’enseignement moyen vise à « compléter la formation générale  des élèves et de les préparer à exercer une activité professionnelle »[6] comporte trois sections : une section générale, une section commerciale et une section industrielle[7] ; il est sanctionné par un diplôme appelé : le brevet d’enseignement moyen.
Bien qu’étant considéré comme une branche de l’enseignement secondaire, l’enseignement moyen constitue, en réalité, une entité à part[8] avec une mission qui n’a pas de rapports directs avec l’enseignement secondaire, accueillant des élèves selon le critère de l’âge, il a pour mission « de préparer les cadres moyens et des techniciens comme les secrétaires pour l’administration, des ouvriers qualifiés » [9].
c.     L’enseignement secondaire long :
La loi de 58 a fixé, pour cette deuxième branche du second degré, trois missions qui sont : « assurer aux jeunes, par une éducation poussée et méthodique de leurs facultés (intellectuelles et pratiques)  une culture générale qui dégagent et affirment leur personnalité - former les cadres moyens techniques et non techniques nécessaires aux différentes branches des activités - révéler … les vocations et les aptitudes à l’enseignement supérieur ».
L’enseignement secondaire long accueille les admis au concours d’entrée à l’enseignement secondaire âgés de moins de 14 ans ; il dure six années et comprend deux cycles de trois années chacun :
-                               le premier cycle, qui dure trois années, comprend deux périodes :
Une première année commune (tronc commun), où l’on accorde une place importante aux matières de base qui permettent d’assurer une formation générale et de déterminer les orientations de l’élève  et de  déceler  ses aptitudes; à partir de la deuxième  année, les élèves sont orientés vers trois options ou filières : l’option secondaire générale, ou l’option secondaire économique et l’option secondaire technique.
La deuxième et la troisième année sont réservées à « un enseignement de formation générale, partiellement différente d’une option à une autre ».
A la fin du premier cycle, les élèves seront pré -orientés vers l’une des sections de l’enseignement secondaire. 
-                                        Le deuxième cycle dure lui aussi trois années, comporte lui
 aussi deux périodes, la première de deux années est consacrée à un « enseignement qui est dirigé de plus en plus dans le sens des aptitudes affirmées des élèves à l’intérieur de chaque option » ; la deuxième période d’une année « est caractérisée par une orientation plus marquée   des études axées sur la matière principale de chacune des sections.»
Les trois options de l’enseignement (général, économique et technique) comportent chacune des sections différentes :
-                                             L’enseignement secondaire général est constitué de cinq
Sections qui sont : les lettres modernes - les lettres classiques- - les sciences - les mathématiques - la section normale de formation des instituteurs ; les études des quatre premières sections sont sanctionnées par le diplôme du baccalauréat de l’enseignement secondaire, alors que la cinquième section est sanctionnée par le diplôme de fin d’études normales.
-                         L’enseignement secondaire économique dont la mission est
de « former les cadres moyens économiques et de préparer aux études supérieures économiques , se compose de deux sections : la section économique et la section commerciale ; il est sanctionné par le diplôme des études commerciales 1° degré à la fin de la cinquième année et le diplôme des études commerciales 2° degré, à la fin de la sixième année.
-                         L’enseignement secondaire technique avait pour vocation de
« former les agents techniques, les techniciens moyens et les cadres de maîtrises et de préparer aux études supérieures techniques », il est sanctionné par un brevet d’enseignement industriel au terme de la cinquième année, et un brevet technicien au terme de la sixième année.
d.    Le troisième degré ou l’enseignement supérieur
L’enseignement supérieur vise à « dispenser, dans les divers domaines des sciences, des techniques, des lettres et des arts, une culture du plus haut niveau », et « contribuer au développement et au progrès continus des sciences et des conceptions et des méthodes de la recherche scientifique », et « à former les cadres supérieurs (chercheurs, savants,… et notamment des enseignants pour l’enseignement secondaires... » .
 La décision de fonder l’université de Tunis pour encadrer l’enseignement supérieur était parmi les facteurs qui ont contribué à consolider le caractère national du jeune système éducatif tunisien.
De tout ce qui a précédé, on peut avancer que la principale caractéristique la nouvelle organisation ( structure)  du système éducatif fut que chaque degré avait ses propres objectifs et sa propre mission et ses propres diplômes ;  mais sans être pour autant en rupture avec les autres degrés .

