Le
communiqué annonçant la création du " baccalauréat Arabe".
Le comité de l'association El Khaldounya a décidé la création d'un diplôme libre, "Le baccalauréat Arabe", pour sanctionner les études secondaires au sein de cet établissement où , il y a deux ans, ont été créées deux années d'études après le diplôme de connaissances pratiques[1] qu'il délivre. Le programme suivi, identique à celui du baccalauréat des établissements de l'état, comporte des cours en langue arabe de toutes les disciplines préparant au diplôme. Nous annoncerons incessamment la date de l'examen et le programme qu'il comporte. Le
17 mai 1947 Le
secrétaire de l'Etablissement Signé
: Mohamed.Ch. ( le document original n'a pas indiqué le nom complet) |
Présentation
L'association
Al Khaldounya, profitant du contexte des années de l'après-guerre, a décidé en
1945 de mettre en place un enseignement secondaire moderne arabisé à l'instar
et en continuité des écoles coraniques modernes. Deux ans plus tard, au mois de
Mai 1947, le conseil d'administration de l'association présidé par Mohamed
Fadhel Ben Achour décida de créer un diplôme libre de langue arabe délivré par
elle pour sanctionner l'enseignement secondaire moderne arabisé créé deux ans
auparavant, ce diplôme est appelé le Baccalauréat arabe[2]
(voir ci-dessous l'article premier du décret du 17 mai 1947).
L'examen
est composé de deux parties sur le modèle du baccalauréat français :
*
Une 1ère partie qui comporte une épreuve de littérature arabe
(période préislamique et les périodes oméyade et abasside), une épreuve
d'histoire moderne du monde arabo-musulman, une épreuve de français, de
mathématiques, de physique et de chimie.
*
Une 2ème partie à caractère scientifique centrée sur des épreuves de
mathématiques, de sciences physiques et de sciences naturelles, en plus
d'épreuves de langue, de philosophie, d'histoire et de géographie.
La
première session de ce nouveau baccalauréat s'était tenue en 1947, six (6)
candidats ont réussi la première partie après avoir réussi les épreuves écrites
et orales. En juin 1948 s'est tenue la première session de la deuxième partie,
quatre candidats avaient obtenu le premier baccalauréat arabe délivré par Al
Khaldounya.
Ce
diplôme devrait théoriquement permettre l'accès à l'enseignement supérieur,
mais la direction de l'enseignement public a tout fait pour saborder le projet
en refusant de reconnaitre son diplôme et en refusant de l'homologuer avec le
bac français. En s'appuyant sur un décret français publié le 1er
janvier 1948 qui interdisait le mélange entre les diplômes étatiques avec les
diplômes délivrés par les institutions privées, le but était clair. L'état
français cherchait à limiter l'expansion de ce type d'enseignement qu'il ne
contrôlait pas ; la solution est venue d'Egypte qui a reconnu le diplôme et lui
a ouvert les portes de ses facultés.
En
commentant cet évènement, Mahmoud Messadi voyait dans les initiatives des
écoles coraniques modernes et dans l'œuvre de la Khaldounya une preuve de résistance
et d'opposition à la politique scolaire française qui voulait imposer une
culture étrangère aux dépens de la culture arabo-musulmane en Tunisie.
Le
blog pédagogique
Ci-après
le texte instituant le baccalauréat arabe
Akrout Mongi & Abdessalam Bouzid, Inspecteurs
généraux de l'éducation
Tunis, Mai 2021
Pour accéder à la version AR, cliquer ICI
[1]le diplôme de
connaissances pratiques a été créé par le décret beylical daté du 12 novembre
1898; il ouvre à ses détendeurs les fonctions réservées aux musulmans ( Amin,
expert…).
[2]. Bouhouch&Akrout
: 1957 : Le premier baccalauréat tunisien après l'indépendance
http://bouhouchakrout.blogspot.com/2014/05/1957-le-premier-baccalaureat-tunisien_4.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire