Hédi Bouhouch |
Le blog pédagogique poursuit la publication de la communication donnée par
M° Brahim Ben Salah, l'inspecteur général de l'éducation , il y a 13 ans, à l'occasion d'une rencontre co-organisée par
l'ALESCO et l'ISESCO les 17-18-19 septembre 1906 à ACHAARIKA aux Emirats arabes unis, où il représentait la Tunisie chargé par la
direction générale des programmes et de la formation.
M° Ben Salah a consacré sa communication
à la présentation de l'expérience de Tunisie en matière d'élaboration des
programmes , il a essayé d'expliciter les critères de cette élaboration et de mettre en exergue la continuité de
l'œuvre éducative en Tunisie depuis la réforme de 1958 , en passant par celle
de 1991 pour arriver à la réforme de 2002.
Vu
la richesse de cette communication et sa valeur historique , nous avons
juger utile de la publier pour en faire profiter nos lecteurs, et à cette
occasion , le blog pédagogique tient à remercier M° Brahim Ben Salah pour cette
nouvelle publication car le blog
pédagogique lui a déjà plusieurs contributions.
Deuxième Chapitre : Les profils de
sortie de
l’école tunisienne
Le deuxième chapitre du document de référence a fixé
les profils de sortie de
l’enseignement scolaire après avoir passé six années à l'école
primaire, trois ans au collège et quatre ans au secondaire.
On entend par le profil de sortie l'ensemble des compétences ( savoir,
capacité, savoir- faire et savoir- être) acquises par l'apprenant au bout d'une
période d'apprentissage donnée, et qu'il est capable de les utiliser dans la vie et dans la
société , le profil exprime une vision globale des acquis de base que l'élève aurait
maîtrisé à sa sortie de l'école , c'est pour cette raison qu'ils sont ( les
acquis de base) considérés comme l'une des finalités de l'école et un des
fondements de la construction du programme de l'école.
La commission du programme des programmes avait mis beaucoup de
temps pour concevoir ces profils de sortie , car il s'agissait d'une question
qui intéresse les générations futures qu'on devrait préparer pour le vingt-et-unième siècle .
Un grand débat a eu lieu entre les membres de la commission surtout qu'ils étaient appelés à répondre à
des questions difficiles et à opter pour
des orientations et des défis
précis qui vont constituer les bases des
programmes de formation.
Et pour répondre à la question centrale : quels profils de sortie pour un élève après avoir passé 13
ans à l'école ? il a fallu s'accorder sur trois questions relatives à trois
sujets différents , ces questions étaient les suivantes:
1- quels seraient les caractéristiques du monde pour lequel on va préparer cet élève?
2 - Quelle est la mission de l'école aujourd'hui?
3 - Quels types de savoirs devrait acquérir l'élève?
Un
long et riche débat a eu lieu au sujet des caractéristiques de la nouvelle ère
et des situations économiques et sociales mondiales et nationales, le débat a
porté aussi sur les défis que rencontre la société tunisienne et sur les mutations que devraient vivre les
nouvelles générations, il a porté enfin sur la mondialisation et sur
l'explosion des savoirs et sur l'accélération de l'évolution des technologies
et les nouvelles difficultés de la vie sociale.
La
commission s'est arrêtée - au niveau de
la question de l'explosion des savoirs et au niveau de l'accélération de l'évolution
des technologies- sur le phénomène de la
révolution qui ne se limite plus aux matières premières mais elle touche aujourd'hui aux savoirs et à
la technologie; la commission pense que l'accélération des progrès des savoirs
et des technologies va entraîner une élévation du niveau des savoirs vers plus de spécialisation et plus de
progrès industriel , mais le plus
important dans tout cela c'est que cet explosion scientifique a engendré des
mutations qualitatives au niveau des technologies du savoir (aspect qu'avaient omis
les concepteurs des programmes de 1991), ces mutations ont touché les modes d'organisation
du travail dans les entreprises ,ainsi que les modes de pensée et
l'organisation sociale.