2.    La réforme des programmes : conception de programmes nationaux ouverts sur l’autre.

L’élite tunisienne reprochait à l’enseignement zitounien d’avoir négligé les sciences profanes, et la désuétude des ses méthodes d’enseignement et de ses pratiques pédagogiques ;  elle reprochait à l’enseignement mis en place par le régime du protectorat «  de viser par ses programmes à  aliéner  les esprits  pour assurer sa pérennité » [10], et à marginaliser la langue arabe en lui consacrant que le tiers de l’horaire hebdomadaire seulement ; elle lui reproche d’appliquer en Tunisie des programmes qui étaient presque des copies des programmes des écoles de France .[11]          
C’est pour ces raisons que la réforme des programmes, d’après l’élite tunisienne, devrait avoir pour cadre le référentiel national ( tunisien),  et doit intégrer des valeurs et des contenus qui prennent leurs sources dans la civilisation et la culture arabo- musulmane ; mais la réforme doit aussi  adopter les programmes qui permettraient à la Tunisie de rattraper son retard pour être au diapason avec la civilisation » ; «  notre enseignement  national devrait faciliter à nos élèves la compréhension du monde et de la civilisation dans toutes ses manifestations », disait Ahmed ben Salah en 1956,   et il ajouta «  il faut que les esprit soient ouverts sur le monde et sur les progrès ; il faut que cette génération soit consciente qu’elle vit en harmonie avec son époque, à condition que l’enseignement lui même soit adapté aux structures économiques et sociales que nous voulons instituer dans le pays. »[12] Pour atteindre ces objectifs, les nouveaux  programmes furent construits selon les orientations suivantes :
-         Accorder à la langue  et à la littérature arabe la place qu’elles méritent : Mahmoud Messadi  disait, à ce propos,  que donner à la langue sa véritable place veut dire en faire réellement une langue pour former et pour cultiver , c'est-à-dire une langue qui transmet les concepts, les représentations et les valeurs culturelles, c’est d’en faire un outil qui véhicule les savoirs, après avoir été à l’époque du protectorat, une langue qui est enseignée seulement pour elle même ; alors que la langue française est devenue une langue vivante que les jeunes se doivent de connaitre avec une deuxième langue vivante, dans un esprit d’ouverture sur les autres cultures et les autres civilisations ; en 1967, le ministre Messadi déclarait à propos de la langue française qu’elle est une langue de travail et de culture , et qu’elle a encore un rôle dans certains pays du tiers monde , et qu’elle ne menace pas langue arabe qui est la langue nationale.[13]
-         Concevoir des programmes nationaux d’histoire et de
géographie qui accordent à la région de l’Afrique du nord et au monde arabe une place respectable, dans le cadre de l’humanisme moderne , en veillant à limiter la place de l’histoire événementielle, et en insistant sur l’histoire des civilisations et sur les questions économiques, sociales et culturelles,  et sur la géographie humaine et économique, car ceci contribue à la formation du citoyen et le technicien [14].
-         Les sciences : les nouveaux programmes ont cherché à adonner une place importante à l’enseignement des sciences à ce propos Mahmoud Messadi disait : pour que   «  l’enseignement soit réellement  un enseignement vivant , il faut qu’il soit en harmonie avec les exigences du présent et son développement , c’est pour cela que nous avons tenu compte des dernières découvertes dans ces disciplines … tout en les orientant vers les sciences appliquées »[15]  
- rénover les programmes de l’instruction religieuse et l’associer à l’instruction civique, afin d’intégrer l’éducation spirituelle à l’éducation civique et culturelle, et pour permettre aux enfants de connaitre la structure politique et sociale de leur pays , et de les sensibiliser de leurs droits et de leurs devoirs vis à vis de la collectivité nationale, en traitant ces questions selon par une approche qui avantage l’explication et la compréhension, plutôt que le cours magistral .

En  se référant à ces grandes orientations, plusieurs commissions s’étaient attelées à la tâche pour l’élaboration des  nouveaux programmes  scolaires qui ont commencé à paraitre à la rentée scolaire 1958-59[16],  à coté de ces commissions des programmes , d’autres commissions furent chargées de l’élaborations des manuels scolaires conformes aux nouveaux programmes et aux nouvelles orientations pour remplacer les manuels français en cours d’utilisation qui étaient «  des outils de la politique de « francisation » [17].



Hédi Bouhouch & Mongi Akrout , Inspecteurs généraux de l’éducation
Tunis, octobre 2014


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Les réformes scolaires depuis l’indépendance 1ère partie : les réformes de la période transitoire 1955 - 1958










