Projet de l'école de base -juin
1984 (
partie 3)
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I- les
objectifs
1- le
profil de l'élève à la fin de l'E.B
a- les
profils moraux
Il est attendu que la personnalité de l'élève soit une
personnalité équilibrée qui lui assure une santé psychologique et sociale grâce
à :
- l'enracinement de qualités et d'habitudes compatibles
avec les valeurs arabo-musulmanes,
- l'approfondissement du sentiment d'appartenance de
l'élève à sa patrie afin qu'il soit conscient de ses droits et de ses devoirs
en tant que citoyen tout en s'ouvrant à la civilisation humaine,
- l'initiation à la liberté responsable afin de préparer
l'élève à faire face aux exigences de la vie en société.
b- les profils linguistiques
A la fin de l'E.B il est attendu que l'élève ait :
- acquis un capital scientifique en rapport avec son
environnement et les aspects de la vie moderne dans le monde contemporaine,
- été initié à comprendre les faits scientifiques qui
l'entourent, ce qui animerait sa curiosité et l'aiderait à améliorer sa culture
scientifique.
- la capacité d'exploiter positivement sa formation
scientifique dans son milieu.
c- les profils techniques et professionnels
A la fin de l'E.B il est attendu que l'élève :
- aime le travail manuel et soit capable de l'utiliser pour
développer ses goûts et ses dons artistiques,
- soit capable de gérer son potentiel scientifique au
niveau des applications pratiques,
- ait une attitude scientifique qui lui permette de faire
face aux difficultés pratiques qu'il pourrait rencontrer.
2- Les objectifs généraux de chaque cycle de l’enseignement
de base
a) Le premier cycle : de la première à la troisième année
Initier l'enfant à la lecture, à l'écriture et aux
principes de la langue arabe.
Donner à l'élève la capacité d'expression sous ses
différentes formes tout en affinant et en développant son langage.
Permettre à l'enfant d'acquérir les principes de base du
calcul.
Établir les principes de l'éducation religieuse, morale et
patriotique de l'enfant.
Initier l'enfant à l'observation et le sensibiliser à
certains phénomènes naturels et éveiller ses capacités intellectuelles,
sensorielles et esthétiques.
Fournir à l'enfant des compétences manuelles en développant
sa dextérité manuelle et en enrichissant son contenu afin de le préparer
psychologiquement à l'éducation manuelle dans les deux cycles suivants.
Faire de l'éducation physique un facteur d'équilibre entre
les forces mentales, physiques et psychologiques de l'enfant.
b. Le deuxième cycle (de la quatrième à la sixième année).
-
Consolidation
de la langue arabe pour en faire un outil d'expression, de communication et de culture
et un moyen d'enracinement apte à s'ouvrir au progrès scientifique et
technique.
- Initier l'enfant à acquérir la langue française comme
nouvel outil d'expression et de communication.
- Consolider et développer les acquis scientifiques et techniques.
- Développer et enrichir les dons esthétiques de l'enfant.
- Consolider et développer l'éducation religieuse, morale
et patriotique.
- Renforcer les
compétences manuelles par le truchement des travaux pratiques industriels ou agricoles qui
s'ouvrent sur l'environnement.
- Développer et entretenir
les capacités physiques de l'enfant. .
c. Le troisième cycle (de la septième à la neuvième année)
-
Poursuivre le renforcement de la culture
générale acquise par l'enfant au cours des deux cycles précédents pour empêcher
le retour de l'analphabétisme.
- Renforcer le sentiment religieux et national par
l'éducation et la pratique.
-
Renforcer la langue française pour qu'elle
devienne un outil permettant à l'enfant d'accéder directement à la culture
scientifique et technique contemporaine, sachant que la langue arabe reste la langue de
l'enseignement.
-
Renforcer
la culture de l'enfant dans les domaines scientifique, technique et artistique
afin de le rendre ouvert sur son temps, apte à évoluer et capable d'innover.
- Donner à l'élève
une base professionnelle dans les domaines industriel et agricole,
facilitant la possibilité de sa
spécialisation dans l'un de ces domaines
par la suite.
-
Travailler
à mettre en valeur les compétences de l'enfant et ses dispositions
particulières et à les affiner de
manière à le rendre autonome, conscient de sa responsabilité et capable de poursuivre son auto formation.
II. Les
orientations générales des programmes.
Si l'élaboration des programmes est du ressort des
commissions techniques spécialisées selon les disciplines, les commissions qui
ont préparé ce projet ont essayé de clarifier les choses à propos de
l'enseignement de l'éducation manuelle, des sciences physiques et des sciences
naturelles vu leurs spécificités et leurs besoins de structures particulières
comme les ateliers et les laboratoires. Les commissions ont aussi essayé de
préciser quelques orientations générales qu'il serait bon d'en tenir compte
lors de l'élaboration des programmes et des méthodologies de leur application.
Ainsi ce chapitre a été divisé en 4 parties : l'éducation manuelle, les
sciences physiques, les sciences naturelles et les contenus des programmes,
méthodes et moyens.
1 . L'éducation
manuelle
Il convient de noter tout d'abord que l'éducation manuelle
dans l'enseignement de base n'est pas comparable aux travaux pratiques dans
l'enseignement professionnel qui a été inclus conformément au plan dans le
nouvel enseignement technique (cycle court). L'éducation manuelle dans
l'enseignement de base (pour laquelle le plan a
proposé deux heures par semaine en cinquième et en sixième et quatre
heures dans le troisième cycle) ne vise pas à former des spécialistes, comme
c'est le cas actuellement dans l'enseignement professionnel (où les élèves font
10 heures par semaine la première année, 15 heures en deuxième année et 20
heures en troisième année), mais vise plutôt à offrir à l'élève une base professionnelle qui le prépare à la
spécialisation plus tard et à l’engagement dans la production dans un domaine
donné à la sortie de l'école de base. Elle vise également à consolider les
savoirs obtenus dans les matières scientifiques et à les rapprocher de son
esprit d'une manière concrète. Ceci implique l'exploitation de toutes les
opportunités pour faire la jonction entre les programmes des matières
scientifiques et ceux de l'éducation manuelle selon la progression suivante :
Premier
degré: de la première à la quatrième année, il vise à:
1. donner à l'élève la capacité d'utiliser ses
mains et ses divers sens;
2
. développer ses facultés sensitives
et esthétiques;
3
. l'aider à matérialiser ses
conceptions et ses sentiments et à exprimer ce qu'il ressent de manière
réaliste;
4
. l'habituer à utiliser des outils et
des matières premières.
Le
deuxième degré : de la cinquième à la sixième année, il vise à :
1. consolider les acquis scientifiques de
l'élève et à l'aider à les transférer d'une manière pratique,
2. habituer
l'élève à manipuler des applications scientifiques et à le sensibiliser à leurs
difficultés techniques et à l'amener à chercher les moyens de les traiter,
3. faire aimer le travail manuel à l'élève, en particulier
le travail agricole, et l'encourager à le pratiquer dans le but d'enraciner
l'enfant dans son environnement.
Le
troisième degré : de la septième à la neuvième année, il vise à :
1. Poursuivre la consolidation des acquis
des années précédentes;
2. Faire acquérir à l’élève une attitude scientifique qui
lui permet de faire face aux difficultés pratiques, tout d'abord en les
reconnaissant, puis en recherchant leurs
causes et les solutions dont elles ont besoin, enfin en mettant ces solutions en application.
En conséquence, les séances d’éducation manuelle du premier
degré se déroulent dans les salles de classe ordinaires, celles destinées aux
deuxième et troisième degrés. Elles auront lieu dans des ateliers équipés selon
le programme de chaque degré et les élèves de chaque classe seront divisés en
deux groupes, ce qui signifie que pour la cinquième et la sixième années il
faudra 4 heures d'éducation manuelle par semaine, à raison de deux heures pour
chaque groupe, tandis que pour le troisième degré il faudra 8 heures par
semaine et par classe (4h par groupe).
Quant à l'orientation de la discipline au troisième degré,
le but de l'éducation manuelle à l'école de base n'est pas de former des
artisans, mais de qualifier les élèves pour qu'ils acceptent les spécialités
professionnelles qui travaillent sur la même matière première. Par exemple la
famille du bois se subdivise en plusieurs spécialités telles que la menuiserie
pour le bâtiment, la menuiserie de meubles de maison, la sculpture de bois,
etc. Ce qui permet à l'élève qui sort de l'école de base aura eu une formation
générale dans le travail du bois (comme une famille de spécialités), ce qui lui
permet de traiter le bois par la coupe, le lissage, la composition, la mise en
forme, etc. Ainsi il acquiert des compétences qui lui facilitent dès sa sortie
de l'enseignement de base de rejoindre les écoles de métiers ou des entreprises
où il peut perfectionner une spécialité donnée de l'industrie du bois et de
devenir un professionnel dans un des métiers du bois.... Cette approche sera généralisée à toutes les autres familles
(fer, artisanat…) à condition de préparer des programmes précis pour chacune
des familles.
Sur la base de cette vision et en tenant compte des données
du plan, les commissions pensent que l'élève de l'école de base devrait être
formé dans deux familles de spécialités durant les années du troisième degré à
raison de 4 heures par semaine, et de sorte qu'il les étudie chaque année selon
un programme qui permet une progression et un approfondissement de cet
apprentissage d'une année à une autre.
Par exemple, ces deux familles peuvent être le fer et l'agriculture,
l'élève suit une formation de la
septième à la neuvième jusqu'à ce qu'il ait acquis progressivement une base
professionnelle qui facilite sa spécialisation ultérieure dans l'une des
branches dans les écoles des métiers ou pour suivre un stage dans les
entreprises.
Et compte tenu de la mixité
des garçons et des filles dans toutes les écoles de base et de la
nécessité de permettre aux jeunes filles d'avoir une certaine initiation aux "travaux ménagers", chaque école de base doit
nécessairement inclure un atelier de "travaux ménagers" (coupe, couture, cuisine,
éducation des enfants, broderie automatique et manuelle pour filles, etc. ...)
que les garçons aussi peuvent fréquenter.
D'autre part, compte tenu de l'importance de l'agriculture,
il faudrait créer une «famille des spécialités agricoles » pour les garçons
dans chaque école de base située dans un milieu agricole et qui a un troisième
degré ; les jeunes filles peuvent choisir cette famille.
Ainsi, sur la base de ce qui précède, l'école de base qui
intègre les trois degrés ou qui a un troisième degré seulement devrait assurer
la formation dans les 3 familles de spécialités, dont obligatoirement la
famille des « travaux ménagers » pour les filles et la famille agricole pour
les garçons lorsque les conditions sont réunies pour cela. Quant à la troisième
spécialité, la direction la choisit en fonction des besoins de son
environnement géographique et économique parmi un groupe de familles qui sont
citées à titre d'exemple mais non exclusif : artisanat / industrie du bois /
industrie du fer / industrie de l'électricité / plomberie / etc.
Cette liberté de choix doit permettre la souplesse
nécessaire dans l'application et ouvrir la voie à la consolidation des liens
entre l'école et son milieu et permettre la possibilité d'adaptation au
développement du milieu.
Pour affirmer cette flexibilité et dans le souci de
renforcer l'harmonie avec l'environnement, il faut diversifier les programmes
et les familles et éviter l'uniformité des programmes dans toutes les écoles. A
titre d’exemple, parmi la famille de l'agriculture, les écoles peuvent choisir
entre l'élevage, les cultures irriguées, les grandes cultures ou la pêche,
alors que pour la famille du métal, elles peuvent choisir la forgerie pour le
bâtiment (portes et fenêtres), la tôlerie, la forgerie technique, etc. ...
Toutefois, dans le cas où l'élève devrait changer d'établissement, il est
nécessaire qu'il y ait une coordination dans les spécialités entre l'école de départ et celle de
l’accueil. D'autre part, il faut également orienter les travaux manuels à des
fins éducatives en premier lieu sans qu'ils perdent la dimension économique et
sans considérer cette dernière comme son seul but.
2- les sciences physiques et les sciences naturelles :
Il a été décidé de démarrer l'enseignement des sciences
physiques et des sciences naturelles à partir du 3ème cycle à raison
d'une heure trente par semaine pour chaque matière. L'enseignement de ces
disciplines sera :
- sous forme de
cours et de TP intégrés (TP cours) c’est à dire sans une séparation entre le
cours théorique et les applications.
- par groupe, c'est-à-dire que la classe est divisée en
deux groupes
- dans des laboratoires spéciaux.
- assuré par des professeurs spécialisés comme toutes les
matières programmées au 3ème cycle.
fin de
la 3ème partie à suivre, pour revenir à la première partie, cliquer ici, et àla deuxième, cliquer ici.
Traduction Mongi Akrout & abdessalam Bouzid,
inspecteurs généraux de l'éducation
Tunis ,
janvier 2022
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