Hédi Bouhouch |
Le Blog
pédagogique a le plaisir de présenter à ses lecteurs une sélection des travaux
de la commission de réflexion mise en
place par le parti Al Massar, qui a travaillé
durant une année entière sur la question de
l'école tunisienne.
Le Blog
pédagogique remercie les responsables du parti pour la confiance qu’ils nous
ont accordée en nous permettant de publier les travaux de la commission; nous remercions
particulièrement le professeur Hichem Skik d'avoir accepté de rédiger l'avant-propos
de présentation et de vérifier la
traduction des trois communications que
le blog va publier .
Avant-
propos
Par le professeur Hichem SKIK
La
Révolution tunisienne a concrétisé avec force le refus de la jeunesse, des
régions et des quartiers déshérités de supporter plus longtemps le degré
de dégradation atteint par la situation
du pays dans divers domaines et sa détermination à mettre fin à cette situation
à n’importe quel prix.
La
conscience de cette vérité impose aux forces politiques et sociales de prendre
leurs responsabilités et de fournir le maximum d’efforts pour satisfaire aux exigences des jeunes en matière de liberté et de dignité. C’est aussi une
occasion que nous ne devons en aucun cas rater pour procéder à une évaluation
globale, objective et courageuse de la situation de notre pays, pour prendre la
vraie mesure de la crise profonde qui bloque sa marche dans la plupart des
domaines, depuis plusieurs décennies, et pour réviser radicalement les
politiques qui ont mené à la crise
actuelle.
Le
secteur de l’éducation et de la formation constitue un des plus importants
secteurs touchés par cette crise profonde.
Ce
secteur névralgique, supposé concrétiser les choix de la société et ses
attentes, est, aujourd’hui, l’objet de doutes et d’interrogations sur son avenir et d’une
inquiétude grandissante à l’égard des
dangers qui le menacent, alors qu’auparavant, l’école tunisienne faisait
l’objet de respect, voire d’admiration, en Tunisie et dans le monde, pour le
saut qualitatif qu’elle a accompli en peu de temps après l’indépendance du
pays.
Le parti
« Al Massar » ( « Voie démocratique et sociale » ) a
tenu à apporter sa contribution à la
réflexion en cours dans notre pays sur
la crise de notre système éducatif et sur les moyens de sortir de cette crise. Il
a, à cet effet, créé une commission de réflexion composée d’une vingtaine de
membres[1], parmi ses cadres et ses ami(e)s, ayant tou(te)s une large
expérience dans le domaine de l’éducation et de la formation :
enseignants, formateurs, chercheurs etc.
Cette commission
a étudié les principaux thèmes
concernant les cycles primaire,
préparatoire et secondaire [2](les cycles préscolaire et universitaire devant être abordés
ultérieurement) et a publié un résumé de ses travaux et de ses propositions.
Pour un plan national de sauvetage de l'école tunisienne par M.
Rachid Mcharek
Tout le monde convient qu’aujourd'hui
l'école tunisienne, et en particulier
l'école publique, connaît une situation dégradée à tous les niveaux: infrastructure,
gouvernance , vie scolaire , système d'évaluation phénomène de l'abandon
scolaire et du redoublement , qualité de
l'apprentissage , baisse des acquis des
élèves, qui affecte les compétences de
base de l'école: la lecture, l’écriture et le calcul.
L’école
tunisienne a un besoin d’une opération
de sauvetage urgente et globale qui aille au-delà de la restauration des
espaces scolaires, de l’amélioration de la vie scolaire, de l’adoption d’un système d'évaluation ou de la
révision du calendrier des vacances. il est vrai que Toutes ces mesures sont,
certes, nécessaires et urgentes pour surmonter l’absence de vision et pour sortir de la situation
d’instabilité qui incompatible avec les conditions de l’opération éducative, mais ce qu’il
faudrait, c’est intégrer tout cela dans le cadre d’une réforme globale
du système éducatif qui maintienne les acquis accomplis et corrige les
dysfonctionnements et les lacunes qui
ont épuisé l'école, et ont terni sa
réputation et sapé sa fonction
d’ascenseur social .
