dimanche 21 février 2021

Hommage à la mémoire de Chedly Ayari , ancien Ministre de l'éducation

 

 

Quelques jours après le départ du Professeur Moncer Rouissi , un autre ancien

Chedly Ayari

Ministre de l'éducation nationale  nous a quitté le 28 janvier 2012, le professeur AYARI , fut le 7ème  Ministre de l'éducation, il a succédé à Mohamed Mzali le   12 juin 1970, il ne resta au poste qu'une courte période ( 17 mois) puisqu'il avait remis le portefeuille de l'éducation à Mohamed Mzali le 29 octobre 1971.


Le passage de Chedly Ayari fut marqué par deux évènements très importants , le premier est la publication du décret qui avait institué le premier conseil supérieur de l'éducation nationale  le 29 juin 1971, le deuxième survenu  quelques jours plus tard est la tenue de la première réunion de ce conseil le 9 juillet 1971 à la faculté des lettres et des sciences humaines de Tunis sous la présidence du Premier Ministre Hédi Nouira , en Hommage à la mémoire du Ministre Ayari , le Blog pédagogique propose à ses lectrices et ses lecteurs les deux interventions qu'il avait faites au cours des travaux du conseil : une allocution de bienvenue  et   un exposé sur l'état de l'éducation nationale.

Qu'il repose en paix

 

  

Allocution de bienvenue   de Monsieur le ministre de l’éducation

Monsieur le Premier Ministre

Chers collègues

Permettez-moi tout d’abord de présenter mes vifs remerciements à Monsieur Hédi Nouira, le premier Ministre qui, malgré ses nombreuses  préoccupations, a tenu à présider lui-même la première session du conseil supérieur de l’éducation nationale, au nom de son excellence le président Habib Bourguiba .

 

C’est là la preuve du grand intérêt qu’accorde l’état à l’éducation et à la bonne  préparation des générations montantes  qui répond aux exigences de l’authenticité, de la civilisation et les besoins du développement du pays.

Le gouvernement a fait de l’enseignement une question nationale. La nation, par la voix de ses  différentes institutions, participe au choix de ses fondements et de sa philosophie. Elle est aussi au service de ses programmes et des choix de la manière de l’intégrer dans la marche du développement global.

Notre conseil est la meilleure preuve  du caractère national de la question éducative de par sa composition élargie qui a regroupé l’administration et toutes les organisations nationales, de telle façon qu’il sera la cellule de base pour la recherche d’un système éducatif  bâti  sur les quatre fondements  suivants fixés par le président de la république dans son discours à l’occasion de la journée du savoir du 30 juin 1971 : démocratie, efficience, authenticité et ouverture. La philosophie de ce discours sera la  référence des travaux de ce conseil jusqu’à la réalisation et le renforcement de ces quatre fondements.

 

Notre Conseil, le Conseil supérieur de l'éducation nationale, est  la meilleure preuve du caractère  national de la question  éducative. Ce conseil,   avec sa composition élargie qui rassemble  l'administration tunisienne et toutes les organisations nationales, constituera la principale cellule de recherche d'un nouveau système éducatif fondé sur les quatre piliers identifiés par Son Excellence le Combattant Suprême, le président Habib Bourguiba dans son discours du 30 juin 1971 qui sont : la démocratie, l’efficience, l'authenticité et l'ouverture. La philosophie de ce discours sera la  référence des travaux de ce conseil jusqu’à la réalisation et le renforcement de ces quatre fondements.

Discours du ministre de l'Education nationale

Monsieur le secrétaire d'État, mes collègues, Mesdames et Messieurs.

Cette journée a une place importante dans l’histoire de l’éducation nationale en général et  spécialement dans la préparation de la  nouvelle  approche de l’enseignement. Cela se traduit par la convocation du Conseil supérieur  de l’éducation pour la première fois. Nous avons ainsi réalisé un vœux urgent exprimé par les parents, les enseignants et les syndicalistes. Notre Conseil va examiner les choix fondamentaux de l'éducation nationale sur la base  des quatre principes énoncés par le Premier ministre, afin de définir la philosophie qui sous-tend l'éducation dans notre pays.

 

Lors de cette première réunion, je voudrais me limiter à présenter un bref aperçu  chiffré sur  l'état  actuel de l’éducation. Ce ne sera pas un  exposé statistique statique, mais je vais vous exposer quelques  problèmes  soulevés par ces statistiques. M. Hassan Al Masri, Directeur de la pédagogie et de l’inspection, présentera à son tour un résumé des travaux des commissions techniques permanentes.

La présentation de ces statistiques est essentielle,  chaque membre du Conseil se doit de s'y référer  quand il donne  son avis sur les questions d'éducation, ainsi  son approche  de ces questions sera  une approche réaliste. Nous savons tous que les questions d’éducation préoccupent tous les citoyens. En effet tout congrès de cellules du parti  et toute réunion de nature économique ou sociale ne manquent jamais  de poser les problèmes de l’éducation.

Tout d'abord, l'aspect quantitatif de l'éducation

1 .Première observation

L'aspect quantitatif  représente la manifestation externe et concrète de la croissance de l'éducation dans notre pays, caractérisée par son explosion, comme en témoignent les chiffres suivants:

Nombre total d'élèves 1956/1957

260.214

 

Le nombre total d'élèves 1970/1971

1.122.000

Augmentation générale

861 786

Taux  de l'augmentation

331%

 

2.  - Deuxième observation

Aucun secteur économique et social n'a enregistré un taux de croissance  comparable au taux réalisé par le secteur de l'éducation, ce qui a amené ce dernier  à dépasser toutes les prévisions des plans.

3. - Troisième observation

À la suite de cette explosion, les crédits et les fonds investis dans le domaine de l’éducation sont très importants.

Il est maintenant utile de voir cet aspect quantitatif selon les différents  cycles.

a)    l'enseignement primaire

Nombre total d'élèves 1956/1957

226.919

Nombre total d'élèves 1970/1971

922 861

L'augmentation annuelle

75 000

Taux de croissance annuel

20%

 

Il est à remarquer que cette croissance est passée par trois périodes:

*   La première période: de 1956/1957 à 1961/1962, l’augmentation a été estimée à 60 000 élèves chaque année, c'est la période décisive.

*   Deuxième période: de 1962/1963 à 1966/67,  le taux a quelque peu diminué.

*   Troisième période: de 1966/1967 jusqu'à maintenant, poursuite de la baisse.

En raison de cette croissance, nous disons que 80% des tunisiens et des tunisiennes âgées de 6 à 14 ans sont scolarisés. Si nous ne sommes pas parvenus à scolariser tous les enfants d'âge scolaire, on doit reconnaitre  que ce que nous avons réalisé depuis est un exploit.

 

b.    L'enseignement secondaire

Nombre total d'élèves 1956/1957

32.924

Le nombre total d'élèves 1970/1971

181.909

L'augmentation annuelle

10 000

Taux d'accroissement annuel

30%

 

Ce résultat a été réalisé au cours des six dernières années, ainsi  l’enseignement secondaire connait une période de véritable épanouissement et son impact sera plus grand entre 1970 et 1980.

En raison de cette croissance, nous disons que 30% des tunisiens et des tunisiennes âgées de 14 à 19 ans sont dans des lycées. Si nous n'avons pas atteint à cet égard  le niveau que certains pays ont réalisé, nous avons néanmoins réalisé une croissance que nombreux pays du tiers monde n'ont pas réalisée.

c)    L’enseignement supérieur

Nombre d'étudiants:  En 1956/1957 quelques centaines ou plus  qui poursuivaient leurs études en dehors de la Tunisie

Nombre d'étudiants: En 1970/1971 = 9500étudient  à l'Université de Tunis et 3000 en dehors de la Tunisie, ce qui donne un taux de croissance annuel de 36% ou 700 étudiants par an.

En résumé, le développement de l’éducation est énorme, même s’il est limité dans le temps, puisqu’ il  a pris de l’ampleur depuis 1964/1965. Ainsi on s'attend à voir apparaitre les   problèmes de croissance au niveau du secondaire et du supérieur  au cours des décennies 1970 et 1980.

Si je vous ai présenté ces chiffres aussi détaillés, c'est pour montrer  que le principal problème, pour nous, est de savoir comment parvenir à assurer l'accès de l'école à chaque tunisien et tunisienne en âge d'aller à l'école, tout en tenant compte des énormes efforts financiers nécessaires, c'est-à-dire, comment lier le développement de l'éducation au développement économique?

