dimanche 26 mars 2023

 

Brève histoire des Kouttebs – partie 4 – les kouttebs au temps de l'indépendance

Hédi Bouhouch
 Le blog pédagogique poursuit la publication  des articles dédiés à la plus vieille institution d'enseignement qui remonte au moyen âge, il s'agit du Koutteb qui était l'unique lieu où les jeunes tunisiens musulmans apprenaient le Coran et les rudiments de la langue arabe. Cette vieille institution a bien résisté au temps malgré l'apparition de nouvelles institutions modernes surtout avec le protectorat français.

L'article de cette semaine est consacré à l'évolution  de cette institution   depuis l'indépendance du pays


Le Koutteb a bien survécu à l'indépendance en s'adaptant au nouveau contexte. Après la décision de la généralisation et de la gratuité de l'enseignement primaire et de son unification depuis la loi de 1958, les Kouttebs se sont tournés vers le préscolaire et ils sont passés sous le contrôles des affaires religieuses pour accueillir les enfants des deux sexes de 4 et 5 ans. Le premier groupe reste au koutteb deux années et le deuxième une année avant de rejoindre l'école primaire publique ou privée selon le désir des parents.

En essayant de suivre l'évolution des Kouttebs depuis 1956, nous pouvons distinguer trois périodes : la période bourguibienne (1956/1987), la période de Ben Ali (1987/2010) et la période actuelle depuis 2011.

Période 1955/1987 : le repli des Kouttebs

Cette période a vu la mise en place du nouveau système éducatif avec la généralisation, la gratuité et l'unification. Les écoles primaires se sont répandues dans la plupart des régions du pays et les familles ont commencé à envoyer leurs enfants dans des écoles publiques gratuites après la nationalisation des écoles coraniques, qui ont permis d'accueillir une grande partie des enfants.

 Ainsi les kouttebs ont perdu leurs «clients» habituels et beaucoup d'entre eux ont fermé leurs portes et d'autres se sont reconvertis dans le préscolaire, où l'enfant passe un an ou deux avant de rejoindre l'école publique dans laquelle il peut apprendre le Coran.

Le résultat a été une baisse du nombre des kouttebs. En 1987, le nombre n'a pas dépassé 378, après avoir atteint, selon les estimations, entre 1500 et 2000 en 1953.

 

Période 1987/2011 : la reprise.

 

Après le changement du 7 novembre 1987, et dans le cadre de la politique qui vise à contrecarrer les mouvements islamiques, le nouveau pouvoir s'est occupé des Kouttebs, il a encouragé l'ouverture de nouveaux Kouttebs et les a intégrés dans le système de l'éducation préscolaire.

Ainsi depuis la création du Secrétariat d'État aux affaires religieuses en 1991, qui sera promu en ministère en 1994[1], il a été chargé de superviser les Kouttebs et d’en assurer l'efficacité pédagogique. Il a été chargé aussi de veiller à la formation des Moueddebs et au contrôle de leurs activités. Un service des Kouttebs et de l'enseignement du Coran et des enseignants, a été créé au sein du Ministère depuis 2002[2].

 

Les autorités compétentes ont pris plusieurs mesures afin d'améliorer l'enseignement des Kouttebs. Parmi ces mesures, nous pouvons citer :

- La révision des programmes qui associent désormais les matières traditionnelles (apprentissage du Coran, des hadiths du Prophète, des rituels et des mœurs islamiques) et de nouvelles matières comme l'écriture, le dessin, l'expression orale et le chant. La plupart des matières enseignées aux enfants sont axées sur des valeurs telles que la citoyenneté, la modération, la tolérance, la moralité publique et la protection des animaux et de l'environnement.

- la fixation de l’âge d’admission des enfants au Koutteb à quatre et cinq ans qui correspondent à l’âge  d’admission aux cours préscolaires qui préparent  les enfants à entrer à l’école primaire.

- L'adoption de la mixité : désormais les classes des Kouttebs sont  mixtes tout comme dans les écoles primaires, les collèges, les lycées et les universités. Au cours de l'année scolaire 2007/2008, le nombre de filles qui fréquentaient les Kouttebs  a atteint le chiffre de  11138 sur un total de 25 194, soit près de la moitié (47%) .

- L’équipement des Kouttebs avec des équipements modernes, identiques à ce qu'on trouve dans les écoles primaires, (tableaux noirs, chaises et tables …).

