Le lecteur de l’ouvrage de Brahim Ben Salah Inspecteur Général de
l’Education Nationale intitulé l’école tunisienne de la crise à la refondation
paru aux Editions Alaeddine, Sfax, 2022 ne peut rester indifférent à la
parution de ce livre d’une puissance impressionnante: consistance des contenus,
pertinence de l’analyse, argumentation solide et qualités appréciables de la
langue et du style.
Cet ouvrage intervient à point nommé pour nous entretenir sur une question
capitale en Tunisie: Le système éducatif tunisien.
L’auteur décrypte les différents aspects de l’éducation et de
l’enseignement en Tunisie. Des notions fondamentales sont analysées et
décortiquées: école publique/ école privée; égalité/équité; le métier
d’enseignant et ses enjeux; économie de marché/éducation etc.
Brahim Ben Salah établit un diagnostic qui se veut sûr, lucide et étayé par
une documentation riche et variée.
Fort de son expérience en tant que concepteur des programmes et praticien
(près de 40 ans d’exercice), il établit tout au long de l’ouvrage un diagnostic
sans appel, révélant les maux de l’école tunisienne: les forces et les limites
des réformes qui se sont succédé. Loin d’être dans la stigmatisation, il
propose des alternatives sérieuses aux malaises de l’école tunisienne (voir
p131, 132..137).
L’auteur tient à juste titre, à se démarquer d’une lecture technicienne des
différentes réformes éducatives qu’a connues la Tunisie (1958, 1991,2002) au
profit d’une vision d’ensemble d’un système éducatif qui place la finalité
essentielle de l’enseignement dans une perspective humaine et citoyenne. Et
c’est tout l’enjeu du message de l’auteur.
Sensible aux enjeux culturels, idéologiques et politiques de la réforme, il
déclare haut et fort que l’ultime finalité de l’éducation réside dans la
formation d’un citoyen indépendant, ouvert et imbu des valeurs humanistes et
universelles.
L’empreinte de l’auteur est perceptible dans sa défense et son éloge d’un
enseignement qu’il considère, avant tout, comme un don voire un art
Il déclare à la page 122 «L’enseignement est un art à travers lequel
l’enseignant dit à l’élève: Il existe quelque chose en toi que tu ignores et
que je connais. Pour cela, je vais t’aider à le découvrir, le construire et le
façonner» Belle définition, noble et élégante du rôle de l’enseignant.
Les passages relatifs à la «Solitude» de l’enseignant dans l’exercice de sa
profession sont fins et subtils. Dans ces pages, l’auteur témoigne de toute sa
sympathie à l’égard de l’enseignant et de l’enseignement qu’il considère comme
la locomotive de la société.
Les alternatives proposées par l’auteur émanent d’un analyse minutieuse et
fouillée de la réalité des réformes entreprises jusque-là et qu’il considère,
avec justesse, comme des choix technicistes et nom de véritables réformes. De
nombreuses pages développent d’une manière détaillée les recommandations à
suivre.
L’ouvrage est accompagné également d’annexes fort intéressantes à
consulter. (Ils sont relatifs à l’organisation d’ensemble du système éducatif.
L’ouvrage de Brahim Ben Salah développe une réflexion de fond, sérieuse et
pertinente autour de l’école tunisienne. Si on associe à ce livre, la
contribution de Hédi Timoumi dans son ouvrage: l’enseignement de l’ignorance et
la réforme éducative en Tunisie à l’ère de la mondialisation (Edition Mohamed
Ali Hammi 2016), nous osons espérer l’amorce d’un débat sérieux suite à cet
effort intellectuel, pour sauver l’école d’un naufrage qui la guette.
L’ouvrage de Brahim Ben Salah et à lire pour la force de l’augmentation
imparable qu’il dégage.
Il mérite sa place
dans nos bibliothèques pour sa valeur référence. Je le dis non par souci
d’apologie mais parce que cela est.
Lotfi
Souab, inspecteur général de l'éducation
Tunis,
septembre 2023-10-28
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