La
commission a en outre étudié les aspects de complexification de la vie estimant
qu'elle va s'accentuer de plus en plus , parmi ces aspects nous citons ceux-ci:
*
la détérioration de l'environnement naturel à cause du progrès économique et
industriel et l'urgence de le sauvegarder.
*l'inégale
répartition des richesses entre les
peuples et au sein de la même société et les conflits et les tensions que cela
engendre.
*
l'intensification du phénomène migratoire et le recul du sentiment national.
*la
multiplication des défis devant les sociétés démocratiques ( la solidarité
nationale , la responsabilité civile, le vivre ensemble…)
*
le recul des droits de la femme dans certaines sociétés et les efforts que cela
nécessite pour la sauvegarde des acquis et pour leur consolidation vers plus de
droits et plus de liberté.
* la multiplication des conflits
armés et les efforts que cela nécessite pour répandre la culture de la paix et du
vivre- ensemble en paix et la considération de l'autre .
*
les menaces pour certaines entités dont l'entité arabo- musulmane et les
efforts que cela nécessite pour les soutenir et les sauver.
Suite
à ce diagnostic , la commission du programme des programmes a tenu à attirer l'attention avec force
au fait que l'élaboration d'un programme peut être assimilée à la
construction sociale et non un simple assemblage de disciplines , ni le
remplacement d'une matière par une autre ou d'un contenu par un autre, c'est
plutôt une réponse à de grands défis en vue de bâtir un modèle social précis
pour une époque qui n'est pas la nôtre, et tout changement de programme est
l'expression directe d'un désir de s'adapter à un nouveau contexte et de se préparer pour faire face à
de nouveaux défis , c'est pour cela qu'il ne faudrait pas s'étonner si nous
sommes amenés prochainement à revoir et
à amender ce que nous sommes en train de
programmer maintenant.
Partant
de tout cela , et des nouveautés concernant la
nouvelle mission de l'école que la commission du programme des programme
avait soumis à la discussion , on en vient à écarter l'idée de considérer
l'école comme une entreprise économique qui forme les cadres et qui répond aux
besoins économiques du pays , et occultant toute autre fonction , au
contraire la commission avait proposé
d'attribuer à l'école trois fonctions : l'instruction, l'éducation , et la qualification.
Du côté de l’instruction ,
si l'école n'est plus l'unique lieu où
les enfants apprennent , la fonction d'enseignement reste néanmoins une
fonction spécifique de l'école que nul autre institution ne peut accomplir et
surtout dans l'acquisition des compétences , des capacités et de savoir-
faire variés , cette spécificité de l'école lui assigne la lourde
responsabilité de former les esprits et tout ce que cela implique comme activités conçues pour cet
objectif et de savoirs bien construits qui contribuent à former la personnalité
de l'élève.
Du côté de l'éducation , nous avons vu que l'école tunisienne
se devait de se fixer des fonctions éducatives sur la base des valeurs
collectives et tout ce qui permet de préparer les jeunes à devenir des citoyens
responsables , elle se donne la responsabilité de former la jeunesse selon les
valeurs de l'Islam , la
bonne moralité, le comportement saint ,
le sens de la responsabilité et de
l'initiative, elle doit s’intéresser
aussi au développement de la personnalité du jeune dans ses dimensions morales, spirituelles, physiques
et
esthétiques et à la formation de la jeunesse, l'amour du travail , le
respect des autres …
Du côté de la
qualification , l'école est chargée de
la qualification des apprenants pour la vie pratique par le développement chez
les élèves des savoirs, des compétences
et des savoir-faire dans le cadre
scolaire, de façon à leur permettre d'être capable de créer et d’inventer et être
apte au travail collectif et à la résolution de problèmes inattendus et de concevoir des projets qui ont
un sens dans la vie.
Telle
est la mission de l'école comme nous l'avons conçue et telle que définie par la
loi de juillet 2002, c'est une nouvelle mission qui est en symbiose avec les
mutations profondes dans la composition
des sociétés , la structure du
savoir, les modes de travail et les moyens de production.
Et c'est sur cette base que la commission du programme des
programmes a dessiné les profils de
sortie après treize années d'études et les acquis des élèves attendus à la fin de l'enseignement de base ,
et à la fin de l'enseignement secondaire. Nous allons citer ici ces profils
brièvement
Les
caractéristiques des profils sont très variées , on y trouve ce qui est en rapport
avec les dimensions personnelles , civiques, cognitives, culturelles, et
pratiques , en précisant ce qui doit être acquis par l'apprenant au niveau de l'enseignement
de base et ce qu'il doit acquérir au
secondaire.
En
ce qui touche la dimension personnelle , L’apprenant doit être
fier d’appartenir à son pays, la Tunisie, soucieux de sa défense ,fier de soi , indépendant d’esprit et autonome dans l’action, courageux dans ses attitudes
et ses comportements, ambitieux et
rechercher l’excellence, innovant et capable de réagir positivement
avec son milieu..
En ce qui touche la dimension
civique , l’apprenant doit être enraciné
dans son identité arabo- musulmane, capable de vivre avec les autres, solidaire
avec les autres, tolérant dans sa pensée et ses attitudes , respectueux des
autres , de la loi, et des règles de la vie en société , honnête et
acceptant la critique,
responsable , reconnaît le
caractère sacré du travail et
être exigeant dans les tâches qu’il exécute.
En ce qui touche la
dimension cognitive et culturelle, l’apprenant doit être au
courant des savoirs qui le rendent apte à apprendre tout au
long de la vie, il doit maîtriser les compétences qui le protègent d'un retour
à l'analphabétisme après l'école , capable d'exprimer ses différents besoins, de communiquer avec les autres, de critiquer, d’argumenter et de prouver , il doit avoir une sensibilité artistique et esthétique et une imagination
créatrice, enfin il doit être ouvert sur les
autres civilisations.
En ce qui touche la
dimension pratique, l’apprenant
doit être capable d’utiliser ses acquis dans de
différentes situations, capable de s’adapter
aux
changements et être créatif.
En
résumé , ce qui est demandé de l'élève tunisien à sa sortie du lycée , c'est
qu'il ait acquis l'habitude de la pensée positive , approfondi
le sens de la participation , accepté les risques , qu'il se comporte avec le maximum de souplesse et qu'il soit
capable de s'adapter rapidement , qu'il ait l'esprit de l'expérience ,ne
cède pas aux tentations de facilité apparente et réagir avec rigueur et
souplesse devant les surprises , en d'autres termes qu'il quitte l'école après s'être habitué à formuler les bonnes
questions ,car aujourd'hui la formulation des questions est une chose plus importante
que celle de donner les réponses.
c'est
le deuxième critère pour l'élaboration
des nouveaux programmes qui ne sont pas
une simple énumération de matières scolaires , bien plutôt il s'agit de
finalités éducatives idéologiquement non-innocentes,qui doivent être traduites en compétences
c'est à dire en contenus et en capacités
que l'apprenant va pouvoir acquérir progressivement tout au long de sa scolarité.
Troisième chapitre:
les compétences transversales
La commission du programme des
programmes a arrêté les
compétences transversales qui seront réalisées grâce
à la contribution de toutes les disciplines ,elles étaient au nombre de huit ,
que nous présentons brièvement:
*l'apprenant doit s’exprimer par des modes appropriés pour bien communiquer
selon les contextes et cela par la maîtrise
des langues, et les différents systèmes d'information .
* Exploiter les données en revenant aux sources pour les
utiliser dans les projets scolaires et extra- scolaires.
