lundi 14 octobre 2019

Les critères de l'élaboration des curriculums scolaires en Tunisie (2ème partie)




Hédi Bouhouch
Le blog pédagogique poursuit la publication de la communication  donnée par M° Brahim Ben Salah, l'inspecteur général de l'éducation  , il y a 13 ans,  à l'occasion d'une rencontre co-organisée par l'ALESCO et l'ISESCO les 17-18-19 septembre 1906  à  ACHAARIKA aux Emirats arabes unis,  où il représentait la Tunisie chargé par la direction générale des programmes et de la formation.

M° Ben Salah a consacré sa communication à la présentation de l'expérience de Tunisie en matière d'élaboration des programmes , il a essayé d'expliciter les critères de cette élaboration  et de mettre en exergue la continuité de l'œuvre éducative en Tunisie depuis la réforme de 1958 , en passant par celle de 1991 pour arriver à la réforme de 2002.
Vu  la richesse de cette communication et sa valeur historique , nous avons juger utile de la publier pour en faire profiter nos lecteurs, et à cette occasion , le blog pédagogique tient à remercier M° Brahim Ben Salah pour cette nouvelle  publication car le blog pédagogique  lui a déjà  plusieurs contributions.


Deuxième  Chapitre : Les    profils    de    sortie    de    lécole tunisienne

Le deuxième chapitre du document de référence  a fixé  les    profils    de    sortie    de    lenseignement scolaire après avoir passé six années à l'école primaire, trois ans au collège et quatre ans au secondaire.
On entend par le profil de sortie  l'ensemble des compétences ( savoir, capacité, savoir- faire et savoir- être) acquises par l'apprenant au bout d'une période d'apprentissage donnée, et qu'il est  capable de les utiliser dans la vie et dans la société , le profil exprime une vision globale des acquis de base que l'élève aurait maîtrisé à sa sortie de l'école , c'est pour cette raison qu'ils sont ( les acquis de base) considérés comme l'une des finalités de l'école et un des fondements de la construction du programme de l'école.
La commission du programme des programmes avait mis beaucoup de temps pour concevoir ces profils de sortie , car il s'agissait d'une question qui intéresse les générations futures qu'on devrait préparer pour le vingt-et-unième  siècle .
Un grand débat a eu lieu entre les membres de la commission  surtout qu'ils étaient appelés à répondre à des questions difficiles et à opter pour  des orientations  et des défis précis  qui vont constituer les bases des programmes de formation.
Et pour répondre à la question centrale : quels profils  de sortie pour un élève après avoir passé 13 ans à l'école ? il a fallu s'accorder sur trois questions relatives à trois sujets différents , ces questions étaient les suivantes:
1- quels seraient les caractéristiques du monde  pour lequel on va préparer cet élève?
2 - Quelle est la mission de l'école aujourd'hui?
3 - Quels types de savoirs devrait acquérir l'élève?
Un long et riche débat a eu lieu au sujet des caractéristiques de la nouvelle ère et des situations économiques et sociales mondiales et nationales, le débat a porté aussi sur les défis que rencontre la société tunisienne  et sur les mutations que devraient vivre les nouvelles générations, il a porté enfin sur la mondialisation et sur l'explosion des savoirs et sur l'accélération de l'évolution des technologies et les nouvelles difficultés de la vie sociale.
La commission s'est arrêtée  - au niveau de la question de l'explosion des savoirs et au niveau de l'accélération de l'évolution des technologies-  sur le phénomène de la révolution qui ne se limite plus aux matières premières  mais elle touche aujourd'hui aux savoirs et à la technologie; la commission pense que l'accélération des progrès des savoirs et des technologies va entraîner une élévation du niveau des savoirs  vers plus de spécialisation et plus de progrès industriel ,  mais le plus important dans tout cela c'est que cet explosion scientifique a engendré des mutations qualitatives au niveau des technologies du savoir (aspect qu'avaient omis les concepteurs des programmes de 1991), ces mutations ont touché les modes d'organisation du travail dans les entreprises ,ainsi que les modes de pensée et l'organisation sociale.


