lundi 12 mars 2018

Pour un plan national de sauvetage de l'école tunisienne


Hédi Bouhouch
Le Blog pédagogique a le plaisir de présenter à ses lecteurs une sélection des travaux de la commission de réflexion  mise en place par le parti Al Massar,  qui a travaillé durant une année entière sur la question de  l'école  tunisienne.
Le Blog pédagogique remercie les responsables du parti pour la confiance qu’ils nous ont accordée en nous permettant de publier les travaux  de la commission; nous remercions particulièrement le professeur Hichem Skik d'avoir accepté de rédiger l'avant-propos de présentation et de vérifier  la traduction des trois  communications que le blog va publier .


Avant- propos
Par  le professeur Hichem SKIK
La Révolution tunisienne a concrétisé avec force le refus de la jeunesse, des régions et des quartiers déshérités de supporter plus longtemps le degré de  dégradation atteint par la situation du pays dans divers domaines et sa détermination à mettre fin à cette situation à n’importe quel prix.
La conscience de cette vérité impose aux forces politiques et sociales de prendre leurs responsabilités et de fournir le maximum d’efforts pour satisfaire  aux exigences des jeunes en matière  de liberté et de dignité. C’est aussi une occasion que nous ne devons en aucun cas rater pour procéder à une évaluation globale, objective et courageuse de la situation de notre pays, pour prendre la vraie mesure de la crise profonde qui bloque sa marche dans la plupart des domaines, depuis plusieurs décennies, et pour réviser radicalement les politiques qui  ont mené à la crise actuelle.
Le secteur de l’éducation et de la formation constitue un des plus importants secteurs touchés par cette crise profonde.
Ce secteur névralgique, supposé concrétiser les choix de la société et ses attentes, est, aujourd’hui, l’objet de doutes  et d’interrogations sur son avenir et d’une inquiétude grandissante  à l’égard des dangers qui le menacent, alors qu’auparavant, l’école tunisienne faisait l’objet de respect, voire d’admiration, en Tunisie et dans le monde, pour le saut qualitatif qu’elle a accompli en peu de temps après l’indépendance du pays.
Le parti « Al Massar » ( « Voie démocratique et sociale » ) a tenu à apporter sa  contribution à la réflexion en cours dans notre pays  sur la crise de notre système éducatif et sur les moyens de  sortir de cette crise. Il a, à cet effet, créé une commission de réflexion composée d’une vingtaine de membres[1], parmi ses cadres et ses ami(e)s, ayant tou(te)s une large expérience dans le domaine de l’éducation et de la formation : enseignants, formateurs, chercheurs etc.
Cette commission a étudié les  principaux thèmes concernant les cycles  primaire, préparatoire et secondaire [2](les cycles préscolaire et universitaire devant être abordés ultérieurement) et a publié un résumé de ses travaux et de ses propositions.


