Nous poursuivons cette semaine la
présentation de la première grande réforme de l’enseignement de la Tunisie
indépendante, nous avons consacré la note de la semaine passée à la première
partie réservée à la présentation du contexte général de la réforme (Pour accéder à la première partie CLIQUER ICI) et
nous étudions dans la deuxième partie la réforme elle même
II.
la loi de l’enseignement de 1958
La nouvelle loi est composée de 60 articles regroupés en
quatre(4) grands titres :
Le titre I est consacré aux principes généraux (du 1°
au 6ème article).
Le titres II intitulé de l’enseignement est divisé en
trois chapitres : le premier concerne l’enseignement primaire ( de
l’article 7 à l’article 9) , le deuxième
est réservé à
l’enseignement secondaire avec ses deux composantes à savoir l’enseignement moyen et
l’enseignement secondaire long ( de
l’article10 à l’article 24 ) , le
troisième chapitre est consacré à l’enseignement supérieur( de
l’article25 à l’article 27 ).
Le titre III intitulé
l’enseignement public est divisé en trois chapitres, le premier est réservé
aux établissements d’enseignement public ( de l’article28 à l’article 32 ) , le deuxième au personnel ( de l’article33 à
l’article37) , le troisième des
conseils de l’enseignement( de l’article 38
à l’article 39 )
Le titre IV est réservé à l’enseignement privé est
composé de trois chapitres : le premier précise les conditions
d’ouverture ( de l’article40 à
l’article 51 ) , le deuxième aux conditions de fonctionnement ( de
l’article52 à l’article 56 ) ,
le troisième aux dispositions transitoires ( de l’article 57 à l’article 60 ).
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La nouvelle réforme engendrée par la loi
de 1958 visait quatre objectifs principaux : « premièrement réparer
les dégâts et les disfonctionnements des
programmes scolaires de l’époque du protectorat, et deuxièmement rénover les programmes et les contenus pour qu’ils deviennent des programmes avec
des contenus tunisiens, et troisièmement unifier l’enseignement tunisien qui
souffrait d’un grand éparpillement, et quatrièmement étendre et généraliser la
scolarisation surtout que taux de scolarisation hérité de l’époque coloniale
était très faible[1]. »
1. Les principes
généraux de la réforme
Les concepteurs de la loi de 1958 ont
introduit dans Le titre I (principes généraux) des questions très importantes comme
les finalités de l’éducation et de l’enseignement, la gratuité, l’obligation,
les types d’enseignement et les établissements qui assurent ces enseignements.
a.
Les finalités de l’enseignement : le législateur lui a confié quatre
finalités qui sont :
-
« développement de la personnalité et des
aptitudes naturelles de tous les enfants des deux sexes, sans aucune
distinction de quelque nature que ça soit.
-
Contribution au développement du progrès des sciences
et en bénéficier tous les enfants.
-
Favoriser le développement et l’épanouissement de la
culture nationale.
-
Préparer les enfants à leur rôle de citoyens et
d’hommes et de former les cadres nécessaires.»
Ces finalités se caractérisent par leur globalité :
elles s’occupent de l’homme, du citoyen, des ressources humaines dans la
société, et par leur fonctionnalité, en confiant à l’éducation et à
l’instruction la fonction de la promotion des sciences et de la culture
nationale et du développement du pays, en fournissant les cadres nécessaires. Ces finalités font que l’enseignement soit en
accord (au moins théoriquement) avec les différentes activités de la société.
b.
L’institution de l’enseignement obligatoire : la loi a institué
l’obligation de l’enseignement pour les
enfants de six à douze ans ( c'est-à-dire l’école primaire) , « l’accès à
l’éducation et à l’instruction étant ouverte à tous les enfants à partir de six
ans. » Mais, comme la situation sociale de l’époque ne permettait
l’application stricte de l’obligation , la loi a prévu de reporter à une date
ultérieure la parution des textes qui fixent les dates d’entrée en vigueur de
cette décision.
c.
La gratuité de l’enseignement : la loi a confirmé la gratuité
de l’enseignement « en vue
d’assurer à tous les enfants des conditions et des chances égales devant
l’instruction et l’éducation, l’enseignement sera dispensée gratuitement à tous
les degrés »(art 3) ; la loi a prévu même une assistance pour les nécessiteux ( la gratuité remonte à l’époque du protectorat
pour l’école primaire ) .
d.
