lundi 14 décembre 2015

Histoire des reformes scolaires : les réformes à l’époque du protectorat : Troisième partie : Les réformes scolaires de 1908 à l’indépendance




Nous clôturons  cette semaine la série d’articles consacrés aux réformes scolaires à l’époque du protectorat français en Tunisie, cette troisième et dernière partie  s’intéresse aux différentes réformes entamées par le nouveau directeur de l’enseignement public  et qui se sont poursuivies jusqu’à la veille de l’indépendance ( Pour accéder à la 2ème partie , cliquer ICI)

a.    Les réformes scolaires   de 1908 à l’indépendance
Afin d’étudier cette longue période, nous allons distinguer deux phases : la première s’étend jusqu’à la fin des années trente du siècle dernier, et la deuxième se termine avec l’accès du pays à l’indépendance.
§  la première phase : Les réformes de 1908 à la fin des années trente
-         La nouvelle conjoncture.
La nouvelle conjoncture fut marquée par :
-         le départ de L .Machuel à la retraite, et l’arrivée de son successeur Sébastien charlety[1] à la tête de la direction de l’instruction publique ; c’était beaucoup plus qu’un changement de personne ; c’est une nouvelle vision très proche de la vision des prépondérants ; d’ailleurs, la nomination de Charlety fut saluée par ces derniers.
-         L’ouverture d’un grand débat sur l’instruction  des tunisiens, à l’occasion de la tenue du congrès de l’Afrique du nord, en 1906 et en 1908 ; ce débat a mis en avant l’opposition entre deux visions : celle défendue par le mouvement jeunes tunisiens,  et celle défendue par les prépondérants et la résidence générale ; ces derniers rejettent le principe d’assurer la scolarisation des enfants tunisiens  sur le modèle français, et surtout l’idée de les intégrer dans les écoles françaises, pour partager les mêmes bancs avec les jeunes européens.  Quant aux  représentants du mouvement jeunes tunisiens, ils s’opposent à l’idée  de cantonner les enfants tunisiens dans les  écoles franco- arabes,[2] et revendiquent un enseignement primaire gratuit et obligatoire dans des espaces  uniques, qui accueillent les écoliers tunisiens et européens, et où la langue française serait la langue d’enseignement, mais où l’on apprend aussi la langue arabe selon la formule devenue célèbre « instruire en français, enseigner la langue arabe ». Le mouvement jeunes tunisiens demande le développement de l’enseignement professionnel agricole, et l’encouragement de jeunes tunisiens à poursuivre les études secondaires et supérieures.
a.     La direction générale de l’enseignement public penchait du côté des colons et voulait maintenir le statut quo, mais les évènements survenus dans les régions de Thala et de Kasserine[3] l’ont poussé à revoir sa politique scolaire, surtout que la population tunisienne ne cessait de demander l’ouverture de nouvelles écoles pour scolariser les enfants.
§  Les réformes instituées par Charlety
Le nouveau directeur, qui était porteur d’une vision différente[4] de celle de son prédécesseur, entama une série de réformes pour rattraper le retard [5] ; ces réformes visaient :
-         A L’amélioration de l’état de l’enseignement dans la régence par :
·       Le renforcement du réseau des écoles, par l’ouverture de nouvelles écoles pour accueillir les jeunes tunisiens, comme les écoles publiques pour les filles à Nabeul , Kairouan et Sousse, et la réouverture de celles qui ont été fermées sous la pression des colons.
  • L’amélioration de l’encadrement par le recrutement de nouveaux instituteurs tunisiens, et par la réorganisation de l’école normale Alaoui, avec la création d’une section pour former les instituteurs bilingues pour remplacer l’école Attadibya, fermée en 1910 ; et enfin par l’organisation d’un stage annuel en France au profit des élèves maîtres de l’école normale. « la réforme du recrutement et de la préparation pédagogique du personnel doit donc marcher de pair avec celle des programmes et des méthodes. » Rapport au président sur la situation de la Tunisie  ( 1908)
  • Le renforcement de l’inspection des écoles coraniques et le contrôle sanitaire, par la création d’une inspection des écoles coraniques privées, et de l’enseignement arabe donné aux élèves musulmans des écoles primaires publique a été créé en 1908, par décret[6].
Toutes ces mesures s’étaient traduites par une amélioration sensible de la situation scolaire dans le pays :, «  L'augmentation du nombre des élèves en 1909 est presque égale, à elle seule, au total de l'accroissement de la population scolaire pendant les trois dernières années. Ce résultat ne saurait s'expliquer uniquement par les ouvertures d'écoles ou de classes nouvelles : il est dû principalement au mouvement d'opinion qui porte de plus en plus les étrangers et les indigènes vers les écoles françaises. » indique le rapport au président de la république 1909 ; les tableaux suivant illustrent bien cette évolution.
Annexe3 : situation scolaire en 1909
indicateurs
nombre
augmentation par rapport à 1908
Nombre d’écoles
202
23+
nombre de classes
501
61+
nombre d’élèves
23921
3284+
nombre d’instituteurs
811
89+