*Adopter une méthode de travail efficace ,
avec la capacité d'analyse des demandes , une bonne programmation , et une bonne démarche ( fixer les moyens et le
délais pour atteindre le produit attendu).
* Exploiter les technologies nouvelles comme outil de
travail et aussi en tant qu'une source d'information parmi d'autres.
* Réaliser un projet c'est-à-dire le concevoir , le planifier
, et l’exécuter progressivement en faisant face aux difficultés jusqu'à l'atteinte de l'objectif.
*Résoudre les problèmes , c'est-à-dire la capacité à comprendre le
contexte du problème et saisir ses
composantes et arrêter les démarches
pour sa résolution.
*Mettre la communication au service du vivre- ensemble et du travail collectif en usant de l'esprit de participation , le respect
d'autrui, du travail de groupe …
* Exercer son esprit
critique en soumettant les avis et les
jugements à la critique objective (décomposer les éléments du problème et le
rapporter à ses présupposés théoriques , avant de le soumettre au
jugement de la raison). 3.
cela est le troisième critère , il s'agit d'un
critère qui demande que les programmes soient élaborés sur une base essentielle
et fondamentale qui est l'association de
toutes les disciplines dans la
réalisation des compétences pré citées
car nous considérons qu'il s'agit
de compétences qui se construisent tout au long de la vie de la personne , et qui lui permettent de
poursuivre son apprentissage tout au long de la vie , c'est ce qui reste quand
on aura tout oublié.
Les
commissions des domaines d'apprentissage
Ce
sont des commissions composées de
spécialités qui appartiennent à
la même famille ( ou du même domaine), renforcées par des membres de la
commission du programme des programmes , ces domaines sont au nombre de cinq : les langues , les
sciences sociales, les arts, les sciences ,les technologies.
La
mission de ces commission est l'élaboration des contenus dans une première étape sur la base des
domaines d'apprentissage en rapport étroit avec les compétences transversales
déjà définies, sachant que les compétences des
domaines ne sont pas des compétences transversales , elles sont plus proches
des capacités méthodologiques communes aux disciplines qui constituent le
domaine comme la lecture, l'écriture , l'expression orale qui appartiennent au
domaine des langues.
L'élaboration
des programmes sur la base des domaines dans un premier temps présente beaucoup
d'avantages , cela évite aux commissions des programmes les divergences et les
conflits dont la cause est le souci de valoriser chaque discipline aux dépens
des autres , cette approche permet au contraire d'assurer une complémentarité
entre les matières du même domaine dans le traitement des questions proposées ,
mieux encore cela permet l'intégration facile et efficace des matières et
permet aux concepteurs des programmes de justifier leurs choix d'une manière
convaincante et d’aménager la place de chaque apprentissage choisi et l'angle
qui sera adopté pour le traiter.
Enfin
, la construction des programmes selon cette approche a permis à tous les acteurs éducatifs qui s'intéressent aux affaires de l'école
d'avoir une vision synthétique pour les différentes spécialités , ce qu'ils n'auraient pu avoir sans cette
approche.
Les
commissions des programmes
Ce sont des sous- commissions constituées d'inspecteurs de l'enseignement
secondaire et primaire ( entre 6 et 10) qui se réunissent périodiquement pour
élaborer les programmes selon deux
grandes orientations principales :
*
Quoi enseigner ? ( les savoirs et les savoirs- faire).
*
Comment enseigner? ( les méthodes et les
approches ).
Chaque
commission travaille pour répondre à ces deux questions sur la base du document du programme des
programmes et du document des domaines des apprentissages et partant des
fondements techniques relatifs à l'élaboration des programmes , tout en
veillant à consulter les autres commissions afin d'éviter les redondances et d'assurer la complémentarité.
La
méthode de travail
Introduction
: le concept du programme ou du
curriculum
On
peut définir le programme ou le curriculum comme un ensemble d'objectifs
cohérents et organisés, d'activités, de ressources choisis et écrits sur la
base des besoins requis par le contexte
vécu et leur capacité à prospecter l'avenir.
Cette
définition implique que l'opération de l'élaboration des programmes se fait
selon plusieurs étapes et en fonction de
critères bien définis , elle implique aussi que le programme se construit en
fonction de besoins prédéfinis et selon
des finalités et des objectifs qui guident
les choix des contenus , des activités , des ressources matérielles , financières et humaines.
Et
puisque , tout programme se construit dans le cadre d'un contexte économique et
social déterminé, on doit tenir compte
des moyens disponibles pour l'application de ce programme , pour assurer
l'adéquation entre les aspirations et les moyens , ainsi on pourrait fixer les
priorités dans ce programme , chose
qu'on ne pourrait faire qu'après l'analyse des besoins , à défaut de cela le
programme perd son sens et son efficacité.
Néanmoins
, il faut remarquer que tout programme
élaboré par les commissions ne pourrait pas être considéré comme un programme
fini , et intouchable , c'est par son application pour une période donnée qui
permet de constater les lacunes ( au niveau des contenus et au niveau des
démarches) ou les difficultés au niveau de l'application , ce qui amène
forcément des aménagements . C'est l'application qui nous fait découvrir de
nouveaux besoins ou qui nous amène à revoir les besoins qui ont été arrêté
ultérieurement .
La
remise en question de certains besoins qui ont soulevé des questionnement nous pousse à réfléchir sur la pertinence de certains contenus du programme
et sur la méthode pratique suivie lors de l'élaboration des programmes
scolaires tunisiens dans les différentes
spécialités.
La
première étape:
Les
membres de la commission commencent par
étudier minutieusement les articles de la loi de l'enseignement , pour
s'imprégner de ses finalités , puis ils passent à la lecture du programme pour la mise en œuvre du projet
" Ecole de demain " ( 2002 – 2007 ) pour connaître les moyens
pratiques pour appliquer les différents articles de la loi qui ont des rapports
avec les programmes , puis ils se penchent sur le document du programme des
programmes et sur le document des domaines des apprentissages en outre ils
étudieront les modalités techniques qui aident à la construction des programmes
, ces modalités sont les suivantes:
Les
règles techniques pour l'élaboration des programmes
Tout
programme se conçoit sur les bases suivants:
-
les objectifs généraux de la discipline,
-
les objectifs spécifiques de chaque élément de la discipline,
-
le contenu du programme , qui comprend quatre chapitres:
*les
titres des questions à étudier ( on les appelle aussi les thèmes)
*
les objectifs spécifiques de chaque thème,
*les
supports qui seront utilisés pour traiter les questions proposées,
*
les directives pédagogiques .
Les
objectifs généraux de la discipline
On
entend par les objectifs généraux de la discipline , la place de cette discipline dans le système qui éducatif
et sa place par rapport aux autres disciplines et les finalités éducatives de
son enseignement (finalités cognitives, savoirs- faire et savoir- être)
les objectifs généraux sont suivis par les
types d'apprentissage qui constituent cette discipline , comme par exemple pour la langue arabe qui comporte la littérature, la production écrite, la
langue , la communication orale , la
récitation.
les
objectifs généraux de chaque matière sont rédigés d'une manière précise et
claire selon chaque niveau d'enseignement ( voir les 8 objectifs généraux du
programme d'arabe de la 1er année secondaire
à la page 7 du fascicule des programmes d'arabe).
Les
objectifs spécifiques de la section
Les
objectifs spécifiques de chaque section d'un programme ( c'est-à-dire de chaque type d'apprentissage) précisent les capacités visées par les
savoirs de la section , par exemple les objectifs de l'enseignement de la
littérature ou de l'enseignement de la langue … ( voir page 8 du programme
d'arabe) .