Les
acquis
-
Au
niveau des résultats:
Diffusion
de l'éducation dans les villes et dans
les campagnes
Multiplication
du nombre d'élèves et d’étudiants. C’est
ainsi que le taux de scolarisation de la tranche d’âge 6-14 ans est de 95,8% selon les statistiques de 2014 et
qu’entre 1958 et 2007, le nombre des élèves des écoles primaires a été
multiplié par 5, celui des élèves dans le secondaire par 37 et,
dans l'enseignement supérieur, l’effectif des étudiants a été multiplié par 172.
Taux de scolarisation des filles : il faut signaler que
c’est là le plus grand acquis du système éducatif tunisien : le
taux de scolarisation des filles approche de 97%, et les
filles représentent 59% des étudiants
universitaires.
Capital éducatif : le nombre moyen
d'années passées par le citoyen à l'école est passé de 3 ans en 1975 à 8 ans
selon les statistiques de 2004
Déclin de
l'analphabétisme : le taux
d'analphabétisme est passé de 68% en 1966 à 23% en 2004 puis à
19% en 2014.
Formation des compétences pour gérer
les activités économiques et créer de la richesse et fournir au pays des cadres
dans les divers domaines économiques, administratifs, éducatifs et culturels.
Mais la
plus grande réussite du système éducatif dans notre pays reste l'intégration
sociale de générations successives de
diplômés de l'école tunisienne, qui fut un facteur clé dans les profondes
transformations dans la structure de la
société tunisienne, désormais caractérisée par la présence d’une large
classe moyenne éduquée , puissante et influente, diverse mais homogène
culturellement et dans son comportement ;
cette classe a eu un rôle crucial dans la stabilité de la
société tunisienne grâce aussi au
choix de l’unification de l’enseignement décidée par la réforme de 1958.
Les dysfonctionnements
et les insuffisances
Toutes
les régions du pays n’ont pas profité dans les mêmes proportions de toutes ces
réalisations, ce qui a contribué à accentuer la marginalisation des régions
intérieures, qui fut l’une des causes de la révolution (les indices en
sont : les chances d’accès à l’enseignement préscolaire, les taux de
redoublement et d’abandon scolaire, le taux d’accès au cycle secondaire, le
taux d’illettrisme, le taux d’orientation des élèves vers la section
mathématiques au secondaire , le taux d’orientation des bacheliers vers les filières nobles… ) :
les classes populaires n’ont pas pleinement bénéficié de tout ce qui a rapport
avec l’équité et l’égalité des chances.
La
faiblesse du niveau de nos élèves en
sciences , dans la résolution de problèmes, et, en particulier, dans les
langues (des résultats médiocres dans la plupart des évaluations internationales - ainsi dans
la dernière évaluation (2015) Pisa[3] -qui
évalue les compétences des élèves à la fin de l'enseignement de base dans trois domaines , la lecture, les
sciences et la résolution de problèmes- sur un total de 70
pays, la Tunisie arrive en tête du groupe des cinq nations les plus mal
classées, avec le Kosovo, Dominique et
l'Algérie, derrière le Qatar, la Turquie et les Emirats Arabes Unis - alors
que Singapour, le Japon , l’Estonie, la
Finlande, la Chine occupent la tête du peloton.
4 - Les diplômés se
retrouvent au chômage, ce qui traduit un
dysfonctionnement dans le système de formation professionnelle
5.