La mise en place d’un système scolaire complet :
Le nouveau système est « organisé
en trois ordres ou trois degrés : le premier degré ou l’enseignement
primaire, le second degré qui comporte deux branches, l’enseignement
moyen et l’enseignement secondaire, et le troisième degré ou
l’enseignement supérieur. La loi avait prévu la possibilité de compléter ce
système par « une éducation ou un perfectionnement culturelles ou
professionnelles assurée par des établissements spéciaux et par des
institutions ou œuvres péri scolaires ou post scolaires. »
e.
La coexistence de deux secteurs le public et le
privé : la
loi
de 1958
a reconnu le principe de la coexistence de deux secteurs , un secteur
public constitué par les établissements fondés et financés par l’état ou par les collectivités publiques
locales et un secteur privé qui est
constitué par des établissements
« fondés et entretenus par
des particuliers ou des personnes
morales » en réalité le législateur s’est largement inspiré de la loi de 1888
dans ce domaine particulièrement.
Avec ces principes généraux , le jeune
état de l’indépendance a réussi à satisfaire , sur le plan législatif du moins,
les demandes et les doléances de
plusieurs générations de nationalistes en
jetant les bases juridiques d’un système éducatif public moderne
et national.
III.
Les différents domaines de la réforme
La réforme de 1958 avait touché plusieurs
domaines ; certains étaient en rapport avec la réformes des structures de l’enseignement,
pour leur donner un caractère national et afin qu’elles s’adaptent aux réalités
du pays et ses possibilités, d’autres étaient en rapport avec la réforme des
programmes d’enseignement pour les enraciner dans un milieu qui prend ses
sources de la culture arabo- musulmane, mais en même temps ouvert
sur le monde et en symbiose avec les progrès scientifiques et techniques, et
d’autres , enfin, en rapport avec les solutions de la problématique de la scolarisation
( l’écart entre la population scolarisée et celle en âge d’être scolarisée).
1. la réforme de
la structure
Le nouveau système éducatif est
constitué de trois ordres ou degrés complémentaires et liés :
a.
Le premier degré ou l’enseignement primaire : il assure un même enseignement pour tous les enfants, et
il constitue la base et la fondation pour les deux degré suivants ;
« il a pour but essentiel d’assurer à l’enfant l’acquisition des
connaissances et des mécanismes de base en langue et en calcul , ainsi qu’une
formation élémentaire… destinée à dégager ses aptitudes, en vue de sa meilleure
orientation pour la suite de ses études. » (art 7)
Cet enseignement dure six ans[2] ; il est donné dans des écoles
primaires[3] et il pourra être précédé d’un court cycle
d’éducation enfantine donné dans les écoles maternelles ou dans des classes
enfantines.
L’enseignement primaire est couronné par
un concours d’entrée en première année de l’enseignement secondaire.[4]
b.
L’enseignement moyen :
L’enseignement moyen est une
branche du second degré ou de l’enseignement secondaire qui dure trois années ;
y accède les élèves qui réussissent le concours d’entrée en première année de
l’enseignement secondaire, dont l’âge variait entre 14 et 16 ans.[5]
L’enseignement moyen vise à
« compléter la formation générale
des élèves et de les préparer à exercer une activité
professionnelle »[6] comporte trois sections : une
section générale, une section commerciale et une section industrielle[7] ; il est sanctionné par un diplôme
appelé : le brevet d’enseignement moyen.
Bien qu’étant considéré comme une
branche de l’enseignement secondaire, l’enseignement moyen constitue, en
réalité, une entité à part[8] avec une mission qui n’a pas de
rapports directs avec l’enseignement secondaire, accueillant
des élèves selon le critère de l’âge, il a pour mission « de préparer les
cadres moyens et des techniciens comme les secrétaires pour l’administration,
des ouvriers qualifiés » [9].
c.
L’enseignement secondaire long :
La loi de 58 a fixé, pour cette deuxième
branche du second degré, trois missions qui sont : « assurer aux jeunes,
par une éducation poussée et méthodique de leurs facultés (intellectuelles et
pratiques) une culture générale qui
dégagent et affirment leur personnalité - former les cadres moyens techniques
et non techniques nécessaires aux différentes branches des activités - révéler …
les vocations et les aptitudes à l’enseignement supérieur ».
L’enseignement secondaire long accueille
les admis au concours d’entrée à l’enseignement secondaire âgés de moins de 14
ans ; il dure six années et comprend deux cycles de trois années
chacun :
-
le premier cycle, qui dure trois années, comprend deux périodes :
Une première année commune (tronc
commun), où l’on accorde une place importante aux matières de base qui
permettent d’assurer une formation générale et de déterminer les orientations
de l’élève et de déceler ses aptitudes; à partir de la deuxième année, les élèves sont orientés vers trois
options ou filières : l’option secondaire générale, ou l’option secondaire
économique et l’option secondaire technique.
La deuxième et la troisième année sont
réservées à « un enseignement de formation générale, partiellement différente
d’une option à une autre ».
A la fin du premier cycle, les élèves seront
pré -orientés vers l’une des sections de l’enseignement secondaire.
-
Le deuxième cycle dure lui aussi trois années, comporte lui
aussi deux périodes, la première de deux
années est consacrée à un « enseignement qui est dirigé de plus en plus
dans le sens des aptitudes affirmées des élèves à l’intérieur de chaque
option » ; la deuxième période d’une année « est caractérisée
par une orientation plus marquée des études axées sur la matière principale de
chacune des sections.»
Les trois options de l’enseignement (général,
économique et technique) comportent chacune des sections différentes :
-
L’enseignement secondaire général est constitué de cinq
Sections qui sont : les lettres modernes
- les lettres classiques- - les sciences - les mathématiques - la section
normale de formation des instituteurs ; les études des quatre premières
sections sont sanctionnées par le diplôme du baccalauréat de l’enseignement
secondaire, alors que la cinquième section est sanctionnée par le diplôme de
fin d’études normales.
-
L’enseignement secondaire économique dont la mission est
de « former les cadres moyens
économiques et de préparer aux études supérieures économiques , se compose de
deux sections : la section économique et la section commerciale ; il
est sanctionné par le diplôme des études commerciales 1° degré à la fin de la
cinquième année et le diplôme des études commerciales 2° degré, à la fin de la
sixième année.
-
L’enseignement secondaire technique avait pour vocation de
« former les agents techniques, les
techniciens moyens et les cadres de maîtrises et de préparer aux études
supérieures techniques », il est sanctionné par un brevet d’enseignement
industriel au terme de la cinquième année, et un brevet technicien au terme de
la sixième année.
d.
Le troisième degré ou l’enseignement
supérieur
L’enseignement supérieur vise à « dispenser,
dans les divers domaines des sciences, des techniques, des lettres et des arts,
une culture du plus haut niveau », et « contribuer au développement et
au progrès continus des sciences et des conceptions et des méthodes de la
recherche scientifique », et « à former les cadres supérieurs (chercheurs,
savants,… et notamment des enseignants pour l’enseignement
secondaires... » .
La
décision de fonder l’université de Tunis pour encadrer l’enseignement supérieur
était parmi les facteurs qui ont contribué à consolider le caractère national du
jeune système éducatif tunisien.
De tout ce qui a précédé, on peut
avancer que la principale caractéristique la nouvelle organisation (
structure) du système éducatif fut que
chaque degré avait ses propres objectifs et sa propre mission et ses propres
diplômes ; mais sans être pour
autant en rupture avec les autres degrés .
2.
La réforme des programmes :
conception de programmes nationaux ouverts sur l’autre.
L’élite tunisienne reprochait à l’enseignement
zitounien d’avoir négligé les sciences profanes, et la désuétude des ses
méthodes d’enseignement et de ses pratiques pédagogiques ; elle reprochait à l’enseignement mis en place
par le régime du protectorat « de viser par ses programmes à aliéner
les esprits pour assurer sa pérennité » [10], et à marginaliser la langue arabe en
lui consacrant que le tiers de l’horaire hebdomadaire seulement ; elle lui
reproche d’appliquer en Tunisie des programmes qui étaient presque des copies
des programmes des écoles de France .[11]
C’est pour ces raisons que la réforme
des programmes, d’après l’élite tunisienne, devrait avoir pour cadre le référentiel
national ( tunisien), et doit intégrer des
valeurs et des contenus qui prennent leurs sources dans la civilisation et la
culture arabo- musulmane ; mais la réforme doit aussi adopter les programmes qui permettraient à la
Tunisie de rattraper son retard pour être au diapason avec la civilisation » ;
« notre enseignement national
devrait faciliter à nos élèves la compréhension du monde et de la civilisation dans
toutes ses manifestations », disait Ahmed ben Salah en 1956, et il ajouta « il faut que les esprit
soient ouverts sur le monde et sur les progrès ; il faut que cette
génération soit consciente qu’elle vit en harmonie avec son époque, à condition
que l’enseignement lui même soit adapté aux structures économiques
et sociales que nous voulons instituer
dans le pays. »[12] Pour atteindre ces objectifs, les
nouveaux programmes furent construits selon
les orientations suivantes :
-
Accorder à la langue
et à la littérature arabe la place qu’elles méritent : Mahmoud Messadi disait, à ce propos, que donner à la langue sa véritable place veut
dire en faire réellement une langue pour former et pour cultiver ,
c'est-à-dire une langue qui transmet les concepts, les représentations et les
valeurs culturelles, c’est d’en faire un outil qui véhicule les savoirs, après
avoir été à l’époque du protectorat, une langue qui est enseignée seulement pour
elle même ; alors que la langue française est devenue une langue vivante que
les jeunes se doivent de connaitre avec une deuxième langue vivante, dans un
esprit d’ouverture sur les autres cultures et les autres civilisations ; en
1967, le ministre Messadi déclarait à propos de la langue française qu’elle est
une langue de travail et de culture , et qu’elle a encore un rôle dans certains
pays du tiers monde , et qu’elle ne menace pas langue arabe qui est la langue
nationale.[13]
-
Concevoir des programmes nationaux d’histoire et de
géographie qui accordent à la région de l’Afrique
du nord et au monde arabe une place respectable, dans le cadre de l’humanisme
moderne , en veillant à limiter la place de l’histoire événementielle, et en
insistant sur l’histoire des civilisations et sur les questions économiques,
sociales et culturelles, et sur la
géographie humaine et économique, car ceci contribue à la formation du citoyen
et le technicien [14].