La commission a en outre étudié les aspects de complexification de la vie estimant qu'elle va s'accentuer de plus en plus , parmi ces aspects nous  citons ceux-ci:
* la détérioration de l'environnement naturel à cause du progrès économique et industriel et l'urgence de le sauvegarder.
*l'inégale répartition des richesses  entre les peuples et au sein de la même société et les conflits et les tensions que cela engendre.
* l'intensification du phénomène migratoire et le recul du sentiment national.
*la multiplication des défis devant les sociétés démocratiques ( la solidarité nationale , la responsabilité civile, le vivre ensemble…)
* le recul des droits de la femme dans certaines sociétés et les efforts que cela nécessite pour la sauvegarde des acquis et pour leur consolidation vers plus de droits et plus de liberté.
* la multiplication des conflits armés et les efforts que cela nécessite pour répandre la culture de la paix et du vivre- ensemble en paix et la considération de l'autre .
* les menaces pour certaines entités dont l'entité arabo- musulmane et les efforts que cela nécessite pour les soutenir et les sauver.
Suite à ce diagnostic , la commission du programme des programmes  a tenu à attirer l'attention  avec force  au fait que l'élaboration d'un programme peut être assimilée à la construction sociale et non un simple assemblage de disciplines , ni le remplacement d'une matière par une autre ou d'un contenu par un autre, c'est plutôt une réponse à de grands défis en vue de bâtir un modèle social précis pour une époque  qui n'est pas  la nôtre, et tout changement de programme est l'expression directe d'un désir de s'adapter à un nouveau  contexte et de se préparer pour faire face à de nouveaux défis , c'est pour cela qu'il ne faudrait pas s'étonner si nous sommes amenés  prochainement à revoir et à amender ce que nous sommes  en train de programmer maintenant.

Partant de tout cela , et des nouveautés concernant la  nouvelle mission de l'école que la commission du programme des programme avait soumis à la discussion , on en vient à écarter l'idée de considérer l'école comme une entreprise économique qui forme les cadres et qui répond aux besoins économiques du pays , et occultant toute autre fonction , au contraire  la commission avait proposé d'attribuer à l'école trois fonctions : l'instruction, l'éducation , et la qualification.
Du côté de l’instruction  , si l'école n'est  plus l'unique lieu où les enfants apprennent , la fonction d'enseignement reste néanmoins une fonction spécifique de l'école que nul autre institution ne peut accomplir et surtout dans l'acquisition des  compétences , des capacités et de savoir- faire variés , cette spécificité de l'école lui assigne la lourde responsabilité de former les esprits et tout ce que cela  implique comme activités conçues pour cet objectif et de savoirs bien construits qui contribuent à former la personnalité de l'élève.
Du côté de l'éducation , nous avons vu que l'école tunisienne se devait de se fixer des fonctions éducatives sur la base des valeurs collectives et tout ce qui permet de préparer les jeunes à devenir des citoyens responsables , elle se donne la responsabilité de former la jeunesse selon les valeurs de l'Islam ,  la bonne moralité, le comportement  saint  ,  le sens de la responsabilité et de l'initiative, elle doit  sintéresser aussi  au développement de la personnalité du jeune   dans ses dimensions morales,  spirituelles,  physiques  et esthétiques et à la formation de la jeunesse, l'amour du travail , le respect des autres …
Du côté de la qualification , l'école est chargée  de la qualification des apprenants pour la vie pratique par le développement chez les élèves des savoirs, des  compétences et des savoir-faire  dans le cadre scolaire,  de façon à leur permettre  d'être capable de créer et d’inventer et être apte au travail collectif et à la résolution de problèmes  inattendus et de concevoir des projets qui ont un sens dans la vie.
Telle est la mission de l'école comme nous l'avons conçue et telle que définie par la loi de juillet 2002, c'est une nouvelle mission qui est en symbiose avec les mutations profondes dans la composition  des sociétés  , la structure du savoir, les modes de travail et les moyens de production.
 Et c'est sur cette base  que la commission du programme des programmes  a dessiné les profils de sortie après treize années d'études et les acquis des élèves  attendus à la fin de l'enseignement de base , et à la fin de l'enseignement secondaire. Nous allons citer ici ces profils brièvement  
Les caractéristiques des profils sont très variées , on y trouve ce qui est en rapport avec les dimensions personnelles , civiques, cognitives, culturelles, et pratiques , en précisant ce qui doit être acquis  par l'apprenant au niveau de l'enseignement de base et ce  qu'il doit acquérir au secondaire.
En ce qui touche la dimension personnelle , L’apprenant doit être fier d’appartenir à son pays, la Tunisie,  soucieux de sa défense ,fier de soi ,  indépendant    d’esprit    et autonome dans l’action, courageux dans ses attitudes et ses comportements, ambitieux   et   rechercher l’excellence,  innovant  et  capable  de réagir positivement avec son milieu..
En ce qui touche la dimension civique  , l’apprenant doit être enraciné dans son identité arabo- musulmane, capable de vivre avec les autres, solidaire avec les autres, tolérant dans sa pensée et ses attitudes , respectueux des autres , de la loi, et des règles de la vie en société , honnête   et  acceptant  la critique, responsable , reconnaît le  caractère  sacré du travail et être exigeant dans les tâches qu’il exécute.