L’aggravation du phénomène de décrochage scolaire (à un rythme annuel de 100
000)
Caractéristiques
de la préconisée :
1- Une réforme du système éducatif
fondée sur la
Constitution de la deuxième République,
qui stipule que «L’instruction est
obligatoire jusqu’à l’âge de seize ans. L’État garantit le droit à
l’enseignement public et gratuit à tous ses niveaux. Il veille à mettre les
moyens nécessaires au service d’une éducation, d’un enseignement et d’une
formation de qualité, L’État veille également à l’enracinement des jeunes générations
dans leur identité arabe et islamique et leur appartenance nationale. Il veille
à la consolidation de la langue arabe » ( Article 39)
À
la lumière de ces valeurs et de ces
principes stipulés par
la Constitution, le parti Al Massar pense que la réforme doit être fidèle aux valeurs de la modernité
et du progrès, conformément aux exigences de notre époque, loin de toutes enchères
populistes et de toute exploitation politique ou idéologique ; il milite
pour une réforme qui fournisse toutes les garanties pour que les différentes composantes de la société et les
différentes régions du pays puissent
profiter sur un même pied d'égalité des services de l’éducation et qui permette au secteur de l’éducation de remplir sa fonction au service de la collectivité nationale ; indépendamment des équilibres
des pouvoirs et des fluctuations politiques au pouvoir ou dans
l'opposition.
Le Parti
Al Massar pense aussi que cette réforme
doit être conforme au souci national exprimé avec intensité par la révolution, à savoir la réalisation de la justice entre les différents groupes
de la société et entre les régions
, nous ne devons pas perdre de vue,
en pensant à la réforme, que
l'éducation doit poursuivre sa contribution dans le renforcement de l'unité nationale et la
construction de l'avenir commun des différents éléments de la société et ses générations successives. Cela signifie
la mise en place de
réformes qui visent à relever le niveau
du système éducatif pour améliorer son rendement interne
et externe et donner aux élèves les savoirs et les compétences
requises pour trouver les solutions et concevoir des approches et des
démarches et ce afin d’être en symbiose
avec « la volonté du peuple
d'être le maître d’œuvre de son avenir , estimant que la science , le travail
et la création sont des valeurs
humaines. » , comme il est indiqué dans
le préambule de la Constitution.
2) Une
réforme s’inscrivant dans une nouvelle politique éducative, dans le cadre d'un
nouveau modèle de développement qui vise à concrétiser les demandes de la révolution
en matière d'emploi, de liberté et de
dignité, une politique
éducative fondée sur la participation et la mise à niveau,
avec la contribution et avec la participation de toute la famille éducative dans toutes ses
composantes , à sa conception , à sa
gestion et à son amélioration, en tant
que , étant le responsable direct de sa
mise en application ; une politique éducative qui donne
à l’enseignant la place respectable, financièrement et moralement, qu'il
mérite ; une nouvelle politique qui
doit prendre toutes les mesures - dont les mécanismes de discrimination positive - pour
réaliser l'équité et l'égalité des chances entre les catégories sociales et
entre les régions, et garantir à tous les enfants tunisiens le droit à
l'instruction.
3 – Un système éducatif national garantissant la
qualité et où dans lequel l’école publique constitue l’épine dorsale ,
ce qui n’exclut guère le rôle des institutions
scolaires privées pour satisfaire des demandes sociales, avec
l’encadrement et le contrôle de l’Etat.
4- Un
système éducatif gratuit et obligatoire
de cinq à seize ans.
5- Un
système éducatif civil, moderne et citoyen,
qui place l’élève au centre
de l’action éducative.
6-Un
système éducatif unifié, mais qui se
caractérise par la souplesse nécessaire pour pouvoir s’adapter à
l’environnement de l’école et aux besoins de l’enfant, qui offre des parcours
variés qui répondent aux besoins de la société, valorise la voie
professionnelle et s’engage avec audace dans le défi du XXI° siècle, en
s’intégrant dans l’ère
numérique.
Quelques mesures urgentes pour mettre l'école sur la voie de la réforme
1- Equité et Egalité des chances :
- Généraliser l'année préparatoire et mise au point d’
un programme unifié dans toutes les écoles primaires et dans toutes les régions,
pour lequel on mobilisera tous les
moyens afin d’intégrer l’année
préparatoire à l’enseignement de base et faire profiter tous les enfants de son caractère obligatoire et gratuit.
- Réviser profondément les
caractéristiques du cycle primaire, au moyen d’un plan de sauvetage et de mise à niveau des écoles primaires, qui poursuive l’élan de solidarité lancé, en
2015 pour l’entretien et la rénovation des
bâtiments ainsi que la révision des règles de l’élaboration du budget de l'éducation et
la répartition des fonds pour accorder
une attention particulière aux écoles
primaires , en plus de
l’intérêt nécessaires pour les questions pédagogiques, d’hygiène et de
gouvernance.