-
Les sciences : les nouveaux programmes ont cherché à adonner
une place importante à l’enseignement des sciences à ce propos Mahmoud Messadi
disait : pour que « l’enseignement soit réellement un enseignement vivant , il faut qu’il soit
en harmonie avec les exigences du présent et son développement , c’est pour
cela que nous avons tenu compte des dernières découvertes dans ces disciplines
… tout en les orientant vers les sciences appliquées »[15]
- rénover les
programmes de l’instruction religieuse et l’associer à l’instruction civique, afin d’intégrer l’éducation spirituelle
à l’éducation civique et culturelle, et pour permettre aux enfants de connaitre
la structure politique et sociale de leur pays , et de les sensibiliser de
leurs droits et de leurs devoirs vis à vis de la collectivité nationale, en
traitant ces questions selon par une approche qui avantage l’explication et la
compréhension, plutôt que le cours magistral .
En
se référant à ces grandes orientations, plusieurs commissions s’étaient
attelées à la tâche pour l’élaboration des
nouveaux programmes scolaires qui
ont commencé à paraitre à la rentée scolaire 1958-59[16],
à coté de ces commissions des programmes , d’autres commissions furent
chargées de l’élaborations des manuels scolaires conformes aux nouveaux
programmes et aux nouvelles orientations pour remplacer les manuels français en
cours d’utilisation qui étaient « des outils de la politique de
« francisation » [17].
Hédi Bouhouch & Mongi Akrout ,
Inspecteurs généraux de l’éducation
Tunis, octobre 2014
Articles publiés par le
blog pédagogique sur le même thème
Bennour,
A. « A propos de le réforme éducative : les références
juridiques : première partie ».; Blog pédagogique
Bennour, A : « A propos de le
réforme éducative :les références de la réforme scolaire : deuxième
partie » ; Blog pédagogique
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/11/histoire-des-reformes-educatives-en.html#more
Bouhouch et Akrout . Rapport
de la commission sur l’enseignement secondaire[1] L’Action 18-9-1967, ; Blog pédagogique
Jerbi,A. La
politique éducative ou quelle politique éducative pour quelle réforme de
l'éducation?
Boukhari . O. la
gouvernance du système éducatif tunisien
Bennour, A : Les
références de la réforme scolaire : Deuxième partie
Bouhouch et Akrout. Histoiredes réformes éducatives
en Tunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours :les réformes de la période
précoloniale (1ère partie) . Blog pédagogique
Bouhouch et Akrout.Histoire des réformes éducatives
enTunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours : les réformes de la période
précoloniale(2ème partie) ; Blog pédagogique
Bouhouch et Akrout. Histoire des réformes
scolaires : les réformes à l’époque du protectorat :première
partie : Les réformes l’enseignement Zitounien; Blog pédagogique.
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/11/histoire-des-reformes-scolaires-les.html#more
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2015/12/histoire-des-reformes-scolaires-les.html
Les réformes scolaires depuis l’indépendance
1ère partie : les réformes de la période transitoire 1955 - 1958
[1] En
1949, le nombre d’élèves tunisiens était de 95000 sur une population en âge
d’être scolarisée de 775000 ce qui donne un taux de 12% , quatre années plus
tard ( 1953) ce taux était passé à 14.65% ( le nombre des élèves qui
fréquentaient l’enseignement secondaire s’élevait à 14000 ) - Sraieb, N. (s.d.). L'idéologie de l'école en Tunisie
coloniale (1881-1945) . In: Revue du monde musulman et de la Méditerranée,
N°68-69, 1993. pp. 249et suivantes.
[2] Mahmoud
Messadi avait précisé dans sa conférence de presse du 16 septembre 1958 ceci
« les études primaires durait 7 ans … c’est une lourde charge pour l’état, nous avons l’avons
réduite à six ans … » l’enseignement en Tunisie - opt cité p 26 et 27.(
non daté)
[3] Avec cette appellation la loi de 58 a mis fin
à la diversité qui marquait l’enseignement primaire ( Kûttab, école coranique,
école coranique moderne, école franco arabe … c’est l’un des aspect de
l’unicité du système
[4] La loi de 1958 n’ a pas évoqué ni cet examen ni l’examen de certificat de fin d’études
primaires ( voir art 9 de la loi) nous pensons qu’il s’agit d’une omission qui
sera rectifiée par les décrets qui organisent l’enseignement primaire : le
décret 14-1961 du 3 janvier 1961 relatif à l’enseignement primaire stipule dans son article 24 que « les études primaires sont
sanctionnées par l’examen de fin
d’études primaires…Ces études préparent également au concours d’admission en première
année de l’enseignement secondaire et de l’enseignement moyen » jort n°1
du 6/10 janvier 1961.
[5] Dans un discours du président Bourguiba prononcé le 25
juin 1958 , il évoque l’enseignement
moyen dans ces termes « parmi les spécifiés
du nouveau système éducatif c’est la création de l’enseignement moyen qui
concerne les élèves qui ont enregistré un retard à cause de leur échec au
concours d’entrée à un âge déterminé ou à cause de difficultés matérielles ,
pour les sauver et pour former des cadres moyens comme les secrétaires d’administration,
les ouvriers pour le secteur agricole, le
commerce , l’industrie qui pourront
subvenir à leurs besoins et être utile à la
société » l’enseignement en Tunisie , textes tunisiens , p 19 , sans date
[6] Dans une conférence de presse tenue le 16 septembre 1958
M.Messadi avait déclaré que les finalités de l’enseignement moyen étaient de « mettre l’enseignement au
niveau d’un grand nombre d’élèves qui n’ont les aptitudes pour poursuivre l’enseignement
secondaire long d’autant plus que la Tunisie dans le contexte actuel délicat ne
peut pas se permettre de transformer une partie de ses enfants en déchets de
l’enseignement secondaire long sans qualification ni spécialité » l’enseignement en Tunisie , textes tunisiens
, p 28 et 29.
[7] Messadi pensait que l’enseignement moyen a remplacé
l’enseignement industriel de l’époque du protectorat (conférence de presse du 4
octobre 1960 , l’enseignement en Tunisie ,p104, ) cet enseignement pourrait
être prolongé d’une 4ème année pour obtenir « un certificat de
qualification »
[8] Messadi affirmait que « l’enseignement moyen est un
enseignement à part qui diffère de l’enseignement secondaire et dont la durée
n’est que de trois années » source : opt cité p 28.
[11] Dans un
discours prononcés le 15 octobre 1959 ,
le président Bourguiba rappela ceci « Il ne faudrait croire que nous
avons supprimé l’enseignement Zitounien seulement, parce que nous avons
supprimé aussi en réalité le style de
l’enseignement moderne français comme celui qu’on suivait au lycée et l’enseignement qui est basé sur le bilinguisme , connu sous l’appellation
de l’enseignement sadikien , ainsi nous avons supprimé les programmes défigurés
qui étaient conçus pour les français uniquement ou pour les tunisiens avec un
vernis en langue arabe » in
l’enseignement en Tunisie , p 54, sans date
[12] Ahmed ben Salah , revue al fikr,
juin 1956
[13] Déclaration à l’agence algérienne d’information rapportée
par le journal l’Action du 29 avril 1967
[14] Messadi déclarait dans une conférence de presse tenue le
16 septembre 1958 que « les programmes d’histoire et de géographie , par
exemple, ne s’intéressent que très
peu à l’histoire et la géographie du
pays où vit l’élève et étudient des
choses qui ne se trouvent pas dans notre pays n c’est pour cette raison que
nous avons introduit un grand remaniement sur ces programmes » ,
l’enseignement en Tunisie , p, 31.
[16] Il semble que le professeur Ahmed Abdessalam avait la
mission de coordination entre les
différentes commissions.
[17] Mahmoud Messadi ; Inbiâthûnâ
attarbaoui : la réforme de l’enseignement et la planification scolaire,
Office pédagogique 1968.p 14.
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