En ce qui touche la dimension cognitive  et culturelle, l’apprenant doit être au courant des savoirs qui le rendent apte  à  apprendre  tout  au long de la vie, il doit maîtriser les compétences qui le protègent d'un retour à l'analphabétisme après l'école , capable  d'exprimer ses différents besoins, de  communiquer avec les autres, de    critiquer, d’argumenter et de prouver ,  il doit avoir une sensibilité artistique et esthétique et  une imagination créatrice, enfin il doit être ouvert   sur   les   autres civilisations.

En ce qui touche la dimension pratique, l’apprenant doit être capable d’utiliser ses acquis dans de différentes situations, capable  de  s’adapter  aux changements et  être  créatif.

En résumé , ce qui est demandé de l'élève tunisien à sa sortie du lycée , c'est qu'il  ait acquis l'habitude de  la pensée positive  , approfondi  le sens de la participation , accepté les risques , qu'il  se comporte avec le maximum de souplesse  et qu'il soit  capable de s'adapter rapidement , qu'il ait l'esprit de l'expérience ,ne cède pas aux tentations de facilité apparente et réagir avec rigueur et souplesse devant les surprises , en d'autres termes qu'il quitte l'école après  s'être habitué à formuler les bonnes questions ,car aujourd'hui la formulation des questions est une chose plus importante que celle de donner les réponses.

c'est le deuxième  critère pour l'élaboration des nouveaux programmes  qui ne sont pas une simple énumération de matières scolaires , bien plutôt il s'agit de finalités éducatives idéologiquement non-innocentes,qui  doivent être traduites en compétences c'est  à dire en contenus et en capacités que l'apprenant va pouvoir acquérir progressivement tout au long de sa scolarité.
Troisième chapitre: les compétences transversales
La commission du programme des programmes a arrêté  les compétences transversales   qui seront réalisées grâce à la contribution de toutes les disciplines ,elles étaient au nombre de huit , que nous présentons  brièvement:
*l'apprenant  doit s’exprimer par des modes appropriés pour  bien communiquer  selon les contextes et cela par la maîtrise   des langues, et  les différents systèmes d'information .
* Exploiter  les données en revenant aux sources pour les utiliser dans les projets scolaires et extra- scolaires.
*Adopter une thode de travail efficace , avec la capacité d'analyse des demandes , une bonne programmation , et  une bonne démarche ( fixer les moyens et le délais pour atteindre le produit attendu).
* Exploiter les technologies nouvelles comme outil de travail et aussi en tant qu'une source d'information parmi d'autres. 
* Réaliser un projet c'est-à-dire le concevoir , le planifier , et l’exécuter progressivement en faisant face aux difficultés  jusqu'à l'atteinte de l'objectif.
*Résoudre les problèmes , c'est-à-dire la capacité à comprendre le contexte du problème  et saisir ses composantes  et arrêter les démarches pour sa résolution.
*Mettre la communication au service  du vivre- ensemble  et du travail collectif  en usant de l'esprit de participation , le respect d'autrui, du travail de groupe …
* Exercer son esprit critique  en soumettant les avis et les jugements à la critique objective (décomposer les éléments du problème  et le  rapporter à ses présupposés théoriques , avant de le soumettre au jugement de la raison). 3.
 cela est le troisième critère , il s'agit d'un critère qui demande que les programmes soient élaborés sur une base essentielle et fondamentale  qui est l'association de toutes les disciplines  dans la réalisation des compétences pré citées  car nous considérons  qu'il s'agit de compétences qui se construisent tout au long de la vie  de la personne , et qui lui permettent de poursuivre son apprentissage tout au long de la vie , c'est ce qui reste quand on aura tout oublié.
Les commissions des domaines d'apprentissage
Ce sont des commissions composées de  spécialités   qui appartiennent à la même famille ( ou du même domaine), renforcées par des membres de la commission du programme des programmes , ces domaines sont  au nombre de cinq : les langues , les sciences sociales, les arts, les sciences ,les technologies.
La mission de ces commission est l'élaboration des contenus   dans une première étape sur la base des domaines d'apprentissage en rapport étroit avec les compétences transversales déjà définies, sachant que les compétences   des domaines ne sont pas des compétences transversales , elles sont plus proches des capacités méthodologiques communes aux disciplines qui constituent le domaine comme la lecture, l'écriture , l'expression orale qui appartiennent au domaine des langues.