Pour un plan national de sauvetage de l'école tunisienne par M. Rachid Mcharek

  Tout le monde convient qu’aujourd'hui l'école tunisienne,  et en particulier l'école publique, connaît une situation dégradée à tous les niveaux: infrastructure, gouvernance , vie scolaire , système d'évaluation phénomène de l'abandon scolaire et du redoublement ,  qualité de l'apprentissage ,  baisse des acquis des élèves,  qui affecte les compétences de base de l'école: la lecture, l’écriture et le calcul.
L’école tunisienne a un besoin  d’une opération de sauvetage  urgente et globale  qui aille au-delà de la restauration des espaces scolaires,  de  l’amélioration de la vie scolaire, de l’adoption  d’un système d'évaluation ou   de la révision  du calendrier  des vacances.   il est vrai que Toutes ces mesures sont, certes, nécessaires et urgentes pour surmonter l’absence  de vision et pour sortir de la situation d’instabilité qui incompatible avec les conditions  de l’opération éducative, mais ce qu’il faudrait,  c’est intégrer  tout cela dans le cadre d’une réforme globale du système éducatif qui maintienne les acquis accomplis et corrige les dysfonctionnements  et les lacunes qui ont épuisé l'école, et ont terni  sa réputation et sapé sa fonction  d’ascenseur social .
Les acquis
-         Au niveau des résultats:
Diffusion de l'éducation dans les villes et dans les campagnes
Multiplication du nombre d'élèves et d’étudiants. C’est ainsi  que le taux de scolarisation  de la tranche d’âge  6-14 ans est de  95,8% selon les statistiques de 2014 et qu’entre 1958 et 2007, le nombre des élèves des écoles primaires a été multiplié par  5,  celui des élèves dans le secondaire par 37 et, dans l'enseignement supérieur, l’effectif des étudiants a été multiplié par 172.
Taux  de scolarisation des filles : il faut signaler que  c’est là le plus grand acquis du système éducatif tunisien : le taux de scolarisation des filles approche de 97%,  et  les filles représentent 59% des étudiants  universitaires.
 Capital éducatif : le nombre moyen d'années passées par le citoyen à l'école est passé de 3 ans en 1975 à 8 ans selon les statistiques de 2004
Déclin de l'analphabétisme : le taux d'analphabétisme est passé de 68% en 1966 à 23% en 2004  puis  à 19% en 2014.
 Formation des compétences pour gérer les activités économiques et créer de la richesse et fournir au pays des cadres dans les divers domaines économiques, administratifs, éducatifs et culturels.

Mais la plus grande réussite du système éducatif dans notre pays reste l'intégration sociale de générations successives  de diplômés de l'école tunisienne, qui fut un facteur clé dans les profondes transformations dans la structure de la  société tunisienne, désormais caractérisée par la présence d’une large classe moyenne éduquée , puissante et influente, diverse mais homogène culturellement  et dans son comportement ;  cette classe  a eu un rôle crucial dans la stabilité de la société tunisienne  grâce aussi  au choix de l’unification de l’enseignement  décidée par la réforme de 1958.
Les dysfonctionnements et les insuffisances
Toutes les régions du pays n’ont pas profité dans les mêmes proportions de toutes ces réalisations, ce qui a contribué à accentuer la marginalisation des régions intérieures, qui fut l’une des causes de la révolution (les indices en sont : les chances d’accès à l’enseignement préscolaire, les taux de redoublement et d’abandon scolaire, le taux d’accès au cycle secondaire, le taux d’illettrisme, le taux d’orientation des élèves vers la section mathématiques au secondaire , le taux d’orientation  des bacheliers vers les filières nobles… ) : les classes populaires n’ont pas pleinement bénéficié de tout ce qui a rapport avec l’équité et l’égalité des chances.
La faiblesse du niveau de nos  élèves en sciences , dans la résolution de problèmes, et, en particulier, dans les langues (des résultats médiocres dans la plupart  des évaluations internationales -  ainsi dans  la dernière évaluation  (2015) Pisa[3] -qui évalue  les compétences  des élèves à la fin de l'enseignement  de base dans trois domaines , la lecture, les sciences et la résolution de problèmes- sur un total de 70 pays, la Tunisie arrive en tête du groupe des cinq nations les plus mal classées,  avec le Kosovo, Dominique et l'Algérie, derrière le Qatar, la Turquie et les Emirats Arabes Unis - alors que  Singapour, le Japon , l’Estonie, la Finlande, la Chine occupent la tête du peloton.
4 - Les diplômés se retrouvent au chômage,  ce qui traduit un dysfonctionnement dans le système de formation professionnelle
5. L’aggravation du phénomène de décrochage scolaire (à un rythme annuel de 100 000)
Caractéristiques de la préconisée :
1-   Une réforme du système éducatif  fondée sur  la Constitution de la  deuxième République, qui stipule que  «L’instruction est obligatoire jusqu’à l’âge de seize ans. L’État garantit le droit à l’enseignement public et gratuit à tous ses niveaux. Il veille à mettre les moyens nécessaires au service d’une éducation, d’un enseignement et d’une formation de qualité, L’État veille également à l’enracinement des jeunes générations dans leur identité arabe et islamique et leur appartenance nationale. Il veille à la consolidation de la langue arabe » ( Article 39)
 À la lumière de ces valeurs et  de ces principes  stipulés par la Constitution, le parti Al Massar  pense  que la réforme  doit être fidèle aux valeurs de la modernité et du progrès, conformément aux exigences de notre époque,  loin de toutes enchères populistes et de toute exploitation politique ou idéologique ; il milite pour une réforme qui fournisse toutes les garanties pour que les  différentes composantes de la société et les différentes régions du pays  puissent profiter sur un même pied d'égalité des services de l’éducation  et qui permette  au secteur de l’éducation de remplir  sa fonction au service de la collectivité nationale ;  indépendamment des  équilibres  des pouvoirs et des fluctuations politiques au pouvoir ou dans l'opposition.
Le Parti Al Massar pense  aussi que cette réforme doit être conforme au souci national exprimé avec intensité par  la révolution, à savoir  la réalisation de  la justice entre les différents  groupes  de la société et entre les régions  , nous ne devons pas  perdre  de vue,  en pensant  à la réforme, que l'éducation doit poursuivre sa contribution dans le  renforcement de l'unité nationale et la construction de l'avenir commun des différents éléments de la société  et ses générations successives.  Cela signifie  la mise en place   de réformes  qui visent à relever le niveau du système éducatif pour améliorer son rendement  interne  et externe  et donner  aux élèves les savoirs et les compétences requises pour trouver les solutions et concevoir des approches et des démarches  et ce afin d’être en symbiose avec    « la volonté du peuple d'être le maître d’œuvre de son avenir , estimant que la science , le travail et la création  sont des valeurs humaines. » , comme il est indiqué  dans le préambule de la  Constitution.
2) Une réforme s’inscrivant dans une nouvelle politique éducative, dans le cadre d'un nouveau modèle de développement  qui vise   à concrétiser les demandes de la révolution en matière d'emploi, de liberté et de  dignité,   une politique éducative  fondée  sur la participation et la mise à niveau, avec la contribution   et  avec la participation  de toute la famille éducative dans toutes ses composantes ,  à sa conception , à sa gestion et à son  amélioration, en tant que  , étant le responsable direct de sa mise en application ; une politique éducative qui  donne  à l’enseignant la place respectable, financièrement et moralement, qu'il mérite ; une nouvelle politique  qui doit  prendre toutes les mesures - dont  les mécanismes de discrimination positive - pour réaliser l'équité et l'égalité des chances entre les catégories sociales et entre les régions, et garantir à tous les enfants tunisiens le droit à l'instruction.
3 – Un  système éducatif national garantissant la qualité et dans lequel l’école publique constitue l’épine dorsale , ce qui n’exclut guère le rôle des institutions  scolaires privées pour satisfaire des demandes sociales, avec l’encadrement et le contrôle de l’Etat.
4- Un système éducatif gratuit et   obligatoire de cinq à seize ans.
5- Un système éducatif civil, moderne et citoyen,  qui  place l’élève au centre de  l’action éducative.
6-Un système éducatif unifié, mais  qui se caractérise par la souplesse nécessaire pour pouvoir s’adapter à l’environnement de l’école et aux besoins de l’enfant, qui offre des parcours variés qui répondent aux besoins de la société,  valorise la voie professionnelle et s’engage avec audace dans le défi du XXI° siècle, en s’intégrant dans  l’ère numérique.