Deuxièmement: l'aspect du déséquilibre de l'éducation

.1.  Déséquilibre au niveau  de l'âge des élèves

D'après une étude réalisée par M. Mahmoud Seklani, nous notons:

a)    Que les élèves âgés de 6 à 9 ans représentent 59% de l'ensemble.

b)   Que les élèves âgés de 10 à 14 ans représentent 69,5%. de l'ensemble

Cela  nous amène à reconnaître qu'une grande partie des élèves du primaire  sont âgés, ce qui va entraîner inévitablement des problèmes lorsque ces élèves atteindront l'enseignement secondaire. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène:

a)    Un certain nombre de ces élèves entrent à l'école pour la première fois alors qu'ils ont plus de six ans.

b)   Le taux de redoublement plus d'une fois se situe entre 25 et 40% et atteint 40% notamment en cinquième et sixième années de l'enseignement primaire.

c)    L'âge moyen  des élèves de sixième année est de 14 ans, ce qui fait qu'un grand nombre d'entre eux seront orientés vers les enseignements technique et professionnel  qui  seront fréquentés par les élèves les plus âgés avec toutes les conséquences que cela peut avoir.

Ainsi, nous voyons que la première manifestation du déséquilibre est l’âge des élèves du primaire et les conséquences  que nous  connaissons et que nous analyserons  plus profondément.

.1.  Le déséquilibre entre le nombre d'élèves garçons et filles

Si nous avons vu que le nombre de filles a atteint 40% dans l’enseignement primaire, 27% dans l’enseignement secondaire et 27% dans l’enseignement supérieur, ce qui prouve l'ouverture des filles à l’éducation, nous notons que ce pourcentage reste faible comparé à celui des garçons

a)    A l'enseignement primaire: le taux de scolarisation des filles est de 59% et celui des garçons est de 85%.

b)    Dans l'enseignement secondaire, le taux des filles est faible, bien qu'on n’ait pas de chiffres précis.

Ainsi, nous remarquons que le deuxième aspect du déséquilibre est la faible scolarisation des filles comparée avec celle des garçons. C'est une question qui mérite notre attention.

 

.2.  Le déséquilibre entre l'enseignement secondaire long et l'enseignement professionnel et technique

Nous notons que 30% seulement des élèves du secondaire et des étudiants du supérieur suivent  une filière professionnelle ou technique. Les choses deviennent plus claires en sachant que l’effectif de l'enseignement secondaire long[1] a été multiplié par 8 alors que le nombre des élèves du secondaire professionnel  et technique n’augmente que de 2,5%. Cela est dû en particulier à l'attitude des tunisiens et des tunisiennes  à l'égard de l'enseignement technique et professionnel d'abord, et aux changements intervenus presque chaque année dans cet enseignement d’autre part. Ceci a incité les élèves et les étudiants à douter des perspectives offertes par l'enseignement technique et professionnel.

Ainsi, le troisième aspect du déséquilibre est le faible pourcentage des élèves et des étudiants qui fréquentent l’enseignement professionnel et technique, c'est une question à laquelle  nous devons nous attaquer.

.3.  Le déséquilibre entre les gouvernorats dans le taux de croissance de l'éducation

L’étude de la croissance de l’éducation dans chaque gouvernorat nous aide à saisir le degré de réalisation  de la justice sociale dans ce domaine, même si nous reconnaissons que tous les gouvernorats  ont  connu une  avancée très importante de la proportion de ses élèves scolarisés.

a.     Dans l'enseignement primaire, 6 gouvernorats sont relativement en retard: Beja, Jendouba, Le Kef, Kasserine, Kairouan et Gafsa. Les taux de scolarisation dans ces gouvernorats   sont  particulièrement faibles chez les filles en raison de l'attitude de la famille rurale à l'égard de l'éducation de sa fille.

b.    Dans l'enseignement secondaire, il y a eu une  grande avancée dans les gouvernorats qui étaient en retard relatif, où sont ouverts  des collèges de premier cycle, et il faudrait s'attendre  à une poussée  dans les années à venir au second cycle. Les régions insistent pour compléter la pyramide des classes dans ces établissements.

Si le but premier de  l'expansion géographique  de ces lycées  de premier cycle était  de rapprocher l’élève de la résidence de sa famille afin de réduire l’impact de la construction d'internats, mais la réalité a révélé le contraire, puisque nous avons dû construire un internat  dans chaque lycée.

c. Dans l'enseignement supérieur, le nord et  Tunis sont particulièrement sous-  représentés puisque la grande majorité des étudiants proviennent du Sahel, de Sfax et des gouvernorats du Sud, ce qui nous a amené à réfléchir à créer un noyau universitaire à Sfax.