Annexe4 : Nombre d’élèves tunisiens dans les deux lycées français en 1909
lycée
Tunisiens
français
Italiens
maltais
israélites
autres
Carnot
83
564
91
19
238
28
J. Ferry
1
555
60
11
100



  B- La rénovation des programmes et des méthodes pédagogiques de l’école primaire.
  • rénovation de la mission de l’école pour la rendre plus fonctionnelle ; « L'instruction primaire devant être d'abord et surtout une préparation directe et appropriée à la vie pratique, on s'est préoccupé de mettre dans les différentes matières d'enseignement le plus de réalité possible et de les adapter aux besoins, à la situation, aux formes de vie de la population variée de nos écoles. …, on a décidé de donner à l'enseignement élémentaire des sciences un rôle prépondérant à l'école primaire. » lit- on dans le rapport au président de la république en 1909.  
  • réformer les programmes et les méthodes, la réforme prévoit de :
-         « Multiplier les leçons de choses, habituer les élèves aux « aspects de la vie et des modes d'activité agricole et industrielle les plus voisins ou les plus familiers, 
-         Donner une place importante aux aspects pratiques : L'emploi du temps devra réserver une place suffisante aux exercices d'observation et d'application : expériences, travaux au jardin, visites et promenades industrielles ou agricoles »,
-         L’application de l’apprentissage par alternance, l’élève est mis en situation d’apprentissage chez des maîtres artisans tissage, poteries, travail de la pierre, la pêche et la navigation
-         Enfin «   il a été décidé que l'arabe ferait désormais partie des programmes de l'enseignement primaire, et qu'il constituerait aux examens du certificat d'études une épreuve, actuellement facultative, qui deviendra obligatoire dès que l'application intégrale des nouveaux programmes aura été   réalisée » Rapport au Président de la république - année 1909.
·        Développement de l’enseignement secondaire et l’enseignement professionnel
En dehors des établissements secondaires proprement dits, se trouvant exclusivement  à Tunis , « il a été créé, en 1909, à titre d'essai dans des écoles primaires supérieures à Sousse et à Bizerte) des cours spéciaux de latin ou de langues vivantes destinés à permettre aux familles de l'intérieur de faire donner sur place à leurs enfants les premiers éléments de l'instruction secondaire ».
La réorganisation du lycée Jules ferry de jeunes filles avec la création d’une section normale pour former les institutrices.
-          
-         La deuxième phase : les réformes des années quarante
·       La nouvelle conjoncture
Durant les années quarante, le contexte général, tant à l’échelle internationale qu’à l’échelle nationale, a beaucoup évolué : le mouvement national s’est consolidé ; la deuxième guerre mondiale vient de porter un coup à l’image de la France, qui fut amené à revoir sa politique dans les colonies ; une réunion, tenue à Alger le 10 octobre 1943, regroupant les résidents généraux de la Tunisie et du Maroc et le gouverneur d’Alger,  sous la présidence du général De Gaule, avait arrêté un certains nombre de décisions concernant l’enseignement , dont :

-     La nécessité d’introduire les réformes qui répondent aux vœux de la population locale ;
-     L’ouverture des hautes fonctions administratives aux cadres locaux ;
-     permettre aux jeunes indigènes de participer aux concours d’accès aux grandes écoles françaises.
C’est dans ce cadre général que les autorités du protectorat ont tenté de réformer l’enseignement, pour satisfaire quelques revendications des nationaux, comme la décision de « donner à la langue arabe une place plus importante à l’école primaire franco- arabe ».  C’était un point commun à tous les projets de réformes, comme les projets de Mast et Debiesse en 1944, ou les projets de réforme de l’école primaire, de 1947 et de 1949.


·       Les tentatives de réformes de Mast et de Debiesse.

Le général Mast, résident général  de Tunisie  ( 1943-47), voulant  anticiper certaines revendications des nationalistes,  proposa  en 1944 un projet de réforme de l’école primaire franco- arabe qui vise à améliorer le statut de la langue arabe en augmentant son horaire en première année, tout en préservant la suprématie du français, en maintenant le bilinguisme, et en allégeant les programmes afin d’éviter de surcharger l’horaire hebdomadaire.
La même année, , Debiesse, Directeur de l’enseignement primaire en Tunisie, remettait un rapport en vue de l’établissement d’un Plan quinquennal de développement de l’instruction publique en Tunisie ; ce plan, très ambitieux, propose  de créer dans « l’école tunisienne » deux cycles : un premier cycle de trois ans où l’enseignement serait en langue arabe,  le français sera introduit en 3ème   en tant que langue ;  et un  deuxième cycle de trois années au cours desquelles le français reprend sa place, en tant que langue d’enseignement.
Ce deuxième projet a été rejeté par le résident général lui -même, qui écrivait au commissaire aux affaires étrangères pour lui faire remarquer que le rapport « n’exprime que les idées personnelles de l’auteur, et qu’il n’en approuve nullement les conclusions, en ce qui concerne la création de classes d’initiation dans les écoles franco- arabes, où l’arabe, considéré comme langue véhiculaire, serait seul enseigné.» [7]
Très mal accueillies aussi bien par les prépondérants que par les dirigeants du mouvement national, les deux tentatives sont restées au stade de projets, mais jamais mis en application.

·       Le projet de réforme de l’enseignement primaire de 1947
La direction de l’enseignement public a préparé un nouveau projet de réforme, qu’elle a soumis au conseil de l’instruction publique le 17 juin 1947. Ce projet prévoit les mesures suivantes :
-         L’arabisation totale de la première année de l’école primaire ;
-         L’Augmentation de l’horaire consacré à la langue arabe pour atteindre 14 heures en 2ème et en 3ème et 9 heures au cours moyen et au cours supérieur.
-         la Prolongation de la scolarité d’une année qui sera réservée à la préparation des élèves tunisiens poursuivant leurs études dans les écoles franco- arabes, pour passer le concours de sixième moderne, classique ou technique, où l’enseignement s’effectuait en langue française[8] .
Les membres tunisiens du conseil supérieur de l’instruction publique ont rejeté ce plan, d’une part, parce qu’ils refusaient le bilinguisme sous la forme présentée par le projet,  et d’autre part, parce que le projet se limite à l’école primaire. Ce refus était la cause principale de l’abandon du projet.

·       Le projet de la fédération nationale de l’enseignement (1949)
En avril 1949, la direction de l’enseignement public a présenté à l’occasion de la semaine pédagogique à la fédération nationale de l’enseignement une proposition de réforme de l’enseignement en Tunisie, dont les principales composantes  étaient :
-      La réforme des programmes et de l’horaire des écoles primaires françaises et des écoles franco- arabes dans le sens du renforcement du statut de la langue arabe (augmentation de l’horaire et l’utilisation de la langue arabe pour enseigner quelques matières de base).
-      La révision des programmes des écoles normales.
-      La révision du régime des études de l’enseignement secondaire technique.
Ce projet a été soumis au conseil supérieur de l’instruction publique, le 22 septembre 1949, qui a retenu les mesures suivantes :
-      La révision des programmes et de l’horaire des écoles franco- arabes pour renforcer le statut de la langue arabe (augmentation de l’horaire et l’utilisation de la langue arabe pour enseigner le calcul en 1ère et 2ème et les leçons de choses et l’histoire et la géographie pour les autres niveaux).
-      Le maintien de la langue française au même niveau pour bien préparer les élèves au concours de sixième sans passer par une année supplémentaire
-      L’introduction de l’enseignement de la langue arabe dans les écoles primaire françaises.

En plus de ces mesures, un plan théorique de mise en valeur de la Tunisie : développement de l’instruction publique de 10 ans (1949-1969) fut adopté ; son application devrait démarrer à la rentrée 1949-1950, au niveau de la première année de l’école primaire, à titre expérimental, et d’une manière progressive, la généralisation sur toutes les 1ère devrait avoir lieu dès la rentrée 1952-1953, et puis à tous les niveaux progressivement.

Le plan n’a concerné que l’école primaire, pour l’enseignement secondaire, il s’est limité à :

-       A ouvrir la section tunisienne (la section sadikienne) dans quelques collèges ou lycées, depuis 1944, ce qui a permis d’augmenter le nombre de candidats au diplôme de fin d’études sadikien et aux épreuves de la première partie du baccalauréat français , en application de l’arrêté du directeur de l’enseignement public du 31 mars 1950 .
-       L’institution d’un baccalauréat franco - tunisien ( 26 janvier 1950), en application du décret 1267 de 1948 relatif aux épreuves du baccalauréat dans les territoires de la France d'Outre-mer et à l'étranger, qui  stipulait que : «Les candidats à la première partie du baccalauréat qui résident dans les territoires de la France d'Outre-mer ou à l'étranger peuvent demander à subir à l'écrit une composition dans la langue du pays où se passe l'examen ; depuis, la direction de l’instruction publique  organisait deux baccalauréats ; une version normale et une deuxième franco arabe[9].
Quel fut l’impact de toutes mesures ? Ont-elles permis d’améliorer la scolarisation des enfants tunisiens ? Les statistiques avaient en tout cas enregistré une certaine amélioration (voir annexe 4 ) sans pour autant atteindre des taux de scolarisation acceptable ; le jeune état va hériter un lourd passif quand le pays accéda à l’indépendance.
Annexe 4 : l’état de l’enseignement en 1949
Nationalité
population scolarisable ( 5/14  ans)
population scolarisée
nombre
%
Français
27500
26000
94
européens
45500
35000
77
Tunisiens
775000
95000
12

L’état de l’enseignement en 1953 (enseignement primaire)

%
pop scolarisée
nombre
indicateurs
0.4
175275
3510000
Population tunisienne
18
45043
180000
Population française

effectifs
indicateurs
850000
population en âge de scolarisation
168661
population scolaire
124071
dont des tunisiens
36908
élèves des écoles coraniques et des écoles privées
                                        
Conclusion
Telles furent les différentes réformes ou tentatives de réformes du système scolaire, en Tunisie, à l’époque du protectorat, tiraillées par : «  la diversité de la pensée réformiste, dès l’origine, par un double rattachement au moderne et au traditionnel. » [10] Cela s’est traduit d’un côté par le maintien de l’enseignement traditionnel tout en essayant de moderniser ses programmes et ses méthodes (les écoles coraniques modernes et les kouttabs réformés) ; il s’est traduit de l’autre côté par la mise en place d’un nouveau système éducatif moderne sur le modèle européen (les écoles franco- arabes).
Les conservateurs craignaient pour la langue arabe, pour l’islam et pour la civilisation du pays, d’où leur rejet de toute réforme qui toucherait les fondements de l’enseignement classique, alors que les autorités du protectorat voulaient « franciser » la population locale par l’école et par la culture occidentale.  
Hibou disait que « les jeunes tunisiens furent, souvent à leur insu, les meilleurs avocats de la politique d’association coloniale … l’alliance des libéraux français et les réformistes tunisiens autour de la révolution et de la modernité se concrétisa plus précisément autour de la création d’institutions scolaires…comme celle de la Khaldounia …»[11]