Les
objectifs spécifiques diffèrent des objectifs généraux , si ces derniers
s'intéressent aux contenus communs visés par la discipline avec toutes ses
sections , les premiers précisent les questions relatives à la section et les
objectifs poursuivis par la section , par exemple : présenter un texte correct,
construire le sens d'un texte, évaluer le sens et la structure d'un texte …
Le
contenu des programmes
Le
contenu des programmes est composé de 4 parties , présentées sous la forme d'un
tableau à 4 colonnes :
Première
colonne: les thèmes ,
c'est la liste des questions à étudier
Deuxième
colonne: les
objectifs spécifiques c'est-à-dire les centres d'intérêt et les capacités relatifs à la question,
Troisième
question : les supports c'est-à-dire
l'ensemble des documents qui seront utilisés pour l'étude de la question ( exemple
des poètes, des écrivains, des œuvres littéraires…)
Quatrième
colonne: les directives et les recommandations , il s'agit des précisions et
des explications qui vont aider l'enseignant à traiter la question en lui
indiquant par exemple la démarche à suivre ou les pré- requis des élèves ou les
détails à éviter….
Et
parmi les recommandations de ce document technique avec toute la rigueur:
En
ce qui concerne les thèmes et leurs supports :
1-
ils doivent:
* être
en rapport direct avec les objectifs spécifiques arrêtés,
* S'appuyer
sur les pré- requis des élèves
* être motivants et répondre aux préoccupations
des apprenants
*
être à jour , accessible et nécessaire pour la formation des apprenants
*
aider à ouvrir de nouveaux horizons cognitifs et développer l'imagination des apprenants
*
être progressifs selon les cycles et les années
*
tenir compte du contexte social et culturel du moment.
2-
qu'ils soient univoques , ne faisant pas
l'objet de divergence ou de doute.
3-
qu'ils garantissent la communication
entre les apprenants
4-
qui tiennent compte des
connaissances informatiques et des modes
de leur utilisation.
Pour
les objectifs spécifiques ou opérationnels , le document recommande :
1-
qu'ils soient :
*
une base parmi d'autres de la construction du programme,
*réalisables,
*adaptés
au niveau des élèves concernés par le
programme,
*en
harmonie avec les objectifs généraux du programme,
*
un moyen pour aider à bien planifier les
leçons,
*
rédigés clairement , lisibles , précises , ne prêtant à des interprétations .
2- qu'ils couvrent les savoirs , les savoirs -faire et les
savoirs- être , ils doivent indiquer les contenus voulus , les sentiments à éduquer , les habiletés
manuelles à acquérir.
3- qu'ils soient rédigés d'une manière réaliste ,
indiquant le temps qui lui est réservé et les moyens disponibles.
4-
ils doivent tenir compte des capacités
acquise s par l'apprenant au cours des années précédentes.
5-
ils doivent être en symbiose avec les capacités
et les habiletés prévues par les finalités éducatives suprêmes et indiquées dans la loi d'orientation de 2002 , puisqu’ elles sont le
point de départ et le point d'arrivée de
tout choix éducatif.
6- qu'ils prennent compte du temps réservé à chaque partie de la discipline et même du temps réservé à chaque thème de cette
partie.
7-
qu’ils tiennent compte lors de la rédaction des objectifs des capacités et des
habiletés et du temps réservé à chaque niveau scolaire( nombre d'heures hebdomadaire), et le volume des questions
prévues dans les autres programmes qui intéressent un niveau scolaire donné pour maintenir l'équilibre entre les matières
et éviter les répétitions et surcharger les élèves.
C'est
sur cette base que les commissions des programmes réfléchiront dans le cadre de leur spécialité puis dans le cadre du domaine
d'apprentissage.
FIN
de la première partie , A suivre
Brahim Ben Salah , inspecteur général de l'éducation
Achaariqa , septembre 2006
Traduction : Mongi Akrout, inspecteur général de
l'éducation et Noureddine Fallah, professeur d'université.
Pour accéder à la version AR, cliquer ICI
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