-  La fin du monopole masculin de la fonction de Moueddeb depuis 2002. Ainsi en 2009 les moueddibetes étaient environ 400, soit plus du tiers (33,7%) des enseignants.

- Le relèvement du niveau des Moueddebs. Ils seront désormais détenteurs d'une maitrise en sciences islamiques de l'Université de la Zaytouna. En plus, les nouveaux Moueddebs ont reçu une formation spéciale en pédagogie, psychopédagogie, psychologie de l'enfant, droits de l'enfance, santé de l'enfant.

Toutes ces mesures ont changé l'image du Koutteb et ont augmenté leur attractivité. Le rapport national sur l'évolution éducative pour la période 2004-2008 parle de 961 kouttebs  qui accueillent 25194 filles et garçons qui sont encadrés par 971 moueddebs et moueddibas dont 121 étaient titulaires d'une maitrise en sciences islamiques. [3]

 

 

Tableau 1 – statisques

Nbre de Moueddebs

Effectif

Nbre de Kouttebs

Année scolaire

*

*

378

1986/1987

*

20036

*

2004/2005

971

25194

961

2006/2007

*

31869

*

2007/2008

1186

Plus de30000

1186

2008/2009

*  données indisponibles.

 

Extrait du rapport national sur l'évolution éducative 2004/2008

 Ministère de l'éducation

"Les Kouttebs avaient un rôle non négligeable dans le développement l'éducation préscolaire. En effet la réforme qui a touché ce secteur a permis au réseau des Kouttebs de passer de 378 unités en 1987 à 961 unités actuellement, ce qui nous donne un taux de couverture de 63.5%, gérés par 971 Moueddebs dont 121 sont détenteurs d'une maitrise en sciences islamiques et 60 ont un niveau universitaire. Ces institutions accueillent 25194 enfants dont 11138 filles.

Et dans le cadre de la concrétisation du programme présidentiel qui vise la généralisation totale de l'année préparatoire  à la fin de 2009, un programme est prévu pour  continuer à soutenir les Kouttebs et contribuer à leur évolution afin de leur permettre de remplir leur mission éducative et asseoir les valeurs de la religion chez la jeunesse. Ce programme prévoit d'atteindre le nombre de 1000 Kouttebs à la fin de 2009 ce qui devrait améliorer le taux de couverture des enfants par les Kouttebs en passant de 7.5% en 2006 à 9.5% en 2011.

Dans le cadre d'une attention accrue à ce secteur, on veille à préparer une carte nationale des Kouttebs en coopération avec les gouverneurs, afin de fixer les besoins dans ce secteur et de continuer à former les Moueddebs parmi les détenteurs de la maitrise en sciences et en pensée islamique.

Dans le cadre de la généralisation de l'année préparatoire, on va appliquer dans les kouttebs les programmes préparés par le ministère de l'Éducation et de la Formation pour les enfants de cinq ans, tout en préservant la spécificité des Kouttebs dans l'apprentissage du Coran.

 

 

Depuis 2011 : Prolifération anarchique des Kouttebs et tentatives de contrôler le phénomène.

Après la révolution et le retour des mouvements islamiques et la victoire du mouvement Ennahda aux élections de l'assemblée constituante et la formation du gouvernement dirigé par Hammadi Jbali  puis Ali Laraiedh, tout cela a pavé la voie pour la prolifération des associations  à orientation islamique qui ont ouvert des Kouttebs et des écoles coraniques pour attirer le plus grand nombre d'enfants.

De son côté, le ministère des affaires religieuses a continué à encadrer les Kouttebs qui relèvent de ses compétences. En 2017 le ministère a organisé un colloque ayant pour Thème «L'éducation préscolaire est une forteresse pour les jeunes contre l'extrémisme» pour réfléchir au moyen de faire évoluer l'enseignement dans le koutteb.

En 2018 ( 22 juin) le ministre des affaires religieuses est intervenu devant la commission des affaires de la femme, de la famille, de l'enfance, de la jeunesse et des personnes âgées pour clarifier certains aspects liés à la réalité et à l'avenir de l'éducation dans le koutteb, parmi les questions qu'il a soulevées, le ministre avait tenu à préciser :

- que les jardins d'enfants coraniques et les écoles coraniques apparus depuis 2011 ne sont pas sous la tutelle de son ministère, mais ils relèvent d'associations qui sont soumises à une autorisation de la présidence du gouvernement et sont soumises au contrôle du ministère de  l'intérieur.

- qu'il n'y a pas d'institutions appelées écoles coraniques sous la tutelle de son ministère. L'appellation officielle est le koutteb. Le ministre a estimé que les kouttebs visent à «immuniser les jeunes contre l'extrémisme et le terrorisme». Pour ce faire, son ministère a arrêté un programme pour les promouvoir qui comprend :

* la préparation d'une loi pour réglementer le secteur qui garantirait les conditions d'hygiène et de sécurité pour les enfants et le niveau académique des moueddebs, et faire du koutteb un établissement public sous la tutelle de l'état dont la responsabilité est de garantir une éducation pour tous les enfants.

- Un programme de généralisation de la couverture de toutes les régions du pays, et dans ce contexte, le ministère a élaboré un plan de création de kouttebs. Ainsi, l'obligation de prévoir un koutteb dans chaque nouveau projet de construction d'une mosquée, et de recenser des anciens kouttebs délabrés pour les restaurer et les réhabiliter afin qu'ils soient prêts à  accueillir les enfants.

En marge d'un colloque sur : «L'éducation préscolaire est une forteresse pour les jeunes contre l'extrémisme», organisé par le ministère en septembre 2017, le chef de service des kouttebs au ministère des affaires religieuses a annoncé:

- que le ministère compte ouvrir 1500 nouveaux Kouttebs en 2019.

- Un programme visant la modernisation du koutteb et l'amélioration des performances des moueddebs et des moueddebets.

 Il a rappelé qu'une commission, créée en 2012 composée de cadres du Ministère des affaires religieuses, d'inspecteurs de l'enseignement primaire, de prédicateurs, de Moueddebs et d'imams,  avait  pour mission de faire un état des lieux et de proposer des orientations pour développer le secteur, et cela en :

- établissant une carte des kouttebs et en fournissant des données statistiques.

- revoyant les programmes des kouttebs pour rester au diapason avec les approches les plus récentes.

- proposant  un projet  complet  pour l'inspection des Kouttebs.

- révisant les critères pour accéder à la fonction de moueddeb afin relever le niveau scientifique de ce corps.

 

Quelle est la situation des kouttebs aujourd'hui ?

1- La coexistence d'un secteur organisé et d'un secteur anarchique

 

* Le secteur organisé : C'est le secteur supervisé par le Ministère des Affaires Religieuses.

Selon le site officiel du ministère, que nous avons visité le 1/2/2021, le pays compte l1612 kouttebs sous la tutelle  du M.A.R fréquentés par 33 838 filles et garçons, employant 1532 moueddebs et moueddebets. En comparant ces données avec les statistiques des années précédentes dont nous disposons (voir le tableau ci-dessous), nous pouvons tirer les conclusions suivantes :

- Le réseau des kouttebs s'est renforcé de 342 nouveaux kouttebs depuis 2011, soit une augmentation de 26,9%, et le nombre de moueddebs a augmenté de 363 nouveaux cadres, soit une augmentation de 32%.  Mais les dernières données montrent une tendance vers la baisse estimée à  moins 342 Kouttebs et moins 186 enseignants entre  l'année scolaire 2017/2018 et le dernier recensement fourni par les services du M.A.R. La baisse a touché aussi la fréquentation qui est passée de plus de 47 000[4] en 2017 à 33 838 élèves selon le dernier recensement, (moins 13162 élèves). Voir tableau ci-dessous.

augmentation

Nb de mouddebs (4)

augmentation

Nb de Kouttebs

Année

 

1134

 

1270

2011 (1)

101+

1235

101

1371

2012 (1)

448+

1718

349

1720

2017/2018 (2)

186-

1532

-108

1612

2020 (3)

363+

+342

Augmentation 2011- 2020

          (1) Rapport national  sur l'éducation pour tous dans les horizons de 2015.

                   (2) Déclaration du Ministre ses affaires religieuses devant la commission de la jeunesse…. le 22 juin 2018.

                   (3)  Le site officiel du MAR - visité le 1/02/2021

                   (4)  Remarque : Que le nombre de Moueddebs  soit inférieur au nombre de Kouttebs cela nous a paru assez étrange.

 

Les données statistiques fournies par le ministère des affaires religieuses montrent que le réseau des kouttebs couvre tous les gouvernorats du pays, mais avec des écarts manifestes. Cinq gouvernorats sur 24 (voir le tableau ci-dessous) regroupent environ 40% des kouttebs. Il s'agit des gouvernorats de Tunis, Mednine et Nabeul, et 5 gouvernorats monopolisent  près de la moitié des élèves (45%), ce sont les gouvernorats de Tunis, de Sfax et de Monastir, tandis que dans les gouvernorats qui occupent les cinq derniers rangs, on ne trouve que 8,3% des établissements et 6,1% des élèves, soit moins que le  seul gouvernorat de Tunis. Il faut  noter que tous les gouvernorats qui occupent les premiers rangs sont situés  sur les côtes  et les gouvernorats  qui occupent les derniers rangs sont  situés dans la partie intérieure du pays, comme Le Kef, Sidi Bouzid et Tozeur.

 

%

Moueddebs

Gouvernorat

Rang

%

Nb Kouttebs

Gouvernorat

Rang

10,9%

3675

Tunis

1

11,5%

186

Tunis

1

10,3%

3488

Sfax

2

7,4%

119

Mednine

2

7,8%

2625

Monastir

3

7,3%

118

Nabeul

3

8,3%

2803

Sousse

4

7,0%

113

B.Arous

4

8,1%

2752

B.Arous

5

6,6%

106

Monastir

5

45.4%

15343

sous total

39.8%

639

Sous total

%

Moueddebs

Gouvernorat

Rang

%

Nb Kouttebs

Gouvernorat

Rang

1,5%

517

Sidi Bouzid

20

2,1%

34

Le Kef

20

1,4%

463

Zaghouan

21

1,9%

30

Béja

21

1,3%

446

Le Kef

22

1,6%

25

Kebelli

22

1,1%

387

Tozeur

23

1,5%

24

Tozeur

23

0,8%

281

Gabès

24

1,2%

20

Jendouba

24

6.1%

2094

Sous total

8.3 %

133

Sous total

 

33838

Total général

 

1612

Total général

 

Le ministère a essayé d'organiser le secteur en :

- cherchant à relever le niveau du cadre des Moueddebs en fixant des critères pour le recrutement qui favorisent les diplômés de l'université zitounienne. Il semble que le ministère a accompli des avancées notables dans cette voie, puisque d'après le Ministre plus de la moitié des moueddebs en 2018 ont un niveau universitaire (987 sur 1718, soit 57.5%).

- veillant à ce que les locaux remplissent toutes les conditions d'hygiène et de sécurité en exigeant des promoteurs de nouveaux kouttebs d'accompagner leur demande d'ouverture des documents suivants : le plan du local, un certificat délivré par les services de la sécurité civile, un certificat des services d'hygiène.

- obligeant les kouttebs à appliquer les programmes officiels arrêtés par le ministère des affaires religieuses pour les enfants de 4 ans et les programmes des classes préparatoires du ministère de l'éducation pour les élèves de cinq ans,  tout en gardant  leur spécificité c'est-à-dire  l'enseignement du coran.

En plus de tout cela, le ministère a imposé le nombre de groupe pour chaque moueddeb, le nombre d'enfants par groupe, les frais de scolarité, l'obligation de disposer des moyens didactiques adéquats …

* Le secteur informel

Le secteur informel est devenu florissant après 2011 profitant des conditions post révolutionnaires et de la quasi absence de l'autorité et parfois de sa connivence. Si nous ne disposons pas de statistiques officielles, les écoles coraniques et les kouttebs lancés par les associations d'obédience islamique s'élèvent à plusieurs centaines d'après la chambre nationales des jardins d'enfants.

 

Certains de ces kouttebs et écoles coraniques refusent la mixité et imposent aux fillettes de porter le voile et refusent d'appliquer les programmes officiels. Devant le danger que ces pratiques pourraient représenter, plusieurs associations de la société civile ont alerté les autorités publiques et l'opinion publique pour les sensibiliser au danger. Elles affirment que ces établissements représentent une grave atteinte à la sécurité de l'enfance et constituent un danger pour l'état et ont demandé leur fermeture. En 1913, sous la pression de la société civile, la ministre des femmes de l'époque avait pris des arrêtés de fermeture d'un certain nombre de ces établissements qui n'ont pas été appliqués et les établissements concernés ont poursuivi leurs activités en toute impunité. [5]

Tunisie : multiplication des écoles coraniques illégales

Les écoles coraniques illégales se multiplient en Tunisie. Elles seraient plusieurs centaines à proliférer, selon la chambre nationale des jardins d’enfants relevant de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA). Un constat alarmant pour l’Observatoire « Ilaf » pour la protection des consommateurs et des contribuables qui accuse le gouvernement de manquer à son devoir de protection à l’enfance. Vendredi, lors d’une conférence de presse à Tunis, le président de l’ONG tunisienne a déclaré avoir porté plainte contre la ministre en charge des affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi,  pour son « inaction à limiter l’émergence de ces écoles ». Ces établissements scolaires « menacent l'enfance tunisienne et contreviennent aux dispositions des conventions internationales sur les droits de l'enfant », a-t-il ajouté.

Membre du Congrès pour la république et alliée de centre-gauche du parti islamiste Ennahda au pouvoir, Sihem Badi, a pris position sur le sujet en septembre dernier, exigeant la fermeture de dix-huit écoles coraniques pour les moins de six ans. Mais pour la plupart, ses avis de fermeture ordonnés sont restés lettre morte. Gérés par des associations religieuses, ces établissements imposent le voile et la non mixité aux enfants, dès l’âge de 4 ans. Si pour l’heure, leurs financements restent occultes, les ONG et les partis d’opposition soupçonnent toutefois les monarchies d’Arabie Saoudite d’en être à l’origine afin de propager un islam rigoriste.

https://www.elle.fr/Societe/News/Tunisie-multiplication-des-ecoles-coraniques-illegales-2313850

 

 

Conclusion

Le koutteb est la plus vieille institution d'enseignement en Tunisie qui a survécu à l'usure du temps, résistant à la concurrence de plusieurs autres lieux d'enseignement apparus à l'époque coloniale. Depuis l'indépendance, si le koutteb a perdu l'une de ses fonctions qui est celle de préparer les élèves pour poursuivre leurs études à la grande Mosquée zaitouna et ses annexes, il a su d'adapter et se transformer en s'orientant vers l'enseignement préscolaire en plus de l'apprentissage du Coran aux enfants.

 Aujourd'hui le Koutteb participe à côté des écoles primaires publiques et privées dans la préparation des enfants dans le cadre le l'année préparatoire qui est devenue depuis la réforme de 2002 une composante de l'école de base (art 17), et selon les estimations du rapport de l'éducation pour tous à l'horizon de 2014, la part des kouttabs serait de 12% contre 57.2% pour le secteur public et 30% pour l'enseignement privé.

 

Quelques références utilisées pour écrire ce billet

Ayachi, M.( 2003) . Ecoles et sociétés en Tunisie 1930-1958 - Cahiers du CERES, série histoire, n°11, Tunis 2003.

Sraïeb, Noureddine.( 1967). Mutations et réformes de structures de l'enseignement en Tunisie.p.47. aan.mmsh.univ-aix.fr › ... › AAN | Volumes › 1967

منير السويسي .  ( 2010)المدارس القرآنية في تونس خصوصية تونسية. منابر تنويرية- تونس . مراجعة: منصف السليمي حقوق النشر: دويتشه فيله .2010

https://ar.qantara.de/content/lmdrs-lqrany-fy-twns-khswsy-twnsymnbr-tnwyry

عمار بن حمودة  ( فيفري 2019) الكتاتيب والمدارس القرآنيّة في تونس؛ بين أحلام المقدّس والخوف من المدنّس

https://www.mominoun.com/articles

 

Fin de la 4ème partie. Pour revenir à la 1er partie, cliquer ici , et pour la 2ème partie, cliquer ici. , et pour la 3ème partie, cliquer ici.

Mongi Akrout & Abdessalam Bouzid, Inspecteurs généraux de l'éducation.

Tunis, février 2023.

Pour accéder à la version AR,cliquer ICI



[1] Décret 598 du 22 mars 1994 relatif à l'organisation du Ministère des affaires religieuses

[2] Décret 1618 du 9 juillet 2002 relatif à l'organisation du M.A.Religieuses - Art. 24. - La direction du Coran et des fêtes religieuses est chargée notamment :
….,
- de superviser les "Kouttabs" et de garantir l'efficacité escomptée de leurs activités,

A cet effet, la direction du Coran et des fêtes religieuses comprend :
a - La sous-direction du Coran avec trois services :
- le service des "Kouttabs" et de l'enseignement coranique,

[3] المصدر التطور التربوي 2004/2008 - التقرير الوطني -وزارة التربية و التكوين

[4] Ce chiffre a été avancé par le chef de service des Kouttebs au mois de septembre 2017 en marge du colloque organisé par le ministère.

[5] https://www.elle.fr/Societe/News/Tunisie-multiplication-des-ecoles-coraniques-illegales-2313850

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