L'élaboration des programmes sur la base des domaines dans un premier temps présente beaucoup d'avantages , cela évite aux commissions des programmes les divergences et les conflits dont la cause est le souci de valoriser chaque discipline aux dépens des autres , cette approche permet au contraire d'assurer une complémentarité entre les matières du même domaine dans le traitement des questions proposées , mieux encore cela permet l'intégration facile et efficace des matières et permet aux concepteurs des programmes de justifier leurs choix d'une manière convaincante et d’aménager la place de chaque apprentissage choisi et l'angle qui sera adopté pour le traiter.
Enfin , la construction des programmes selon cette approche  a permis à tous les acteurs éducatifs  qui s'intéressent aux affaires de l'école d'avoir une vision synthétique pour les différentes spécialités ,  ce qu'ils n'auraient pu avoir sans cette approche.
Les commissions des programmes
 Ce sont des sous- commissions  constituées d'inspecteurs de l'enseignement secondaire et primaire ( entre 6 et 10) qui se réunissent périodiquement pour élaborer les programmes selon deux  grandes orientations principales :
* Quoi enseigner ? ( les savoirs et les savoirs- faire).
* Comment enseigner?  ( les méthodes et les approches ).
Chaque commission travaille pour répondre à ces deux questions  sur la base du document du programme des programmes et du document des domaines des apprentissages et partant des fondements techniques relatifs à l'élaboration des programmes , tout en veillant à consulter les autres commissions afin d'éviter les redondances  et d'assurer la complémentarité.
La méthode de travail
Introduction :  le concept du programme ou du curriculum
On peut définir le programme ou le curriculum comme un ensemble d'objectifs cohérents et organisés, d'activités, de ressources choisis et écrits sur la base des besoins  requis par le contexte vécu et leur capacité à prospecter l'avenir.
Cette définition implique que l'opération de l'élaboration des programmes se fait selon plusieurs étapes  et en fonction de critères bien définis , elle implique aussi que le programme se construit en fonction de besoins prédéfinis  et selon des finalités et des  objectifs qui guident les choix des contenus , des activités , des ressources  matérielles , financières et humaines.

Et puisque , tout programme se construit dans le cadre d'un contexte économique et social déterminé, on  doit tenir compte des moyens disponibles pour l'application de ce programme , pour assurer l'adéquation entre les aspirations et les moyens , ainsi on pourrait fixer les priorités  dans ce programme , chose qu'on ne pourrait faire qu'après l'analyse des besoins , à défaut de cela le programme perd son sens et son efficacité.
Néanmoins , il faut remarquer  que tout programme élaboré par les commissions ne pourrait pas être considéré comme un programme fini , et intouchable , c'est par son application pour une période donnée qui permet de constater les lacunes ( au niveau des contenus et au niveau des démarches) ou les difficultés au niveau de l'application , ce qui amène forcément des aménagements . C'est l'application qui nous fait découvrir de nouveaux besoins ou qui nous amène à revoir les besoins qui ont été arrêté ultérieurement .
La remise en question de certains besoins qui ont soulevé des questionnement  nous pousse à réfléchir sur  la pertinence de certains contenus  du programme  et sur la méthode pratique suivie lors de l'élaboration des programmes scolaires tunisiens  dans les différentes spécialités.
La première étape:
Les membres de la commission  commencent par étudier minutieusement les articles de la loi de l'enseignement , pour s'imprégner de ses finalités , puis ils passent à la lecture  du programme pour la mise en œuvre du projet " Ecole de demain " ( 2002 – 2007 ) pour connaître les moyens pratiques pour appliquer les différents articles de la loi qui ont des rapports avec les programmes , puis ils se penchent sur le document du programme des programmes et sur le document des domaines des apprentissages en outre ils étudieront les modalités techniques qui aident à la construction des programmes , ces modalités sont les suivantes:
Les règles  techniques  pour l'élaboration des programmes
Tout programme se conçoit sur les bases suivants:
- les objectifs généraux de la discipline,
- les objectifs spécifiques de chaque élément de la discipline,
- le contenu du programme , qui comprend quatre chapitres:
*les titres des questions à étudier ( on les appelle aussi les thèmes)
* les objectifs spécifiques de chaque thème,
*les supports qui seront utilisés pour traiter les questions proposées,
* les directives pédagogiques .