- Supprimer définitivement des " classes à sections ", selon un
programme qui doit inclure toutes les écoles dans toutes les régions.
- inclure les indicateurs du redoublement et du décrochage dans le «projet de l’école»
qui doit devenir obligatoire pour chaque établissement, sa réalisation doit faire l’objet d’une
évaluation et d’une reddition de
comptes régulières.
- donner la priorité absolue à la création
d’internats et réfectoires scolaires
dans les zones rurales et au développement du réseau de transport scolaire
rural, qui doit être de la responsabilité des sociétés de transport public.
-
prendre des mesures pour réduire la fracture numérique entre les régions, afin
de permettre à tous
les élèves des différents régions de tirer parti des possibilités
offertes par les outils modernes dans le domaine des TIC.
- arrêter un programme de travail qui concerne le rendement du système éducatif pour surmonter la disparité entre les régions au niveau des « caractéristiques
dominantes » de l’orientation scolaire,
des taux de réussite au baccalauréat et de
l’orientation universitaire .
-
Abandonner
« l’égalitarisme »
dans la répartitions des fonds et
des crédits entre les établissement et
établir une carte scolaire qui fixe les écoles d'éducation prioritaire
selon une approche basée sur la
discrimination positive qui met en
avant le principe inclus dans la
constitution : « donner plus à ceux
qui ont le moins ». Une telle cette approche
permettra de mettre en place des « écoles inclusives » pour faciliter
l'intégration des élèves ayant des besoins spécifiques.
-
Suivre une politique juste dans l’affectation des compétences professionnelles dans les
différentes régions et encourager
la stabilité des enseignants dans les
régions peu attractives en accordant des
incitations et en prévoyant des obligations dans les parcours
de carrière des enseignants afin de surmonter « l'effet enseignant »,
qui représente un facteur d'inégalité et
qui est responsable de la majeure partie des écarts entre les régions et l'émergence de
régions « sinistrées
pédagogiquement »
-
Mettre à jour
la législation relative à la petite enfance en prenant des mesures strictes pour protéger
les enfants contre la délinquance et
pour faire face aux manifestations
graves que connaissent les espaces de l'enfance dans le secteur
privé. Parmi ces mesures on peut citer :
L’interdiction d’ouvrir des jardins d'enfants par les associations (à l'exception des associations
spécialisées dans le domaine des
handicaps et des besoins spécifiques, après
l’obtention d’une autorisation
spéciale et faisant l'objet d'un suivi périodique), l’obligation pour tous les
jardins d'enfants d’adopter les
programmes officiels et l’application d’une politique sévère vis-à-vis des contrevenants .
La gouvernance :
Le système éducatif de notre pays est encore
entièrement soumis à un centre qui monopolise les fonctions de conception, de
mise en œuvre, d'évaluation et d'ajustement, fournissant des intrants et
contrôlant l’orientation. Ce mode de
fonctionnement touche à la fois la pédagogie et la gestion.
Il s’agit là d’un
modèle de gouvernance où la
responsabilisation et l'initiative sont
absentes ; ce mode de gouvernance
a engendré des défauts qui doivent être corrigés dans le sens de la
décentralisation et de l’association des collectivités locales, tel que stipulé par la Constitution, en déléguant une partie des prérogatives du centre aux collectivités locales tout
en veillant à préserver l'unité
de l'Etat et en s’opposant à toute mesure
qui touche les principes de base
qui constituent les fondements du système éducatif (unité de l’enseignement - caractère obligatoire - et gratuité - discrimination positive - unité
des programmes scolaires - neutralité de l’école , etc.)
Il ne fait aucun doute que le nouveau contexte politique fourni par la révolution dans notre pays est
propice à l’ouverture d’un dialogue global avec les différentes parties actives dans le domaine de l’enseignement
et de l'éducation pour concevoir un nouveau cahier de charges qui aboutirait à
l'adoption de types et de modes de gouvernance innovants, selon un modèle qui
part de l'établissement scolaire , qui
passe par les structures régionales , pour arriver enfin aux structures centrales, qui s’appuie
sur la mise en place d’un conseil pédagogique des enseignants, d’un
conseil de l’établissement et sur un projet de la région , le développement de
la fonction d'évaluation au niveau local
et régional et la création d’un conseil
pédagogique supérieur chargé de fixer les orientations et les choix au niveau national pour le développement du
système de l'éducation, de
l’enseignement et de la formation.
Formation
des enseignants
Quand on
se rappelle que le premier noyau de l'Université tunisienne, créée par l'État de l'indépendance était la fondation de l’Ecole normale
supérieure en 1957, et que le premier
examen de langue et littérature arabes
était supervisé par le doyen de la littérature arabe, Taha
Hussein, qui avait été invité par le gouvernement tunisien à cette occasion -
nous mesurons le degré de conscience chez les responsables de
l’époque de l'importance de la formation des enseignants et pour assurer la qualité
dans le système éducatif.
Où
sommes-nous maintenant ?
Il y a
presque une unanimité sur le fait que les formules adoptées
jusqu'ici pour le recrutement des
enseignants et des formateurs, leur formation et leur évaluation ne répondent
pas aux exigences de notre époque et aux
normes internationales requises pour exercer la profession.
Malgré
les efforts louables pour mettre en
place les structures permanentes de formation continue en vue de la professionnalisation
du corps enseignants et éducatif, la question de la formation des
enseignants (initiale et continue)
n'a pas encore trouvé une solution
satisfaisante dans le système éducatif et elle continue à être soumise à des
interprétations, des pressions et des
tensions entre l'administration et les syndicats.
Nous
préconisons :
. D’inclure
la profession enseignante dans les offres de l'orientation universitaire
(vérifier le niveau requis pour recruter l’instituteur et le professeur)
. De considérer la formation parmi les critères pour la promotion professionnelle.
. D’instituer
des partenariats dans le domaine de la recherche en éducation entre les
institutions universitaires et les autres institutions éducatives,
. D’adopter
la formule de l'audit pour tous les
établissements de l'enseignement public,
. De soutenir
la recherche dans le domaine de l'éducation en révisant le statut
et en restructurant le centre international de formation des
formateurs et de l’innovation pédagogique.
. De relancer
l’expérience des enseignants-formateurs des enseignants et leur donner un statut
Les
atouts pour réussir cette réforme :
. Un
capital accumulé le long de
plusieurs décennies d'expériences et de politiques éducatives, un capital
législatif, des ressources humaines, des structures administratives, une
culture du renouvellement et de réforme.
. Les
conditions politiques offertes par la révolution : la liberté, la
prédominance du dialogue et la recherche du consensus et du partenariat sans
exclusion.
. Un consensus
national sur la nécessité de réformer et de réhabiliter l'école publique
de l'intérieur et de l'extérieur du
secteur.
. Une
opportunité historique de lier la réforme aux changements qui s'opèrent dans le
monde dans le domaine des technologies de l'information et de la communication,
ce qui est de nature à permettre à l'école tunisienne d’entrer à l'ère numérique.
1. Le coût : sur les 4105 M.D selon les estimations du
Ministère de l'Education, seuls 2645 M.D
ont été alloués pour les cinq années 2016/ 2020), ce qui nécessite
le lancement d'initiatives pour trouver les fonds
nécessaires pour le succès de cette réforme, comme telles qu’ un
fond national , une souscription
nationale, etc .
2. L'hétérogénéité du corps enseignant : comme
c’est le cas de tous les autres corps
qui travaillent dans le secteur, c’est un mélange de catégories aux
parcours et aux niveaux de formation
initiale différents et variés , avec une multiplicité des voies d’accès au
métier, en dehors du concours , et plus récemment, le recrutement anarchique de
bénéficiaires de l'amnistie législative qui n’obéissait pas aux normes
internationales requises pour l'exercice de la profession (enseignement ,
formation ,orientation , direction,
etc).
3. L’aggravation du phénomène
des leçons particulières, qui sont devenues une
pratique d’extorsion financière,
menaçant la gratuité de l’enseignement
et défigurant l’image de l'école publique.
4. La course effrénée vers l’occupation de la scène dans les cercles en rapport avec l'éducation
(syndicats et associations) , et l’émergence
de centres de pression et
d'influence politiques et idéologiques pour influencer le cours de la réforme ,
et dont
le résultat fut l’installation d’un état
de tension permanente qui ne fournit
pas à l’action éducative la sérénité qui
lui est nécessaire.
Rachid Mcharek , Inspecteur principal des collèges et des lycées
Traduction et présentation
Hichem Skik & Mongi Akrout
Tunis , Février 2018
[1] La commission était constituée de Mesdames et Messieurs:
Rachid Mcharek ( inspecteur principal de
l’enseignement secondaire) - Omrane Boukhari ( Expert en
éducation, ancien directeur des programmes et de la formation continue au ME)
- Fatma Moussa Merrichko (Inspectrice générale de l'éducation) -
Amel Chouika Boukhari (Experte en éducation et Inspectrice générale de
l'éducation) - Mounira Bjaoui Hammami (Experte en éducation et
inspectrice générale de l'éducation)- Faouzia Charfi (Professeure
universitaire, ancienne directrice de l'Institut préparatoire pour les
études scientifiques et techniques- IPEST)- Nouressaid Ellouzi (Professeur
des écoles hors classe, chargé de la direction d'une école primaire) -
Abdessattar Fergani ( Professeur principal émérite hors classe) - Slim
Ben Arfa( Professeur principal émérite hors classe) - Salah Mannai ( professeur
principal hors classe) - Rached Haj Salem ( Enseignant-chercheur à
l'Enset) - Jounaidi Abdeljaoued (Enseignant-chercheur , ancien chef de département
des Mathématiques et d'informatique à l'Enset) - Radhia Bel Haj Zekri
(Conseillère principale d'orientation scolaire et universitaire et activiste
des droits de l'homme) - Feu Hédi Bouhouch (Inspecteur général, ancien
directeur général au M.E) - Mongi Akrout (Inspecteur général, ancien
directeur général au M.E) - Brahim Toumi(Expert en formation
professionnelle et technique, ancien directeur général de l'ATFP)- Mustapha
Ben Naoua ( Conseiller en éducation et communication, ancien directeur au M.E)-
Hichem Skik ( professeur universitaire, ancien chef du département de langue et de littérature françaises de la
faculté des lettres de la Mannouba, coordinateur de cette commission).
Ont , en outre, participé aux travaux de la commission
les collègues Amina Ajroud
Ghannouchi et Nahed Mustapha ( Expertes en éducation) et Najoua Ben Ali
Sassi ( inspectrice générale de
l’éducation.)
- La gouvernance
du système éducatif : Omrane Boukhari
-
L'égalité des chances dans l'éducation et l'enseignement: Nahed Mustapha
-
La formation des enseignants et des différents corps éducatifs: Fatma
Merrichko, Amel Boukhari et Mounira Hammami
-
L'enseignement technique et la formation professionnelle: Brahim Toumi
-
L'école numérique : Faouzia Charfi
-
La vie scolaire: Radhia Belhaj Zekri
Dridi et Amina Ajroud Ghannouchi
-
Les systèmes d'évaluation des élèves : Feu Hédi Bouhouch et Mongi Akrout
-
Quoi de neuf dans la réforme scolaire de 2016 ? Najoua Ben Ali Sassi
- Les réformes, scolaires
en Tunisie depuis l'indépendance: Mustapha Ben Naoua
-
« Pour un sursaut national pour
sauver l'école tunisienne » : Hichem Skik
- Brève analyse du parti Al Massar de l'état de
l'école tunisienne et ses propositions pour dépasser les difficultés qu'elle
rencontre :Rachid Mcharek
[3] PISA Programme
international pour le suivi des acquis des élèves
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