         Quelques mesures urgentes  pour mettre l'école sur la voie de la réforme
1- Equité et Egalité des chances :
- Généraliser l'année préparatoire et mise au point d’ un programme unifié dans toutes les écoles primaires et dans toutes les régions, pour lequel on mobilisera  tous les moyens afin d’intégrer  l’année préparatoire  à l’enseignement  de base et  faire profiter  tous les enfants de son  caractère obligatoire  et gratuit.
- Réviser profondément   les  caractéristiques du cycle  primaire, au moyen d’un plan de  sauvetage et de mise à niveau  des écoles primaires,  qui poursuive l’élan de solidarité lancé, en 2015 pour l’entretien et la rénovation  des bâtiments  ainsi que  la révision des règles  de l’élaboration du budget de l'éducation et la répartition des fonds pour   accorder une attention particulière aux écoles  primaires , en plus  de l’intérêt  nécessaires pour  les questions pédagogiques, d’hygiène et de gouvernance.
- Supprimer définitivement  des " classes à sections ", selon un programme qui doit inclure toutes les écoles dans toutes les régions.
- inclure les indicateurs du redoublement  et du décrochage dans le «projet de l’école» qui doit devenir obligatoire pour chaque établissement,  sa réalisation doit faire l’objet  d’une  évaluation et d’une  reddition de comptes régulières.
- donner la priorité absolue à la création d’internats  et réfectoires scolaires dans les zones rurales et au développement du réseau de transport scolaire rural, qui doit être de la responsabilité des sociétés de transport public.
- prendre des mesures pour réduire la fracture numérique entre les régions, afin de   permettre  à tous  les élèves des différents régions de tirer parti des possibilités offertes par les outils modernes dans le domaine des TIC.
- arrêter un programme de travail  qui concerne le rendement  du système éducatif pour  surmonter la disparité entre les régions   au niveau des  « caractéristiques dominantes » de  l’orientation scolaire, des taux de réussite au baccalauréat et de  l’orientation  universitaire .

-         Abandonner  «  l’égalitarisme »   dans la répartitions des fonds  et des crédits entre les établissement  et établir  une carte scolaire qui  fixe les écoles d'éducation prioritaire selon  une approche basée sur la discrimination positive   qui met en avant le principe  inclus dans la constitution :  « donner plus à ceux qui ont le moins ». Une telle cette approche   permettra de mettre en place des « écoles inclusives » pour faciliter l'intégration des élèves ayant des besoins spécifiques.
-         Suivre une politique juste dans l’affectation  des compétences professionnelles dans les différentes régions  et encourager la  stabilité des enseignants dans les régions peu attractives  en accordant des incitations et en prévoyant des obligations dans  les parcours  de carrière des enseignants afin de surmonter « l'effet enseignant », qui représente un facteur d'inégalité  et qui est responsable de la majeure partie des écarts  entre les régions et l'émergence de régions  « sinistrées pédagogiquement »
-         Mettre à jour  la législation relative à la petite enfance  en prenant des mesures strictes pour protéger les enfants contre la délinquance  et pour  faire face aux manifestations graves que  connaissent  les espaces de l'enfance dans le secteur privé. Parmi ces mesures on peut citer :
L’interdiction d’ouvrir des  jardins d'enfants par les  associations (à l'exception des associations spécialisées  dans le domaine des handicaps  et des besoins spécifiques,   après  l’obtention d’une  autorisation spéciale et faisant l'objet d'un suivi périodique), l’obligation pour tous les jardins d'enfants d’adopter  les programmes officiels et l’application d’une  politique sévère vis-à-vis des contrevenants .

La gouvernance :
Le système éducatif de notre pays est encore entièrement soumis à un centre qui monopolise les fonctions de conception, de mise en œuvre, d'évaluation et d'ajustement, fournissant des intrants et contrôlant  l’orientation. Ce mode de fonctionnement  touche  à la fois la pédagogie et la gestion.
Il s’agit là d’un  modèle de gouvernance où  la responsabilisation  et l'initiative sont absentes ; ce mode de gouvernance   a engendré des  défauts qui  doivent être corrigés dans le sens de la décentralisation et de l’association des collectivités  locales, tel que stipulé  par la Constitution, en déléguant   une partie des prérogatives  du centre aux collectivités  locales tout  en veillant  à préserver l'unité de l'Etat et en s’opposant à toute mesure  qui touche  les principes de base qui constituent les fondements du système éducatif (unité de l’enseignement -  caractère obligatoire -  et  gratuité - discrimination positive - unité des programmes scolaires - neutralité de l’école  , etc.)
Il ne fait aucun doute que le nouveau  contexte politique  fourni par la révolution dans notre pays est propice à l’ouverture d’un dialogue global avec les différentes  parties actives dans le domaine de l’enseignement et  de l'éducation pour concevoir un  nouveau cahier de charges qui aboutirait à l'adoption de types et de modes de gouvernance innovants, selon un modèle qui part  de l'établissement scolaire , qui passe par les structures régionales , pour arriver enfin  aux structures centrales, qui s’appuie sur  la mise en place d’un  conseil pédagogique des enseignants, d’un conseil de l’établissement et sur    un projet de la région , le développement de la fonction d'évaluation  au niveau local et régional et la création  d’un conseil pédagogique supérieur  chargé de fixer  les orientations et les choix  au niveau national pour le développement du système de l'éducation,  de l’enseignement  et de la formation.