Les objectifs généraux de la discipline
On entend par les objectifs généraux de la discipline , la place de   cette discipline dans le système qui éducatif et sa place par rapport aux autres disciplines et les finalités éducatives de son enseignement (finalités cognitives, savoirs- faire et savoir- être)
 les objectifs généraux sont suivis par les types d'apprentissage qui constituent cette discipline , comme  par exemple pour la langue arabe qui comporte  la littérature, la production écrite, la langue , la communication  orale , la récitation.
les objectifs généraux de chaque matière sont rédigés d'une manière précise et claire selon chaque niveau d'enseignement ( voir les 8 objectifs généraux du programme d'arabe de la 1er année secondaire  à la page 7 du fascicule des programmes d'arabe).
Les objectifs spécifiques de la section
Les objectifs spécifiques de chaque  section  d'un programme ( c'est-à-dire  de chaque type d'apprentissage)  précisent les capacités visées par les savoirs de la section , par exemple les objectifs de l'enseignement de la littérature ou de l'enseignement de la langue … ( voir page 8 du programme d'arabe) .
Les objectifs spécifiques diffèrent des objectifs généraux , si ces derniers s'intéressent aux contenus communs visés par la discipline avec toutes ses sections , les premiers précisent les questions relatives à la section et les objectifs poursuivis par la section , par exemple : présenter un texte correct, construire le sens d'un texte, évaluer le sens et la structure  d'un texte …

Le contenu des programmes
Le contenu des programmes est composé de 4 parties , présentées sous la forme d'un tableau à 4 colonnes :
Première colonne: les thèmes , c'est la liste des questions à étudier
Deuxième colonne: les objectifs spécifiques c'est-à-dire les centres d'intérêt  et les capacités relatifs à la question,
Troisième question : les supports  c'est-à-dire l'ensemble des documents qui seront utilisés pour l'étude de la question ( exemple des poètes, des écrivains, des œuvres littéraires…)
Quatrième colonne: les directives et les recommandations , il s'agit des précisions et des explications qui vont aider l'enseignant à traiter la question en lui indiquant par exemple la démarche à suivre ou les pré- requis des élèves ou les détails à éviter….

Et parmi les recommandations de ce document technique avec toute la rigueur:
En ce qui concerne les thèmes et leurs supports :
1- ils doivent:
* être en rapport direct avec les objectifs spécifiques arrêtés,
* S'appuyer sur les pré- requis des élèves
*  être motivants et répondre aux préoccupations des apprenants
* être à jour , accessible et nécessaire pour la formation des apprenants
* aider à ouvrir de nouveaux horizons cognitifs et développer  l'imagination des apprenants
* être progressifs selon les cycles et les années
* tenir compte du contexte social et culturel du moment.

2- qu'ils soient univoques , ne  faisant pas l'objet de divergence  ou de doute.
3- qu'ils  garantissent la communication entre les apprenants
4- qui  tiennent compte des connaissances  informatiques et des modes de leur utilisation.
Pour les objectifs spécifiques ou opérationnels , le document recommande :
1- qu'ils soient :
* une base parmi d'autres de la construction du programme,
*réalisables,
*adaptés au niveau des élèves  concernés par le programme,
*en harmonie avec les objectifs généraux du programme,
* un moyen pour aider à bien  planifier les leçons,
* rédigés clairement , lisibles , précises , ne prêtant à des interprétations .
2- qu'ils couvrent  les savoirs , les savoirs -faire et les savoirs- être , ils doivent indiquer les contenus voulus  , les sentiments à éduquer , les habiletés manuelles à acquérir.
3-  qu'ils soient rédigés d'une manière réaliste , indiquant le temps qui lui est réservé et les moyens disponibles.
4- ils doivent tenir compte des capacités  acquise s par l'apprenant au cours des années précédentes.
5- ils doivent être en symbiose  avec les capacités et les habiletés prévues   par les finalités éducatives suprêmes  et indiquées dans la loi  d'orientation de 2002 , puisqu’ elles sont le point de départ et le point d'arrivée  de tout choix éducatif.
6- qu'ils prennent compte du temps réservé à chaque  partie de la discipline et  même du temps réservé à chaque thème de cette partie.
7- qu’ils tiennent compte lors de la rédaction des objectifs des capacités et des habiletés et du temps réservé à chaque niveau scolaire( nombre d'heures  hebdomadaire), et le volume des questions prévues dans les autres  programmes  qui intéressent un niveau scolaire donné  pour maintenir l'équilibre entre les matières et éviter les répétitions et surcharger les élèves.
C'est sur cette base que les commissions des programmes réfléchiront  dans le cadre de leur spécialité  puis dans le cadre du domaine d'apprentissage.

FIN de la première partie , A suivre

Brahim Ben Salah , inspecteur général de l'éducation
Achaariqa , septembre 2006
Traduction : Mongi Akrout, inspecteur général de l'éducation et Noureddine Fallah, professeur d'université.
Pour accéder à la version AR, cliquer ICI

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire