Dans quelques
jours démarreront les épreuves du diplôme de fin d’études de l’enseignement de
base (général et technique ( 13,14et 15
juin) ; (Cliquer ICIpour voir le calendrier), à cette occasion , le blog pédagogique présente à ses lecteurs cet examen et
les caractéristiques de la session 2016
1. Présentation de l’examen
a.
Un diplôme né avec la réforme de 1991
Le DFEEB est un examen relativement récent ;
il fut institué par la réforme de 1991, (art 10), et la mise en place de
l’enseignement de base.
Un décret publié en juin 1992[1] le définit dans
ces termes : « l’examen du diplôme de fin d’études de l’enseignement
de base est un examen national organisé…à la fin de la neuvième année de
l’enseignement de base. » (art.1) ; « Il
se déroule à la fin de chaque année scolaire, en une seule session »,( art
.2.)
Cet examen avait trois fonctions en même
temps :
§ La première est une fonction certificative,
qui permet de donner à ceux qui réussissent l’examen un diplôme qui atteste le
niveau scolaire de son détenteur.
§ La deuxième est une fonction d’orientation,
puisque le passage à la première année
l’enseignement secondaire dépend de la réussite à cet examen et l’obtention du
diplôme.
§ La troisième fonction est une fonction
de sélection, ou de concours pour l’accès aux lycées pilotes.
Après quatre sessions (la première session
a eu lieu en Juin 1998). En 2002, un
amendement de la loi de 1991 enleva le caractère obligatoire du DFEEB , le passage de l’enseignement de base à
l’enseignement secondaire se fera en fonction des résultats du contrôle
continu, ainsi l’examen perd la deuxième fonction mais il garde les deux autres fonctions et il se
transforma de fait en un concours d’entrée aux lycées pilotes[2].
2. Les
épreuves et les coefficients
L’examen comprend 5 épreuves : Trois
épreuves de langues et deux épreuves scientifiques, avec un poids équivalent
pour les deux groupes d’épreuves (voir tableau ci-dessous)
Epreuves
|
Durée
|
coefficient
|
Rédaction arabe
|
2 H
|
2
|
Etude de texte français
|
2 H
|
1
|
Etude de texte anglais
|
1H
|
1
|
Mathématiques
|
2 H
|
2
|
SVT
|
2
H
|
2
|
3. Les candidats de la session 2016
§ Un effectif en
baisse
Depuis la décision de rendre le DFEEB
facultatif en 2002, le nombre de candidat a chuté (voir le graphique ci-dessous)
, ils ne sont plus qu’une trentaine de milliers qui se présentent à l’examen
depuis 2011 ( soit environ le tiers des inscrits en neuvième année de
l’enseignement de base), alors qu’ils étaient environ 160000 en 2001. L’examen
n’est plus un enjeu que pour les bons élèves qui veulent rejoindre un des
lycées pilotes et pour une autre catégorie d’élèves qui veulent tester leur
niveau et expérimenter ce type d’épreuve en vue de se préparer à l’examen du
baccalauréat.
Graphique n°1 : l’évolution des candidats
§ Un effectif qui provient essentiellement
des collèges publics
Graphique 2 : composition par type ( Statistiques 2009 )
§ Une supériorité des filles : pour la session 2016
les filles
§ représentent environ 60 % des candidats
(voir graphique ci-dessous)
Graphique n° 3 : composition par genre ( session 2016)
La supériorité n’a cessé de s’accentuer au fil
des années , la part des filles passant
de 51,13% en 1998 à 55,88% en 2004
Graphique
n° 4 : Evolution de la composition
par genre
4.
L’examen se transforme de fait en un
concours d’entrée aux lycées pilotes
Depuis l’année scolaire 1997-98 le DFEEB
a remplacé le concours national prévu par le décret 92-11-1184 du 22 Juin 1992 portant
l’organisation des lycées pilotes.
Depuis la session de 2002 , l’examen du
DFEEB tend à devenir un concours d’entrée aux lycées pilotes ,mais avec la
multiplication des lycées pilotes , ce « concours » n’a plus un
caractère national , il est devenu un « concours
régional » dans la mesure où les candidats concourent sur de postes prévus dans
un seul lycée défini au préalable par
une circulaire au moment de l’inscription à l’examen et qui se situe dans sa région d’origine ou dans une
région proche , à l’exception des élèves des gouvernorats du grands Tunis qui
sont autorisés à concourir pour 2 , 4 lycées situés dans le grand Tunis .