Formation des enseignants 

Quand on se rappelle que le premier noyau de l'Université tunisienne, créée  par l'État de l'indépendance était  la fondation de l’Ecole normale supérieure  en 1957, et que le premier examen de langue et littérature arabes  était  supervisé  par le doyen de la littérature arabe, Taha Hussein, qui avait été invité par le gouvernement tunisien à cette occasion - nous mesurons  le degré  de conscience chez les responsables de l’époque de l'importance de la formation des enseignants et  pour assurer la qualité dans le système éducatif.

Où sommes-nous maintenant ?

Il y a presque une  unanimité  sur le fait que les formules adoptées jusqu'ici pour le recrutement  des enseignants et des formateurs, leur formation et leur évaluation ne répondent pas aux exigences  de notre époque et aux normes internationales requises pour exercer la profession.
Malgré les efforts louables  pour mettre en place les structures permanentes de formation continue en vue de la professionnalisation du corps enseignants et éducatif, la question de la formation des enseignants  (initiale  et continue)  n'a pas encore trouvé une  solution satisfaisante dans le système éducatif et elle continue à être soumise à des interprétations,  des pressions et des tensions entre l'administration et les  syndicats.
Nous préconisons :

. D’inclure la profession enseignante dans les offres de l'orientation universitaire (vérifier le  niveau  requis pour recruter  l’instituteur et le professeur)
. De considérer  la formation parmi  les critères pour  la promotion professionnelle.
. D’instituer des partenariats dans le domaine de la recherche en éducation entre les institutions universitaires et les autres institutions éducatives,
. D’adopter la formule de l'audit  pour tous les établissements de l'enseignement public,
. De soutenir la recherche dans le domaine de l'éducation en révisant le  statut  et en restructurant le   centre international de formation des formateurs et de l’innovation pédagogique. 
. De relancer l’expérience  des enseignants-formateurs  des enseignants et leur donner un statut                
Les atouts pour réussir cette réforme :
. Un capital  accumulé le long  de  plusieurs décennies d'expériences et de politiques éducatives,  un capital  législatif, des ressources humaines, des structures administratives, une culture du renouvellement et de réforme.
. Les conditions politiques offertes par la révolution : la liberté, la prédominance du dialogue et la recherche du consensus et du partenariat sans exclusion.
. Un consensus national sur la nécessité de réformer et de réhabiliter l'école publique de  l'intérieur et de l'extérieur du secteur.
. Une opportunité historique de lier la réforme aux changements qui s'opèrent dans le monde dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, ce qui est de nature à  permettre à l'école tunisienne  d’entrer à l'ère numérique.

 Les Obstacles et les difficultés
1.    Le coût : sur les 4105 M.D selon les estimations du Ministère de l'Education,  seuls 2645 M.D ont été alloués  pour  les cinq années 2016/ 2020), ce qui nécessite le  lancement  d'initiatives pour trouver les fonds nécessaires  pour  le succès de cette réforme, comme telles qu’ un fond  national , une souscription nationale, etc .
2.    L'hétérogénéité du corps enseignant :  comme  c’est le cas de tous les autres corps  qui travaillent dans le secteur, c’est un mélange de catégories aux parcours  et aux niveaux de formation initiale  différents et variés  , avec une multiplicité des voies d’accès au métier, en dehors du concours , et plus récemment, le recrutement anarchique de bénéficiaires de l'amnistie législative qui n’obéissait pas aux normes internationales requises pour l'exercice de la profession (enseignement , formation ,orientation , direction,  etc).
3.    L’aggravation  du phénomène des leçons particulières, qui sont devenues une  pratique d’extorsion financière,  menaçant la gratuité de l’enseignement  et défigurant l’image de l'école publique.
4.    La course effrénée vers l’occupation de la scène  dans les cercles en rapport avec l'éducation (syndicats et associations) , et l’émergence  de  centres de pression et d'influence politiques et idéologiques pour influencer le cours de la réforme ,  et dont  le résultat fut l’installation d’un état  de tension permanente  qui ne fournit pas à l’action  éducative la sérénité qui lui est nécessaire.