Troisièmement: l'aspect des coûts pour l'éducation

Nous nous référons à l’étude de MM. Bsaiess et Norison, dont le premier chapitre est paru, et il se trouve au centre d'autres  études. Nous mentionnons également une étude réalisée par l'UNESCO sur le financement de l'éducation en Tunisie en 1980. On vous fournira ces diverses études, bien qu'on n'ait pas encore terminé les études techniques.

a.     La pression de l'éducation sur les ressources du pays.

 La part du produit brut allouée à l’éducation est de 8,2% et elle est de 10% du revenu national. Il s'agit là  de records mondiaux, ce qui fait de nous le premier pays, sinon  parmi les trois premiers pays dans ce domaine.

b.    les coûts de gestion de l'éducation

En 1956/1957, ce coût  représentait 18% du budget. En 1970/71, ce pourcentage a atteint 30%, soit un taux d'augmentation annuel d'environ 33% alors que Le taux d'augmentation du budget est de 17% par an. ceci s'explique par:

*   l’augmentation du nombre des élèves

*   la croissance de la coopération culturelle  qui s'est élevée à 8 millions de dinars.

Nous mentionnons dans ce domaine:

1) pour l'enseignement primaire

a.     50% des frais de gestion  ont été dépensés sur l'enseignement primaire, ce taux aurait été supérieur si le cadre de l'enseignement primaire n'avait pas été tunisifié.

b.    Nous n'avons pas encore calculé les coûts engendrés par les modifications pédagogiques.

c.      Le coût de l'aide sociale  est très important car elle touche 500 000 élèves et atteint  un million de dinars.

d.    Nous estimons que le coût de gestion, par élève, est compris entre 16 et 17 dinars, ce qui est relativement faible par rapport aux autres pays. Je note qu'on n'a pas tenu compte de la dernière  augmentation  de 40% accordée aux instituteurs.   Si l'on considère le redoublement et les exclusions, on aurait pu être  en mesure d'accueillir  le double du nombre d'élèves et de réduire de moitié le coût actuel tout en maintenant le nombre actuel d'élèves du primaire. Le déchet scolaire sous ses deux formes, le redoublement et l'exclusion, est un problème important que le Conseil supérieur de l'éducation doit prendre en charge.

e.     Nous estimons le coût d'équipement à 25 dinars par élève.

2) Pour l'enseignement secondaire

Les frais de gestion pour le secondaire est de 37% du budget en 1970/1971. En 1961/62, ils étaient de 31%. Cette augmentation est le résultat de :

a.     l'augmentation du nombre d'étudiants

b.    l'inflation due à la coopération culturelle qui représente 40% de nos besoins.

c.     le montant des bourses accordées par le ministère est de 525 mille dinars ( environ 7 000 bourses). Le fond de solidarité accorde 30.000 bourses d'un montant général de 2.200 dinars

d.    55% du budget  d'équipement est alloué à l'enseignement secondaire. Cela est dû à la multiplication des lycées et aux coûts  très élevés de la construction,  surtout en raison du luxe affiché dans certaines construction, d'où la nécessité d'imposer une politique unie pour les  constructions.

Ainsi, nous estimons le coût de gestion à 120 dinars  par élève du secondaire, et l’augmentation annuelle de ce coût est de 33%, ce qui fait que le coût de l’élève au secondaire est de 6 fois le coût de l’élève du primaire Ce coût augmente de 60% quand on prend en compte le facteur des déchets( redoublement et exclusion) .

Le coût de l'équipement est de 400 dinars par élève au secondaire, soit 16 fois le coût de l'élève au primaire.

.4.  pour l'enseignement supérieur

a.     10% du solde des crédits de gestion alloués à l'éducation ont été consacrés à l'enseignement supérieur, un taux qui a été multiplié par cinq ces 10 dernières années, sans compter les bourses qui faisaient partie du budget du secrétariat d'État à la présidence, ( 60% des étudiants étaient boursiers).

b.    on ne peut pas avancer le  coût de l'équipement  en raison de l'absence d'une étude qui tient compte de la croissance de l'université dans le temps.

Cependant, on peut dire que les coûts  de gestion, pour  un étudiant, sont de 350 dinars sans la bourse et de 600 dinars la bourse incluse ; quant au  coût de l'équipement il est de 1000 dinars par étudiant.

 

                     Le rappel des chiffres du coût de  gestion  montre que celui-ci  augmente d'un  cycle à l'autre, passant de 16 dinars dans l’enseignement primaire à 120 dinars dans l’enseignement secondaire et à 350 dinars au supérieur .

Et si je me suis limité à citer ces statistiques, il n'était pas dans mon intention de les juger, mais parce qu'il faut les connaitre, car elles sont la preuve incontestable que nous avons créé par l'éducation une révolution sociale profonde. D'autre part ces statistiques nous aident à savoir ce qu'il nous faut en termes de financement pour poursuivre cette révolution, sachant que nous n'avons pas encore terminé toutes les études qui vont nous permettre d'avoir un état des lieux sur le passé, mais nous avons réalisé déjà un grand pas dans la connaissance de la situation quantitative de l'éducation

Mais je pense que nous devons achever de faire un diagnostic complet  des divers aspects de l’éducation avant de commencer à apporter les changements de fond à notre système éducatif. Le Bureau de la planification et des études, qui comprend des experts tunisiens et étrangers, va nous aider  à faire tout ce que requiert  ce diagnostic en termes quantitatifs et qualitatifs. Nous savons que les facteurs qui influencent le qualitatif sont nombreux et complexes ; il y a certes un rapport entre l'exclusion et l'alimentation des élèves et l'absentéisme dans certaines régions qui augmente pendant la saison agricole,  car certains élèves accompagnent leurs parents dans leurs déplacement pour la moisson. L'exode modifie souvent les prévisions du plan ce que Conseil supérieur de l'éducation ne peut ignorer.

Je mentionne également que nous avons créé 12 commissions  techniques permanentes. Je salue les efforts de ces commissions, qui ont élaboré déjà  des rapports très utiles, qui renferment notamment un état des lieux des diverses questions relatives à l’éducation, y compris les questions  pédagogiques. Après  l'examen de  ces rapports, nous déterminerons la prochaine étape des travaux des commissions, de ce Conseil.

Dans le domaine de l’aspect qualitatif, le bureau de la planification et des études veillera  en particulier à préparer le prochain plan d’éducation, et on  a demandé à la Banque mondiale de nous fournir des experts pour  travailler dans ce bureau pour préparer le prochain plan qui comportera deux éléments importants:

a.     La philosophie de l'éducation et nos choix fondamentaux s'y rapportant : c'est le Conseil supérieur  de l'éducation qui doit les fixer.

b.    les questions  techniques pour l’application de cette philosophie et de ces choix : cette tâche incombera  aux techniciens.

Ce que je peux dire pour résumer  cette présentation, c'est que  l'éducation est une question  fondamentale, et que  toutes les questions, aussi élémentaires qu'elles semblent être, doivent contribuer à faire de l'éducation une action pour le développement, ce qui nous oblige à créer un état d'esprit qui soit lui-même un esprit de développement. Pour réaliser cela, nous devons:

a.     Ne pas  fragmenter  l'éducation en plusieurs fragments  et  charger chaque intervenant d’ une seule partie. L’l'éducation est un tout et ce tout mérite notre attention.

 

c.     Connaître les perspectives de l'éducation en rapport  avec le plan et l'économie nationales, et peut-être les ministres de l'Economie nationale et du  Plan, fournissent  au Conseil une information sur les perspectives  qu'ouvre l'éducation.

d.    Il ne faudrait pas que notre vision de la réforme soit une vision de raccommodage entre les disciplines, elle doit étudier l'essence de l'éducation, et  s'il y a des questions  qui nécessitent une solution rapide, nous prendrons les mesures nécessaires sans nous distraire de l'essentiel que sont  : la formation et les perspectives d'emploi.

En conclusion, je voudrais vous assurer  que le ministère de l’Éducation, avec ses divers services, est ouvert à tous ceux qui souhaitent avoir  une information ou des statistiques qui l’aideront à mieux comprendre les questions de l’éducation.et j'espère que le débat au sein du conseil sera  profond et utile.

 

Traduit et présenter par Mongi Akrout , inspecteur général de l'éducation retraité.

Tunis , février 2021.

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