         Hédi Bouhouch et Mongi Akrout, Inspecteurs généraux de l’éducation
Tunis, septembre 2O14


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Bennour, A. A propos de la réforme du système éducatif  -
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Jerbi,A.  La politique éducative ou quelle politique éducative pour quelle réforme de l'éducation?
Boukhari . O.  la gouvernance du système éducatif tunisien
Bennour, A :  Les références de la réforme scolaire : Deuxième partie

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    Bouhouch et Akrout.Histoire des réformes éducatives enTunisie depuis le XIXème siècle jusqu’à no jours : les réformes de la période précoloniale(2ème partie) ; Blog pédagogique












[1]  Sébastien Charléty (1867-1945), professeur d’histoire à l’université de Lyon , nommé fut inspecteur général de l'Enseignement professionnel en Tunisie  puis succéda  Louis Machuel  et devient directeur de l'Instruction publique et des Beaux-Arts à Tunis  de 1908 et 1919.
[2]  Khairallah ben Mustapha  présente l’école revendiquée par  les tunisiens dans son rapport présenté au congrès de l’Afrique du nord de paris en 1908 «   non celle ainsi appelée par la Direction de l'Enseignement, parce que plus particulièrement fréquentée par des élèves musulmans; mais celle où indigènes et européens doivent se rencontrer pour apprendre, dès l'enfance, à se connaître et à sympathiser, à la faveur de cette vérité qu'un peuple est vraiment supérieur à un autre par son éducation et non par sa force ou sa richesse, sa nationalité ou sa religion ».

[3]  « Un jeune marabout algérien franchit la frontière et réussit à soulever contre les colons français isolés une population ignorante et fanatique, firent comprendre combien il était dangereux de laisser les indigènes, et surtout la jeune génération, en dehors de tout contact européen. L'école française, avec son instituteur, souvent receveur des postes, est un des meilleurs moyens de civilisation, une des armes les plus sûres et les moins coûteuses contre la superstition et le fanatisme. »
 Buisson, http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3753 http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3753

[4]  «L'école primaire indigène reçut tout d'abord, sans modifications appréciables, les programmes et les cours d'études de l'école de France. Mais cette institution, transplantée, comme il était naturel s'anémia…. L'enseignement qui se borne à l'étude élémentaire d'une langue, qui tend, par là, à devenir purement formel et grammatical, ne laisse, la langue oubliée, — je n'ose dire rien — mais je puis dire (si j'en crois bien des confidences attristées de maîtres dévoués) qu'il laisse bien peu de chose.
Le premier problème est donc de donner à l'enseignement primaire indigène la substance qui lui manque, qui survivra aux oublis nécessaires et au déchet fatal. On ne la trouvera qu'en l'imprégnant, en le pénétrant d'un esprit nouveau. L'examen continuel et pourtant méthodique, l'observation raisonnée des réalités où se meut l'enfant indigène,… C'est l'esprit scientifique qui doit dominer dans l'enseignement à donner aux indigènes ». Si élémentaire soit elle, l'instruction scientifique peut seule, ajoutait-il, préparer l'enfant à recevoir l'enseignement professionnel » Charléty  au congrès de Paris  de 1908  , p  270-  275.

[5] le directeur de l’instruction publique constitua 4 commissions :  La commission des programmes et des méthodes , la commission de   la réforme du certificat d'études  ,La Commission des arts indigènes
[6] Décret du 26 novembre 1908
[7]  Sraieb N ( 1993) : L’Idéologie de l’école en Tunisie coloniale ;Revue du monde musulman et de la méditerranée ;1993 ;68 ;p 252.
[8] Sraieb, N. (s.d.). L'idéologie de l'école en Tunisie coloniale (1881-1945) . In: Revue du monde musulman et de la Méditerranée, N°68-69, 1993. pp. 239-254.


[9] Voir le blog pédagogique : 1957: Le premier baccalauréat tunisien après l'indépendance ; http://bouhouchakrout.blogspot.com/2014/05/1957-le-premier-baccalaureat-tunisien_4.html


[10] Béatrice Hibou ; Tunisie : d’un réformisme à un autre , FASP
[11] Hibou , opt cite p 232

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