Ce système engendre une certaine inégalité et une
grande disparité entre les régions ; en effet la moyenne du dernier reçu
varie d’une région à une autre, et d’un lycée à un autre ; dans certaines
régions, les élèves sont admis avec une moyenne de 15 sur 20 et même moins, alors
que dans d’autres régions des élèves ayant obtenus des moyennes supérieures à
16 n’ont pas réussi à rejoindre le lycée pilote qui leur est affecté alors que
leurs parents étaient prêts à l’inscrire dans un autre lycée .
Remarque : il faut peut être signaler que l’examen
DFEEB offre pour les élèves qui n’ont pas obtenu une moyenne générale aux
examens du contrôle continu, au cours de l’année, et qui sont condamnés à
redoubler ou même à l’exclusion, une chance de passer à l’enseignement
secondaire, en cas de réussite au diplôme ; ils sont quelques dizaines à
gagner ce pari : 117 en 2003, et 256 en 2006.
|
4
.La circulaire 13-8-2016du 17 février 2016 ( cliquer ici pour accéder à la circulaire)
Chaque année, le ministère publie une circulaire qui
rappelle les conditions d’accès aux lycées pilotes ; la liste de ces
lycées et la capacité de chacun d’eux ; la circulaire de 2016 nous apprend
ceci :
§ L’ouverture de nouveaux lycées pilotes :
la liste comprend 23 lycées et 3100 places
( en 2011/2010, on comptait 14 lycées
pilotes avec une capacité de 1819 places ; en 2015/2016, il y avait 16
lycées pilotes avec une capacité de 2775 places), c'est-à-dire que 6 nouveaux
lycées vont ouvrir leurs portes à la rentrée 2016/2017, dans les gouvernorats
de Ben Arous , Zaghouan, Béja, Seliana, Tozeur, Kebili ,Tataouine.
§ Que seuls deux gouvernorats restent
encore sans lycée pilote ; il s’agit du gouvernorat de Manouba et Mahdia.
§ Que la capacité des classes de première
année varie beaucoup d’un lycée à un autre ; on enregistre les plus
grandes capacités au lycée pilote Bourguiba de Tunis, avec 300 places, et le
lycée pilote de Sfax avec 275 places ; les plus faibles capacités se
trouvent dans les nouvelles créations (50 places) pour Kebili, Tozeur et
Tataouine.
En guise de conclusion : quelle place pour les lycées pilotes dans
le système éducatif tunisien ? Nous posons cette question, au moment où les
commissions techniques planchent sur la prochaine réforme, au moment de la
création de ce type d’établissements ( on a commencé par la création de deux
lycées pilotes à Tunis et à l’Ariana au début des années 80 ), l’objectif était
de former une élite de compétences sélectionnées à la fin de l’école primaire
en fonction des résultats du concours d’entrée en première année de
l’enseignement secondaire, ces deux lycées devraient jouer le rôle de
laboratoire pédagogique où l’on teste de nouvelles approches avant de les
généraliser sur le reste des établissements.
Mais l’expérience ne fut jamais l’objet d’un suivi et d’une
évaluation continue (une seule évaluation fut effectuée au cours des années 90
qui était centrée sur les objectifs de la formation et sur l’avenir des
diplômés), avec l’entrée en vigueur de l’enseignement de base en 1989 , le
recrutement des élèves est reporté à la fin de la neuvième année , les lycées
pilotes perdent petit à petit de leurs spécificités , ils se
« normalisent » on y trouve aucune tentative d’innovations , seuls
leurs élèves brillants et studieux les distinguent des autres établissements ,
mais eux aussi suivent les mêmes
programmes , font des cours particuliers !! et passent le même examen
national .
Nous estimons que ces établissements ne
jouent plus aujourd’hui la fonction de locomotive qui tire le reste des
établissement vers le meilleur et l’excellence et qu’il est temps de repenser
leur raison d’être et de procéder à une évaluation systématique pour décider le
leur avenir .
Hédi Bouhouch &Mongi Akrout , Inspecteurs généraux de l'éducation
Tunis , Juin 2016
Diplôme de
fin d’études de l’enseignement de base général
[1] Décret n°92 1181 du 22 juin 1992 , fixant les modalité de
l’examen du diplôme de fin d’ études de l’enseignement de base.
[2] Décret 581 du 12 mars
2002 modifiant le décret n°92 1181 du 22 juin 1992 , fixant les modalité de
l’examen du diplôme de fin d’ études de l’enseignement de base.jort n°24 ,
du 22 mars 2002.
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