Histoire de la création de l’annexe
de la Zaytouna pour les jeunes
filles à Sfax
Au fil des siècles, l'enseignement Zaytounien à Sfax était exclusivement réservé
aux garçons. En 1954, Cheikh Ahmed Fourati, le directeur de l’annexe de la Zaytouna
de Sfax, a eu l’idée d’ouvrir une annexe
pour les jeunes
filles. Pour cela, il a écrit au cheikh de la Grande Mosquée et de ses annexes,
l'Imam Mohamed Taher Ben Achour, pour obtenir son accord, qui a approuvé le
projet.
Cheikh Fourati a préparé le local,
c’était une maison et il a pensé aux
salaires des enseignants et au budget de l’annexe, pour cela Il fit appel aux
bienfaiteurs de la ville, qui ont
accepté de faire des dons pour couvrir les
dépenses de l’établissement.
Quelle est la solution pour que la jeune fille musulmane de Sfax ne soit pas privée de l’enseignement Zaytounien?
Cheikh Ben Achour décida alors de rendre
visite au secrétaire général français, accompagné de Cheikh Fourati et d’un
interprète. Il faut savoir qu’à cette époque le secrétaire général décide de
tout dans le pays. La discussion s’engage entre la délégation et le secrétaire
général, Cheikh Ben Achour lui demanda les raisons du refus d’allouer un budget
à l’annexe de jeunes filles de Sfax,
celui-ci répondit : « que
la loi sur l’enseignement Zaytounien stipule qu'il s'agit d'un enseignement réservé
aux AWLED » et Cheikh Ben Achour lui rétorqua
que: « Nous ouvrons bien à
Sfax une annexe pour donner un enseignement aux AWLED» mais : « Vous l'ouvrez pour les filles » lui
répondit le secrétaire général, alors Cheikh
Ben Achour lui expliqua : « que le
terme AWLED dans notre langue arabe et
dans le Saint Coran, fait référence aux garçons et aux filles ». On
rapporta que le secrétaire général fut
étonné par la réponse et donna cette fois son accord.
Mohamed Habib Sallami, inspecteur de
l’enseignement secondaire
Sfax , Août 2024.
Traduction Mongi Akrout, inspecteur
général de l’éducation
Pour
accéder à la version arabe, cliquer ICI.
Témoignage
de notre amie Asma Baklouti Photo collective des élèves de l’école normale des institutrices de Tunis en 1959( Naima Baklouti est la 3ème à gauche dans le 1er rang) « Ma sœur, Naima Baklouti, faisait
partie des élèves de ce qu'on appelait dans les années cinquante Aljamaa,
littéralement, la mosquée, et ce, au cours des années 55, 56. Cette institution a pris lieu à l’époque, en location, dans
l’une des grandes demeures de la médina de Sfax, au voisinage de zaouiet sidi
Ali Nouri. Après un enseignement zitounien de
deux ans, les filles du Jamaa furent déplacées vers le collège des
filles actuellement le collège Habib Bourguiba situé à l’avenue du même nom,
et dans lequel elles ont reçu un enseignement plutôt laïc ; il semble que
cette opération a été effectuée sous le conseil de M. Ahmed Zghal, l’éminent
directeur du lycée « hay zeitouni à l’époque et l’actuel lycée 15 novembre
1955. Après deux ans d’enseignement, en 1959, les meilleures anciennes élèves
du jamaa ont été autorisées à rejoindre l'école normale des institutrices à Tunis (Monfleury). Ma
sœur a rejoint cette école avec un groupe d’amies de Sfax, parmi elles, il y
avait de Faouzia Sellami qui habitait dans la médina près de zaouiyat Sidi
Ali Ennouri, Naziha Zghal de la route de Téniour, Najet Dhouib dont le
domicile est proche de hammam Es-Soltan en Médina, Monjia Achiche, la sœur de feu Abdel Aziz Achiche,
Dalenda kammoun, et mesdemoiselles
Mnif et Mzid. Toutes ces jeunes filles, pour rejoindre la capitale prenaient
à chaque fois des voitures de louage
communes, tôt le matin et dont les chauffeurs sillonnaient les jnens et les
quartiers de la ville pour effectuer leur ramassage. Toutes ces jeunes filles, ayant obtenu
leurs diplômes, ont enseigné dans les écoles primaires de Sfax. Ma sœur avait
enseigné la langue arabe, que dieu lui accorde la santé et le bien-être,
surtout après le décès de son mari, l’éducateur Abderrazek Karray, que Dieu
le bénisse et lui accorde la paix. Asma Baklouti, universitaire, géographe des villes Sfax- Septembre2024 |
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