Rachid Mcharek , Inspecteur principal des collèges et des lycées
Traduction et présentation  Hichem Skik  & Mongi Akrout
Tunis , Février 2018


    












[1] La commission  était constituée de Mesdames et Messieurs:
Rachid Mcharek ( inspecteur principal de l’enseignement secondaire) - Omrane Boukhari ( Expert en éducation, ancien directeur des programmes et de la formation continue au ME) - Fatma Moussa Merrichko (Inspectrice générale de l'éducation) - Amel Chouika Boukhari (Experte en éducation et Inspectrice générale de l'éducation) - Mounira Bjaoui Hammami (Experte en éducation et inspectrice générale de l'éducation)- Faouzia Charfi (Professeure universitaire, ancienne directrice de l'Institut préparatoire pour les études scientifiques et techniques- IPEST)- Nouressaid Ellouzi (Professeur des écoles hors classe, chargé de la direction d'une école primaire) - Abdessattar Fergani ( Professeur principal émérite hors classe) - Slim Ben Arfa( Professeur principal émérite hors classe) - Salah Mannai ( professeur principal hors classe) - Rached Haj Salem ( Enseignant-chercheur à l'Enset) - Jounaidi Abdeljaoued (Enseignant-chercheur , ancien chef de département des Mathématiques et d'informatique à l'Enset) - Radhia Bel Haj Zekri (Conseillère principale d'orientation scolaire et universitaire et activiste des droits de l'homme) - Feu Hédi Bouhouch (Inspecteur général, ancien directeur général au M.E) - Mongi Akrout (Inspecteur général, ancien directeur général au M.E) - Brahim Toumi(Expert en formation professionnelle et technique, ancien directeur général de l'ATFP)- Mustapha Ben Naoua ( Conseiller en éducation et communication, ancien directeur au M.E)- Hichem Skik ( professeur universitaire, ancien chef du département de  langue et de littérature françaises de la faculté des lettres de la Mannouba, coordinateur de cette commission).
Ont , en outre, participé aux travaux de la commission les collègues Amina Ajroud Ghannouchi et Nahed Mustapha ( Expertes en éducation) et Najoua Ben Ali Sassi  ( inspectrice générale de l’éducation.)

[2] Thèmes étudiés par la commission :
- La gouvernance du système éducatif : Omrane Boukhari
- L'égalité des chances dans l'éducation et l'enseignement: Nahed Mustapha
- La formation des enseignants et des différents corps éducatifs: Fatma Merrichko, Amel Boukhari et Mounira Hammami
- L'enseignement technique et la formation professionnelle: Brahim Toumi
- L'école numérique : Faouzia Charfi
- La vie scolaire: Radhia  Belhaj Zekri Dridi  et Amina Ajroud Ghannouchi
- Les systèmes d'évaluation des élèves : Feu Hédi Bouhouch et Mongi Akrout
- Quoi de neuf dans la réforme scolaire de 2016 ? Najoua Ben Ali Sassi
- Les réformes,  scolaires  en Tunisie depuis l'indépendance: Mustapha Ben Naoua
- « Pour un sursaut national  pour sauver l'école tunisienne » : Hichem Skik
- Brève analyse du parti Al Massar de l'état de l'école tunisienne et ses propositions pour dépasser les difficultés qu'elle rencontre :Rachid Mcharek

[3] PISA Programme international pour le suivi des acquis des élèves

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