[1] En 1949, le nombre d’élèves tunisiens était de 95000 sur une population en âge d’être scolarisée de 775000 ce qui donne un taux de 12% , quatre années plus tard ( 1953) ce taux était passé à 14.65%  ( le nombre des élèves qui fréquentaient l’enseignement secondaire s’élevait à 14000 ) -  Sraieb, N. (s.d.). L'idéologie de l'école en Tunisie coloniale (1881-1945) . In: Revue du monde musulman et de la Méditerranée, N°68-69, 1993. pp. 249et suivantes.
[2] Mahmoud Messadi avait précisé dans sa conférence de presse du 16 septembre 1958 ceci «  les études primaires durait 7 ans … c’est une  lourde charge pour l’état, nous avons l’avons réduite à six ans … » l’enseignement en Tunisie - opt cité p 26 et 27.( non daté)
[3]  Avec cette appellation la loi de 58 a mis fin à la diversité qui marquait l’enseignement primaire ( Kûttab, école coranique, école coranique moderne, école franco arabe … c’est l’un des aspect de l’unicité du système
[4] La loi de 1958 n’ a pas évoqué ni  cet examen  ni l’examen de certificat de fin d’études primaires ( voir art 9 de la loi) nous pensons qu’il s’agit d’une omission qui sera rectifiée par les décrets qui organisent l’enseignement primaire : le décret 14-1961 du 3 janvier 1961 relatif à l’enseignement primaire  stipule dans son article 24 que   «  les études primaires sont sanctionnées  par l’examen de fin d’études primaires…Ces études préparent également au concours d’admission en première année de l’enseignement secondaire et de l’enseignement moyen » jort n°1 du 6/10 janvier 1961.
[5] Dans un discours du président Bourguiba prononcé le 25 juin 1958  , il évoque l’enseignement moyen dans  ces termes «  parmi les spécifiés du nouveau système éducatif c’est la création de l’enseignement moyen qui concerne les élèves qui ont enregistré un retard à cause de leur échec au concours d’entrée à un âge déterminé ou à cause de difficultés matérielles , pour les sauver et pour former des cadres moyens comme les secrétaires d’administration, les ouvriers  pour le secteur agricole, le commerce , l’industrie qui pourront  subvenir à leurs besoins et être utile   à la société » l’enseignement en Tunisie , textes tunisiens , p 19 , sans date
[6] Dans une conférence de presse tenue le 16 septembre 1958 M.Messadi avait déclaré que les finalités de l’enseignement moyen  étaient de «  mettre l’enseignement au niveau d’un grand nombre d’élèves qui n’ont les aptitudes pour poursuivre l’enseignement secondaire long d’autant plus que la Tunisie dans le contexte actuel délicat ne peut pas se permettre de transformer une partie de ses enfants en déchets de l’enseignement secondaire long sans qualification ni spécialité »  l’enseignement en Tunisie , textes tunisiens , p 28 et 29. 
[7] Messadi pensait que l’enseignement moyen a remplacé l’enseignement industriel de l’époque du protectorat (conférence de presse du 4 octobre 1960 , l’enseignement en Tunisie ,p104, ) cet enseignement pourrait être prolongé d’une 4ème année pour obtenir «  un certificat de qualification »
[8]  Messadi affirmait  que «  l’enseignement moyen est un enseignement à part qui diffère de l’enseignement secondaire et dont la durée n’est que de trois années » source : opt cité p 28.
[9] Messadi , : opt cité p , 29.
[10]   . Discours du président Bourguiba prononcés le 25 juin 1958 , l’enseignement en Tunisie, p 13.
[11] Dans un discours prononcés le 15 octobre 1959  , le président Bourguiba rappela ceci «  Il ne faudrait croire que nous avons supprimé l’enseignement Zitounien seulement, parce que nous avons supprimé aussi   en réalité le style  de  l’enseignement moderne français comme celui qu’on suivait au lycée  et l’enseignement qui est basé  sur le bilinguisme , connu sous l’appellation de l’enseignement sadikien , ainsi nous avons supprimé les programmes défigurés qui étaient conçus pour les français uniquement ou pour les tunisiens avec un vernis  en langue arabe » in l’enseignement en Tunisie , p 54, sans date
[12] Ahmed ben  Salah , revue al fikr, juin 1956
[13] Déclaration à l’agence algérienne d’information rapportée par le journal l’Action  du 29 avril 1967
[14]  Messadi déclarait dans une conférence de presse tenue le 16 septembre 1958 que «  les programmes d’histoire et de géographie , par exemple, ne s’intéressent que  très peu  à l’histoire et la géographie du pays  où vit l’élève et étudient des choses qui ne se trouvent pas dans notre pays n c’est pour cette raison que nous avons introduit un grand remaniement sur ces programmes » , l’enseignement en Tunisie , p, 31.   
[15] Mahmoud Messadi : conférence de presse déjà citée
[16] Il semble que le professeur Ahmed Abdessalam avait la mission de coordination  entre les différentes commissions.
[17]  Mahmoud Messadi ; Inbiâthûnâ attarbaoui : la réforme de l’enseignement et la planification scolaire, Office pédagogique 1968.p 14.

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